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Le mythe de l’infaillibilité des banquiers centraux

Lu sur ContreInfo : "Le monétarisme, avec son corollaire la place centrale accordée à la lutte contre l’inflation, est au coeur du consensus économique depuis plus de vingt ans. Il est également le fondement de la politique menée par les banquiers centraux, largement considérée comme un succès avant l’apparition de cette crise. Pourtant, cette période de « Grande Modération », ainsi que les économistes la désignent, a pour caractéristiques l’abandon de l’objectif du plein emploi - sacrifié au nom de la lutte contre l’inflation - l’apparition de bulles récurrentes et un surendettement croissant. Pour l’économiste Thomas Palley, il est temps de remettre en cause ce consensus, de rétablir l’objectif du plein emploi, et du même coup de retrouver la progression des revenus qui l’accompagnait avant que la désinflation compétitive ne prenne le pas sur toute autre considération. Le moment est venu de reconsidérer l’histoire de ces deux dernières décennies conclut-il. Sans doute est-il temps, en effet, de se demander pourquoi les salaires ont été depuis si longtemps sacrifiés sur l’autel de la lutte anti-inflationniste, pourquoi le risque d’une hypothétique inflation est si tranquillement et si communément considéré comme plus important que celui d’un appauvrissement, bien réel lui, de nombreux salariés, et enfin pourquoi l’inflation des actifs a-t-elle été observée avec une telle bienveillance, alors qu’elle n’est à terme qu’une accumulation de promesses intenables, comme l’éclatement des bulles nous le rappelle à grand fracas de façon récurrente ?

Par Thomas Palley, 2 avril 2008

On dit souvent que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, et que c’est important car notre manière de la raconter fournit le cadre de notre compréhension des évènements. Ce qui est vrai pour l’histoire en général vaut également pour l’histoire économique, et la façon dont nous racontons l’histoire de l’économie affecte nos attentes et nos espoirs en la matière.

Ces vingt-cinq dernières années ont été marquées par une montée en flèche de la réputation attribuée aux banquiers centraux. Cette hausse se base sur un récit de l’histoire économique récente qui reflète les vues des vainqueurs. Aujourd’hui, alors que l’économie américaine traverse une passe difficile, cette réputation pourrait se ternir. Mais plus encore, cette situation offre l’opportunité de rendre compte différemment de l’histoire récente.

L’augmentation du crédit accordé aux banquiers centraux repose sur un phénomène que les économistes ont nommé la « Grande Modération ». Cette appellation désigne un phénomène de lissage des cycles économiques intervenu au cours des deux dernières décennies, durant lesquelles les phases d’expansion sont devenues plus longues, les récessions plus courtes, et où l’inflation a diminué.

De nombreux économistes attribuent ce lissage à l’application par les banques centrales de meilleures politiques monétaires, d’où le gain en réputation des banquiers centraux. Cette explication est très populaire chez les économistes, car elle salue implicitement la profession en attribuant cette amélioration de la politique monétaire aux progrès de la science économique et à l’influence accrue exercée par les économistes sur les banques centrales. A titre d’exemple, le gouverneur de la Fed est un ancien économiste venant de l’université, tout comme le sont de nombreux membres du http://www.thomaspalley.com/ ?p=102conseil des Gouverneurs et de nombreux présidents d’établissements régionaux de la Fed.

Mais il existe également d’autres vues moins laudatives de la « Grande modération, » la présentant comme un phénomène transitoire qui s’est également traduit par un coût élevé. L’une des raisons expliquant la transformation des cycles économiques tient à l’abandon des politique visant au plein emploi. Le grand économiste polonais Michal Kalecki a observé que le plein emploi était probablement à l’origine de l’inflation car la sécurité de l’emploi inciterait les travailleurs à demander des salaires plus élevés. C’est ce qui s’est passé dans les années 1960 et 1970. Toutefois, plutôt que de résoudre ce problème politique, la politique économique a abandonné l’objectif du plein emploi et a contribué à l’affaiblissement des syndicats. Cela a réduit l’inflation, mais s’est payé au prix fort par deux décennies de stagnation des salaires et la rupture du lien existant entre salaires et gains de productivité.

Cette désinflation s’est également traduite par une baisse des taux d’intérêt, en particulier durant les phases de ralentissement de l’activité économique. Ces taux bas ont autorisé des vagues successives de refinancement sur les prêts hypothécaires et ont également réduit le coût des nouveaux emprunts. Cela a contribué à améliorer les finances des ménages et a soutenu les dépenses de consommation, ce qui a permis de raccourcir et de minimiser les phases de récession.

En ce qui concerne l’allongement des phases d’expansion économique, la grande modération a été marquée par l’inflation du prix des actifs et par l’innovation financière qui ont contribué au financement des dépenses de consommation. La hausse du prix des actifs a fourni aux emprunteurs des garanties accrues pour solliciter des prêts gagés sur leurs biens, tandis que l’innovation financière a facilité l’accès au crédit et augmenté le volume offert. Ensemble, ces deux phénomènes ont créé une dynamique dans laquelle la hausse des prix des actifs a soutenu une augmentation des dépenses financées à crédit, ce qui a alimenté des phases d’expansion plus longues. Cette dynamique est illustrée par la bulle immobilière de ces huit dernières années.

La conclusion majeure de tout ceci est donc que la grande modération est le résultat d’un abandon des politiques de plein emploi, associée à des facteurs transitoires qui sont la désinflation, l’inflation des prix des actifs, et l’augmentation de la consommation à crédit. Ces facteurs apparaissent aujourd’hui arrivés à leur terme. La poursuite de la désinflation se traduirait par une déflation destructrice. Les prix des actifs (notamment immobiliers) semblent au-dessus des niveaux justifié par les fondamentaux, d’où le danger d’une déflation des actifs. Et de nombreux consommateurs ont épuisé leur accès au crédit et font désormais face à d’importants risques de défaut de paiement.

Compte tenu de cela, cette grande modération pourrait sans doute connaître une fin pénible. Bien que le retour d’une inflation forte soit peu probable, les récessions seront vraisemblablement plus marquées et plus longues. Si tel est le cas, la réputation des banquiers centraux en pâtira, et le fondement réel et les coûts cachés de la grande modération pourraient devenir visibles. Cela pourrait bien amener une ré-écriture de l’histoire qui rétablirait l’objectif d’un retour à un véritable plein-emploi et à une diminution des inégalités de revenu. Car notre façon de raconter l’histoire est réellement importante.

par Thomas Palley

Thomas Palley est un économiste diplomé d’Oxford et de Yale. Ses travaux sont régulièrements publiés par des revues universitaires, et ses tribunes apparaissent dans le Financial Times, le Guardian, The Atlantic Monthly, American Prospect et The Nation

Lire aussi :

Yves Smith : Disingenuous New York Times Story on Global Imbalances, où Smith met en perspective le texte de Palley dans l’analyse de la situation actuelle de l’économie américaine.


Publication originale Thomas Palley, traduction Contre Info
Ecrit par libertad, à 15:44 dans la rubrique "Economie".

Commentaires :

  libertad
27-12-08
à 15:45

Une analyse qui n'a rien d'anarchiste mais qui a le mérite d'être claire
Répondre à ce commentaire

  satya
27-12-08
à 16:40

Re: ça m'a bien fait rire :)

Aujourd’hui, alors que l’économie américaine traverse une passe difficile, cette réputation pourrait se ternir.

on voit bien que son article a été écrit début 2008, aujourd'hui leur réputation est totalement détruite!
quant à l'idéologie du plein emploi, c'est de la foutaise complète car nous sommes dans une période post industrielle qui signifie la fin du travail tel qu'il a été conçu pendant très longtemps.
il est grand temps au contraire que les esclavages cessent !


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