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L'En Dehors


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CAF Paris : la solidarité c’est de la fraude, nous choisissons la "malhonnêteté" plutôt que la rue
Lu sur collectif rto

A Paris, la misère et l’isolement des précaires désolent le Président du Conseil Général, Bertrand Delanoe, au moins quand il passe à la télé.


Mais certains se posent des questions : comment peut-on mourir dans un bois, alors que le RMI existe, et l’allocation logement ? Comment se fait-il que personne, aucun parent, aucun ami, ne leur ait donné ou prêté de quoi passer l’hiver ? Comment, mais comment cela est-il possible dans une ville de gauche et riche de surcroît ?

Une partie de la réponse se trouve dans la conjonction de deux mesures prises par la CAF et le Conseil Général qui gèrent le RMI.

Cette année, le conseil Général a d’abord désigné comme cible des contrôles CAF tous ceux dont le loyer est anormalement élevé au regard du montant du RMI.

La moitié des Rmistes parisiens sont demandeurs de logement social, donc si on retire les SDF et les hébergés à droite à gauche, la cible est constituée de tous les autres, ceux qui sont locataires dans le privé.

Car, au vu des prix de l’immobilier parisien, même la location d’un garage ( et de plus en plus de précaires dorment effectivement dans des caves ou des parkings loués ) constitue une dépense anormalement élevée au regard du RMI.

Et, effectivement, ces Rmistes doivent forcément trouver du fric ailleurs : beaucoup de parents, ou de frères et sœurs , ou même d’enfants aident le membre de la famille qui est Rmiste, en attendant des jours meilleurs, ou la solidarité familiale jouera dans l’autre sens.

Au passage, cette nécessité de la solidarité familiale fait que celui qui file un coup de main régulier et vital se retrouve souvent de fait avec un revenu égal au RMI.

Le nombre d’invisibles qui survivent de fait bien en dessous du seuil de pauvreté est donc décuplé.

Pour le Conseil Général, cette solidarité vitale est un revenu dissimulé : lors des contrôles, tous ceux qui avouent une aide se font suspendre, voire poursuivre pour fraude. Et accessoirement perdent de toute façon le moyen de payer le loyer dans son intégralité et prennent donc lentement mais sûrement le chemin du rayon camping de Décathlon.

Mais, à la grande rage des as du contrôle et du piège à précaires, l’information a tourné , notamment grâce aux actions collectives , qui ont conduit le directeur de la CAF a avouer quelles étaient les cibles privilégiées des contrôles.

Et nombreux sont donc les concerné(e)s qui prennent désormais le soin de signer des reconnaissances de dettes détaillées à leurs propres parents, pour pouvoir justifier de l’origine de leurs ressources en cas de contrôle. C’est absurde mais c’est comme ça.

A la CAF, on avoue des retards dans le traitement des dossiers de plusieurs semaines, mais pour faire chier le monde et précariser toujours un peu plus, on ne ménage ni les moyens humains, ni le fric. Après les formations sémantico scientologiques achetées à un policier reconverti dans le privé, voici le résultat du dernier brainstorming anti fraude de nos experts : un précaire victime de contrôle nous a amené aujourd’hui un courrier émanant du bureau du RMI.

Celui-ci l’informe que les prêts supérieurs à 760 euros sur un an devront désormais être justifiés par une « vraie « reconnaissance de dette , matérialisée sous la forme d’un formulaire rempli aux impôts, au plus tard le quinze février de l’année suivant ce ou ces prêts.

Comme notre permanence d’info et de luttes se tient sur un trottoir pas très éloigné d’un centre d’insertion parisien, nous nous y sommes donc afin de demander le texte de loi qui impose cette obligation.

En effet il serait urgent d’en informer les principaux concerné€s : personne n’ayant l’idée saugrenue d’aller déclarer aux impots des prêts de quelques dizaines d’euros ou même de centaines d’euros par mois quand ils servent à payer la bouffe ou le loyer, ce sont donc quand même des milliers de Rmistes qui risquent une suspension pour fraude dans les mois qui viennent. Manifestement le président du Conseil Général et le directeur de la CAF ont d’ailleurs plus de pouvoir qu’un général grec en période de dictature, puisque leur nouvelle règle s’applique rétroactivement, sans même que l’état d’exception ait été officiellement proclamé.

Et probablement devons nous avoir l’air mille fois plus féroces que les précaires grecs d’Athènes qui remettent en cause la misère et la précarité imposées, puisqu’à notre seule vue, la directrice s’enferme dans son bureau après avoir menacé d’appeler les vigiles.

Nous attendons patiemment que le moment d’égarement passe. Finalement, revenue à elle, notre directrice nous avoue qu’elle n’a pas ce fameux texte, qui doit bien être quelque part au bureau central du RMI, mais pour le trouver, la galère.

 

Paumé au milieu des avis de suspension et des refus d’allocation sans doute….

En réalité il n’y pas de texte, hormis celui du code des impôts qui impose effectivement la déclaration des prêts supérieurs à 760 euros. Mais cela n’a rien à voir avec la CAF, et avec le calcul des ressources qui doivent ou non être prises en compte pour attribuer le RMI.

Mais il y a par compte un décret d’application de 2006 de la loi sur le RMI, qui parmi les ressources non prises en compte pour le calcul du RMI, cite celles-ci, à son alinéa 10

10° les aides et secours financiers dont le montant ou la périodicité n’ont pas de caractère régulier ainsi que les aides et secours affectés à des dépenses concourant à l’insertion du bénéficiaire et de sa famille notamment dans les domaines du logement, des transports, de l’éducation et de la formation.

Donc légalement, on peut toucher le RMI et commettre le crime impardonnable d’être soutenu par sa famille, son amant, ou le riche mécène qu’on a croisé dans la rue, si ce soutien permet de s’insérer. Rien n’indique en effet dans cet alinéa que les aides ne doivent pas émaner de personnes privées !!!

Texte ou pas texte, de toute façon, nous n’admettrons pas que la Ville de Paris et la CAF franchissent ce nouveau pas dans la précarisation et la criminalisation des Rmistes et des allocataires.

La destruction des droits collectifs oblige le retour à une solidarité familiale qui appauvrit tout le monde : à la vitesse ou vont les choses, on trouvera bientôt, on trouve déjà trois générations qui vivent sous le même toit exigu et hors de prix et se privent de tout.

Et maintenant c’est cette solidarité de base qui justifierait le retrait du minimum misérable du RMI et du RSA ?

Depuis des mois, l’action collective, le partage des informations nous ont permis , au sein du réseau de faire échec à de nombreuses radiations individuelles, suite à des contrôles CAF.

Mais trop nombreux sont ceux qui restent seuls face à la CAF et au Département, trop nombreux ceux qui culpabilisent pour un salaire non déclaré, une aide des parents. Trop nombreuses sont les femmes qui se retrouvent à devoir répondre à des interrogatoires de plus en plus obscènes sur leur vie amoureuse.

Il est grand temps de prendre de l’avance : si les pauvres sont tous des « fraudeurs », les riches sont tous des AssistEes qui engrangent des milliards d’euros et nous font crever avec leurs crédits : car, petit détail piquant, les crédits à la consommation, ceux des professionnels , eux ne sont pas soumis à cette déclaration aux impôts prétendument obligatoire.On a donc le droit d’enrichir les banques, mais pas de se débrouiller sans elles. Ben oui, déjà que c’est la crise, si en plus elles perdent des clients potentiels à l’endettement à vie...

Nous invitons tous les contrôlés potentiels, donc tous les allocataires à se regrouper, pour élaborer ensemble les moyens de résister et d’obtenir de quoi vivre décemment avec ou sans emploi.

Et, pour commencer, passez à nos prochains Cafés de la Colère, une occasion de discuter des actions à mettre en oeuvre, mais aussi de résoudre un problème particulier si vous êtes usager du lieu ou nous nous rendons !

- Le lundi 15 décembre de 9h à 10h devant la CAF d’Argenteuil et de 10h à 11H à l’ANPE d’Argenteuil
  Le mercredi 17 décembre, à partir de 9h30 à l’Espace Insertion des 14ème et 15ème arrondissements, 14, rue Armand Moysant, métro Montparnasse
  Et tous les mercredis de 15h à 16h devant le 23, bis rue Mathis, métro Crimée<

A propos du Reseau Solidaire d’Allocataires

Contact mail : ctc.rsa@gmail.com Tel : 09 54 70 66 22

Le Reseau est exclusivement composé de précaires solidaires, en emploi ou non. Ni spécialistes, ni permanents associatifs, au sein du collectif nous avons fait le choix de l’indépendance matérielle et financière : nous ne demandons aucune subvention, et nous préférons tenir nos permanences dans les quartiers, dans les CAF et les ANPE plutôt qu’accepter une quelconque contrepartie en terme de liberté d’action ou d’expression en échange d’un local. Dans la même logique, chacun d’entre nous défend les options politiques, religieuses ou syndicales de son choix à l’extérieur du collectif, mais le Reseau Solidaires d’Allocataires n’est lié à aucun parti ou autre structure politique : nous construisons nos actions avec d’autres collectifs sur la base d’intérêts communs et non d’idéologies quelconques !

Réseau Solidaire d’Allocataires


Ecrit par satya, à 22:16 dans la rubrique "Actualité".



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