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communiqué de presse de l'Ecole Polytechnique d'Athènes
--> L'ETAT ASSASSINE
Lu sur Indymédia Grenoble : "Le samedi 6 Décembre 2008, est assasiné le camarade de 15 ans Alexandros Grigoropoulos par la balle d'un policier à Exarhia.
Contrairement aux déclarations des complices à l'assassinat, politiciens et journalistes, il s'agit pas d'un "incident isolé" mais de l'explosion de la répression étatique qui de manière systématique et organisé cible ceux qui résistent, ceux qui s'insurgent, les anarchistes -antiautoritaires.
C'est la culmination du terrorisme étatique qui s'exprime à travers le renforcement des mécanismes de répression, leur armement grandissant et l'augmentation de pourcentage de violence qui exercent, le principe de "tolérance zéro", la propagande de criminalisation et de calomnie de ceux qui luttent. C'est ce principe qui prépare l'espace pour l'intensification de la répression, qui demande le compromis, qui arme les mains des assassins en uniforme.

La violence acharnée face à ceux qui luttent sert comme exemlpe et à comme objectif la terrorisation de tous, pour imposer la soumission. C'est une partie de l'attaque globale de la part de l'état et du patronat à toute la société, pour imposer des nouveaux termes de exploitation et de répression, pour affermir le control et la répression. Des écoles et des universités, jusqu'aux bagnes du salariat avec des centaines des morts par les "accidents du travail" et les pénibles conditions de vie pour une partie de la population ; des frontières avec des mines, des pogroms et des assassinats des immigrés, des "suicides" des gens dans les prisons et les commissariats jusqu'aux "détonations accidentelles" pendant l'oppression des résistances locales, la démocratie montre son visage.
Du premier moment que la nouvelle de l'assassinat est connue, des manifestations sauvages commencent au centre d'Athènes, sont occupés l'école Polytechnique, la fac d'Eco+Commerce et la fac de Droit et il y a des attaques contre des cibles de l'Etat et du Capitalisme dans beaucoup d'endroits. Manifestations, rassemblements et attaques se font à Théssalonique, à Patras, à Volos, à Chania, 0 Iraklio, à Giannenna, à Komotini et à beaucoup d'autres villes. A l'avenue Patision les affrontements durent toute la nuit. Dehors l'Ecole Polytechnique, les CRS utilisent des balles en plastique.
Le Dimanche 7/12 des milliers de personnes marchent vers le Commissariat Central d'Athènes en attaquant les forces de police et il y a des affrontements très intenses dans les rues du centre ville qui dûrent jusqu'à tard dans la nuit. Nombreux sont les blessés et les arrêtés par la police.
Nous continuons l'occupation de l'Ecole Polytechnique qui a démarré le samedi soir en créant un espace de rencontre pour toute personne qui lutte et en créant encore un stable foyer de résistance dans la ville.
Aux barricades, aux occupations des universités, aux manifestations et aux assemblés générales on garde vivante la mémoire d'Alexandros, mais aussi de Michalis Kaltezas et de tous les camarades assassinés par le Pouvoir, en renforçant la lutte pour une société sans maîtres ni esclaves, sans des polices, armées, prisons et frontières.
Les balles des assassins en uniforme, les passages à tabac et les arrestations des manifestants, la guerre avec des armes chimiques par l'armée policière, ne vont pas imposer la terreur et le silence mais deviennent les causes pour que les cris de la lutte pour la liberté se renforcent contre le terrorisme étatique, pour qu'on quitte la peur, pour qu'on se rencontre -de plus en plus- aux chemins de l'insurrection. Pour que notre rage les noie!
Le terrorisme ne nous arrête pas.
Libération immédiate de tous les arrêtés de samedi et de dimanche (6-7/12/08)

traduction du communiqué de l'Ecole Polytechnique d'Athènes
Ecrit par libertad, à 17:21 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  revolte
11-12-08
à 10:05

Solidarité internationale

 Témoignons notre solidarité international a nos compagnons(es) Grecs en interpellant les autorités Grecs(ambassade,consulats etc...)

    http://www.amb-grece.fr/feedback.html

 

Répondre à ce commentaire

  revolte
11-12-08
à 10:09

Re: Solidarité internationale

 Lien Ambassade Grec:  http://www.amb-grece.fr/feedback.htm
Répondre à ce commentaire

  revolte
11-12-08
à 17:11

Re: Solidarité internationale

Ci joint d'autres informations du site " Jua Libertaire "

 

FASCISTES PARAPOLICIERS EN GRECE

10 décembre, 3h11 du matin, Patras :
C’est à ceci que ressemble la junte !


La manifestation de mardi a été appelée par des groupes anarchistes locaux. La participation a été phénoménale, plus de 3000 personnes (certains reportent jusqu’à 5000) ont pris d’assaut les rues de Patras avec des affiches anarchistes et anti-violence de l’État. La manif souleva le centre-ville : des banques défoncées. En même temps, la police s’est rassemblée autour de la station de police centrale pour la protéger.


Vers la fin de la manifestation, les anti-émeutes lancèrent une vraie offensive, forçant les manifestants à prendre retraite vers le centre historique de la ville et le parartima. Ici la plus grande attaque prit place. Des dizaines de fascistes (vraisemblablement regroupés à Patras en arrivant de partout dans le pays, dans une opération planifiée avec la police) attaquèrent les manifestants avec des pierres et des couteaux. Parfaitement coordonnés avec la police, ils continuèrent avec les attaques, et selon certains rapports, firent des doubles arrestations. Les manifestants furent confrontés à un spectacle complètement choquant et à peine croyable : ils faisaient face à un groupe qui leur jetait du gaz lacrymogène appartenant à la police, en chantant «sang-honneur-aurore dorée» (le nom d’un groupe néonazi Grec).

Indymedia Patras rend compte de 26 détentions et 9 arrestations. Heureusement, les rapports qui mettaient les fascistes en route pour le camp de réfugiés Afghans sont jusqu’à présent faux.

Ce qui rend cette histoire encore plus incroyable est que les médias dominants rapportent que ce sont les «petites entreprises locales» qui ont attaqué les manifestants, «prenant la loi dans leurs mains». sans compter le fait qu’aucune des entreprises locales n’a été touchée par les manifestants (seulement les banques multinationales, tribunaux et station de police), ces «propriétaires» et «citoyens respectables» sont démontrés par la presse portant des balaclavas et couteaux ! Il y a une coordination jointe de policiers-fascistes qui s’est déployée aujourd’hui à Patras mais ils essaient de dissimuler cette information en revendiquant que c’est le public qui s’est retourné contre les manifestants.


Il est absolument crucial de confronter ces mensonges et résister cette opression — le futur de cette insurrection en dépend. Diffusez largement ce message.


 

Athènes, le jour après la mort d’Alexandros :
un policier vise la foule, un deuxième fait semblant de tirer


Émeutes et amour, 10 décembre 2008.

Jeudi 11 décembre 2008
Les manifestations contre la mort d’un jeune Grec gagnent d’autres villes européennes

Tandis qu’en Grèce, pour la sixième journée consécutive, quinze établissements universitaires et une centaine de lycées grecs étaient toujours occupés, jeudi 11 décembre au matin, le mouvement de protestation contre la mort dun adolescent tué samedi à Athènes par la police grecque a, de façon inattendue, gagné lEspagne et lItalie mercredi soir, où des manifestations ont dégénéré en affrontements avec la police.

À Barcelone, près de 400 jeunes, dont un grand nombre d
origine grecque, ont défilé à partir de 21 heures avec des pancartes afin de protester contre la mort du jeune Grec, certains brûlant du mobilier urbain ou attaquant des agences bancaires. À la suite d'affrontements avec la police, deux manifestants, dont une jeune fille dorigine grecque, ont été arrêtés et deux policiers locaux légèrement blessés.

La tension a été plus vive à Madrid, où quelque 200 jeunes ont attaqué un commissariat du centre-ville, près de la Gran Via, brisant les vitres aux cris de «police assassine», selon le quotidien El Mundo. Plusieurs policiers auraient été blessés. La police anti-émeute est intervenue, arrêtant cinq manifestants, avant de poursuivre les protestataires dans les rues alentours et d
en arrêter quatre autres après que des conteneurs ont été brûlés et une agence bancaire criblée de pierres dans le centre-ville, selon un reponsable de la police.

Des incidents similaires se sont par ailleurs produits en Italie, lors de manifestations à Rome et à Bologne (nord). À Sofia, en Bulgarie, des manifestants se sont aussi rassemblés devant l
ambassade de Grèce en signe de protestation.

Nouvelle manifestation prévue à Athènes

À Athènes, dans le quartier d
Exarchia, où a été tué ladolescent samedi, les jeunes et les policiers se faisaient toujours face aux abords de l’École polytechnique : tôt jeudi matin, une quarantaine de jeunes ont jeté des pierres contre les forces anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Trois personnes ont été interpellées.

À Salonique, des dizaines de jeunes restaient retranchés dans l
enceinte de luniversité de la ville, où selon la loi grecque, la police na pas le droit dintervenir. Des déprédations ont eu lieu au sein de létablissement : plusieurs professeurs ont indiqué aux médias locaux que leurs bureaux avaient été saccagés et leurs archives déchirées.

Les étudiants doivent se réunir de nouveau jeudi pour décider de la poursuite de l
occupation des universités alors quune nouvelle manifestation détudiants est prévue jeudi soir à Athènes, selon le ministère de l’Intérieur grec.

Le Monde, 11 décembre 2008.


Grèce : deux voitures incendiées devant le consulat à Bordeaux, celui de Grenoble fermé

Les violences urbaines en Grèce sont-elles en train de gagner lEurope ? En France, deux véhicules ont été incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi devant le consulat à Bordeaux.

La porte du consulat, vide au moment de l
incendie, à 3h15, a été endommagée et huit personnes résidant dans limmeuble ont été évacuées mais ne sont pas blessées.


«Insurrection à venir»

Des inscriptions «soutien aux incendies en Grèce» et «insurrection à venir» ont aussi été retrouvées sur une porte de garage voisine de même que celle «insurrection partout» en face du consulat, a constaté un photographe de l
AFP. Une enquête a été confiée à la police judiciaire de Bordeaux.

Le consulat de Grèce à Grenoble, lui, est fermé depuis mercredi et jusqu
à lundi à la suite de consignes données par lambassade de Grèce à Paris en raison du risque de rassemblements devant létablissement.

«Pas le fait de la communauté hellenique»

Une quinzaine de personnes se sont rassemblées mercredi matin devant le consulat où ont également été inscrits des tags en français fustigeant «la répression des polices grecques et françaises», a indiqué le consul Michel Hadjimanolis à l
AFP.

«Ces actes ne sont pas le fait de la communauté hellénique, mais nous avons eu pour consigne de ne pas venir au consulat jusqu
à lundi», a-t-il précisé.

Deux députés PS mettent en garde

Deux responsables socialistes, Laurent Fabius, proche de la première secrétaire du PS Martine Aubry, et Julien Dray, soutien de Ségolène Royal, ont mis en garde ce jeudi contre le risque de contagion en France et en Europe.

«Quand vous avez une telle dépression économique, une telle désespérance sociale, il suffit qu
il y ait une allumette qui se mette là-dedans et tout part, surtout quon a quand même un gouvernement qui vis-à-vis de la jeunesse ne montre pas de compréhension», a déclaré Laurent Fabius sur Europe 1.

Le député de l
Essonne Julien Dray a pour sa part estimé sur i-Télé que «le syndrôme grec menace lensemble des pays aujourdhui, parce quon est dans une crise très grave avec une explosion des inégalités sociales».

20 minutes, 11 décembre 2008.


Nouveaux affrontements devant une fac et une prison athéniennes

Des affrontements entre jeunes et policiers ont éclaté ce jeudi devant la faculté dagronomie dAthènes, occupée par les étudiants, tandis que des groupes de jeunes vandalisaient magasins et équipements publics dans dautres quartiers de la capitale.

Incidents également devant la prison athénienne de Korydallos, la principale du pays, où quelques centaines de manifestants se sont massés et ont commencé à lancer sur les forces de police présentes divers projectiles. Après avoir été repoussés par des gaz lacrymogènes, ils ont entamé une protestation assise devant l
établissement.


Située dans une banlieue populaire de l
ouest dAthènes, la prison de Korydallos a été le théâtre le mois dernier dune grève de la faim massivement suivie par les détenus, dans le cadre dune mobilisation de toutes les prisons grecques contre la surpopulation et les mauvaises conditions de détention.

Un calme précaire

La tension semblaient pourtant sensiblement s
atténuer en début de matinée. Seules de petites escarmouches se poursuivaient entre des jeunes et la police aux abords de lÉcole polytechnique, dans le centre dAthènes, après une journée de mercredi essentiellement marquée par des accrochages à Athènes et Salonique, et par la grève générale prévue de longue date.

Les forces de l
ordre restent donc mobilisées dans lattente de rassemblements en fin daprès-midi, alors quun calme précaire est revenu sur Athènes. «Il y a une baisse de tension par rapport à lundi et mardi, mais nous devons faire face à des éléments hétéroclites et il est difficile de prévoir lévolution de la situation dans limmédiat», a déclaré le porte-parole de la police.

Les manifestants retranchés dans les universités

Dans le quartier d
Exarchia, au centre dAthènes, où se trouve lÉcole polytechnique, une quarantaine de jeunes ont jeté des pierres contre les forces anti-émeutes, qui ont recouru à des tirs des gaz lacrymogènes pour les disperser. Trois personnes ont été interpellées.

À Salonique, quelques dizaines de jeunes continuaient d
être retranchés dans lUniversité de la ville. Des déprédations ont eu lieu dans cet établissement, devant lequel des affrontements ont eu lieu, depuis le début de la semaine, entre des jeunes et la police.

Le policier formellement inculpé

Plusieurs professeurs de l
établissement ont indiqué aux médias locaux que leurs bureaux ont été saccagés et leurs archives déchirées. Selon la loi en Grèce, la police ne peut pas intervenir dans les universités.

Mercredi soir, la justice grecque a formellement inculpé d
«homicide volontaire» et d«usage illégal de son arme de service» le policier qui a tué samedi ladolescent Alexis Grigoropoulos à Athènes, drame qui avait mis le feu aux poudres. Il a été maintenu en détention provisoire par le juge dinstruction en compagnie de son collègue, inculpé de «complicité».

Des incidents en France et dans le reste de l’Europe

Le relatif retour au calme en Grèce tranche avec les incidents qui ont émaillé la soirée à l
étranger. À Bordeaux, deux véhicules ont été incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi devant le consulat de Grèce, dont la porte a été endommagée. Le consulat de Grèce à Grenoble est, lui, fermé jusquà lundi à la suite de consignes données par lambassade de Grèce à Paris pour minimiser les risques.

À Moscou, un engin incendiaire a été lancé par un inconnu contre le consulat général de Grèce, tandis que des manifestations ont dégénéré à Madrid et Barcelone, la presse espagnole faisant état de 11 arrestations et de policiers blessés. Des incidents similaires se sont également produits en Italie, lors de manifestations à Rome et à Bologne.

20 minutes, 11 décembre 2008.


Les accrochages se poursuivent pour le sixième jour en Grèce

Des bandes de jeunes ont lancé jeudi des pierres et des engins incendiaires sur des commissariats de police de la banlieue dAthènes pour la sixième journée consécutive de violences urbaines.

Le centre de la capitale était moins agité que les jours précédents, la population ayant repris le chemin du travail au lendemain dune grève générale de 24 heures à lappel des syndicats pour protester contre la politique daustérité du gouvernement.



À Athènes, des incidents ont toutefois éclaté avant laube lorsque des étudiants ont affronté la police dans une université occupée. En milieu de matinée, ces troubles sétendaient à une quinzaine de commissariats de police, allant des quartiers chics de la banlieue nord à ceux, populaires, du sud.


Bon nombre détudiants arboraient des banderoles portant linscription «Pourquoi ?» en référence à la mort du jeune Alexandros Grigoripoulos, 15 ans, abattu samedi par la police.


À Salonique, la deuxième ville du pays, un demi-millier de personnes ont fait le siège du commissariat central. Des manifestants se sont également rassemblés à Patras, la ville portuaire de louest du Péloponnèse, ainsi quà Ioannina, ville du nord menant à lAlbanie.


Lextrême gauche devait se rassembler dans le courant de la journée de jeudi dans le centre dAthènes tandis que dautres manifestations sont prévues pour vendredi et lundi.


Dans un climat de fortes tensions socio-économiques, de plus en plus de Grecs sinterrogent sur le sort du gouvernement conservateur après les émeutes qui durent depuis le week-end.


Beaucoup se demandent désormais ce que réserve la suite de ces événements sans précédent depuis la fin de la dictature des colonels en 1974.


«Le gouvernement a montré qu’il était incapable de gérer la situation. Si la police se met à imposer la loi, tout le monde dira que la junte militaire est de retour», déclare Yannis Kalaitzakis, un électricien de 49 ans. «Le gouvernement est placé entre le marteau et l’enclume.»


Élections dans les trois mois ?


Beaucoup déplorent que le policier accusé davoir tué ladolescent nait pas exprimé de remords en présence des enquêteurs mercredi. Il a dit avoir procédé à des tirs de sommation et quun projectile a atteint Grigoropoulos après avoir ricoché. Pour le journal Ethnos, cela revient à «jeter de lhuile sur le feu».


Ce policier, Epaminondas Korkoneas, et un de ses collègues inculpé de complicité de meurtre, ont été emprisonnés dans lattente de leur procès. Il faut souvent des mois pour que les dossiers soient traités en Grèce.


Le Premier ministre, Costas Caramanlis, qui a annoncé des mesures financières en faveur de centaines de commerces et dentreprises endommagés durant les émeutes, devait se rendre jeudi à Bruxelles pour un Conseil européen. Son gouvernement sefforce de poursuivre ses tâches comme en temps normal.


Costas Caramanlis et le chef de lopposition Georges Papandréou ont lancé des appels à larrêt des violences, qui se sont étendues à une dizaine de villes grecques en causant des dégâts évalués à plusieurs centaines de millions deuros.


Des Grecs ont aussi manifesté à Paris, Berlin, Londres, La Haye, Moscou, New York, en Italie et à Chypre.


Si le gouvernement, qui a une seule voix de majorité au parlement, semble avoir survécu à limpact immédiat de la tempête, son absence dintervention a encore affaibli sa cote de popularité, estiment des analystes. Lopposition socialiste, en tête des sondages, réclame des élections anticipées.


«Selon le scénario le plus probable, Caramanlis organisera des élections dans deux ou trois mois», estime Georges Prevelakis, professeur de géopolitique à luniversité de la Sorbonne (Paris).


L’Express, 11 décembre 2008.


Grèce : «Quatre ou cinq immeubles ont déjà entièrement brûlé dans Athènes»

«Les rues sont dévastées, tout a été saccagé!» Lucas Vidalis habite à deux pas du quartier Exarchia à Athènes, où a été tué Alexis Grigoropoulos. Quand il tente une sortie, il peut constater les dégâts : «il n’y a plus une boutique intacte ou presque entre le quartier contestataire et le Parlement».

Barricades et cocktails Molotov

Depuis le début des événements, cet avocat à la Cour ne se rend à son cabinet que le matin, quand tout est calme. «Mais tous mes rendez-vous ou presque sont annulés, explique-t-il. Le centre-ville tourne au ralenti, surtout avec la grève générale.» Alors, le reste du temps, il se barricade chez lui et regarde les manifestations de sa fenêtre.


«J’ai vue sur les deux facs occupées de la ville», précise Lucas. Si la journée, quelques badauds jouent les curieux sur les trottoirs, à partir de 18 heures, «place aux barricades et aux cocktails Molotov». Lucas habite le quartier, réputé agité, depuis plus de 35 ans, mais il avoue qu’il n’a «jamais rien vu qui ressemble à ce qu’il se passe en ce moment».

Les boutiques attaquées «à coups de marteaux ou de troncs d’arbres»

Pas même en 1973, au moment des émeutes contre la dictature des colonels. On dit que «quatre ou cinq immeubles ont déjà entièrement brûlé dans Athènes», s’inquiète Lucas. Il raconte avoir vu «des gens s’attaquer à des boutiques à coups de marteaux ou de troncs d’arbres».

Ce qui frappe Lucas, c’est la diversité des visages qui crient leur colère dans les rues. Des anarchistes, dont on entend beaucoup parler, des étudiants, «mais aussi de très jeunes gens de 14 ans, qui participent volontiers».

Les forces de l’ordre «détestées»

Essentiellement des Grecs, contrairement à ce que Lucas a entendu dire au début des événements. «On voit bien quelques étrangers, mais ils ne sont pas à l’origine des dégradations», souligne-t-il. Il en a seulement vu passer derrière les pillards, ramasser ce qui restait dans les boutiques fracturées.

Pour Lucas, «le meurtre de ce jeune a mis le feu aux poudres, mais le pays n’était déjà pas serein avant». Il évoque la situation économique désastreuse du pays, mais aussi les forces de l’ordre, détestées par de nombreuses catégories de la population : «Des intellectuels désabusés aux prolétaires, en passant par les supporters de foot ou ceux qui se jugent mal considérés.»

État de siège

Mardi, en marge des obsèques d’Alexis, de violents affrontements ont eu lieu «et un policier à moto a sorti son arme pour tirer plusieurs coups de feu en l’air». Mais ce mercredi, les choses semblent se tasser. «Il y a bien des manifestations, mais moins violentes que ces derniers jours», juge Lucas. Il se murmure d’ailleurs que «si la nuit prochaine, de nouvelles violences ont lieu, le gouvernement décréterait l’état de siège».

Pire, Lucas raconte qu’à Salonique et Patras «des commerçants, des citoyens, mais aussi des militants d’extrême droite se joignent aux forces de l’ordre pour s’en prendre aux manifestants». Sans cautionner, l’avocat avoue «comprendre la révolte» de ceux qui ont vu leurs biens détruits par les manifestants. Lui-même l’a ressentie quand la banque au pied de son immeuble a brûlé toute une nuit durant. Sans prendre les armes en représailles, pour le moment.

20 minutes, 10 décembre 2008.


Des cocktails Molotov lancés sur l'avocat des policiers inculpés

Les heurts ont repris ce mercredi en Grèce, alors que les premiers résultats de lautopsie du jeune Alexis Grigoropoulos révèlent que la balle mortelle la frappé par ricochet. Le policier auteur des coups de feu, inculpé d«homicide volontaire», a été présenté ce mercredi après-midi devant un juge dinstruction, en compagnie dun de ses collègues, accusé de complicité.

Au même moment, devant le Palais de Justice, deux cocktails Molotov ont été lancés en direction de l
avocat des policiers par un groupe de 15 personnes. Plus tôt dans la journée, dans le centre dAthènes, la police a tiré des gaz lacrymogènes contre des dizaines de manifestants qui jetaient des projectiles et des cocktails Molotov, au cours dune manifestation devant le Parlement grec. Des affrontements entre jeunes et policiers ont également éclaté à la mi-journée à Salonique, en marge dune manifestation denviron 2000 personnes dont de nombreux élèves et étudiants.


Une grève générale prévue de longue date

Coïncidence de calendrier, une grève générale de 24 heures, prévue de longue date, débute ce mercredi à Athènes alors que la pression est à son comble depuis quatre jours. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre d
Athènes, pour une nouvelle manifestation contre la mort dAlexis et à loccasion de cette grève contre laustérité lancée à lappel des grandes centrales syndicales. Les dirigeants syndicaux ont tenu à organiser ce rassemblement malgré une demande dannulation adressée par Costas Caramanlis. Les syndicalistes ont lancé un appel au calme pour que la manifestation se déroule sans incidents. Les syndicalistes communistes (PAME) ont prévu de leur côté de manifester dans le centre dAthènes avant le rassemblement syndical.

Indemnisation de centaines d’entreprises endommagées par les heurts

La grève, qui doit fortement perturber les transports, accroît la pression sur le gouvernement du Premier ministre grec conservateur Costas Caramanlis, fragilisé par une flambée de violence jamais vue en Grèce, qui a suivi la mort d
Alexis Grigoropoulos, 15 ans, abattu samedi par un policier. Le Premier ministre grec a annoncé ce mercredi des mesures concrètes pour lindemnisation de centaines dentreprises endommagées pendant les violents affrontements survenus depuis samedi à Athènes et dans dautres grandes villes.

Mardi après-midi, des heurts avaient de nouveau éclaté dès la fin des obsèques de l
adolescent, dans la banlieue dAthènes. Ils se sont poursuivis jusquà 2 heures du matin entre les policiers et plus dune centaine de jeunes qui effectuaient des sorties des écoles polytechnique et de droit occupées depuis dimanche.

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  revolte
11-12-08
à 18:38

Re: Solidarité internationale

                           2e Communiqué de l'occupation de la faculté d'économie

Dimanche 7/12 et le ministre de l’Intérieur dans son premier communiqué par rapport aux émeutes qui se déroulent dans plusieurs points de l’État grec depuis le soir du samedi pour lassassinat étatique dAlexis Grigoropoulos âgé de 15 ans, observe que «la mort tragique de lenfant est utilisée par quelques-uns pour leur manie destructive», visant ainsi les anarchistes.


Le lundi matin la rage sociale continue aux quatre bouts de la Grèce avec les écoliers qui apparaissent en scène : des manifestations, des blocages de rue et des attaques de commissariats dans tous les quartiers. Le soir le relais prennent les manifs de dizaines de millers de personnes dans toutes les villes s
attaquant à des immeubles de l’État, des banques, des grands supermarchés et des chaînes de grands magasins… les très connus «petits commerçants» des médias quil y a quelques semaines ils accusaient pour linflation, la spéculation.


La mort d
Alexis vient se croiser avec les petites morts quotidiennes de la discipline, des ordres, des ordres du pouvoir, des conditions encore plus difficiles pour la survie, du contrôle et de la répression. Une sensibilité insurrectionnelle qui à côté de lasphyxie accumulée a donné naissance à une rage incroyable contre les symboles-objectifs de l’État et du capital, amenant le système politique à une déstabilisation.

De l
autre côté une démocratie qui sécroule dans la crise économique, illégitimée socialement par des petits et grands scandales, avec pleins de pauvres et de marginalisés, une démocratie qui essaye darracher le consentement pour réprimer les émeutes… Des actes théâtraux de sensibilité du Premier ministre, des ministres, des députés, des journalistes et autres parasites devant les caméras, qui demandent la nécessité de paix sociale et de coopération de l’État et la société sous la promesse de plus de démocratie. Cependant, le fameux mythe de la démocratie, «le contrat social» devient des cendres aux rues de la mutinerie sociale de ces jours.


C
est pour cela que le régime essaye de se reconstituer. Cest pour cela quil y a plein de rencontres et meetings du gouvernement. Cest pour cela que les médias jouent leur rôle de propagande étatique, de création de la peur et du mensonge organisé, comme les mensonges pour des gens bloqués dans des immeubles enflamés, ou le vol darmes dans les magasins darmurerie.

C
est pour cela que le Premier ministre se rencontre avec le président de la République et tous les chefs des partis parlementaires.

C
est pour cela que les écoles sont fermées dans une tentative de ne pas laisser les écoliers se retrouver et se concentrer.

C
est pour cela que le syndicat central a transformé la manifestation de grève en une simple concentration à Syntagma. Cest pour cela que les piliers gauchistes du système «comprennent» la cause juste de la rage sociale mais condamnent les actions «extrêmes» et posent la question de chute du gouvernement en transformant la mutinerie en simple démonstration contre la politique gouvernementale.

Contre les scénarii d
état dexception, le consentement des partis, les médias de lordre et de la sécurité… aucun armistice.

Tous dans les rues !


L
occupation de la Faculté déconomie, comme morceau des confrontations, est ouverte pour le renseignement et lorganisation en commun dactions dans la rue, un espace dauto-organisation de nos forces contre la répression de l’État, comme dans les autres universités squattées.

Concentration, aujourdhui, mardi 9/12 à 6 heures du soir
à la Faculté occupée d’économie.


Aucun détenu !


À l’époque des assassins le silence est complicité !


9 décembre 2008

Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
12-12-08
à 02:07

j'ignorais que les armes pouvaient tirer toute seule...


"alors que les premiers résultats de lautopsie du jeune Alexis Grigoropoulos révèlent que la balle mortelle la frappé par ricochet."



mais bien sur ... le contraire m'aurait vraiment étonné !
dorénavant les flics pourront tirer sur la foule en prétextant plusieurs malencontreux "ricochets" qui plus est "involontaires".. 
écoeurant !

Répondre à ce commentaire

  revolte
12-12-08
à 10:39

Re: j'ignorais que les armes pouvaient tirer toute seule...

      La C.G.A solidaire des luttes sociales en Gréce

    Solidaires face à la répression meurtrière

Alexandros assassiné par la police


Le quartier d’Exarchia au centre d
Athènes, un des lieux phares depuis la lutte contre la dictature des colonels, concentre une présence libertaire et contestataire très importante. Samedi 6 décembre un échange d’insultes entre un groupe de jeunes et deux policiers dégénère. Un des policiers sort alors son arme et tire trois balles. Alexandros Grigoropoulos, âgé de 15 ans, est touché au thorax, et meurt quelques minutes plus tard.

Il ne s’agit pas comme le laissaient entendre les médias officiels, relayant la version policière, d
une mort accidentelle mais bien d’un assassinat comme les témoignages des habitants du quartier l’ont attesté. Dès cet instant, des manifestations spontanées de protestation n’ont cessé partout dans le pays. Les révoltes, dans les plus grandes villes du pays, prennent pour cibles principales les institutions du Capitalisme et de l’État : banques, commissariats etc.

Ces évènements ont lieu dans un contexte économico-social explosif, du fait de la dégradation des conditions de vies en Grèce, alors que les mouvements sociaux y sont particulièrement combatifs face à la politique réactionnaire d
un État empêtré dans une profonde corruption : luttes de sans-papiers, grève de la faim de prisonniers, mobilisations contre la libéralisation du système déducation et le démantèlement de la protection sociale et grève générale le 10 décembre. Ceux qui ont semé la misère, récoltent maintenant la colère.


Solidarité sans frontières pour une autre société

Sous toutes les latitudes et en tous temps, face à la contestation, la réponse des gouvernants est la répression et les arrestations de masse. Contrairement aux déclarations du ministre de l
’Intérieur grec qui promet la tolérance zéro et se retranche derrière la falsification : «la police et le mécanisme étatique agissent sur la base de la protection de vie humaine, de la propriété des citoyens, et de la démocratie», il est important daffirmer notre solidarité aux dizaines de milliers de Grecs qui occupent les rues du pays depuis ces derniers jours.

Nous savons que dans le contexte d’offensive capitaliste au niveau mondial, c
est dune riposte internationale des exploité-e-s et des opprimé-e-s contre la domination dont nous avons plus que jamais besoin. À ce titre, les luttes sociales en Grèce sont aussi les nôtres.

Les logiques politiques qui entraînent la dégradation des conditions de vie — et souvent la mort — des immigré-e-s aux frontières et à l
intérieur du pays, des prisonniers, des ouvriers sur leur lieu de travail ne sont pas de simples dérives isolées mais la forme achevée de la barbarie guerrière et policière des États et du capitalisme.

C
est bien contre ces politiques quil nous faut lutter aujourdhui pour pouvoir abolir ce système meurtrier et terroriste, pour y substituer une organisation sociale fondée sur l’égalité économique et sociale, la liberté et le fédéralisme libertaire.

Partout dans le monde lÉtat réprime, assassine,
pour assurer le maintien du Capitalisme.
Organisons nous, partout dans le monde,
pour construire une société sans classes et sans État.


CGA, 11 décembre 2008.



Les heurts et les manifestations se poursuivent en Grèce

De nouveaux incidents se sont produits entre jeunes et forces de lordre à Athènes, où les violences sont quotidiennes depuis la mort samedi soir dun adolescent tué par un policier. Ce tragique événement a plongé la Grèce dans une profonde crise sociale et politique.

Malgré de nouvelles escarmouches, la police a fait état d
une «baisse de tension» par rapport aux jours précédents. À Athènes, 400 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville. En fin de manifestation, une vingtaine de jeunes ont lancé des pierres sur des policiers près de luniversité. La police a riposté aux jets de projectiles par des tirs de gaz lacrymogènes.

Près de 1200 personnes, également membres de groupes de la gauche extraparlementaire pour la plupart, ont par ailleurs défilé dans le calme dans le centre de Salonique.

Des incidents se sont par ailleurs déroulés dans plusieurs autres grandes villes d
Europe, comme à Rome et à Bologne, en Italie, où cinq policiers et un soldat ont été blessés mercredi dans des affrontements avec des manifestants.

D
autres manifestations ont eu lieu en Espagne, à Madrid et Barcelone, et un inconnu a lancé un engin incendiaire mercredi soir contre le consulat de Grèce à Moscou. À Bordeaux, deux véhicules ont été incendiés devant le consulat de Grèce.

À Athènes, des affrontements ont éclaté entre jeunes et policiers, devant la prison de Korydallos, la principale de Grèce.

Les élèves se sont rassemblés à proximité de cet établissement pour protester contre la mort de leur camarade samedi et attendre le transfert du policier accusé de l
avoir tué. Le policier inculpé mercredi d’«homicide volontaire» devait en effet être placé en détention provisoire dans la journée à Korydallos.

Des affrontements ont également eu lieu devant la faculté d
Agronomie, occupée par les étudiants, et dans deux autres quartiers dAthènes.

Dans celui d
Exarchia, au centre-ville, où le jeune a été tué, une quarantaine de jeunes ont jeté des pierres sur les forces anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène.

ATS, 11 décembre 2008.
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  revolte
12-12-08
à 10:49

Re: j'ignorais que les armes pouvaient tirer toute seule...

Solidarité internationale a nos compagnons(es) Grecs: protestations aupres des autorités Grecs(ambassade, consulats....)

       http://www.amb-grece.fr/feedback.htm

  

Depuis plusieurs jours la jeunesse grecque crie sa colère.


Sa colère contre une police qui assassine froidement un adolescent de 15 ans.

Sa colère contre une classe politique (toutes tendances confondues) qui est gangrénée par ses pratiques de clientélisme et de corruption.

Sa colère contre une classe politique (toutes tendances confondues) qui privatise les Universités, précarise les jeunes et rogne les acquis des travailleurs (réforme de la sécurité sociale et du système des retraites).

À Paris comme à Athènes…

Le capitalisme exploite, licencie, assassine, criminalise les mouvements sociaux et expulse les sans-papiers.

Solidarité internationale
avec les étudiants et travailleurs grecs en lutte !


À Paris comme à Athènes…

Globalisons les résistances !
Grève générale contre le capital !





Interview de Yannis, secrétaire international de l’ESE grecque (anarcho-syndicaliste)

Peux-tu revenir sur les circonstances de la mort d’Alexis ?

Il y a trois ans que la police grecque a instauré une stratégie de provocation dans le quartier d’Exârcheia, lieu populaire historique d’Athènes, où vivent nombre d’étudiants, de jeunes et de libertaires.
Les rondes de la police ont augmenté ces derniers temps et les insultes à l’encontre des gens du quartier par les policiers sont le lot quotidien.

En ce qui concerne l’assassinat du jeune de 15 ans, tous les témoins oculaires (résidents du quartier, passants etc.) affirment que les policiers ont provoqué un cercle de jeunes en les insultant. Quand les jeunes ont répondu, les policiers ont garé leur voiture avant de revenir au point où les jeunes étaient assis puis ils ont tiré trois fois. Les témoins affirment aussi que l’assassin a tiré à vol d’oiseau sur Aléxandros, qui est tombé mort sur le trottoir.

Quelles sont les pratiques de la police grecque ?
Depuis la fin de la dictature de colonels, plusieurs dizaines de gens ont été tué par la police. Parmi eux, Mikalis Kaltezas, militant anarchiste de 15 ans, en 1985, Issidoros Issidoropoulos, militant d’extrême gauche de 16 ans en 1976, les manifestants Koumis et Kanellopoulou, mais aussi un nombre infini d’immigrés et des minorités ethniques (Tsiganes, Turcs de Thrace etc.). Dernièrement, la police avait également assassiné un jeune handicapé.

En même temps, on a une quantité innombrable de cas de tortures contre des militants, des manifestants et des immigrés arrêtés, ainsi qu’un usage systématique et injustifié de bombes lacrymogènes et de gaz chimiques pendant toutes les manifestations.

Il faut souligner que la police entoure traditionnellement les manifestations en Grèce.

J’ajouterai enfin que jamais un policier n’a été tué en Grèce par des manifestants et que jamais un policier — même condamné par la justice — n’a passé plus que 2,5 ans en prison.



Quel est l’état des lieux de la révolte ?

Presque dans toutes les capitales des départements du pays, la révolte s’est allumée. À Salonique, à Agrinion, à Yannena, partout en Crète, des affrontements opposent les manifestants et la police. À Patras, la police a attaqué les manifestants accompagnée par un bataillon de néo-nazis armés, dit «citoyens indignés».

À Athènes chaque jour, il y a deux ou trois manifestations différentes, avec plusieurs dizaines de milliers de participants. 20.000 manifestants solidaires ont accompagné Alexandros Grigoropoulos, pendant son enterrement. Il ne s’agissait pas du tout d’une «sédition aveugle» comme les médias l’ont dit. Bien au contraire, le mouvement continue…

Les cibles des manifestants sont les banques et les grandes entreprises multinationales qui sont les symboles de la misère et de la détresse du peuple.

La révolte rassemble des jeunes et des vieux, des militants mais aussi des gens non politisés.

Il s’agit de la plus grande révolte depuis la deuxième guerre mondiale et la guerre civile qui l’a suivie en Grèce. Il s’agit peut-être de la plus grande révolte de ces dernières quarante années dans le monde occidental. Pour nous, c’est aussi une révolte absolument légitime.


Au delà de l’assassinat du jeune, y a-t-il d’autres raisons qui expliquent cette explosion ?

Nous sommes la première génération d’après-guerre qui vit dans des conditions de travail et économiques pires que celles de nos parents.

En Grèce on parle souvent de «la génération de 700 euros». Sans aucun doute, il s’agit d’un slogan qui sous-estime la réalité. Parce que la grande majorité des jeunes de moins de 30 ans a de salaires inférieurs à 700 euros. Il n’y a plus de contrats de travail non précaire. Le travail au noir est très fort aussi. Le patronat licencie au nom de la «crise». En même temps que le Capital grec se réjouit d’une rentabilité énorme grâce au pillage des pays balkaniques.

La situation est encore pire pour les immigrés qui souffrent des lois racistes, de la xénophobie généralisée en Grèce et de l’action impunie de groupes nazis. Il faut souligner que la participation des immigrés à ce mouvement est assez grande et que comme d’habitude, ce sont eux les premières victimes de la répression étatique : sur quelque 400 arrêtés, la moitié sont des immigrés.


En ce qui concerne la vie politique et la corruption, je vous donnerai quelques éléments qui résument la situation politique grecque.

Récemment un scandale dit de «Vatopedi» a éclaté. Le gouvernement a offert des terres… publiques à l’église (!!!).

Je rappellerai aussi que deux familles (Papandréou pour le centre-gauche, le PASOK, et Caramanlis pour la droite) ont gouverné 34 années sur les 40 dernières années en Grèce.

Ce à quoi il faut ajouter la gestion désastreuse par l’État des incendies de l’été 2007 et de leurs conséquences, la casse de la sécurité sociale par les lois des socialistes en 2001 et par la droite en 2006, les privatisations de l’électricité, des ports et de Olympic Airways.


Propos recueillis le mercredi 10 décembre,
par Jérémie, SI de la CNT.
 

 

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  revolte
12-12-08
à 12:05

Re: j'ignorais que les armes pouvaient tirer toute seule...

Solidarité: derniere minute

 Rassemblement ce vendredi a 17h30 devant l'ambassade de Gréce a Paris. 

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