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DOIT-ON AIDER LES PAUVRES ?
--> MATIERE A REFLEXION
Je sais que je prend des risques en écrivant cet article : certains vont me traiter de salaud, de privilégié, de « théoricien de  salon » , de « donneur de leçon »,…»… ils vont même me dire que « si j’étais dans cette situation je serais bien content de…. », etc… épargnez donc moi tous ces qualificatifs et ces remarques et essayez de comprendre les données du problème.

 

Le sujet est tabou, je le sais, mais justement, il faut aborder cette question… la situation ne peut plus durer !

Titre provocateur… c’est vrai ! Mais qui recoupe un problème important, pour ne pas dire fondamental aujourd’hui, celui du sens politique de l’aide associative aux victimes du système marchand.

La « campagne d’hiver » des Resto du Cœur, comme de toutes les associations « caritatives » part d’un constat alarmant : le système marchand produit de plus en plus de pauvreté, qu’il ignore de plus en plus et qu’il est de plus en plus difficile de soulager.

 

UNE SPIRALE SANS FIN…

 

Le président des Restos du Cœur, Olivier Berthe, vient d’annoncer :

 

En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.

En 1987-1988, 22 000 000

En 1991-1992, 29 000 000

En 1994-1995, 50 000 000

En 1996-1997, 61 000 000

En 2005-2006, 70 000 000

En 2006-2007, 81 700 000

En 2007-2008, 91 000 000...

 

Combien l’an prochain, et l’année suivante,…..

 

Les efforts des associations s’accompagne d’un désengagement massif de l’Etat qui se réserve uniquement le terrain de la défense du système dans ses bastions les plus stratégiques et les plus « nobles » : voir son effort colossal dans le domaine bancaire pour enrayer la crise financière.

 

Or, on peut se poser la question de savoir si ce désengagement de l’Etat n’est pas rendu possible du fait de la prise de relais par les associations,… ce qui permet d’éviter les révoltes et d’assurer la paix sociale si propices aux affaires ?

Si la réponse à cette question est positive, alors on est obligé d’en conclure que les associations se rendent « complices » indirectes et involontaires de la situation économique et sociale qu’elles dénoncent.

Etrange et ambiguë paradoxe.

 

La solution est-elle dans la charité ou dans cette forme de charité ? Car c’est bien de cela dont il s’agit. Car même sous couvert de laïcité et de soit disante solidarité humaine ou républicaine ( ?) il s’agit de charité. .. on donne sans fin à celle ou celui qui n’a pas…. Et qui n’a pas parce que le système est, par essence, inégalitaire.

 

L’acte en lui-même est moralement parfaitement respectable pourtant il ne peut, et ne doit, pas être simplement considéré que par rapport à lui-même, et pas seulement sur le plan moral… Il est avant tout un acte social et politique et doit être considéré en tant que tel… au risque de reproduire ce que l’on a toujours reproché à l’Eglise, la charité au nom d’un idéal et dans le respect du système dominant.

Le TELETHON est dans la même logique perverse : désengagement massif des pouvoirs publics et appel à la charité privée avec la complicité des faux-culs médiatiques et autres sportifs en manque de notoriété.

ON NE PARTAGE RIEN, ... SAUF LA « BONNE CONSCIENCE »

 

Tout concours à maintenir une telle politique, une telle attitude, une telle action :

 

- l’Etat qui peut se décharger du social sur les bénévoles qui ne lui coûtent rien, ce qui permet d’assurer une paix sociale et de se donner bonne conscience ;

- les associations et leurs bénévoles qui se donnent bonne conscience en aidant les pauvres, les nécessiteux,… bref en « faisant le Bien » ;

- les pauvres enfin qui trouvent dans ces actions de quoi vivre, voire survivre… jusqu’à la saison prochaine.

 

La pauvreté est de plus devenue un enjeux politique, ou du moins politicien : pour ceux qui sont au pouvoir c’est un instrument de dissuasion pour celles et ceux qui revendiquent et pour ceux qui souhaitent accéder au pouvoir un moyen de déstabiliser ceux qui y sont…

Les politiciens, de tous bords, surfent impunément sur la pauvreté pour leur compte et celui de leur clan, espérant s’attirer les bonnes grâces (électorales) des victimes et de celles et ceux qui vivent mal leur culpabilité de « riches ».

Ainsi, par toutes ses pores, le système marchand dégouline de « bonne conscience ». Il nous en sert à toute occasion, par les discours lénifiants et par les médias qui les relaient.

 

Cette pauvreté qui devient toujours plus envahissante ronge non seulement des pans de plus en plus important de la population, mais moralement celle et ceux qui y échappent encore. Ce sont eux que l’on sollicite sur les parkings de super marchés pour une boite de haricots ou un paquet de pâtes, alors que l’Etat déverse à flot des milliards dans le système bancaire et au bénéfices des entreprises (privées bien sûr !)…

La bonne conscience permet à la culpabilité de trouver son apaisement dans la paix et l’ordre du système. Cette bonne conscience que les professionnels de la politique vont essayer ensuite de transformer en voix pour leurs élections.

LA DESCENTE VERS L’INACCEPTABLE

 

Et si soulager la misère était, aussi, le moyen de la perpétuer ?

Imaginons un seul instant que toutes les associations d’aides, tous les bénévoles arrêtent leur action… Que peut-il se produire ? L’Etat qui est garant de la stabilité du système ne peut, ne pourra pas, c’est une évidence, faire face à la situation.

Politique du pire dira-t-on ! . C’est vrai,… mais où est le pire aujourd’hui ?

 

Ne créent-on pas une situation de plus en plus pire en reculant les échéances ? En donnant l’illusion de … ? En refusant de voir la réalité et de se poser les vraies questions ?

Le système marchand ne se paie même plus les bouées qui lui permettent d’avoir la tête hors de l’eau, ce sont ses victimes qui les paient.

 

Est-ce à dire donc qu’il faille arrêter toute action associative d’aide aux nécessiteux ? Question on le voit délicate à laquelle on ne peut pas répondre oui,… mais à laquelle si on répond non, pose plus de questions qu’elle n’en résout.

 

Le scénario du pire est entrain de se réaliser sous le couvert de la bonne conscience et alimenté par la culpabilité.

 

Une société à deux vitesses est entrain de naître sous nos yeux. Longtemps annoncée, elle prend aujourd’hui ses repères, établit ses frontières, ses codes, ses pratiques…. Elle a même ses théoriciens dont certains sortis du milieu associatif se sont vendus pour un « plat de lentilles » à leurs nouveaux maîtres. (des noms ?) On peut même dire qu’elle a désormais son « éthique » : généralisation du travail gratuit pour s’occuper des pauvres, dévouement sans limite, charité civique, … soumission aux lois du marché pour les autres…. Qui va les appauvrir… ainsi la boucle est bouclée.

Les politiciens de tous bords, les stratèges du changement, voire de la révolution agissent en dehors de cette problématique. Coupés de la réalité, trop occupés à élaborer des plans, dont ils seront d’ailleurs les premiers bénéficiaires (des postes d’élus grassement payés), ils dissertent à perte de vue, doctement, dans les médias, se contentant de temps en temps d’opération « coup de poing » sans lendemain…  

Le terrain est seulement le champ de la charité, pas même de la lutte.

Triste réflexion dira-t-on. Ce à quoi je répondrai triste situation qui l’inspire, triste système qui l’a crée et qui est soutenu, le système, par celles et ceux là même qui en sont les victimes…

 

Triste conscience politique incapable d’élaborer une stratégie susceptible de pouvoir nous faire sortir de ce cloaque.

 

 
Décembre 2008 Patrick MIGNARD

 

Voir aussi :

 

« LE FAUX HUMANISME DE LA MARCHANDISE »

Ecrit par PatrickMignard, à 16:59 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  ferallamb
08-12-08
à 18:21

Je suis assez d'accord, mais je suis aussi un théoricien de salon :-)

Plus sérieusement, la charité, l'aide aux indigents, aux malades et aux infirmes devrait être le problème de tous et pris en charge par la communauté au sens large. Ce service "interne" devrait être idéalement indépendant de l'Etat: on ne peut pas rêver de se débarrasser de l'Etat et en même temps compter sur lui pour tout.

Mais là on se trouve face à un phénomène complexe et vicieux: l'Etat qui se dit prétend garant de l'ordre et du bien être public reporte cette responsabilité sur la masse tout en continuant à nous faire payer le prix fort sous forme d'impôts, de lois et de répression.

Donc on a le choix entre perpétuer le système en espérant atténuer la souffrance de certains ou alors prendre le risque de l'augmenter encore plus en espérant que la crise éclate et que leur situation s'améliore rapidement. Dur..dur !

Je vois une problématique similaire avec l'aide aux pays du Tiers Monde lorsqu'on les aide mais en même temps on tue leur économie locale, on mets leurs paysans sur la paille, et donc indirectement on contribue à la survie de régimes haïssables. Et aussi quand on contribue à maintenir en vie des populations dont la taille dépasse la capacité de charge de leur région.

Donc oui, je partage l'analyse de P.M. mais comme il le fait remarquer, c'est le meilleur moyen de se faire traiter de salaud et de s'aliéner définitivement ses interlocuteurs.
Il est bien plus facile de dire que les pauvres sont des flemmards qui veulent vivre au crochet de la société...





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  TOLKIEN
08-12-08
à 19:32

selon moi la question aurait pu être formulé en : "comment l'aide associative peut elle nuire aux structures de pouvoir tout en aidant les plus pauvres ?"

en effet il s'agit d'une question qui amène de nombreuses autres interogations comme de savoir si l'aide caritative participe indirectement ou non au maintien de l'illusion d'un capitalisme à visage humain facteur de stabilité et d'expansion économique au même titre que les ONG qui dans les pays du tiers monde s'avèrent êtres les meilleurs ambassadeurs de l'expansion du capitalisme à travers le monde et qui grâce aux dons permet au système capitaliste tout entier de s'acheter une bonne conscience et un visage "humain" aux yeux de l'electeur.

Pour ma part je pense que tout dépend du message qui peut être délivré sournoisement ou non avec cette même aide associative et surtout d'ou provient cette aide, car la récupération idéologique, politique ou religieuse n'est hélas jamais trés loin de toute action ayant soit disant les meilleurs intentions du monde au départ..

mais concernant les aides associatives elles mêmes il faudrait tout d'abord en discuter avec les individus concernés en allant à l'entrée des restos du coeur par exemple.

il faut aussi tenir compte du fait certain que le désengagement de l'état au profit d'associations librement constitués de bénévoles non encadrés par une quelconque idéologie peut finalement amener les populations exploités à prendre conscience qu'il n'existe pas d'état au service de l'interêt commun générale et que les cadeaux sociaux offerts par celui ci ne seront jamais des "acquis", ce qui peux donc amener ces mêmes populations à ne plus rien attendre des structures de représentativité et à vouloir reprendre leurs vies en main avec les moyens dont ils disposent tout en faisant émerger une nouvelle conscience de classe non plus fondé sur la fausse valeur travail, mais sur la seule amitié et affinitié entre des êtres vivants souffrants la même situation de dénuement totale.

pour ma part je crains fortement que si les aides associatives n'existaient plus, de nombreuses personnes totalement démunis se retrouvaient hélas dans la situation des misèrables de Victor Hugo comme lorsque les démunis du 19éme siècle étaient condamnés au bagne seulement pour avoir volé du pain.. car n'oublions pas qu'à l'heure actuelle le comportement et les lois scélérates de l'état se rapprochent beaucoup plus de la période des lois scélérates d'avant guerre que de la période post soixante huitarde ayant permis à l'état de s'acheter une virginité "démocratique" grâce à l'encadrement et à la collaboration des agents syndicaux et politiques régulateurs de la colère sociale.

N'oublions pas qu'après de nombreuses années de développement mondiale des moyens techniques de contrôle et de surveillance du vivant dans sa globalité obtenues "grâce" à une certaine stabilité économique du capitalisme dans les pays constituant la base arrière de son expansion mondiale, les structures de pouvoir et de domination se sentent bien plus fortes pour ne plus rien céder à tout ceux et à toutes celles qui sont les exclus d'un système fondé sur l'isolement individuel et la désolidarisation, et prônant la mise en compétition et la guerre sociale totale de tous contre tous.

le meilleur moyen pour l'état de diviser encore un peu plus les populations exploités entre elles tout en achetant durablement la paix sociale serait justement qu'il puisse se substituer à ces mêmes associations caritatives ou aux bénévoles par des lois ou des décrets en faveur des démunis tout comme il l'à déja fait en 36 et en 68 mais absolument pas l'inverse.

en tout cas je reste d'accord avec toi sur le fait qu' il y a matière à réflexion et que j'ai de nombreuses incertitudes sur mon propre raisonnement concernant l'avenir de ces associations s'ils advenait qu'elles fassent "autorité" un jour de par l'ampleur de leurs actions en faveur des plus démunis..

donc je repose ma question du départ : "comment les associations peuvent elles véritablement nuire au système et faire émerger les consciences tout en aidant les plus démunis sans risquer de devenir plus tard les ambassadeurs ou les agents de ce système au même titre que les syndicats institutionnalisés par l'état ?"


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  OgRuR
08-12-08
à 20:49

Re:

C'est malheureusement l'évidence et on le dit assez depuis fort longtemps qu'on tient les obligés de l'Etat dans un état intermédiaire, assez "soutenus" pour ne pas se révolter, pas assez libre pour se révolter.

L'emploi des femmes dans des services aussi coercitifs que le domaine social où elles sont nombreuses accroît considérablement pour les hommes qui y sont exposés la séparation avec le sexe "faible". Nous avons été sournoisement laminés de ce point de vue et d'autant que le secteur social tend à devenir exclusivement un secteur de contrôle. 
Je ne vois pas de rachat possible du régime si ces femmes ne nous taillent pas une pipe avant chaque entretien :)

Répondre à ce commentaire

  El-Bilob
08-12-08
à 22:07

Re:

C'est quoi ce délire sexiste de Ogrur ??? Franchement, je "rêve" là ou quoi ?
Répondre à ce commentaire

  OgRuR
08-12-08
à 23:10

Re:

Tu es donc si bête el-Bilob que tu trouves le moyen d'agiter l'épouvantail du sexisme devant un désastre qui est envisagé avec un certain humour qui doit bien plus à la politesse du désespoir qu'à ce que tu soupçonnes, cette bêtise propre au siècle....
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  El-Bilob
09-12-08
à 09:28

Re:

Tu es le trolleur du forum, c'est ça ? Ton "humour" rappelle celui de Bigard !
Répondre à ce commentaire

  satya
09-12-08
à 11:15

juste pour dire que tu es complètement à côté de la plaque et que tes questionnements ne sont pas appropriés.
tout ça c'est bien loin de tes réalités c'est évident, et tu n'es même pas capable de voir que ce n'est certainement pas "le grand soir" que tu obtiendras !
comme tu n'es pas le premier c*****d qui lance ce sujet, je te rassures, lorsque je serais arrivée à voler ma bouffe, je passerais par chez toi, promis !



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  satya
10-12-08
à 13:27

Re:

franchement, je trouve assez horripilant de voir ce genre de propos sur un site anar.
je pense qu'une réflexion doit certainement être portée sur le role des associations caritatives mais l'idée de pm est bien de couper leurs actions afin que les précaires "se révoltent" pour "déclancher" le "grand soir" et ça c'est complètement à côté de la plaque surtout venant de ceux qui sont et restent bien à l'abri dans leur petites vies douillettes !!

si vraiment pm veut mener une réflexion et une action concrète alors, pourquoi ne se concentrerait-il  pas sur l'émergence de jardins collectifs dans chaque village, chaque quartier?
pourquoi ne parle t il pas et n'agit il pas pour organiser des petits groupes qui iront reprendre les richesses pour les redistribuer gratuitement aux précaires comme le font les freegans ou les diggers avant??

non, pm ne parle pas de cela, tout simplement parce que ce serait un véritable engagement où il devrait prendre et assumer des risques: bien plus facile de lever des critiques (plus que faciles d'ailleurs dans ce pays hyper moralisateur et catho; c'est pratiquement de l'ordre de questionner la couleur du cheval blanc d'henri 4!!) sur les associations caritatives et de proposer de les bloquer et d'affamer ceux qui ne peuvent déjà plus choisir leur propre alimentation !!
(et comme apparemment pm n'a jamais mis les  pieds dans les restos du coeur, ni dans aucune épicerie sociale, il faut aussi qu'il sache que ce n'est pas quelque chose de si facile comme parcours !)
j'ai même appris récemment que les épiceries sociales qui vendent à très bas prix des denrées fournies gratuitement par l'ue et par la banque alimentaire les fait payer car il faut payer les frais que la banque alimentaire doit supporter et qu'elle fait porter donc aux épiceries sociales et donc aux précaires!"
la "gratuité" se vend vraiment cher dans ce pays y compris pour toute la bouffe périmée ou moitié pourrie des fruits et légumes quand il y en a !!

un autre élément que pm ne "sait peut être pas c'est qu'en grande majorité de sont des femmes qui y vont, et des femmes qui appartiennent soient à des plus de 50 ans soit des jeunes femmes avec des enfants.
on pourrait d'ailleurs parfois vraiment se demander où sont passés les mecs!!
est-ce que là encore et toujours; ce sont les femmes qui doivent assumer les précarités??

il y aurait bien des questions à se poser et à analyser, mais c'est plus facile pour pm d'enfoncer des portes ouvertes!


Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
10-12-08
à 15:09

Re:

Satya tu exprimes est exactement ce que je craignais et que j’ai mis en tête de mon article.

 

Je comprends tout à fait ta réaction quoique ne la partageant pas.

 

Il n’est pas question pour moi, qui suis, et tu as raison, socialement loin de la situation des personnes qui sont les habituées des organisations caritatives, d’appeler à une quelconque fermeture de ces associations, pas plus que de créer une situation de révolte qui de toute manière serait écrasée par le pouvoir. Tu sais d’autre part ce que je peux penser du « Grand Soir ».

 

Je souligne simplement , si j’ose dire, dans cet article la situation ambiguë dans laquelle se traite aujourd’hui la question de la pauvreté.

 

Je ne pense pas que « prendre aux riches » pour « donner aux pauvres »,(« reprendre les richesses pour les redistribuer gratuitement aux précaires comme le font les freegans ou les diggers avant? » comme tu le dit) quelle que soit la formule utilisée, soit la solution et ce pour la simple raison que la répartition des richesses est un problème social et politique et non pas de répartition arithmétique. La aussi c’est se donner bonne conscience sans résoudre le problème de fond.

 

Je n’ai évidemment pas la recette miracle à appliquer en la circonstance… mais si j’ai écrit cet article c’est pour poser le problème qui est un élément à prendre en compte pour mettre au point une stratégie de changement social.

 

N’étant pas anarchiste, je ne sais pas trop ce qu’il doit y avoir sur un « site anar » et ce qu’il ne doit pas y avoir. Si j’ai proposé mon article c’est que je pensais, et pense toujours, mais peut-être à tort, que cette réflexion était compatible avec la manière de se questionner de ce que je connais des anarchistes.

Répondre à ce commentaire

  satya
10-12-08
à 15:52

Re:

la question de la pauvreté est considérée dans notre société de façon totalement capitaliste; ce n'est pas nouveau.

le seul changement actuel c'est que d'un capitalisme qui avait essayé d'être "social démocrate" on est repassé en mode plus violent cad d'exploitation directe et massive et pour cela les politiciens s'appuient sur les associations caritatives et de préférences religieuses.
que les assos caritatives soient basées sur de la morale et du religieux n'a rien de nouveau non plus!
cela fait partie intégralement dudit système.
les restos du coeur, une des rare asso caritative "laïque" a été largement récupérée par le système et il fallait s'y attendre.
moi même je n'ai jamais connu coluche, il n'était pas encore connu quand j'ai quitté la france et il était décédé depuis plusieurs années quand je suis revenue.
quand j'ai entendu pour la première fois ce qu'il avait fait j'étais en total désaccord avec lui car effectivement c'est permettre au système capitaliste de continuer à fonctionner sans poser les vraies questions.
a la radio j'ai entendu parler de lui et les journalistes racontaient qu'il s'était fait arrêté ivre sur sa moto et que le juge l'avait condamné à faire des heures de travail pour la collectivité et que c'est ainsi qu'il aurait eu cette idée des restos du coeur.
en attendant, cela a vraiment servi le système et les politiciens qui ont récupéré et quand on y voit l'administration c'est assez effarant. j'ai posé des questions sur ce sujet et on m'a répondu: "à cause des fraudeurs", mais voilà les fraudeurs ne sont pas les bénéficiaires mais c'étaient des bénévoles qui souvent vivaient avec peu et ont eu du mal à résister devant l'abondance des dons provenant de l'eu!!

la redistribution forcée n'est pas le seul élément que j'avais mentionné et il y en aurait d'autres d'ailleurs, mais j'avais aussi parlé des jardins collectifs.
c'est un système entier qu'il faut détruire et "réajuster" la répartition des biens est un premier pas, il faut aussi "réajuster" les productions que ce soient les moyens de productions que les objectifs.

si tu as envie de remettre le système en question à partir des associations caritatives, en fait tu vas rendre un grand service au système capitaliste: tu vas exterminer d'une manière ou d'une autre une plus grande partie encore des précaires: que ce soit par la faim, le suicide, la révolte non armée face à des policiers qui eux le sont lourdement.
ce n'est pas la solution d'autant plus que les précaires dans nos pays sont des invisibles.
il y a eu des émeutes de la faim dans plus de 30 pays cette année, mais absolument aucun résultat ni conséquence positive, le fric ils l'ont donné aux banques qui tient le système capitaliste que les gouvernements représentent et soutiennent, plus de gens encore vont avoir faim.
tu vas créer des souffrances  humaines encore plus importantes mais tu ne changeras jamais un tel système au contraire tu le renforceras et tu l'amèneras encore plus rapidement vers un totalitarisme dont les politiciens rêvent en se rasant!!

en attendant, nous sommes revenus au temps où les gens vont subir de lourdes pertes d'emprisonnement si jamais ils volent et récidivent, beaucoup plus que les voleurs à cols blancs!
mais bon quand on voit qu'au japon les vieux commettent des délits juste pour avoir à manger et être au chaud en prison, il va falloir que sarko et sa bande construisent encore pas mal de prisons, il y a déjà une grande partie des malades psychiatriques qui y sont enfermés, va falloir faire de la place pour les pauvres et les vieux en grand nombre!

ou bien tu participes à cela ou bien tu les combats; et pour l'instant même les assos caritatives religieuses sont utiles tant que justement des anars ne se (re)mettront pas à aider la population à manger quand on l'affame que ce soit par de la redistribution, de l'auto gestion, de l'autonomie et de l'autarcie etc!
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
10-12-08
à 16:21

Re:

A lire ton dernier commentaire je ne sais plus très bien quelle est ta position et ce que tu critiques à la mienne....
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
10-12-08
à 19:50

Re:

La question pour nous n'est pas de savoir si la redistribution est bien ou pas, il s'agit de couvrir immédiatement nos besoins primaires: bouffe, logement, vêtements... donc de toute manière quelque soit les considérations sur la gestion de la misère, que certains souhaitent partager ou non, on se servira.
En réalité PM, la question ne se pose pas, tout simplement parce que:
- 1- oui on sait depuis longtemps que le caritatif est un mode de contrôle social (et ne me dis pas que tu le découvres à peine...)
- 2- que le caritatif n'est pas surajouté à cette société, qu'on ne choisit pas de faire ou non du caritatif, cela en est un élément indissociable
- 3- que ton raisonnement sur le sujet représente le point de vue du monde dominant qui nous abreuve de ses fausses questions venues de sa fausse conscience, et cela aussi, hélas, c'est un élément indissociable de ce système qu'il nous faut détruire.

Tu en restes effectivement toujours et encore aux constats, et ce que tu ne réalises pas, c'est que nous avons un urgent besoin que chacun retrousse ses neurones et ses manches, non pas pour pointer du doigt et ressasser les dérives, mais pour mettre en œuvre des pratiques alternatives concrètes qui contiennent en elles-mêmes la critique de ce que tu dénonces, et qui déploient en même temps, directement, une nouvelle organisation de la société.
Pour ma part, aux pratiques que Satya évoque, j'ajouterai une proposition qui me semble relever de la nécessité: la réquisition  (ou le partage, redistribution, potlach...) de terres et de logements, et dans le même temps la mise en oeuvre directe d'une production et d'une économie non-marchande. A partir de là, on pourra commencer à parler de se passer du caritatif.
Bref, n'hésite pas à retrousser tes manches et ouvrir ton compte en banque pour la cause, camarade PM ! La communisation de tes euros sera toujours la bienvenue. ;-)
Et comme disait l'autre: "A cheval donné, on ne regarde pas la bride !"



Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
10-12-08
à 19:54

Re:

OK, j'ai compris !
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
10-12-08
à 20:43

Re:

Merci de ta compréhension !
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
10-12-08
à 20:48

Re:


bonjour patrick,

même si les réponses à ton article sont trés vives , en tout cas il était important de briser un tabou en lançant ce type de discussion.


merci à toi
Répondre à ce commentaire

  ylang-ylang
11-12-08
à 03:41

Re:

L'auteur n'a pas proposé de supprimer l'associatif pour affamer le peuple dans l'espoir qu'une fois affamé..., il a précisé que justement
ce n'était pas ce qu'il souhaitait.



Le caritatif finalement c'est tout ce qui n'est pas échangé contre de la sueur.
La charité étatisée est relativement récente, et si il est vrai que la charité privatisée tend à augmenter de façon exponentielle, cela s'inscrit dans un contexte général de désengagement de l'état de certaines fonctions.
La charité étatique n'a pas encore totalement disparu, rmi, allocations diverses etc. l'état "donne" encore, même si les conditions de plus en plus draconiennes pour l'obtention de cette charité publique rendent le don de moins en moins gratuit.

Donner à manger à l'affamé, il y a grosso modo 3 façons de le faire, par la charité étatique, par la charité privatisée/associative, et, évidement, ce qui semble être souhaité par l'ensemble des intervenants ici, y compris l'auteur de l'article, par des pratiques qui redéfiniraient besoins et répartition des ressources.

La troisième option peut se retrouver dans un infime partie de l'associatif existant (DAL etc.). Cependant on retrouve malheureusement dans l'associatif à peu de chose près les mêmes proportions politiques qu'ailleurs. Si tel n'était pas le cas, nous le saurions déjà depuis longtemps, et nous n'aurions pas dans les grands centres urbains à forte densité associative, une telle disproportion entre les énergies associatives globales à dimension caritative, et les énergies associatives présentes concrètement pour ce caritatif "plus quelque chose" qui lui contient, a des degrés variés selon les cas, des germes et désirs d'autres perspectives.

Personne ici ne conteste le fait que la précarité est massive, et qu'elle a tendance à augmenter. L'article démarre d'ailleurs par les chiffres éloquents des repas des restos du coeur.

La misère n'étant pas de dimension anarchiste, disons à la louche que 98 ou 99% des effectifs cumulés de l'associatif à visée caritative ne sont pas animés par une volonté politique de transformation radicale. Le religieux reste important, l'étatique aussi, et l'apolitique
domine dans ce qui est laïque et non étatique. L'extrême droite elle-même n'est pas absente du caritatif associatif.
Donner à manger à un affamé n'a pas de couleur politique, c'est un acte d'humanité.

Dire que la question de "la bonne conscience" est un débat classé me semble toutefois un jugement hâtif. Il est vrai que la bonne conscience dénoncée par l'article n'est pas une nouveauté, par contre s'interroger sur ce qu'est la bonne conscience "politique", et le faire justement à partir de l'associatif puisque c'est là qu'elle s'exprime le plus, reste peut-être d'actualité.
La pratique organisée du don, chacun en a sa propre conception "politique", ou pour le dire d'une autre façon il n'est pas forcément toujours évident qu'un prêtre qui distribue de la nourriture et qui le fait sans aucune visée politique de redéfinition des besoins et des répartitions, soit plus critiquable que quelqu'un qui aurait strictement ou a peu de choses près la même pratique mais qui s'imaginerait dans sa tête que cette pratique est politique et contient les germes d'une autre société.

Je voudrais dire en passant que rien dans l'article n'indique que son auteur ne contribue pas, ne "donne pas de sa poche" ou de son temps, ou des deux, dans sa vie, et je ne vois pas pourquoi on devrait le soupçonner de cela à partir de son article.

Une des particularité du caritatif privatisé est qu'il est facultatif, ce qui laisse effectivement à chaque individu une liberté totale quant à ses pratiques ou ses non pratiques ; par ailleurs il est également - un peu comme l'étatique puisque les déclarations d'impôts ne sont pas sous le regard public - à anonymat ou discrétion possible.
On peut condamner tant qu'on veut et déverser des flots de critiques, mais il se trouve qu'un individu ne peut contribuer qu'à hauteur de ce qui le constitue, c'est peut-être regrettable mais dans le monde tel qu'il est cela a un sens matériel non négligeable, et il se trouve aussi que dans la vie réelle pour un très nanti qui donne a grand renfort de publicité il y en a un autre, ou 2 autres, qui le font dans l'anonymat le plus total.
A ma connaissance, lorsqu'une personne fort aisée met la main à la poche, il est assez rare que les destinataires (associatifs, mais parfois aussi politiques, et de toutes couleurs) fassent la fine bouche.

ça n'a pas un rapport direct avec l'article, mais il faut aussi penser que le politique est une contrainte souvent pesante pour l'associatif caritatif. Tout le monde le sait à l'international, puisque les réalités du monde font que bien des frontières ne sont pas franchissables si le sac de farine ou de pansements est accompagné d'un discours.
Au niveau d'un pays cela joue moins , mais ce n'est pas à sous-estimer malgré tout, loin de là, car il y a des dons, des énergies, du temps, de l'argent, qui nécessitent un apolitisme pour les obtenir.
Tous les participants des restos du coeur sont-ils des grands révolutionnaires ? Non.
Ces mêmes restos du coeur auraient-ils pu distribuer des dizaines de millions de repas par an si son fondateur et ceux qui l'ont aidé avaient accompagné leur création d'une épaisse sauce politique (qui souvent sont en plus assez indigestes) tout en ayant une pratique identique ou presque ? Probablement non.
(Je ne veux pas caricaturer, je sais bien que les bibles se glissent beaucoup plus facilement dans les sacs de riz ou de mais que les manuels du parfait révolutionnaire.)

Un intervenant, Satya, parlait de la lourde administration de ces restos du coeur. Il y aurait effectivement beaucoup à dire sur l'aspect organisationnel du caritatif privatisé en général. Au delà d'une certaine taille il se trouve qu'il y a des contraintes et que la façon de gérer ces contraintes n'est pas toujours l'objet de l'attention qu'elle mériterait.
Ca me fait penser à la charité étatisée.
Contrairement, peut-être, à l'auteur de l'article, je ne pense pas que l'état ne se substituerait pas au privé si le privé venait à défaillir.
Oui, la privatisation de la charité l'arrange, mais si cette dernière n'était pas ou plus possible, ou devenait insuffisante, je pense que l'état interviendrait, il en a à la fois les moyens et il en aurait aussi la volonté politique, pour justement se maintenir en place.
Les normes fluctuent sans arrêt et rien n'est jamais acquis mais là, au moment ou on parle, on peut plus ou moins décrire la frontière actuelle entre l'acceptable et l'inacceptable pour le système, celle qui ferait bouger l'état en fonction de la situation de la charité privatisée.
Elle n'est pas reluisante, elle consiste à masquer la misère tant que faire se peut, tout en en laissant malgré tout une partie visible car cela permet de maintenir dans l'effroi l'ensemble de la population, puisque à l'exception de ceux qui sont au plus bas de l'échelle de "l'acceptable", la plupart des autres vivent entre crainte de tomber plus bas et sentiment de privilège.

Le bas de l'échelle de l'acceptable n'est pas, et ne sera pas car l'état y veillera je crois si le privé défaillait, laisser les gens crever de faim, il est de les alimenter suffisamment pour les maintenir vivants, survivants si vous voulez, de préserver une base sanitaire permettant d'éviter les épidémies (les maladies risquant de se propager aux autres degrés de l'échelle) ainsi que des dérapages statistiques trop importants pouvant résulter d'une trop grande augmentation de décès prématurés dans ces strates du bas, un complément vestimentaire résultant à la fois des contraintes précédemment citées agrémenté de quelques allergies à la nudité pour les saisons chaudes, et un complément d'habitat résultant des mêmes contraintes.

On s'habitue à tout, mais il me parait peu probable que l'état français ou tout autre état d'un pays riche, laisserait les français s'habituer à se rendre au travail le matin en enjambant les cadavres des morts de faim dans la nuit.
L'argent est là, à Wall Street ils le savent, et même en cas de dégradation considérable de l'économie, qui effectivement dans des situations gravissimes entraînerait une défaillance partielle voire totale de l'associatif, l'état interviendrait. Maintenir les gens en survie ne coûte pas très cher, c'est à la portée de beaucoup d'états.

En attendant un monde meilleur et sans nécessairement l'attendre passivement, l'urgence que représente la misère me ferait plutôt souhaiter une étatisation massive et rapide de la charité, de tout ce qui n'est pas échangé contre de la sueur.
La charité privatisée est loin d'être parfaite, et elle a ses limites, en particulier en ce qui concerne le logement et la santé. Il me semble que l'associatif doit subsister mais je préférerais le voir en complément. L'état me semble encore aujourd'hui le mieux à même de fournir a la population logement ou soins de qualité, et rien
n'empêcherait l'associatif de venir faire les finitions dans un logement qu'un pauvre viendrait de recevoir de l'état, de même que rien empêcherait l'associatif de permettre au pauvre de diversifier et choisir son alimentation si la base était prise en charge par l'état.

Et puis pourquoi le pauvre devrait-il laisser à d'autres le soin de décider ce qu'il doit manger ou porter comme vêtements ? Un simple exemple : en multipliant immédiatement par 2 ou 3 le rmi, et en en supprimant toutes les contraintes d'attribution, des millions de personnes se verraient immédiatement dans une situation de dignité et de liberté, qui même si elle ne serait pas optimale,loin de là, serait sans comparaison aucune avec la dignité et la liberté actuelles qui consistent à aller au restos du coeur, à faire les poubelles, etc.etc.

Et le miséreux doit avoir le même choix que le riche en ce qui concerne la dimension "politique" de la vie qu'il choisit. Le riche, ou relativement riche, a le droit de choisir si il veut ou non participer au jardin collectif, son choix procède de la liberté et non de la contrainte. Au nom de qui et de quoi devrions-nous laisser à l'indigent comme seul choix celui de rester dans son indigence ou celui de participer au mode de vie qui nous semble à "nous" (un "nous" fait de "je" aux idées souvent assez diverses) le plus approprié politiquement ? La misère ne doit pas être un outil de politisation forcée.

Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas soumettre au pauvre certaines idées, ca veut dire qu'il faut lui laisser le choix. Toute attaque contre le caritatif étatique ou privatisé, toute réticence à une augmentation de ces caritatifs, sont aussi des atteintes à la liberté de l'indigent, voire une manipulation de l'indigence.

Entre maintient de l'associatif caritatif en le réorientant sur le non "indispensable" , étatisation massive du caritatif de base avec rehaussement des normes "acceptables" de cette base (logement, santé etc.) et développement de l'associatif "politisé" et dégagé de toute manipulation politique de la misère, c'est un programme que tout le monde peut-être va trouver truffé de contradictions et de dangers potentiels de maintient du système... mais on voit bien parfois, du moins je crois, des fonctionnaires de l'état qui sont libertaires, et on les voit même de temps en temps descendre dans la rue pour demander ci ou ça à l'état ; alors les "contradictions" il faut savoir les mettre de coté de temps en temps, d'autant plus que la misère, la pauvreté, l'indigence, ce sont des urgences, des souffrances du quotidien et au quotidien, qui n'ont pas le temps d'attendre que les révolutionnaires aient réglés leurs querelles et leurs contradictions et encore moins d'attendre que ces mêmes révolutionaires aient enfin les moyens d'agir autrement que sur des aspects microscopiques de la planète misère.

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  satya
11-12-08
à 12:53

Re:

bon, pm a dit qu'il avait compris ce qui était exprimé, c'est déjà un pas positif, par contre et au final en ce qui me concerne, je pense que la question même de l'article est totalement à remettre en question tout comme le système qui créé la pauvreté.

éradiquer la pauvreté signifie éradiquer le système qui la créé.

ce n'est donc pas le bon sujet d'aider ou non les pauvres mais de faire en sorte de trouver le chemin pour qu'il n'y ait plus de pauvres.
en attendant, je pense que justement le système anarchiste a des pratiques dont les pauvres peuvent s'emparer pour ne plus (ou moins) dépendre ni des assos caritatives, ni de l'état qui selon toi les remplacerait car il en a les moyens mais certainement pas la volonté politique.

la gratuité n'est en aucun cas la charité ni associative, ni étatique, apparemment il semble qu'il faille approfondir et expliquer le sujet y compris ici!

c'est de sortir de ce système mortifère dont il est véritablement question. c'est empêcher que justement les pauvres et les chômeurs continuent d'être utilisés comme otages en tant que "variables" pour appuyer et renforcer leur système destructeur et basé sur la peur et l'exploitation massive.

autrement ne t'inquiète pas pour les "travailleurs" qui devraient marcher au dessus des corps des pauvres morts de faim, les sdf qui meurent (plus de 200 en 2008) soit disant de froid, et les pauvres (qui meurent aussi dans l'isolement et en cachette sans que les voisins ne s'en aperçoivent et dont il n'y a aucune statistique) souffrent aussi de malnutrition ce qui accélère le processus, et bien les pauvres se cachent pour mourir.

par contre, il faut savoir que l'idée et la suggestion a déjà été faite de demander aux assos caritatives de faire grêve, voire de faire stopper les aides alimentaires pour que la plèbe se révolte et provoquer ainsi "le grand soir", ce n'est pas une suggestion très ancienne, mais des réformistes intellectuels nantis ont bien cette arrogance et ce mépris pour les pauvres.
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  satya
13-12-08
à 12:53

Re: sangatte aujourd'hui

et bien voilà, nous voyons de visu les résultats quand les assos font grêve et arrêtent d'aider les pauvres: RIEN, NADA!
et non, les "bénéficiaires" ne se mettent pas en colère, ils subissent encore plus c'est tout.
pourquoi?
parce qu'ils sont dans un mécanisme de SURVIVANCE.

des concepts dont personne ne (com)prend la signification réelle car c'est bien trop en dehors des concepts et de l'imaginaire de tant de personnes!

alors matière à réfléchir ???
à vos neurones ! :D :D :D
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  Rakshasa
13-12-08
à 14:23

Re: sangatte aujourd'hui

Bien oui, il faut avoir connu la faim, notamment dans nos grandes métropoles où l'individu peut se retrouver seul et ignoré au milieu de la foule en quelques heures, pour comprendre que l'état de faiblesse qu'engendre ce manque ne permet pas la révolte. L'individu se fait littéralement écraser. Couper les vivres à ceux qui ont faim, c'est les affaiblir un peu plus et éventuellement précipiter leur déchéance totale.

"des concepts dont personne ne (com)prend la signification réelle car c'est bien trop en dehors des concepts et de l'imaginaire de tant de personnes!"
Quand on fait l'expérience de la survivance, on accède, hélas, à une compréhension sensible qui permet une conscience accrue et éventuellement plus tard (en cas de dépassement de la survie), une intellectualisation rigoureuse des problèmes liés à la survivance.
Heureusement, certains n'ont pas besoin d'en faire l'expérience, parce qu'ils ont su développer leur potentiel empathique qui fait appel effectivement à la capacité d'imagination et de transfert de soi-même dans la situation d'autrui ou x, y, z.
Bref, tout ça pour dire à ceux  qui ne "vivent" pas  ou n'ont pas "vécu" la survie, qu'ils peuvent néanmoins accéder à une certaine compréhension du sensible qui y est lié, en développant leur capacité d'empathie.
En fait, c'est ce qui ressort de ton approche PM dans ce texte, une carence empathique, et c'est ce qui, peut-être, nous rend ton questionnement scandaleux et insupportable.

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  leslibertaires
13-12-08
à 14:38

Re: doit on aider

en reprenant bien les préalables de P.M  (attention sujet tabou ):



Peut on aider les naissances par une politique nataliste , faut il supprimer les allocations familiales ?


(limiter les naissances arbitrairement comme en chine communiste autoritaire ?)
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  ylang-ylang
14-12-08
à 00:50

Re: doit on aider

"la capacité d'imagination et de transfert de soi-même dans la situation d'autrui ou x, y, z" est effectivement possible et essentielle, tout en étant très inégalement partagée selon les individus et parfois indépendamment de leur volonté, et en ayant toujours quelques limites : il est difficile de se mettre vraiment, disons totalement, dans la peau d'une personne dont l'expérience est très différente.
L'imagination et ces capacités de transfert seront aussi grandement facilitées par une pratique qui puisse les fertiliser, même dans certains cas les faire naître. Provenant de ces capacités, l'empathie, les empathies les plus puissantes, se rencontrent le plus souvent chez des personnes qui ont beaucoup contribué dans la pratique, qui ont mis la main à la pate sur des années et des années.

La critique, de manquer d'empathie, qui est faite à l'auteur de ce texte, me parait un peu précipitée, et ceci pour deux raisons :

- La première est que l'on se sait rien de son auteur, et que l'on ne peut donc pas savoir si dans sa vie et sa pratique il y a empathie et surtout pratiques concrètes dérivant de cette empathie. Peut-être que oui, peut-être que non.

-La deuxième est qu'effectivement le texte est un peu aride, mais il s'agit d'un texte, et dans un texte, ou même dans des mots prononcés, il n'y a rien de plus facile, si on le souhaite, que de faire preuve d'empathie, de se faire passer pour une personne ayant imagination et capacités de transfert. Et l'auteur n'a pas usé de cela, alors qu'il a vraisemblablement les capacités de le faire si tel avait été son souhait.

Sur tous les sujets qui sont à très haute charge humaine et émotionelle, il n'est pas bien compliqué de dire "les mots qu'il faut". Mais une ordure peut se cacher derrière des mots magnifiques, tout comme un être merveilleux peut avoir des mots arides masquant, parfois en totalité, sa vraie nature.

Bien souvent, ce n'est pas une règle mais je l'ai observé assez fréquemment, ceux qui, en relation avec le sujet de l'article, ont une pratique soutenue et de longue durée, et il y a même des gens qui y engagent leur vie tout entière, finissent par avoir un vocabulaire assez discret, qui peut même sembler dans certains cas aride, sec. Certains sont même interrogés assez régulièrement à ce sujet, leurs réponses sont souvent assez similaires d'une personne à l'autre.

Si j'avais un souhait à formuler, ce ne serait pas que l'auteur glisse les mots que l'on aime entendre, ce serait plutôt qu'il essaie de nous soumettre quelques propositions, or il ne le fait pas.

Et ne le faisant pas, son constat, qui est assez froid, peut éventuellement être mal interprété, ce qui sur un sujet pareil est un risque qu'il faut se donner les moyens d'éviter si on le peut.
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  Rakshasa
14-12-08
à 02:43

Re: doit on aider

Pour la question de l'empathie de PM, c'est pour cela que je dis juste que c'est "ce qui ressort de son approche dans ce texte". Je n'affirme pas que PM , tu es dénué d'empathie, car effectivement je ne te connais pas personnellement, même si on s'est déjà croisé ;-)
Peut-être aussi pour cela que j'ai le poil qui se hérisse à la lecture d'un tel questionnement, parce que PM, tu es aussi un orateur, un intervenant invité lors de forums, et que je ne peux me résoudre à ménager quelqu'un qui a une plus grande responsabilité que d'autres, en tant que personne qui s'exprime comme spécialiste de certaines questions devant des masses, le terme est peut-être un peu fort, disons des assemblées, d'auditeurs.

"Si j'avais un souhait à formuler, ce ne serait pas que l'auteur glisse les mots que l'on aime entendre, ce serait plutôt qu'il essaie de nous soumettre quelques propositions, or il ne le fait pas.

Et ne le faisant pas, son constat, qui est assez froid, peut éventuellement être mal interprété, ce qui sur un sujet pareil est un risque qu'il faut se donner les moyens d'éviter si on le peut.
"

ylang-ylang je te rejoins parfaitement là-dessus.
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  satya
14-12-08
à 19:53

Re: empathie

non, je ne pense pas que ce soit l'ampathie de  pm qui soit mise en question en fait. (nous sommes sur le net, et ce n'est qu'un texte effectivement)
mais parfois je pense tout simplement que nous sommes sur des chemins parallèles.
pm le dit lui même il n'est pas anar.
pour moi, selon ma lecture de ses textes: c'est un réformiste intellectuel qui essaie de faire bouger des lignes et souvent je me demande si ce ne sont pas ses propres lignes qu'il cherche à mouvoir.

donc, il continue d'enfoncer des portes ouvertes et il ne semble pas comprendre ou répondre à nos remarques ou suggestions.
ce n'est peut être pas si grave que cela, nous sommes tous constemment en train d'évoluer et qui sait, un jour nous serons peut être nombreusEs à lui répondre: "ben vala, t'en as mis du temps" ;))

il me semble que le sujet a des réponses différentes qui ont été exprimées si ce n'est entendues, autres que les assos caritatives ou/et l'état.
maintenant, pour vivre  aussi dans le sud ouest, je peux dire que dans la pratique ces réponses sont pratiquement inexistantes ou totalement invisibles hélas.
mais je sais que dans d'autres départements ce n'est pas du tout le cas.
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