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L'En Dehors


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SCENARIOS DE SORTIE DE CRISE
--> MATIERE A REFLEXION
Il est toujours très difficile et hasardeux de faire de la prédiction en ce domaine… je ne m’y hasarderai pas.

On pourrait en rester là et attendre que « ça se passe » ! C’est vrai ! Il y a pourtant mieux à faire que d’attendre le désastre… alors essayons de « voir » ce qui peut se passer.

On peut formuler des hypothèses qui se fondent sur faits et des tendances lourdes sachant que tout cela peut-être démenti rapidement et radicalement.

Trois scénarios peuvent être envisagés… aux probabilités et aux conséquences, nous allons le voir, bien différentes.

1er SCENARIO : ON PREND LES MEMES ET ON RECOMMENCE

Les mesures prises par les gouvernements – soutien au système bancaire – permettent une relance de l’activité économique en évitant une trop grave crise économique et donc en évitant la crise sociale.

La confiance revient peu à peu aussi bien parmi les milieux financiers, les salariés, consommateurs, retraités,…

Certes l’économie réelle est très touchée, mais licenciements, délocalisations, baisse du pouvoir d’achat, retraites rétrécies, qui ne sont pas des phénomènes nouveaux, « passent » une fois encore,… d’autant plus que les syndicats temporisent, canalisent, manifestent, pétitionnent,… mais ne font rien de déterminant.

Les organisations politiques « oppositionnelles » toutes prises dans leurs congrès divers et (a)variés, tout en protestant, n’en préparent pas moins assidûment les prochaines échéances électorales (élections européennes) en surfant sur le mécontentement.

Les grandes déclarations prononcées au cœur de la crise financière s’estompent (on le voit d’ailleurs déjà !). Les réunions internationales pour « refaire le capitalisme » se perdent dans les limbes des relations diplomatiques, et aboutissent sur des « vœux pieux » débouchant sur des impasses : la spéculation continue, les paradis fiscaux sont « oubliés », délaissés,… Tout cela est bien sûr facilité par l’arrivée d’un nouveau président des USA…. Son « état de grâce » se communique à l’ensemble du système mondial.

Finalement, tout rentre dans l’ordre jusqu’à… la nouvelle crise.

2e SCENARIO : LE SYSTEME PASSE EN FORCE

Le crise économique est plus dure que prévue. La révolte sociale gronde… Les discours démagogiques ne passent plus… Manifestations de plus en plus pressantes, les syndicats sont débordés….répression. Les partis politiques sont incapables de proposer une « solution acceptable ». Certains font de la surenchère pour provoquer des élections anticipées… chacun croyant en bénéficier.

La seule solution pour le gouvernement est de céder et d’accepter des élections anticipées – dissolution de l’Assemblée Nationale.

Ici deux cas :

- réflexe de peur, de lassitude, d’impuissance (modèle « juin 68 »)… Tout rentre dans l’ordre et l’on passe dans le 1er scénario.

- Les élections ne changent rien sur le fond (comme d’habitude !),… l’agitation s’étend, le gouvernement n’a plus de solution de rechange… donc la répression s’étend. Le pouvoir se durcit, déclare l’Etat d’urgence (ça été fait pour moins que ça il y a trois ans), les libertés publiques sont restreintes. Le parlement est mis en congé pour une période indéterminée. Le pouvoir gouverne par décrets. Arrestation des contestataires, des opposants, des agitateurs,… On peut imaginer une contagion aux autres pays européens qui font face de la même manière en verrouillant les libertés et en écrasant toute contestation pour pérenniser le système marchand. L’Etat n’a plus alors à prendre de précaution pour sauver les apparences. Les mesures économiques et sociales impopulaires sont prises brutalement…

On entre alors dans une phase de pouvoir autoritaire durant laquelle l’Etat, tout libéral qu’il se déclare, n’en garanti pas moins la pérennité du système avec la seule arme qui lui reste, la répression. L’Etat s’est d’ailleurs doté depuis quelques années d’un appareil de « guerre civile » : renseignement, « police secrète », forces de répression serviles et sans scrupules - il suffit de voir comment les « syndicats » de police acceptent les saloperies exigées de leurs membres - matériel de combat. On peut parler alors d’une forme de néo fascisme comme le système marchand sait en sécréter quand la situation politique et sociale paraît bloquée… Est-il nécessaire de donner des exemples ?

3e SCENARIO : CA SUFFIT, ON « CHANGE » !

La crise joue le rôle d’un véritable électro choc auprès d’opinions publiques lassées par les promesses jamais tenues et en butte à une situation qui, à tous les niveaux, se dégrade.

Deux cas :

Le premier cas est une variante du cas précédent avec l’arrivée au pouvoir, suite à des élections anticipées d’une « gauche dite de changement », dans le genre PCF, NPA – sorte d’« union de la gauche » relookée - – beaucoup de promesses, dont certaines sont d’ailleurs tenues : augmentation massive des salaires, des retraites, nationalisation du secteur bancaire, d’une partie de l’industrie,… Les autres Etats européens, s’ils ne suivent pas, ce qui est probable, entravent cette nouvelle politique qui au nom du « réalisme » fait marche arrière devant le blocage international, les déficits, la fuite des capitaux, les délocalisations réelles ou masquées, les faillites,… La Droite (UMP et /ou PS) reviennent et l’on est ramené au 1er scénario.

Le deuxième cas voit, suite à une dégradation sociale extrême, une exclusion massive, un pauvreté qui s’étend, l’apparition de structures alternatives qui permettent à une partie de la population non seulement de trouver du lien social mais de survivre : répartition de vivres, solidarité, échanges hors circuits traditionnels….Ainsi se crée une « société parallèle » avec ses réseaux. Celle-ci agit sur les entreprises qui, mises en faillites, sont prises en main par leurs salariés qui rejoignent ces réseaux…Les occupations de terre s’étendent et renforcent les réseaux auxquels se rallient des populations qui y trouvent qualité de la production et facilité d’approvisionnement. Le réaménagement économique local se développe soutenu par des collectivités locales qui peuvent difficilement s’y opposer. Des activités délaissées – comme le textile - recommence à fonctionner – L’esprit coopérativiste s’étend. Des relations internationales nouvelles se créent, en particulier entre européens… Une dualité, de fait, de pouvoir commence à s’instaurer. Le système marchand commence à vaciller, il entre en décadence effective.

Tous ces scénarios, et sous scénarios, sont en principe plausibles, pourtant, tous n’ont évidemment pas la même probabilité de se réaliser. Des paramètres déterminants et difficiles à mesurer et à en évaluer l’impact entrent en jeu pour leur réalisation.

Ainsi, les marges de manœuvre des Etats pour résoudre techniquement et socialement la crise, ainsi la « capacité d’acceptation » du plus grand nombre de la dégradation de ses conditions de vie, de même que le degrés de conscience politique de la majorité, le degrés de naïveté par rapport à la démagogie des partis politiques… Tous ces paramètres s’entrecroisent dans une alchimie immaîtrisable pour créer des situations politiques imprévisibles.

Vu le degré inouï de dépolitisation de la majorité, la démagogie sans bornes des pouvoirs et la débilité insondable de l’ « opposition » politique, le 1er scénario a de forte « chances » d’être celui qui se réalisera. Il se peut, qu’éventuellement il y ait un sursaut citoyen, mais alors il est à craindre que, par manque de réelle stratégie politique, ce soit le 2e scénario qui se produise. .. comme souvent au 20e siècle cela s’est produit.

Reste le 3e scénario, le plus intéressant, celui qui ouvre tous les espoirs. Dans son 1er cas, c’est l’espoir limité et vite déçu, celui qui a précédé et rapidement suivi les éphémères « victoire de la Gauche ». Dans le 2e cas, c’est la dynamique d’un véritable changement qui s’enclenche,… ce qui ne veut pas dire que tous les obstacles sont levé, mais l’on a à faire ici à un véritablement dépassement du capitalisme.

Novembre 2008 Patrick MIGNARD

Ecrit par PatrickMignard, à 12:18 dans la rubrique "Pour comprendre".



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