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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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LA CRISE, MAIS LA CRISE DE QUI ? (3/3)
--> « LE DENOUEMENT»
Le terme « crise » a quelque chose de magique qui déclenche un véritable réflexe d’unité, d’union sacré face à un péril imminent et redoutable. Le citoyen est suffisamment « enchaîné » par son emploi de plus en plus précaire, ses crédits, ses comptes en banques, ses contraintes familiales, sa sacro-sainte consommation…que la crainte l’emporte sur la révolte.

Il est d’autant plus réconforté dans son désarroi qu’intervient un acteur de poids auquel il s’identifie : l’Etat.

L’Etat est, pour le citoyen angoissé, ce que dans les westerns, la cavalerie américaine était au fort assiégé par les indiens.

LE RETOUR DU REPROUVE

Dans sa phase libérale, le système marchand n’a pas besoin de l’Etat, ou très peu, de ses contrôles, des ses règlementations – la liberté contractante, nous l’avons vu, permet tous les excès, toutes les pratiques, jusqu’à,….

En période de « vaches grasses », pour les affaires du Capital, il est mis au rencar… c’est la phase libérale, on déréglemente, privatise, liquide les services publics…. Dans une « démocratie » la représentation nationale ne sert qu’à duper le bon peuple !....

Lorsque le système financier se bloque, que la confiance entre les agents disparaît, que l’argent ne circule plus, l’Etat intervient. Pourquoi ?

Parce qu’il est le garant du système marchand… il intervient, pour la même raison qu’il envoie sa police contre les salariés. Il intervient parce qu’il sait que crise financière se transforme en crise économique, puis sociale et… politique.

Empêcheur de spéculer en toute tranquillité, il est alors sollicité pour régler le problème : ramener la confiance et soutenir les piliers financiers du système. Il est sollicité parce qu’il a l’argent et que, s’il n’en a pas tout de suite, il sait où le trouver.

Son engagement est-il en contradiction avec sa place dans le système ? Sur le fond non, puisqu’il est le garant de celui-ci. Il est donc logique qu’il intervienne.

En situation de crise il est amené à agir énergiquement, accomplissant des prouesses financières qui stupéfient les classes populaires qui n’arrivent pas, elles, à obtenir le moindre avantage… « Mais où trouvent-ils l’argent ? » s’interroge le peuple crédule. Cette situation accroît le discrédit des pouvoirs publics, soupçonnés, à juste titre, de favoritisme à l’égard des nantis. Il faut reconnaître que l’effort de l’Etat n’est pas faible et que les sommes annoncées sont vertigineuses et dépassent ce que le salarié moyen n’oserait imaginer dans ses rêves les plus fous.

Le plan de sauvetage, car il s’agit bien de cela, en parfaite contradiction avec les principes énoncés depuis des décennies par les mêmes libéraux, doit apparaître comme un acte de salubrité économique publique. L’appareil de propagande fonctionne à plein régime. De même qu’aux paysans du Moyen Age on leur faisait croire qu’on agissait pour le salut de leur âme, les gestionnaires du système marchand font croire au bon peuple qu’ils défendent avant tout son épargne, son pouvoir d’achat, sa consommation,… .

PRECIPITATION ET COMMUNICATION

Alors qu’il faut des années, et encore, pour regrouper le Etats afin de commencer à aborder les problèmes de la faim dans le monde, de la pauvreté et de la dégradation de l’environnement, la crise financière a réussi le tour de force de rassembler tout ce beau monde en quelques jours… les mesures prises étant immédiatement applicables.

A noter également comment, suite à cette crise, sont passées complètement « à la trappe » toutes les belles résolutions en matière de préservation de l’environnement… le système a ses propres priorité.

Ceci montre parfaitement, et un peu trop au goût des politiciens au pouvoir, le rôle réel de l’Etat dans la société marchande.

Garanties bancaires exorbitantes, créations précipitées de structures de gestion de la crise, prises de participations massives, réelles ou camouflées dans le capital de banques, se succèdent et se réalisent à une cadences effrénée en parfaite contradiction avec les discours antérieurs.

La méthode de « résolution » de la crise financière, si elle « en jette » médiatiquement par sa précipitation et l’énormité des sommes annoncées, n’en reste pas moins hypothétique quant à son efficacité. En effet - et dit rapidement - les garanties bancaires limitées et les recapitalisations, si elles ne se fondent pas sur une « création de monnaie » inflationniste et un appel à contribution fiscale toujours impopulaire,… « boucle » sur des « garanties » de titres plus ou moins crédibles… autrement dit le serpent se mord la queue.

Au-delà du financier, le mal est déjà fait et du financier on est passé au réel… cela, personne ne pourra plus l’enrayer. L’Etat, avec tout son pouvoir, n’a pourtant pas celui de revenir en arrière. Les gouvernements font donc aussi, et désormais, dans la communication. Il faut d’abord éviter la panique, puis la révolte.

Un sentiment étrange et contradictoire submerge le bon peuple totalement passif : le courroux face au déploiements sans précédent de moyens financiers pour soutenir les banques et l’admiration de la rapidité de la riposte surtout quand certains en rajoutent dans l’agitation et jouent les « Zorro »…

UNE OPPOSITION ETEINTE

Face aux grandes manœuvres du Capital… rien, ou pas grand-chose.

L’opposition officielle reste sans voix.

Côté français, n’a-t-elle pas d’ailleurs un de ses leaders – le président du Fond Monétaire International – « à la manœuvre », main dans la main avec les gestionnaires du Capital ? Dans la même situation, elle aurait réagit exactement de la même manière, aurait pris les mêmes mesures, aurait tenu les mêmes discours contradictoires. Elle ne peut que se lamenter, en privé, d’être dépassé sur sa gauche et se féliciter, en public, de la reconnaissance d’un discours qu’elle avait tenu du bout des lèvres.

L’opposition extraparlementaire trépigne d’aise et d’impuissance. D’aise parce qu’elle répète jusqu’à l’épuisement… « On vous l’avait bien dit !... ». D’impuissance parce qu’elle n’a rien à proposer, sinon de se rassembler ( ?), préparer un nième programme ( ?) et voter pour elle aux prochaines élections ( ?)…

Devant une telle impuissance et incohérence critique, les gestionnaires politiques du Capital donnent libre cours à leur démagogie… et en rajoutent dans la confusion des esprits… au grand bénéfice du capital qui réorganise pendant ce temps ses forces.

Ainsi n’entendons nous pas, après avoir entendu pendant deux décennies, les trompettes du libéralisme, retentir celle de l’interventionnisme étatique abhorré ?

Dans cette confusion et ce désert de la conscience économique et politique collective, toutes outrances et stupidités théoriques son permises.

Ainsi, sur fond de licenciement, exclusion, pauvreté n’entendons pas les uns annoncer la grève générale, la fin du capitalisme et l’aube de jours nouveaux, et d’autres décidés à « réformer » pour la nième fois le capitalisme ( ?) ?

Ce petit jeu des pronostics et des promesses, cette surenchère médiatico-politique se fait en marge de la réalité sociale tout en s’appuyant symboliquement sur elle.

Il est fondamental de comprendre que la spéculation est au cœur de ce système et lui donne tout son sens . Vouloir supprimer le « capitalisme spéculatif » pour en revenir au « capitalisme de l’entrepreneur » comme l’a déclaré un politicien faisant office de Président de la République, est soit une idée absurde qui dénote une incompréhension totale de ce qu’est ce système, soit un propos démagogique.

En fait rien ne change dans le système. La crise participe à la restructuration du financier et du productif. Le grand nettoyage, à l’intérieur du système est commencé… celle et ceux qui vont en faire les frais sont celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre. Celle et ceux qui ne peuvent compter que sur leur emploi pour vivre, celles et ceux qui ont fait confiance aux fonds de pensions pour leurs retraites, celles et ceux qui régulièrement font confiance aux politiciens démagogues qui n’on qu’un seul objectif : gérer le système marchand.

Octobre 2008 Patrick MIGNARD

 
Ecrit par PatrickMignard, à 23:10 dans la rubrique "Pour comprendre".



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