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L'En Dehors


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LA CRISE, MAIS LA CRISE DE QUI ? (2/3)
--> « LE DECLENCHEMENT»
Nous avons vu comment la cupidité institutionnalisée – au nom d’une conception aberrante de la Liberté (celle du renard dans le poulailler) et à fortiori de l’Egalité (tous sont égaux mais certains le sont plus que d’autres) - érigée en système économique et social – le système marchand – a créé toutes les conditions d’un krach, dans la sphère financière.

Ce krach nous est présenté comme un simple incident technique, plus ou moins provoqué par des irresponsables, évacuant dans cette explication vaseuse la question essentielle, celle de la finalité de ce système : s’enrichir à tout prix.

LA RUPTURE…

D’où peut-elle venir ?

On n’a que l’embarras du choix… le moindre incident provoquant une perte de confiance peut déclencher la panique générale et le blocage du système.

La rupture peut-être locale (risque local), due à des risques pris trop importants dans un secteur limité– Baring, Société Générale – et, tout en étant révélatrice de la fragilité de la construction, ne pas déclencher une panique générale.

La rupture (risque général) peut déclancher une panique générale lorsque une multitudes d’établissements financiers sont touchés. C’est le cas des subprimes américaines qui sont une forme de risque ; placement de contrats immobiliers auprès de personnes potentiellement insolvables. La titrisation de ces contrats (créances douteuses) et leur circulation dans l’ensemble du monde financier a cassé la confiance réciproque des acteurs et instauré la méfiance généralisée.

C’est cette méfiance généralisée qui a déclanché la « crise » actuelle… Tous les établissements financiers se sont « fermés comme des huîtres » pour éviter la contagion. La couverture des risques, opérations particulièrement juteuses s’est transformée en véritable piège pour les établissements d’assurances spécialisés dans cette activité.

Les rapports entre banques se sont taris et les crédits accordés entre eux, mais aussi aux entreprises et particuliers.

La peur réciproque a verrouillé – temporairement - le système.

Il est vrai qu’une telle situation perturbe les opérations de spéculation qui sont essentiellement, nous l’avons vu, fondées sur le risque et sa gestion. Accroître les incertitudes dans les transactions c’est compliquer les opérations.

Il est vrai aussi que stopper, pour ces mêmes raisons, des opérations de ventes à découvert et de couverture de risque, c’est acculer certains traders à jouer « cartes sur tables » , ce qui peut-être délicat quand, comme nous l’avons vu, ces « cartes » sont fictives… par exemple des « options », et toute demande intempestive de compte à des traders, risque, et même plus que risque, de prendre ces spéculateurs « la main dans le pot de confiture »…. Autrement dit, ils ne peuvent ni rendre leurs emprunts, ni se couvrir.

Enfin, et là est la grande crainte des politiciens-gestionnaires du système, c’est que toute cette « cuisine financière » peu ragoûtante, se répercute dans la sphère de l’ « économie réelle ».

Comment ? Mais en particulier par l’intermédiaire du système bancaire qui a pour fonction d’alimenter en crédit les entreprises. Si celui-ci, pour les déjà raisons évoquées, se bloque, c’est toute la chaîne du financement de l’économie réelle qui se grippe… avec les conséquences que l’on peut imaginer sur la production, le chiffre d’affaire, l’emploi, la consommation….

Les politiciens sont, contrairement aux simples gestionnaires et profiteurs de ce système obligés de gérer les conséquences sociales et politiques du fonctionnement de la finance. Ils ne trouvent rien à redire à la spéculation dont ils sont les représentants au pouvoir politique et profitent, mais ils ne peuvent pas risquer une dérive sociale et politique…. D’où les discours apaisants et démagogiques qui passent d’autant mieux que la plupart ne comprennent rien à la situation et aux mécanismes en œuvre, que les informations sont, soit incompréhensibles, soit tronquées.

… MAIS PAS POUR TOUT LE MONDE

Il y a un principe qui ne nous est, bien évidemment, jamais présenté c’est : quand certains perdent, d’autres gagnent. Par exemple un effondrement des titres, qui peu à peu remontent, s’explique par le fait qu’au plus bas, des acheteurs interviennent massivement (à bas prix), engrangent des porte feuilles de titres considérables (ce qui le fait remonter) qu’ils vont ensuite vendre quand ils auront remonté (ce qui va le faire rebaisser)… faisant au passage de juteuses plus values boursières.

De cela, personne ne parle. On préfère nous montrer une situation ou « tout le monde perd »… rassurant le « petit épargnant » qui voit en cela qu’il est comme les « grands » … qui perdent aussi… et le « petit » se sent entraîné dans une « solidarité » qui fait le jeu du pouvoir politique (« nous sommes tous dans le même bateau ! », « il faut être tous solidaires ! », « union nationale ! » etc…) pour renforcer la mystification et surtout justifier les mesures drastiques et impopulaires qui seront prises ultérieurement.

Ainsi la « crise » au cours de laquelle, mais chut il ne faut pas le dire, se sont faites des fortunes colossales, apparaît comme une « drame » collectif du à la fois à la fatalité et aux pratiques obscures de spéculateurs que l’on a curieusement laissé faire jusqu’à aujourd’hui.

Les « patrons » aux parachutes dorés trop voyants sont vilipendés et mis au pilori alors qu’ils ne sont que la partie visible du mécanisme spéculatif sur lequel se fonde le système dans son ensemble… mais cette « condamnation » a l’avantage de calmer le « bon peuple » quoi voit ses « bons bergers » punir les « vilains profiteurs ». La morale est sauve ( ?)

LES VRAIS COMPTES SE PAIENT AILLEURS

L’économie réelle, dont il n’est absolument pas question dans la sphère financière finie par être touchée… A trop manipuler des créances douteuses, on l’a vu, le système bancaire devient frileux et stoppe ses financements mettant en difficulté de nombreuses entreprises. Les projets d’investissements sont stoppés, ce qui touche les entreprises qui produisent ces équipements, la production ralentie, les parts de marchés se perdent, les licenciements se multiplient, les revenus baissent, le pouvoir d’achat diminue encore plus vite, la consommation ralentie, d’où les marchés, dont les chiffres d’affaires des entreprises,…. Le mécanisme est enclenché.

Le choc dans l’économie réelle est cependant « salutaire »,… mais cela personne ne le dit, ni les politiciens, ni leurs « experts ». Pourquoi ?

Parce qu’il permet de procéder à un « dégraissage » massif et sélectif des milieux de la production les moins rentables, les plus fragiles. C’est à ce moment que l’on voit les disparitions d’entreprises, permettant les concentrations,… élimination des « petits », renforcement des « gros », que l’on peut justifier les licenciements massifs, les délocalisations, les mesures drastiques d’aggravation des conditions de travail, la déréglementation du travail, de « dégraissement » de l’appareil d’Etat – éducation nationale, santé, services publics, augmentation d’impôts… Enfin, cerise sur le gâteau, les politiciens peuvent faire « passer à la trappe » toutes leurs promesses.

La crise a bon dos !

On voit donc que la crise, loin d’être un dysfonctionnement malencontreux du système est au contraire la logique de ce système poussé à ses dernières extrémités et dont la pensée libérale est l’expression idéologique.

L’Etat se doit, en tant que garant du système, de mettre un terme à un processus qui risquerait à terme de finir sur une crise sociale et politique. C’est donc tout à fait logiquement qu’il intervient à ce stade.

Octobre 2008 Patrick MIGNARD

Prochain article : « LA CRISE, MAIS LA CRISE DE QUI ? -Le dénouement»
Ecrit par PatrickMignard, à 21:58 dans la rubrique "Pour comprendre".



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