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NI CHUTE FINALE, NI LUTTE FINALE
--> MATIERE A REFLEXION
Le stress - passager - des financiers et de leurs complices politiques n’a d’égal que le stress - permanent - de celles et ceux qui ne rêvent que de voir le capitalisme s’effondrer.

Même si les premiers ont encore quelques sueurs froides, ils n’en demeurent pas moins maîtres des outils, économiques, politiques et idéologiques, du dépassement de la crise – et savent qu’in fine, ils ont tout à gagner… la reprise des affaires. Quant aux seconds, qui croient qu’un système économique et politique tombe comme un fruit mûr, ils en seront, une fois encore, pour leurs frais, au sens propre comme au sens figuré.


LA FAILLITE « TOUTE RELATIVE ET PROVISOIRE » DU LIBERALISME

Celles et ceux, peu nombreux, qui, depuis des années, à l’encontre de l’avis de la plupart des « experts » et des politiciens gestionnaires de ce système, tiraient la sonnette d’alarme devant l’augmentation démentielle de la bulle financière et les pratiques délirantes de la spéculation voient, enfin, leurs prédictions se réaliser. Ils pourraient dire « On vous l’avait bien dit ! ». Pourtant, cette vérité, cette lucidité, compte peu au regard des intérêts qui se jouent et du sens qu’a cette « crise » au regard du système marchand.

 

Le libéralisme, c'est-à-dire la conception politico-économique qui consiste à faire une confiance aveugle aux « lois de marché », permettant en cela toutes les pratiques spéculatives,… a pour unique but l’enrichissement les spéculateurs,… à terme ça met en difficulté, pas en péril, l’équilibre de l’ensemble du système financier mais ça lui permet aussi de se restructurer.

 

Dans cette phase délicate le système marchand a une roue de secours efficace, un véritable gilet de sauvetage qu’il n’utilise qu’en dernière extrémité : l’Etat.

 

Cet Etat que les naïfs croient neutre, garant du bien public, représentant les intérêts du peuple, expression la plus élevé de la citoyenneté,… n’est en fait là que pour assurer la pérennité du système…. par ses politiques financières, économiques, voire la répression.

 

Cet Etat qui est capable de trouver et/ou de s’engager pour des sommes astronomiques, en quelques jours pour « sauver » des banques, des compagnies d’assurance, est curieusement bien incapable de lâcher la moindre augmentation des revenus pour assurer le pouvoir d’achat, lutter contre l’exclusion, la pauvreté, les maladies « orphelines », la santé, l’éducation,…

 

Cette « crise » financière nous montre au moins une chose, c’est que cet Etat, vis-à-vis duquel on nous rend complice avec les élections, n’a pour seul et unique but, défendre les intérêts des puissants, être garant de ce système.

Mais qui va le comprendre et surtout en tirer les conséquences ?


L’IDEOLOGIE AU SECOUR DES MECANISMES DE MARCHE

Cette mystification est d’autant mieux assurée que tout le discours dominant, et même celui de l’opposition officielle, nous présente l’Etat comme l’émanation du « peuple qui élit ses représentants ». Ce processus fonctionne aussi bien dans la représentation – « l’Etat est légitime » - que dans l’acceptation des mesures - « L’Etat défend votre argent, votre épargne »

 

Tous les dirigeants libéraux – élus par le bon peuple -, ceux là même qui ont présidé et accéléré la déréglementation de l’appareil économique qui, il y a quelques mois encore mettaient en place les instruments du « krach » financier, dans un retournement dont le cynisme le dispute à l’incompétence en matière d’intérêt public… se présentent en sauveurs. « Laissez venir à moi les petits épargnants ! »

 

Ils ressemblent à ce pompier pyromane qui après s’être évertué à déclancher l’incendie, passe pour un héros par sa bravoure à le combattre…. Et le peuple à la fois inquiet (pour ses sous) et béat (par l’énormité des mesures prises), largement intoxiqué, conditionné, par les médias aux ordres, gobe une fois encore la fable du « héros au cœur pur ».

 

Le « sauvetage » du système financier va nous être présenté comme une opération de sauvetage de la petite épargne…. Un comble !

 

Les conséquences économiques et sociales – dont se contre foutent les spéculateurs - dans la sphère de l’ « économie réelle » vont nous être présentées comme des dégâts collatéraux d’un désastre imprévisible mais qui a su être combattu à temps et avec efficacité ( ???). Merci pour eux !

 

Bref en l’absence d’une totale alternative à ce système tout le monde, les petits comme les grands, mais pour des raisons différentes, vont pousser un « ouf » de soulagement. Les premiers parce qu’ils sont sûrs d’avoir échappé à un désastre, les seconds parce que les affaires juteuses vont reprendre.

 

Tout « rentrera dans l’ordre » jusqu’à… la prochaine crise.

 

UN SYSTEME « SERVI » PAR UNE OPPOSITION DEBILE

Le système marchand est « servi », si l’on peut dire, par une opposition soit franchement collaborationniste, soit profondément débile.

Ne parlons pas de l’opposition officielle qui voit, à juste titre, dans les mesures prises le reflet de sa propre politique économique – écoutez le très « socialiste » Président du FMI – Ils oublient, fort opportunément, qu’ils ont été, eux aussi, quand ils étaient au pouvoir, les artisans de la libéralisation du système.

Quant au reste de l’ « opposition », la « radicale », l’ « altermondialiste », la « révolutionnaire », sa plus sérieuse intervention consiste à dire « On vous avait prévenu »… C’est vrai, c’est juste… mais encore ?

La suite n’est pas du tout à son honneur.

Vouloir traîner devant la Justice (laquelle ?), les spéculateurs, (lesquels ? combien ? où ?) afin de les juger (en fonction de quelle loi ?) dénote un manque certain de sérieux. Une fois encore l’ « effet de tribune » se substitue à la véritable analyse en vue d’une stratégie crédible.

Voir dans cette crise le « début de la fin » du système marchand tient là aussi plus de l’ « effet de tribune » que d’une analyse sérieuse des phénomènes financiers, de leur sens et des marges de manœuvre du système, soit carrément d’une vision extatique de l’Histoire.

 

Les gestionnaires du système ont provisoirement tiré les leçons de ce qui leur arrive. Celles et ceux, par contre, qui le combattent n’en sont toujours réduits qu’à des grognements, des trépignements d’indignation et des écrits vengeurs…. Ce qui laisse de glace les premiers.

 

Dénoncer les pratiques scandaleuses des spéculateurs et le cynisme des dirigeants qui se portent à leur secours, c’est bien. Ne s’en tenir qu’à ça et ne tirer aucune conséquence d’un tel évènement, ou croire qu’il faille une nième organisationne « anticapitaliste », c’est reproduire ce qui se produit après chaque crise : espoir puis…déception et soumission.

Ne nous faisons aucune illusion le système marchand se remettra de cette crise.

Bref, il n’y aura ni chute finale du système, ni lutte finale qui l’abattra. Après une bonne purge dans les circuits financiers, fait avec la sueur de celles et ceux qui n’en profitent jamais, des restructurations dans les milieux financiers, les choses vont redevenir comme avant. L’Etat se retirera peu à peu de l’économique au fur et à mesure que les intérêts privés l’exigeront. Tous les partis, les organisations syndicales,… vont sagement retrouver leur rôle (rappelez vous Mai 68 !)... en préparant les prochaines élections et…  en attendant la prochaine « crise ».

 octobre 2008 Patrick MIGNARD

Ecrit par PatrickMignard, à 12:35 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  libertad
18-10-08
à 13:07

Tout à fait d'accord avec ton analyse Patrick. Je suis toujours assez sidéré de voir à quelle point la manipulation de la "réalité" permet de berner le peuple. On crée de "fausses réalités" incontournables comme les déficits budgétaires qui rendent ensuite indispensables les purges sociales ( retraites, sécu, etc ) et aujourd'hui les déficits sont un sujet mineur face au fait que des banquiers spéculent, s'en foutent plein les poches ( ce ne sont pas les seuls ) là on trouve des sommes colossales pour les renflouer et leur permettre de continuer ( voir la Caisse d'épargne ).
Pouvant expliquer le monde par des médias à leurs ordres, les oligarchies manipulent à tout va pour leur plus grand bénéfice (là se faire renflouer leurs pertes ). Au grand casino de la finance, les flambeurs quand la martingale ne marche plus font payer le péquin.
Mais je rejoins Patrick, le capitalisme est capable de se réformer pour permettre aux industriels de pressurer la main-d'oeuvre. Reste que visiblement le bon peuple acheteur commence à vivre à crédit ce qu'il perd en salaire, certes, les chinois et les indiens commencent à prendre le relais de la consommation mais cela sera-t-il suffisant, sachant que leur exploitation est aussi le moyen pour le système d'engranger des profits ?
Je crois que la crise financière actuelle n'est qu'une crise à l'intérieur du système : actuellement il est plus rentable de spéculer que de produire, c'est une concurrence entre deux options du capitalisme, je pense qu'une fraction de la bourgeoisie peut soutenir des mesures allant contre les "excès" de la finance... pour son plus grand profit !
Excellente piqure de rappel du rôle de l'Etat que les "anticapitalistes" d'opérette du cirque médiatique oublient un peu trop
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