Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Un renflouement préférable
--> par Jonathan Tasini
30/09/08 "Working Life" – Il y a un grand spectre économique qui hante aujourd'hui l'Amérique (les USA). Il me semble pourtant que nous -tout au moins nos dirigeants élus- n'avons vu qu'un aspect de la crise, celui de l'écrasement du crédit comme conséquence de la bulle immobilière. ce qui nous fait manquer toute vue d'ensemble et les remèdes nécessaires. Voici ma proposition de plan de renflouement économique.
Posons d'abord ces quelques données :

24.5 pour cent des Américains gagnent des salaires de misère ($9.60 [6,86 E]  de l'heure ou moins)
10 pour cent des Américains—15 millions—gagnent au plus $6.79 de l'heure (4,85 E)
33 pour cent des travailleurs Africains-Américains et 39.3 des Hispaniques ont des salaires de pauvre.
La part du revenu national récupérée par le 1% au sommet se monte (en 2005) à 21,8%.
La dernière fois où l'on a atteint ce niveau auparavant, c'était en 1928 (23,9%) - Juste avant le grand Krach.

Nous acceptons la pauvreté comme naturelle dans ce pays – en partie parce que les travailleurs n'ont pas perçu ce qu'ils méritaient au cours des trente dernières années (sous des gouvernements Démocrates ou Républicains).  Si la productivité et les salaires étaient restés en phase (c'est-à-dire  : quand la productivité des travailleurs augmentait, alors les salaires auraient dû croître d'autant), le SALAIRE MINIMUM dans ce pays devrait atteindre $19.12. Oui, $19.12 (13,66 E).

Au taux minimum récent de $6,55 de l'heure, si vous travailliez tous les jours, 40 heures par semaine, sans vacances, sans sécurité sociale et sans retraite, vous ne gagniez que la somme fabuleuse de $13.624 (9.474 E) par an. Le seuil de pauvreté pour une famille de 3 est de $17.600 (12.571 E).

47 millions d'américains n'ont aucune assurance médicale et des dizaines de millions sont insuffisamment ou coûteusement protégés, pouvant toujours craindre de sortir ruinés d'un accident ou d'une maladie.
Depuis 1978, le nombre de plans de retraite pré-définis – soit des retraites qui donnent tous les mois aux retraités un montant programmé – est tombé de 128.041 plans couvrant quelque 41% des travailleurs du secteur privé, à seulement 26.000 aujourd'hui. C'est un futur à base de pâtée pour chiens  qui s'annonce pour des millions de gens.

Tous ces chiffres ont bien à voir avec notre crise actuelle plus circonscrite : faute d'avoir des salaires suffisants pour leur permettre de survivre, beaucoup de gens ont été aspirés dans la bulle immobilière en croyant découvrir un moyen de s'en sortir. L'emprunt sur le logement remplaçait les salaires décents, la retraite, un système de sécurité sociale de qualité et à un prix acceptable. On connaît le reste.

Voici donc ce que je pense être un plan de sauvetage économique plus complet, tel qu'il devrait apparaître en annexe à leur proposition de « renflouage » ('Bailout') :

1.Porter tout de suite le salaire minimum à $10 (7,14 E) de l'heure, en l'augmentant tous les 5 ans jusqu'à atteindre $20 (14,29 E), ce qui ré-équilibrera un peu les choses dans le sens de la justice et récompensera mieux la peine des travailleurs.

2.Passer la loi HR676, Sécurité sociale pour tous (le parlementaire John Conyers est le principal préconisateur de cette loi). A part le côté moral de fournir une couverture sociale qui ne soit pas un privilège, à tous les américains, cela économiserait immédiatement des centaines de millions de dollars et rendrait concurrentielles  nos entreprises vis-à-vis de celles qui sont installées dans des pays possédant un système de sécurité sociale nationale

3.Instaurer un plan de retraite national garanti, pour que les gens n'aient pas à craindre que leur retraite puisse être dépendante des vicissitudes de Wall Street (le quartier financier de New York – en gros, la bourse US).

4.Abolir les réductions d'impôt de Bush dès maintenant et remonter les  taux les plus élevés à 40% et à 45 %, ajouter un autre tranche à 50% pour ceux qui ont des revenus imposables supérieurs à $1 million (714.000 E, par an) et imposer les autres les revenus d'investissements. C'est vrai, cela ne serait pas grand chose et ne serait qu'une première étape dans la re-découverte d'un système progressif d'imposition – mais cela rapporterait plusieurs centaines de milliards de dollars en une année, qui permettraient de couvrir certains investissements publics. Ceux-là même qui se sont enrichis dans l'orgie de dé-régulation des 20 dernières années commenceraient ainsi à payer pour réparer ce pays.

5.Il y a quelques années, quand j'étais moi-même impliqué dans une petite bataille électorale, je suis tombé sur cette idée : un petit impôt sur les transactions boursières. Si petit que les plus petits investisseurs ne s'en apercevraient même pas, par exemple, 0,25% du prix de vente. Cela rapporterait environ $150 milliards (une centaine de milliards d'Euros). Après tout, Wall Street profite bien de la protection du gouvernement, c'est à dire d'un système de régulation (terme revenu à la mode) qui les protège, en théorie, de la fraude et de la plus effrénée spéculation (pas toujours très efficacement, il faut bien dire).  En plus, cela les calmerait un peu, dans leurs grandes actions sauvages et folles fondées sur la rumeur et la cupidité. Mais l'important, ce serait le partage des responsabilités. Vous vivez dans cette société et donc vous y apportez votre contribution. Et  cette contribution serait minime et presque indolore. 

6.Le 'Employee Free Choice Act' (loi de resyndicalisation). Il n'existe pas de meilleur programme de travail décent que la participation à un syndicat. Point.

Il ne s'agit pas seulement de morale, mais aussi de bon sens, en terme d'économie.  Le meilleur moyen d'éviter ou de limiter la spéculation et les montants faramineux de dette, c'est d'éloigner les victimes prospectives des banques, des investisseurs sans scrupules et des pirates du marché libre. Si l'on profite d' un revenu décent,  d'une bonne couverture sociale, d'une retraite décente et d'un gouvernement qui peut investir dans le pays, on est alors moins susceptible de se risquer à des investissements dangereux ou de suivre des plans foireux de richesse rapide.

Je pense que beaucoup d'américains se sentiraient mieux face à un programme de ce genre. Je veux, pour ceux-là, ajouter deux éléments à ces propositions :
D'abord, que tout investissement financier dans les banques se fasse sur une base de contrepartie en actions. Pas de renflouage. Comme Nouriel Roubini (expert de la finance) et mon ami Dean Baker l'ont souligné, il n'y a aucune justification morale ou économique à renflouer des banques pour résoudre la crise où nous nous trouvons présentement. Roubini écrit, en argumentant qu'acheter des mauvais actifs c'est plutôt l'exception que la règle :
Ce programme massif de sauvetage est un gigantesque renflouement des actionnaires et des créditeurs non sécurisés des compagnies financières (pas seulement les banques mais d'autres institutions financières) ; avec $700 milliards (500 milliards d'Euros) de nos impôts pour renflouer les poches de banquiers et financiers irresponsables, selon le mauvais argument que le renflouement de Wall Street est nécessaire pour sauver tout le monde d'une crise sévère. Alors que la guérison de compagnies financières malades aurait pu être réussie en suivant une meilleure et moins coûteuse utilisation des fonds publics.
Ensuite, nous devrions être propriétaires de Freddie Mac et Fannie Mae (deux sociétés de prêt immobilier renflouées dernièrement aux frais de l'état US). Nous avons besoin que ces deux institutions restent ennuyeuses et prévisibles, plutôt qu'elles ne participent à la spéculation et aux manoeuvres sur effet de levier (emprunter beaucoup sur la base d'un apport limité). Cela n'est possible qu'en plaçant des dirigeants responsables publiquement agissant  pour le bien être des emprunteurs, et non des profiteurs.


Traduction par Borogove d'un texte paru en anglais sur cette page :
http://www.workinglife.org/blogs/view_post.php?content_id=9646

Note du traducteur : j'ai traduit cet article non pas tant pour les propositions présentées, mais comme indicateur des conditions de vie supportées de ce côté-là de l'atlantique, tout en conservant le texte à peu près intégralement (ajoutant ce qui est entre parenthèses, pour explication ou pour exprimer les montants en euros, au taux de change de 1 Euro = $1,40)
Ecrit par libertad, à 21:41 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  satya
02-10-08
à 23:05

Au taux minimum récent de $6,55 de l'heure,
merci de l'info, j'en étais restée à 5 $ del'heure !!
article intéressant aussi :)
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom