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Je ne suis pas un égoût séminal
Brochure d' infokiosque lue sur robin-woodard.eu
Les quatre textes de cette brochure présentent le viol comme s’enracinant dans un ensemble de valeurs et de normes en même temps qu’il se fait un des vecteurs de la domination masculine. (On pourrait presque le voir comme un privilège du genre masculin qui a toute liberté (ou presque) pour satisfaire/assouvir ses désirs et/ou pulsions sexuelles.)

Cette brochure est à envisager comme le reflet de recherches en cours, le point de vue exposé ici n’est donc ni absolu ni définitif. J’espère encourager par là des discussions et réflexions de fond sur cette « pratique » et sur les constructions genrées qui l’autorisent. Il s’agit de s’adresser d’abord aux personnes qui, ayant subi des viols, ont souvent les mêmes réactions : culpabilité, honte, peur, tabou. La première entreprise est peut-être de parler collectivement, et de s’interroger sur la récurrence de ces réactions. Tout est fait dans nos éducations pour nous entretenir dans l’idée que le désir sexuel d’un homme est souverain, et qu’une femme ne doit pas s’y refuser. De nombreux moyens sont mis en place pour maintenir les femmes dans un rôle de « proie facile ».

Mais pourquoi donc une brochure sur le viol ? (non mais franchement, quelle idée étrange...)

Aujourd’hui, le Code pénal considère le viol comme un crime contre la personne et le définit comme : «  tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise » (art. 222-23). Un rapport statistique de 1998 stipule que plus de 4000 plaintes contre des viols sont déposées chaque année. Il n’existe aucune estimation concrète du nombre de viols commis sans qu’une plainte ne soit déposée par la suite. Par ailleurs, 91,2 % des victimes sont des femmes, et 8,8 % sont des hommes. 99 % des agresseurs sont des hommes [1]

Lors des discussions auxquelles j’ai pu participer à ce sujet, il était souvent question de viol commis dans le cadre d’une relation intime préexistante. Ces cas soulèvent à mon sens le problème des schémas du couple que l’on reproduit sans plus se poser la question du consentement. Il y a alors à définir ce que veut dire « consentant-e », ou « violence, contrainte, menace, surprise ». Il y a encore à s’interroger sur le fait que beaucoup de violeurs n’admettent pas avoir commis cet acte. La définition est floue. Le sujet mérite d’être approché sous l’angle de l’intervention du patriarcat dans la construction de nos désirs.

Les quatre textes de cette brochure présentent le viol comme s’enracinant dans un ensemble de valeurs et de normes en même temps qu’il se fait un des vecteurs de la domination masculine. (On pourrait presque le voir comme un privilège du genre masculin qui a toute liberté (ou presque) pour satisfaire/assouvir ses désirs et/ou pulsions sexuelles.)

Le viol est omniprésent dans notre société. Il fait partie du paysage, et ce n’est aucunement l’acte isolé d’un individu isolé et « malade ». Le patriarcat structure entre autres les rapports «  intimes » et « privés » de la société, régit les relations entre les genres en les hiérarchisant ; en les divisant, en accordant à chacun des façons inégales d’occuper l’espace, différents modes pour disposer et jouir de son corps (et le cas échéant, de celui des autres). L’une des grandes difficultés des luttes anti-patriarcales est justement de réaffirmer que le privé est politique, de rappeler que les oppressions sexistes qui se sont retranchées dans la sphère intime sont indissociables de l’organisation même de la société. Alors, quand le plus grand nombre s’accorde à dire que [ça] ne devrait pas exister, il y a de quoi être enragé-e par le peu de critiques et de moyens mis en place pour lutter contre le viol en lui-même, et par le trop faible nombre de personnes qui cherchent à en dénoncer et combattre les causes profondes.

Cette brochure est à envisager comme le reflet de recherches en cours, le point de vue exposé ici n’est donc ni absolu ni définitif. J’espère encourager par là des discussions et réflexions de fond sur cette « pratique » et sur les constructions genrées qui l’autorisent. Il s’agit de s’adresser d’abord aux personnes qui, ayant subi des viols, ont souvent les mêmes réactions : culpabilité, honte, peur, tabou. La première entreprise est peut-être de parler collectivement, et de s’interroger sur la récurrence de ces réactions. Tout est fait dans nos éducations pour nous entretenir dans l’idée que le désir sexuel d’un homme est souverain, et qu’une femme ne doit pas s’y refuser. De nombreux moyens sont mis en place pour maintenir les femmes dans un rôle de « proie facile ».

Il s’agit donc aussi de renverser ça. Les techniques de luttes sont variées : de la parole à l’autodéfense, en passant par la réponse collective immédiate,… et autres. Je ne crois pas que ce soit le travail des victimes (effectives ou potentielles) de discuter avec les violeurs (potentiels ou effectifs, avoués ou inavoués). Toutefois si à la lecture de ces textes, certains sont amenés à remettre en question leurs positions de dominants, c’est tant mieux.

A noter enfin que je me suis allègrement servie pour une part des illustrations de la brochure «  Non c’est non ! » écrite par des « féministes libertaires nantaises » avec des dessins de Marjo KKG, que je remercie sans lui avoir au préalable demandé son avis (mais c’est le cas aussi de tous les autres textes, d’ailleurs, j’emmerde les droits d’auteur).

Pour tout commentaire ou discussion ou autre, : loullaby at no-log.org

SOMMAIRE

p.3 : L’arbre qui cache la forêt – ou le contraire…, Claud[e]. http://gendertrouble.org/

p.5 : La femme comme champ de bataille, Matei Visniec, Actes-Sud papiers, 1996, (extrait).

p.8 : "Impossible de violer cette femme pleine de vices", Virginie Despentes, in King-Kong Théorie, Grasset, 2006.

p.24 : Rapport Hite, Shere Hite, The Hite Report on Men and Male Sexuality, “Viol, domination – soumission et pornographie”, 1981, (extrait).

Lire la suite ici et ici


Ecrit par satya, à 21:17 dans la rubrique "Pour comprendre".



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