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A propos de "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable"
René et Jaime,
Je m'appelle Jean-Claude Decourt, je réalise des films pour "colporter" les réflexions autour de la simplicité volontaire et de la décroissance, de mon propre gré (sans que Latouche ou un autre "gourou" (comme vous les appelez) m'en ai intimé ou soufflé l'ordre...).

Au passage rappelons aux médisants et aux mal comprenants que la décroissance n'est pas un  parti et qu'au slogan "ni dieu ni maître", nous avons (les potes de Lodève et des environs) ajouté... "ni contremaître".

Je me suis demandé un moment si celà valait le coup d'essayer de dialoguer avec vous, votre gout du sarcasme et de l'insulte permanente illustrant  (au-delà d'une méconnaissance de la diversité et du fonctionnement des "décroissants") qu'à la violence de cette civilisation techno-morbide, vous n'avez à opposer qu' une autre forme de violence.

Si la personnalité de certains décroissants n'incite pas à rêver de lendemains joyeux (d'accord là dessus), votre violence n'y incite guère non  plus...

Mais l' "encyclopédie des nuisances" a le grand mérite de faire vivre la phrase de Cioran: "n'a de convictions qui n'a pas approfondi"!
Alors allons-y, je sens que je vais me faire des amis !

A des bouts de phrases que chacun pourra replacer facilement dans le contexte, j'ai ajouté queques refexions.
Ce qui suit n'engage que moi, d'autres "décroissants" auraient certainement vu les choses autrement.



"...négliger ce qui se produit en matière de coercition et d'embrigadement..." 
Les "décroissants" n' utilisent pas les mêmes mots, mais ne parlent que de celà: le capitalisme est en nous tous et cette colonisation de l'imaginaire  (pour employer la belle expression de Latouche (je faillotte un peu des fois que Latouche devienne président... ) est bien plus difficile à comprendre (quelles sont les racines, les raisons profondes de la réussite du capitalisme) et à changer, que d'invectiver à la casse de banques et d'usines (ce qui nous ferait du bien sur le coup, mais ne changerai rien sur le fond, tout recommencerait).




"...attribuer nos maux au caractère thermo-industriel de cette société est donc confortable..."
Simplification outrancière et ridicule.
On ne pourra faire l'économie de l'analyse des raisons profondes qui nous ont conduit à l'aliénation généralisée.
Au coeur du problème il ya  les peurs, la violence, le désir de toute puissance, d'immortalité, de jeunesse éternelle...
le besoin de compensations, de hiérarchies, de domination (que ce soit par l'économie, le pognon ou tout autre moyen)
On notera la présence de ce dernier besoin aussi bien chez certains décroissants que chez certains "encyclopédistes"...
C'est d'ailleurs là dessus que nous nous remuons le plus dans la région où je vis (Lodèvois/Hauts cantons de l'Hérault).
Comment chercher ensemble, apprendre à s'écouter vraiment, à se respecter, à vivre avec le coeur, en complémentarité ...?




"...combler les appétits critiques de niais et de crétins arrivistes, déchets ultimes de l'écologisme et du mouvement associatif..."

Vous avez oublié "petite bites", "décérébrés mongoloîdes" et " suppots de l'aristocratie industrielle"
Vous semblez vous êtes donner le rôle d'élite des révolutionnaires, maniant une morale et une pureté à trois balles (dans la peau ?) qui nous rappelle de chouettes époques sibériennes...
Plus radical que nous tu meurs ?
Nous vous laissons la place, la compétition nous fatiguant inutilement.
Prenez garde toutefois "camarades" à ne vous découvrir un de ces matins que comme de vulgaires sceptiques mondains désabusés, usant d'un pseudo vocabulaire post-situ
assaisonné de bile et d'invective... mais au faît, pourquoi tant de haine ?




"...le souci de faire miroiter une transition en douceur..."
Je fais partie de ceux qui pensent que ça va faire mal, mais que celà ne réjouit pas.
A la violence du capitalisme (qui éxiste à tous les niveaux de la société, dans toutes les classes) je refuse d'opposer la violence.
Vous parlez aussi de "soumission apeurée".
Oui j'ai peur de la violence, y compris de la mienne. Elle détruit, elle est morbide comme le système qu'elle engendre.
Je cherche les traces de vie et d'amour partout (en vain dans vos écrits...).


Rien de beau, rien de vivant, ne sera bati par la violence.



"...la transition vers la sortie du développement doit donc rester assez vague"
Le mouvement informel qui se dessine, propose simplement que nous réféchissions ensemble, en permanence.
Nous ne trouverons jamais grâce aux yeux de ceux  qui ont décidé par avance, que quoiqu'il arrive, ils seront toujours les seuls dont l'opinion soit recevable !
Si nous proposons un programme nous nous ferons traités par eux de "post-communistes" et si nous disons que nous souhaitons chercher tous ensemble... nous sommes "vagues"...
Qu'en penses-tu amie lectrice, ami lecteur ?
Notons qu'un peu plus loin il est question de "partition imposée" ! Surgit alors une légère contradiction (ou alors il me faut changer de lunettes), serions-nous (et "nous", c'est qui ?) "vagues" ou bien chercherions-nous à "imposer" ? Faudrait savoir camarades encyclopédistes !...



"...récuré de tout relent révolutionnaire..."
Le projet de la décroissance est un  projet révolutionnaire, il va bien plus loin que de simples réformes politiques ou écologiques... Il s'agit d'un nouveau paradigme, de changer profondément notre vision du monde.
(et non "d'accompagner la catastrophe"... Ouhhh ce qu'il peuvent être méchants !)
Le hic, c'est que s'il ne suffiit pas de faire sauter le siège des multinationales, c'est un peu plus compliqué.
Etre radicalement contre le système capitaliste c'est d'abord analyser (y compris en nous tous) ce qui le fait fonctionner, voir par où il passe puis, comme en Aîkido, lâcher prise, faire des pas de côté, boycotter, s'auto-organiser, et toujours, toujours, apprendre à vivre ensemble, à maitriser nos égos, à s'enrichir de nos différences...
Les "décroissants" et ceux qui cherchent avec eux, inventent au jour le jour une manière de voyager plus qu'un but à atteindre.



"...afin que l'agriculture industrielle ne manque pas d'eau..."
Alors là  Jaime et René vous déjantez, où avez vous pris, lu ou entendu que les décroissants soutenaient l'agriculture industrielle ?
Ne serait-ce pas là même personne qui vous aurait dit que Carla Bruni aimait beaucoup ce que nous faisions ?
Peuvent mieux faire !



"...le bonheur semble une idée neuve pour ces gens..."
Par ici, et dans pas mal de coin où j'ai eu l'occasion d'aller ces derniers temps, on vit déjà différemment, horizontalement (aux sens organisation et hamac), on crée du lien et moins de biens, c'est pas toujours que du bonheur mais ça avance, et par chez vous comment ça va ?
Ceux que j'ai vus et ceux dont j'entends parler "renoncent à la plupart des commodités de la vie industrielle sans douleur" (pour reprendre votre expression légèrement sarcastique).
Ils le font, pour la plupart, sans se flageller, enfin débarassés de tout ce qui les empêchait de se connaître, d'être en harmonie avec les autres, la nature...
Je suis de ceux-là, vivant bien avec peu, dans un pays que j'aime, entouré d'amis et faisant ce qui me plait avec le minimum pour le faire...



"...on ne s'aventure jamais à se déclarer anti-étatiste..."
Nombreux sont les décroissants qui pensent la notion d'état dépassée, le disent, l'écrivent.
Le journal "la décroissance"  n'est pas l'organe central d'un parti qui n'éxiste pas.
Toutefois, là encore, s'il suffisait de crier à bas l'état, j'en serai.
Les pénuries à venir vont nous obliger à relocaliser tout, y compris la politique (au sens noble), ce sera  l'occasion d'imaginer de nouvelles formes de vivre ensemble
ou bien s'installeront de nouveaux pouvoirs accablants qu'ils soient d'origine rose pâle (pléonasme) ou vert/brun.



"... on ne peut qu' être attéré par l'unification des points de vue, l'absence de toute pensée indépendante..."
Amis encyclopédistes, je vous convie à n'importe quelle réunion ou fête (nous venons d'en faire une sympa dans l'Hérault, sans gourou, sans organisation pyramidale, bordélique, colorée, avec force débats mouvementés) votre phrase y aurait fait rire (c'est déja ça).



Il y aurait encore beaucoup à dire, j'avais préparé d'autres réponses, mais c'est l'heure de la sieste.
Pourquoi ne pas disputer (à la manière des grecs anciens) autour d'un verre, un de ces jours ?
Si vous passez par là, je vous présenterai des "décroissants" indépendants et joyeux,
on pourra s'insulter pour de rire, découvrir nos limites respectives, parler d'amour...
Amitiés
Jean-Claude

Lire un extrait de "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable"
Ecrit par , à 22:45 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Totof
05-09-08
à 07:28

décroissance et société de classe

salut,
plusieurs choses à dire sur ce petit texte. Je trouve que finalement, tu utilises peu d'arguments pour contrer le bouquin de Riesel et Sumpren. Et puis, détail, je suis surpris que tu attribues l'expression de "colonisation de l'imaginaire" à Latouche. Quelqu'un peut-il revendiquer la paternité d'une expression aussi banale?

Dommage que tu tombes dans le classique discours de tribunal de ceux qui défendent une position installée quand tu accuses Riesel et Sumpren de se monter en "élite des révolutionnaires", ou de se vautrer dans la "pureté à trois balles". J'ai remarqué que la contestation radicale se fait souvent taxer de recherche de "pureté". C'est une référence, je suppose, au nazisme et à la recherche de la pureté de la race. C'est scandaleux quand même d'accuser ceux qui ne lachent pas face au caractère répétitif des aliénations que le système nous imposent d'être des types en recherche de "pureté". Dans ton discours, être tenace, ne pas lacher face aux compromissions que le système nous propose en permanence, quand ils ne nous les imposent pas, n'est plus une qualité mais un défaut. A l'inverse, je trouve que ton manque d'arguments dans ce débat donne un aspect agressif à ton texte, un aspect "tribunal" que, j'en suis sûr, tu ne désirais pas. J'ai souvent remarqué que les non-violents sont, à leur corps défendant, plus violents que la moyenne par l'intermédiaire de bouts de ficelle rhétoriques. On voit ça dans cette manière d'accuser celui qui, par exemple, critique le conformisme d'un mouvement de faire un procès stalinien (alors qu'en réalité c'est bien souvent ceux qui critiquent la critique qui mériterait ce qualificatif), ou encore dans cette tendance à l'individualisation du débat (en disant, comme tu le fais, qu'en critiquant, untel cherche à briller, à prendre le commandement, etc.). Par exemple, quand tu écris:

"Nous ne trouverons jamais grâce aux yeux de ceux qui ont décidé par avance, que quoiqu'il arrive, ils seront toujours les seuls dont l'opinion soit recevable !"

D'où affirmes-tu que c'est "par avance" que ça a été décidé? D'où affirmes-tu qu'ils veulent être "les seul dont l'opinion soit recevable"? Ca, ça fait vraiment procès...

A quoi ça rime d'écrire des choses pareilles? Il me semble que ça ne fait rien avancer. Et puis je trouve que la comparaison entre cette tendance agressive au procès individualisé de ton texte et le ton quelque peu festif que tu utilises montre un contraste des plus intéressants.

Ca me fait revenir à un thème que je trouve des plus importants et qui est celui de l'embourgeoisement de la société. Il en résulte un individu affaibli, sans aucun courage physique dans l'affrontement, ce qui fait le délice du pouvoir central qui ne voit plus de danger réel dans une population qu'il peut désormais "manager" à coup de gouvernance.
Tu écris:

"Oui j'ai peur de la violence, y compris de la mienne. Elle détruit, elle est morbide comme le système qu'elle engendre."

La violence fait partie de l'humain. Tu en as peur, même quand elle vient de toi, parce que tu es domestiqué. Mais je ne veux pas te désigner individuellement, nous partageons presque tous cette caractéristique. De plus, la violence n'engendre pas de système, sinon, ça ferait longtemps que l'actuel système de barbarie serait advenu. J'ai remarqué que quand les hommes ne sont plus capables de violence physique et s'en remettent aux milices instituées par le pouvoir central (donc la police) pour assurer leur sécurité, se sont les plus faibles qui trinquent (car jamais nous n'éradiquerons complètement la violence, il y aura toujours des individus violents, ne t'en déplaise).

Enfin, non, la décroissance n'est pas un projet révolutionnaire puisqu'il s'agit, en changeant de mode de vie, d'atténuer les effets du cataclysme qui vient juste de commencer. L'idée n'est pas mauvaise en soi mais je doute que ce soit suffisant pour remettre en cause le pouvoir de l'oligarchie (car nous ne sommes pas en démocratie, tout le monde l'a bien compris maintenant. Comment pourrions-nous être en démocratie puisque nous votons pour des représentants?) et de la classe sociale qui, elle, nous fait consciemmnent la guerre (la bourgeoisie). Dans la catastrophe, le pouvoir central s'accomodera très bien d'une minorité de décroissants qui pensent se distinguer du beauf par leur supériorité ethique. Les décroissants croient que leur exemple fera école et que leur mode de vie s'étendra dans la société. Or, cela est impossible dans une société de classes massifiée. Les individus, systématiquement en situation de débandade, essayent de s'en sortir avec leurs propres ressources qui ne sont pas les mêmes et varient en fonction de la position qu'ils occupent dans l'espace social. Jamais la décroissance ne fera école, jamais. Elle est globalement refusée, et méprisée, par des classes populaires (allez en parler dans les banlieues, par exemple...) qui sentent bien que ce discours les méprise, ou plus exactement, méprise ce que le capitalisme a fait d'elles des consommateurs-travailleurs).

Voila quelques idées que m'inspire ton texte.
tchao
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
06-09-08
à 05:24

Re: décroissance et société de classe

Mouais... je ne crois pas qu'en l'état actuel des choses, à savoir la dimension anecdotique des réseaux libertoïdes, la violence puisse être à l'avantage des anarchistes. Faudrait peut-être déjà construire du solide en termes d'alternatives histoire de ne pas se faire écraser comme de vulgaires cafards, ou de continuer les gesticulations et vociférations de va-t'en guerre.
La violence, ok, mais le martyre...faudrait pas prendre les anars pour des baudruches de foire. On est faible, nos idées ne séduisent guère ou sont faiblement relayées, nos réalisations sont à une échelle risible quoique respectables dans la forme...
Faut peut-être des fois se poser la question de la stratégie, mais aussi de la tactique quand on évoque la violence.
Les appels à la violence, ça fait quoi dans le contexte actuel ? Quelques camarades qui se prendront pour des héros et qui auront tôt fait de se faire serrer ? (c'est d'ailleurs déjà le cas, et presque personne ne le sait parce que ça n'intéresse personne d'autre que nos maigres réseaux, avec nos maigres média, alors même en terme de propagande c'est zéro.)
Déjà, faudrait qu'il y ait un mouvement anar, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et pour qu'un mouvement se forme faut proposer autre chose que le "on va tout péter" qui est politiquement un peu faible.
On va tout se réappropprier par la force ? A quelques centaines, contre les milliers de trotsko, cocos, soce-dem et autres libéraux et leurs sympathisants, leurs flics, leurs armées.
Sérieusement, y'a quelqu'un qui sait aujourd'hui, combien on est de libertoïdes, anars, totos et consors ? Et surtout combien pourraient s'associer autrement que le temps d'un contre-sommet pour organiser une résistance par la force ? Et qui plus est sans être piloté par les services secrets des autres ?
Non, vraiment, cette histoire de renversement par la violence, bien que pouvant l'envisager, je n'y crois pas un instant dans l'état actuel des choses.

Répondre à ce commentaire

  Totof
06-09-08
à 10:22

Re: décroissance et société de classe

salut,
heu... Peut-être ai-je raté un point mais où as-tu lu qu'il y avait un appel à la violence? Ce n'était pas le sujet. J'évoquais la violence par rapport à ce qui était écrit dans le texte.

Autrement sur ce sujet, oui, plutôt d'accord avec toi. En l'état actuel des choses, ce serait folie car nous sommes dans un état de désorganisation totale, du fait surtout des stratégies du pouvoir central et de sa police politique (les fameux R.G.).
Ceci dit, renseigne toi sur la G4G, la guerre dissymétrique. C'est ce qui désigne un affrontement entre une force armée étatique et une autre non étatique. L'actuel rapport de force est en faveur du faible, c'est à dire du groupe armé non étatique, à la grande frayeur des stratèges des sociétés bourgeoises qui carburent à fond pour renverser la vapeur avant que les peuples qu'ils dominent (nous, entre autres) ne réalisent la réalité du rapport de force et ne les foutent sur la gueule. Leur première victoire est que nous avons perdu dans nos têtes. Mais on s'éloigne du thème de la décroissance.
tchao
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
06-09-08
à 17:22

Re: décroissance et société de classe

Ouais, dans la G4G encore faut-il être populaire ou le devenir. Et aussi être médiatisé en conséquence. De plus c'est un concept forgé par les stratèges américains pour définir leur propre guerre. On se demande dans quelle mesure, cela ne tient pas de la propagande visant à grossir une menace et à l'entretenir.
Un article intéressant sur la G4G, ICI (y'en a d'autres).
Face à ce genre de définition (et de manipulation) j'aurai tendance à me dire que vos guerres ne sont pas les miennes.
Et puis entre-nous il faut un peu plus que le vieux chasse-peau de Pépé/Mémé pour mener ce genre de conflit. Il faut des marchands d'armes en coulisse pour l'alimenter. On se demande d'ailleurs si ce n'est pas une simple stratégie de marchand d'arme pour avoir un marché continuellement ouvert, comme une plaie de business qui ne se referme jamais.
La lutte oui mais la guerre ce n'est pas historiquement la tasse de thé des anars. La guerre c'est autre chose que la lutte. La guerre c'est le langage de la domination.
Et ce n'est pas se soumettre que de mesurer justement la puissance de son ennemi, ce n'est pas s'affaiblir que de mesurer sa force, c'est seulement se laisser la possibilité d'autres stratégies. C'est aussi cesser de fantasmer, parce que les anars, c'est très loin d'être le Hezbollah. Aujourd'hui, c'est juste quelques jeunes totos issus de la classe moyenne, en squats et universités, propagandés par des élites sortie de grandes écoles, qui se la jouent blanquistes mais qui se font repérer par les médias et les RG (qui d'ailleurs les pilotent peut-être ? pourquoi pas ?) au bout d'un an, c'est risible pour des prétendus blanquistes. C'est aussi quelques dizaines de syndicalistes et organisés qui croupissent depuis 30 ans ou plus (même les plus jeunes militants) dans leur locaux à autogérer la photocopieuse et la cafetière. Tout le monde est très sympa, c'est sûr, mais on n'est rien, rien du tout.
La décroissance ? Je vois ça comme une tentative déjà de sauver sa peau, donc oui, cela n'a certainement pas grand impact en terme de lutte, mais ce n'est pas vers les décroissants (je n'en suis pas), tout aussi anecdotiques que les warriors de la lutte (je n'en suis pas ) que je vais jeter la pierre, comme le font Riesel et Semprun (qui me déçoivent vraiment aussi par la faiblesse de leur prose néo-sous-situ...) Les situs encore usaient d'un langage agressif contre la domination pas contre les ambulances...pas la même lucidité...
Je n'ai aucune solution générale à propager, mais quand je lis les uns, les unes et les autres j'ai l'impression d'être associé à une belle bande de "chépers", certains se donnant des airs de stratèges-sociologues, d'autres d'économistes du rien, ou encore de héros guerriers partant la fleur au fusil en bois (ben oui, ils ont même pas de vrais fusil, ou ils en ont un pour cent...).
Répondre à ce commentaire

  TOLKIEN
07-09-08
à 17:39

NO FUTUR ?

no futur ?

... la fuite comme seule alternative ? mais comment et ou peut on fuire aujourd'hui sur une terre sans le moindre réel espace de liberté vivable, et qui d'un bout à l'autre du globe est devenue un véritable camp d'internement à l'echelle planétaire et ou les miradors  sont aujourd'hui constitués par une immense toile de satellites et d'outils de communications capables d'épier et d'anticiper les moindres faits et gestes du bétail humain que nous sommes devenus..

Comment aujourd'hui pourrait on envisager de prendre le maquis vers d'autres ailleurs, qui tels des ilots de liberté situés dans le vaste "océan" du dessus, nous permettrait d'envisager une vie de résistance et de lutte face à l'impérialisme étatique mondialisé et à sa quête perpetuelle d'intemporalité et de contrôle  ? est il encore possible aujourd'hui d'envisager une alternative vers un lointain inconnu, tout comme jadis les pirates du 16éme et du 17éme siècle qui ayants desertés l'asservissement de la civilisation à bord de leurs navires, ne craignaient pas de parcourir les septs mers à la recherche de nouveaux espaces de liberté ? quand ont pense justement à cette immense espace de liberté infinie qu'est l'univers et à sa multitude de systèmes solaires potentiellement habitables, ont se prend bien sur à rêver de cet ailleurs sur une planéte ou l'histoire nous apprend inlassablement que les tentatives d'émancipation et de liberté ont une forte tendance à devenir des echecs permanents..


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  Totof
07-09-08
à 21:24

Re: décroissance et société de classe

salut,

Rakshasa, pas mal ton lien, effectivement. Ceci dit, bien que ce concept soit forgé par l’Occident, la réalité du rapport de force est là. En gros, les armées étatiques ne sont pas aussi invincibles que la propagande qui cherche à nous effrayer ne nous le fait croire. Autrement, je trouve que dans tes énervements, tu me fais dire des choses que je n’ai pas dites, mais peu importe, les éventuels lecteurs peuvent retourner sur les précédents commentaires.

Concernant les tir sur "l’ambulance" comme tu dis, je ne suis pas d’accord. Il est primordial de débusquer l’aliénation même dans ce genre de mouvement parce que l’idéologie dominante, c’est-à-dire le management, s’infiltre désormais dans pratiquement tous les recoins de la subversion. Et sous la promesse de l’émancipation se dissimule l’aliénation. Si on ne peut pas critiquer les mouvements comme la décroissance alors qu’ils sont directement issus des logiques internes de la société de classes alors il ne reste plus qu’à fonctionner dans le système et ses sous-systèmes tels que le monde militant actuel qui n’est plus très dangereux mais permet à nombre de gens d’exister un peu en maintenant à peu près leur équilibre mental. Alors si critiquer ça c’est mal, bon ben rideau ! Faudrait peut être arrêter de déconner un peu, non ?

C’est rigolo comme tu décris la mouvance anar, les photocopieuses autogérées et tout. Mais tu as oublié une catégorie, massive, c’est ceux dont la critique annihile toute action parce qu’ils voient des complots de partout (souvent avec raison il est vrai, mais pas toujours), parce qu’ils prévoient à l’avance l’échec de la contestation, etc. Bref, ceux qui, désespérés, désespèrent les autres et donc participent, à leur insu, à l’ambiance défaitiste que le pouvoir central cherche tant à provoquer. Tu vois ce que je veux dire, Rakshasa ? D’ailleurs, ces défaitistes, souvent des genres d’anar de droite, d’ailleurs, ne seraient-ils pas pilotés par les services secrets ?

Enfin, sur ce que tu dis à la fin sur les stratèges sociologues et autres économistes du rien, c’est bien dans l’air du temps comme réflexion. Dès qu’on essaye d’aller un peu loin dans la discussion, c’est qu’on veut se donner des airs. Du coup, les discours tels que le tien participent de la médiocrité ambiante et au fait que toute idée débarque en quelque sorte sur un marché, comme si on était au supermarché des idées et que le fait d’essayer de réfléchir ne provenait que de la volonté de briller en société. C’est une approche vachement pessimiste sur l’humain qui nous jette dans les bras de ceux qui nous gèrent puisqu’on seraient tous nuls et incapables de réflexion désintéressée, tout juste bon à être administrés. Bref, cher ami blazé, tu nous tiens un discours d’anar de droite.

Au fait, ça veut dire quoi "chépers" ?

tchao
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
08-09-08
à 04:38

Re: décroissance et société de classe

Hum oui, Totof, tu as raison, je suis d'accord dans une certaine mesure, j'ai mes coups de misantropie et de dégoût, je ne pense pas être le seul, de là à être anar de droite... (ça n'existe pas d'ailleurs en fait les anars de droite mais c'est un autre débat...). Et si je suis blasé à l'occasion, j'ai évidemment mes raisons. Je ne vais pas faire mon cv militanto-activiste ni demander une médaille, mais, en grand optimiste que je suis en règle général, j'ai tendance à être le nez dans le guidon de la lutte, des alternatives, des stratégies, de la contre-propagande et du débusquage de dérives aussi, mais je ne peux faire que le constat suivant au bout de 15 ans de collectifs, de groupes politiques et autres projets à plus ou moins forte teneur en révolution, ça patauge sacrément.
D'ailleurs c'est plus la forme de la critique de Semprun et Riesel qui me nifle que le fond.
Et si je suis désabusé en ce jour, c'est bien parce que je vois autour de moi et chez mes proches beaucoup de voeux pieux, de belles théories, mais pas beaucoup de pratiques. Ca ne m'émeut pas particulièrement que des décroissants tentent d'esquiver l'offensive redoublée du capitalisme des dix dernières années, dans un sens je les comprends, les bulles c'est fait pour se sentir rassuré. Et puis ce n'est pas pire que ce que font Semprun et Riesel dans la vie de tous les jours.
Je ne parle pas ici des barons de la décroissance qui viennent, comme j'ai pu en être témoin, faire leurs conférences en avion et dormir à l'hotel, eux c'est tout vu pour moi. Ceux dont je parle, ce sont des prolo, qui d'ailleurs n'ont jamais été "croissants", mais qui trouvent par ce biais la possibilité de chercher d'autres modes de vie que l'aliénation dans la consommation et le travail et aussi de développer des solidarités. Et c'est sur ce point que je suis d'accord avec le texte du haut, et je comprends que la prose aristocratique de Semprun et Riesel les dégoutent.
D'autant que le style pseudo-situ a fait son temps, comme mode de contre-propagande aujourd'hui, m'est avis que l'on peut mieux faire que les gesticulations emphatiques d'individus qui sont à l'abri sur leur propriété terrienne ou dans leur maison d'édition.
En fait, ce que je vois surtout ce sont des querelles de baronat, et c'est ça qui m'emmerde. Ce monde là, je n'en suis pas, je ne défendrai donc ni la position du bourge décroissant, ni celle du bourge anti-décroissant.
Je me pose juste quelques questions au passage. A quand la communisation des terres de Riesel ? A quand la transformation de l'Encyclopédie des Nuisances en coopérative, parce que pour l'instant c'est une SARL unipersonnelle (gérant Jaime Semprun) au capital de 40000€. Qui est de droite ? C'est moi avec mon RMI ?
Allez, je te laisse à tes aboyeurs théoriciens...
Un "chéper"  (perché) c'est quelqu'un qui reste "collé au bol" suite à l'ingestion de psychotropes et qui perd la mesure et le sens des réalités.
Et vive les conseils ouvriers comme il disait l'autre !


Répondre à ce commentaire

  Totof
11-09-08
à 00:18

Re: décroissance et société de classe

salut,
Haa ! Tu voulais dire "chépères", d’accord !
Bon, sur le reste de ton commentaire, ok, je comprends (sauf sur le discours pseudo situ qui aurait fait son temps. Je ne le connais pas super bien mais de ce que j'en sais, je ne vois pas en quoi). Et puis je dois dire que j’ai eu un léger frisson en cliquant pour envoyer mon dernier commentaire en me disant que j’exagérais un peu en disant que tu parlais comme un anar de droite alors que je ne savais pas plus que ça à qui j’avais à faire.

Juste un ou deux réflexions pour terminer sur ce que tu écris :

C’est vrai que c’est dur de passer à la pratique dans cette société. Mais ça devrait être un signe pour nous que la tâche est rude. Il faudrait nous soutenir les uns les autres. Or, nous sommes vite déçus des gens. Ce que je vois dans les milieux militants c’est que l’impuissance nous mène à nous concentrer sur l'individu et à nous bouffer le nez (je participe de ce truc comme les autres). Je le vois de partout : des décroissants, effrayés par les perspectives cauchemardesques qui s’annoncent, qui vont te faire chier parce que tu prends ta bagnole, aux féministes, abasourdies par le retour de l’ordre réactionnaire, qui s’en prennent aux hommes dans leur vie quotidienne (c’est-à-dire aux conséquences) au lieu de s’attaquer aux lieux du pouvoir phallocratique (c’est-à-dire aux causes). Je ne vois pas beaucoup d’amitié là dedans mais beaucoup de donneurs de leçons. Notre impuissance à défier l’oligarchie nous fait nous retourner contre l’individu, au fond contre nous-mêmes. Dans ce monde-prison qu’on nous fait, nous sommes comme des bêtes en cage qui s’entretuent.


Allez, bonne continuation !
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
11-09-08
à 02:15

Re: décroissance et société de classe

"Je le vois de partout : des décroissants, effrayés par les perspectives cauchemardesques qui s’annoncent, qui vont te faire chier parce que tu prends ta bagnole, aux féministes, abasourdies par le retour de l’ordre réactionnaire, qui s’en prennent aux hommes dans leur vie quotidienne (c’est-à-dire aux conséquences) au lieu de s’attaquer aux lieux du pouvoir phallocratique (c’est-à-dire aux causes)..Je ne vois pas beaucoup d’amitié là dedans mais beaucoup de donneurs de leçons. Notre impuissance à défier l’oligarchie nous fait nous retourner contre l’individu, au fond contre nous-mêmes. Dans ce monde-prison qu’on nous fait, nous sommes comme des bêtes en cage qui s’entretuent."

C'est dingue ça ! On est combien à faire se constat là ? Si tu as une idée de la manière de changer ça n'hésite pas, parce que le problème c'est que nos propres lieux de rencontres, ceux que nous produisons (ex: lieux autogérés) sont devenus aussi des lieux d'hostilités. Il y a bien un durcissement dans l'autoritarisme qui s'est opéré au sein même de nos terrains de luttes et de résistance (en 1, 2, 3 ans ?), ou je me trompe ?
Une désagrégation du sentiment de sympathie, une crispation sans bienveillance, un désamour de l'autre doublé d'une capacité à rendre optionnel autrui, une méconnaissance totale de la capacité d'empathie, une adhésion à des idées par la contagion émotionnelle, c'est ça que je vois aujourd'hui assez largement répandu chez nous (libertoïdes de tout poil).
Et c'est très certainement pour cela, que le terme de "guerre" me dérange, premièrement en tant que langage de la domination, mais aussi comme propagation de l'idée que nous sommes des guerrier-ère-s. Le fantasme sur la guerre comme hygiène du monde ce sont, historiquement et "philosophiquement", les fascistes qui en sont adeptes.
La guerre c'est la haine, c'est de l'ordre de l'émotionnel, du réactif pulsionnel. La lutte cela va par-delà la guerre en pleine conscience des actes de résistance et dans une volonté de produire une vie qualitativement augmentée comme disaient les autres, et pas simplement abattre l'ennemi pour imposer son nouvel ordre...Petite digression mais j'essaie de comprendre, comment ce monde prison, pour employer tes termes nous forge un peu plus chaque jour à son image, car le langage a aussi changé dans une certaine mesure chez les "libertaires" depuis un certain temps, et cela n'est pas sans explications ni conséquences. (à ce propos LTI de Klemperer est très instructif)
Bonne continuation à toi aussi !
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  satya
11-09-08
à 10:14

Re: décroissance et société de classe

Notre impuissance à défier l’oligarchie nous fait nous retourner contre l’individu, au fond contre nous-mêmes
je dirais que tout est fait pour que  nous nous retournions contre nous même sous toutes les formes possibles et que cela est une stratégie entière et très efficace de l'oligarchie justement !!

ps: je suis aussi d'accord avec toi sur l'idée de guerre en fait, mais je pense que la guerre est faite aux peuples ça oui absolument :)

 
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  Totof
15-09-08
à 08:12

Re: décroissance et société de classe

salut,
concernant l’autoritarisme, on est plusieurs à se faire la même réflexion. Au début que je constatais ce durcissement des comportements, je me demandais si ce n’était pas moi qui voyait ça avec des yeux nouveaux du fait que je prenais de la bouteille, je me demandais si ce n’était pas dû au fait que je devenais plus lucide. Et puis j’en ai parlé autour de moi et j’ai vu que des potes souvent plus âgé faisaient le même constat. Donc ça n’était pas moi qui devenait plus lucide mais bien les comportements qui, semble-t-il, changeaient. Tu dis que ça fait trois ans à tout casser que tu sens ça. J’ai un pote qui dit exactement la même chose. Moi, je datais ça d’un peu plus longtemps : 5 ou 6 ans. Mais va savoir...

Que se passe-t-il dans nos tronches.... J’en reviens à ce que j’ai entendu chez pas mal de vieux qui affirment que les gens ne rigolent plus maintenant. Ils disent qu’on est des tristes. Quand je vois la plupart de nos fêtes et que je fais la comparaison avec celles que j’ai vue quand j’étais môme, je crois qu’il n’y a pas photo : on est des tristes. J’ai remarqué que les gens qui viennent du Tiers Monde disent la même chose de nous que nos vieux : on est des tristes.
Quel est ce malheur sourd et indicible que nous vivons pour perdre ainsi la joie de vivre ? Nous-mêmes n’en savons rien. Ceux qui revenaient d’Auswitch savaient pourquoi rire n’était plus possible, ils avaient vécu un grand malheur et surtout, étaient reconnus pour ça. Nous, on nous répète, et on se répète, qu’on a eu une enfance merveilleuse, qu’on a de la chance d’être là où on est, à l’époque où on est. Du coup, nous n’arrivons plus à conscientiser la tragédie de la vie dans la Modernité. Et nous nous éteignons.

Je dois y aller, donc, pas le temps de répondre sur la guerre.
tchao
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