Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Ce que pensent les anarchistes sur la revolution et l'organisation de l'economie dans la societe future
lu sur .ainfos. : " L'organisation de l'économie dans une société anarchiste ou durant l'étape de
transition révolutionnaire vers l'anarchie.
Motion-étude sur le sixième thème de l'ordre du jour du congres international
anarchiste (Carrare, août-septembre 1968)

UTOPIE OU REALISME

Il importe de nous poser d'abord la question de principe: est-il nécessaire et
opportun de présenter, d'une façon plus ou moins précise, l'organisation de la
société à venir ?
Les libertaires répondirent toujours par l'affirmative, et tentèrent de scruter
l'avenir. Les marxistes, par contre, refusèrent d'aborder le problème, dissimulant
leur manque d'idéal et d'imagination derrière un soi-disant matérialisme historique
et nous qualifièrent d'utopistes.
En réalité, Il n'y a de meilleur réalisme que celui des révolutionnaires qui, en
critiquant la société actuelle, avancent une idée précise de celle qui doit la
remplacer.
Kropotkine écrivait dans « La science moderne et l'anarchie » « Aucune lutte ne
peut avoir de succès, si elle reste inconsciente, si elle ne se rend pas un compte
concret, réel, de son but. Aucune destruction de ce qui existe n'est possible, sans
que, déjà pendant la période de destruction et des luttes menant à la destruction,
on ne se représente mentalement ce qui va prendre la place de ce qu?ion veut
détruire. On ne peut pas faire une critique théorique de ce qui existe, sans se
dessiner déjà dans l'esprit une image plus ou moins nette de ce que l'on voulait
voir en lieu et place de ce qui existe. Consciemment ou inconsciemment, l'idéal -
la conception du mieux-être - se dessine toujours dans l'esprit de quiconque fait
la critique des Institutions existantes »


REVOLUTION SOCIALE LIBERTAIRE INDISPENSABLE

L'organisation de l'économie à orientation et finalité libertaire, ainsi que son
développement, nécessitent un changement radical du système capitaliste et du
système communiste étatique imprégné des principes marxistes-léninistes. Ce
changement implique nécessairement :
- abolir et dépasser ces deux systèmes;
- jeter les bases fondamentales de la nouvelle économie et de la société anarchiste
ou du vrai socialisme en marche vers celle-ci.

Pas plus la société anarchiste que la société communiste libertaire ne se
réaliseront par enchantement en un jour, ni de façon synchronisée sur le plan
mondial, à une phase donnée de l'histoire universelle. La révolution ne sera pas au
même niveau dans un pays et à plus forte raison dans tous les pays à la fois. Elle
ne pourra pas non plus être uniforme, faite sur un type unique, les conditions
géographiques, ethniques, démographiques ainsi que l'état de développement de
l'industrie, des richesses naturelles, l'existence ou non de matières premières,
les possibilités agricoles, la mentalité, la culture... etc., influeront dans les
différentes constructions de cette révolution, et cela, malgré l'orientation
libertaire. En effet, selon son implantation, en plus des différences possibles
déjà notées, le système apparaîtra dans chaque pays sous des aspects multiples et
divers, à la recherche Incessante d'une perfection et d'un équilibre harmonieux.

Il n'en reste pas moins que les caractéristiques essentielles de la société
anarchiste ainsi que les moyens et procédés pratiques et efficaces pour y arriver,
doivent se manifester avec clarté et vigueur - pour avoir prise sur la réalité -
des aujourd'hui en vue d'éclosions futures.

- Les buts de la nouvelle économie libertaire et de la Société anarchiste doivent
être la liberté et le bien-être de tous, dans un milieu d'égalité social et de
solidarité humaine.
- Pour les réaliser, l'Etat doit nécessairement disparaître, ainsi que toute
dictature, fut-elle transitoire. Il faut supprimer toutes les Institutions
autoritaires du capitalisme, de la propriété privée, tous les procédés
d'exploitation et d'oppression de l'homme par l'homme, les classes sociales.
Hiérarchies, privilèges, ainsi que le salariat.

Bien sûr que, malheureusement, la révolution sociale rencontrera des grands
obstacles dans un pays, mais elle doit aller Immédiatement au fond des choses,
surtout dans le domaine économique. (Elle doit se préoccuper surtout de
l'organisation du travail et de la Société). Il faut faire passer dans la réalité
de tous les jours le maximum de réalisations libertaires donnant ainsi un certain
nombre d'idées et d'initiatives importantes qui se développeront par la suite.

Le leitmotiv doit être pain, liberté, habitation, culture et loisirs pour tous.

« De chacun selon ses moyens et à chacun selon ses besoins».

Il faudra détruire tous les obstacles intérieurs qui s'opposeront à la libre
organisation de la Société nouvelle. Il ne faudra pas beaucoup compter sur la
solidarité révolutionnaire mondiale pour appuyer une révolution dans quelque pays
que ce soit, surtout si elle se présente comme anarchiste. Toute aide des blocs
mondiaux prédominants sera évidemment un effort de satellisation.

De plus il faut compter sur le fait qu'un changement révolutionnaire profond
produit une période de marasme économique, de tâtonnements, de réajustement des
structures, tout cela mettant à l'épreuve la capacité révolutionnaire du pays,
surtout dans ses qualités à construire.


ASSURER L'EXISTENCE ET LE LIBRE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE

Dès le premier moment, il est nécessaire d'assurer la production, l'investissement
le ravitaillement, la productivité sans exploiter le producteur, sans le maintenir
soumis à des journées de travail épuisantes.

Le triomphe immédiat de la révolution sociale et sa consolidation, dépendra pour
beaucoup de la capacité révolutionnaire et libertaire des travailleurs (capacités
sociales, économiques, culturelles et idéologiques).

Le facteur essentiel de l'ordre nouveau doit être l'homme libre et conscient de
lui-même.

Aucun type d'économie actuelle ne convient à l'anarchisme. Notre finalité est de
vivre en liberté et de faire tout pour quo tous -les êtres puissent en jouir, à
égalité de conditions. La seule limite étant ce que la terre, la nature et l'effort
solidaire des hommes pourront fournir.


CONCEPTION DE L'ANARCHISME SOCIAL

Pour les mêmes raisons, notre conception du socialisme intégral est simple et non
exhaustive, ni uniforme dans ses possibilités et modalités pratiques. Et si nos
préférences vont vers le communisme libertaire, comme système ouvert et
perfectible, nous ne refusons systématiquement - mis à part, bien sûr, les régimes
bourgeois et totalitaires - aucun autre mode d'organisation sociale, qui peut être
de type mutualiste, collectiviste, coopératif, pourvu qu'ils éliminent toute
exploitation de l'homme par l'homme.

La liberté d'expérimenter différents systèmes économiques dans une société en voie
de transformation, selon les principes anarchistes, doit être assurée sous
condition qu'une planification librement et fédérativement élaborée et -librement
consentie, garantit la production des biens nécessaires et le fonctionnement normal
des services essentiels, afin de satisfaire les besoins de tous selon les
possibilités de l'époque.

LIBERTE D'EXPERIMENTATION

L'expérimentation et la coexistence de différents types de socialisation, sont
- mutualiste (Proudhon) ;
- collectiviste (Bakounine-Mella) ;
- communiste (Kropotkine-Malatesta) ;
- coopérativiste (non commercialisée).

A n'importe quelle échelle, peut être possible dans le système libertaire à
condition de respecter le principe anti-autoritaire qui a pour corollaire
l'autonomie, le fédéralisme et la solidarité.

D'un point de vue libertaire, cela est particulièrement logique puisque sa pensée
est que Me formes sociales ne doivent pas stagner et qu'aucune structure économique
ne peut être considérée comme définitive et immuable.

Créer toujours les conditions optimales pour le plein développement de la
personnalité humaine, telle doit être l'orientation et le but de la société
anarchiste.


ESQUISSES SOCIALES ET ECONOMIQUES DE LA PENSEE LIBERTAIRE

L'économie ne peut se développer sans base sociale. Les nécessités de la vie en
société font que les hommes se voient dans l'obligation de chercher un principe
régulateur, pour la rendre au moins compatible. Il faut donc un pacte ou un contrat
librement consenti, accepté librement et consciemment, et appliqué de la même
manière.

Dans la conception anarchiste - du moins celle qu'admet la base organisatrice par
pacte libre - le communisme libertaire est le système le plus adapté au
développement d'une société voulant vivre sur les principes précédemment cités.


BASE DE LA NOUVELLE SOCIETE : LA COMMUNE LIBRE

« L'idée de communes indépendantes pour les groupements territoriaux, et de vastes
fédérations de métiers pour les groupements par fonctions sociales - les deux
s'enchevêtrant et se prêtant appui pour satisfaire les besoins de la société -
permit aux anarchistes de concevoir d'une façon concrète, réelle, l'organisation
possible d'une société affranchie. Il n'y avait plus qu'à y ajouter les groupements
par affinités personnelles - groupements sans nombre, variée à l'infini, de longue
durée ou éphémères, surgissant selon les besoins du moment pour tous les buts
possibles - groupements que nous voyons déjà surgir dans la société actuelle, en
dehors des groupements politiques et professionnels.

Ces trois sortes de groupements, se couvrant comme un réseau les uns les autres,
arriveraient ainsi à permettre la satisfaction de tous les besoins sociaux la
consommation, la production, et l'échange; les communications, les arrangements
sanitaires, l'éducation; la protection mutuelle contre les agressions, l'entr'aide,
la défense du territoire; la satisfaction, enfin, des besoins scientifiques,
artistiques, littéraires, d'amusement. Le tout - toujours plein de vie et toujours
prêt à répondre par des nouvelles adaptations aux nouveaux besoins et aux nouvelles
influences du mllieu social et Intellectuel.

Si une société de ce genre se développait sur un territoire assez large et assez
peuplé pour permettre la variété nécessaire des goûts et des besoins, on
s'apercevrait bientôt que la contrainte par l'autorité, quelle qu'elle soit, y
serait inutile ».

Pierre KROPOTKINE (« La Science Moderne et l'Anarchie »).


La cellule vivante de la nouvelle organisation sociale libertaire, en plus de
l'individu, du groupe, de la collectivité, du syndicat, est pour noue, te commune
libre.
La commune libre, constituée par tous et par chacun des citoyens, peut jouer un
rôle de coordination sociale générale, du point de vue purement administratif, non
pas un rôle de pouvoir ou d'institution politique,, mais au contraire de service
social, dans le secteur local. Ses fonctions doivent se conformer aux accords et
décisions prises par les assemblées communales libres sur assentiment commun. On
doit arracher tout autoritarisme et toute bureaucratie de l'organisation communale.

Des fédérations communales et nationales de communes libres pourront se constituer
sur le plan général d'un pays ou d'une zone géographique et ethnique déterminée;
elles pourront se confédérer internationalement.

La commune ne doit en aucune manière posséder le pouvoir politique; encore moins
militaire, celui-ci devant disparaître totalement. Elle ne doit même pas détenir Ie
pouvoir révolutionnaire, Tout pouvoir politique doit être aboli et nul ne doit
l'exercer. Il ne doit pas y avoir non plus dans la Commune de propriété économique
qui fasse de ses limites géographiques ni de ses bornes historiques un champ clos
ou un fief. Toute commune doit être ouverte à la solidarité. Elle doit te
pratiquer, la recevoir aussi, se fondant sur le principe qui veut que toute
richesse naturelle, crée ou fabriquée, tout produit, outil ou matériel, constituent
un patrimoine commun qui reste à la disposition de tous. La jouissance de ce
patrimoine n'est réglée que par les normes collectives établies librement et
collectivement.


DU SYNDICAT REVOLUTIONNAIRE ET DE SES FONCTIONS

L'organisme qui dans la société socialiste peut le mieux assurer l'organisation du
travail, est le syndicat de caractère syndicaliste révolutionnaire, constitué par
les travailleurs libres de l'industrie, de la terre, de la mine, des laboratoires,
des centres de recherche, par ceux des branches techniques spécialisées. Les
syndicats, groupés par branches d'industrie, en Fédérations Locales, communales,
régionales et Internationales, et administrant directement; sous leur contrôle
conscient, fabriques, ateliers, exploitations agricoles, mines, chantiers navals,
instituts scientifiques et technologiques, sont des organismes capables d'assurer
la production de tous les articles et éléments indispensables à la société et à ses
composants, en fonction des besoins qui se feront sentir et qui se présenteront,
l'objectif poursuivi étant, bien entendu, la création de l'abondance par la
participation de chacun à l'effort commun, selon ses forces et ses capacités, sans
l'exploitation de personne et sans privilège aucun. Toutes les ressources
matérielles, économiques et techniques, les produits manufacturés, les produits
agricoles, maritimes, le cheptel, etc., devront être mis à la disposition de tous,
par l'intermédiaire des organismes adéquats, pour la distribution, le change et la
répartition les plus justes.

Les Fédérations de syndicats pourront se former par catégories de production, soit
industrielle, agricole, etc., ou par services publics : Postes, téléphones;
transports et autres.

La révolution sociale, avec la disparition de la bourgeoisie et des structures
capitalistes et autoritaires, devra établir un ordre économique nouveau, ordre
qu'implique forcément d'autres modalités de travail, des règlements nouveaux des
fabrications, des reconversions professionnelles, des spécialités distinctes de
production.
Les syndicats par profession ou industrie ne devront disposer d'aucun pouvoir
politique; ils ne devront posséder aucune fabrique, machine, aucun produit
fabriqué. On ne doit pas laisser germer la propriété corporative dans la société
anarchiste ou communiste libertaire.

L'autogestion doit avoir pour travail fondamental d'organiser la meilleure et la
plus rationnelle organisation du travail et de la fonction productive, contrôlée
par un sentiment élevé de responsabilité Individuelle et professionnelle consciente
et volontaire.

Les comités ou commissions d'autogestion de l'usine, de l'entreprise de l'atelier
ou de la collectivité productrice, doivent être nommés directement par le personnel
même de l'usine; elles doivent être révocables à tout instant et renouvelées
fréquemment. On doit débusquer la bureaucratie en tous les endroits où elle peut
s'implanter. Il ne faut jamais donner non plus de pouvoir de commandement au
personnel technique ou qualifié de la spécialité concernée.

Nous sommes opposés au principe de « tout le pouvoir aux syndicats ; nous nous
refusons aussi à donner le commandement à un technicien ou spécialiste chargé de la
responsabilité d'une tâche. En effet, celui-ci doit considérer les autres
travailleurs sur un plan d'égalité morale et effective, comme homme et producteur,
coopérant dans une entreprise commune au service du bien général.


SUR LE SALAIRE OU REMUNERATION

SI nous, anarchistes, avons pour but de supprimer l'exploitation de l'homme par
l'homme, d'abolir les classes et le salariat, nous ne pouvons, par simple logique
de pensée, maintenir un type de salaire et de catégories salariales pour le travail
effectué.

Les problèmes posés par la suppression du salariat sont nombreux et variés.
Chercher les procédés de rémunération par unité ou spécialité du travail, ne serait
pas non plus une solution libertaire et encore moins compatible avec un haut
sentiment de justice et de solidarité humaine.

Partant de ce raisonnement, nous sommes partisans de l'application du principe : «
de chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins ». Nous considérons en effet
que le travail de chacun donne droit à la satisfaction des nécessités personnelles;
il permet de se procurer librement ce qui est Indispensable à chaque personne, dans
les magasins, coopératives ou centres de distribution.

Le fait d'être travailleur ou producteur - comme les malades, invalides, vieillards
ou enfants -donnera et permettra de bénéficier de tous les services communs. La
socialisation de ces services, comme ceux de l'habitat, de la santé, des loisirs et
des spectacles doit être considérée comme une des formules les plus accessibles
pour atteindre ce but

Chaque être humain valide doit être assuré d'une place, d'un emploi dans
l'organisation commune ou collective du travail. Ceci est un droit inaliénable
reconnu et établi par la société anarchiste, par la nouvelle organisation sociale
communiste libertaire.


DISTRIBUTION ET CONSOMMATION

L'organisation sociale, que nous détendons et que nous préconisons, ne saurait
avoir pour but un bénéfice Industriel ou commercial, monopolisé par un groupe, un
clan, une entité ou un organisme quelconque. Elle recherche, au contraire, le bien
commun, à l'Intérieur de la Fédération ou des associations de travailleurs libres
et solidaires.

D'un autre côté nous convenons que les formes et les mécanismes économiques de la
société anarchiste ne doivent pas s'encastrer dans une armature rigide dans un
régime monolithique aux structures Inamovibles.

Respectant le principe fondamental de la non-exploitation de l'homme par l?homme,
de la communauté des richesses, des biens, des terres, des machines et des
produits, tout doit être mis à la disposition de chacun et de tous.

Ainsi le pain, la culture, la liberté ou l'indépendance dans l'union et dans la
solidarité, resteront mieux garantis et mieux assurés pour tous.

La distribution générale coordonnée et détaillée de produits agricoles et
manufacturés pourra être assurée par les associations ou les fédérations de
consommateurs, à partir de magasins d'approvisionnement et de fournitures en gros,
dans lesquels les syndicats de production et les collectivités pourront déposer
leurs produits.

La distribution au détail, exempte de tout mercantilisme, sera assurée par les
coopératives de consommation et par les économats et centres qualifiés.


ORGANISMES DE LA REVOLUTION : LES COLLECTIVITES

Les collectivités de production et même les collectivités mixtes de production et
de consommation, surtout dans le domaine agricole, peuvent jouer un rôle important
parmi les facteurs efficaces de développement de la nouvelle économie, en tant
qu'organismes vitaux fonctionnant sur le principe de la libre coopération dans la
nouvelle économie solidaire, sans mercantilisme ni concurrence.

Jusqu'à aujourd'hui, sur le plan expérimental, on peut citer, comme exemple
pratique et efficace de la réalisation collectiviste-communiste, les collectivités
de type libertaire durent la révolution espagnole; dans une situation donnée de
transcendantal réalisme historique, elles se révélèrent être des organismes
efficients pour assurer le développement économique d'un pays, surtout lorsqu'elles
purent fonctionner do concert avec les syndicats et autres organismes communaux,
complémentaires les uns des autres, et taisant face réunis eux besoins économiques
et sociaux de la nouvelle société.


CONSEILS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

Pour compléter les informations et les actions nécessaires au bon fonctionnement de
cette économie, on peut adjoindre à ces collectivités des conseils d'économie sur
les plans locaux, régionaux et nationaux. Le tout débouchant sur le conseil général
de l'économie nationale fédérée. Ces organismes permettant une organisation plus
parfaite, une meilleure coordination des renseignements sur des expériences
nouvelles et de plus grandes possibilités pour le développement économique et
l'exploitation de nouvelles richesses en commun :
- les conseils économiques n'auraient qu'une mission consultative et de recherche,
et non exécutive;
- les membres de ces conseils, qui pourraient être appelés conseils sociaux et
économiques, seraient désignés à type temporaire et seraient révocables. Ils
pourraient être désignés par la commune, les syndicats, les coopératives et centres
de consommation, les organismes techniques et culturels.

Les conseils sociaux et économiques pourraient être les suivants : alimentation,
habitation.habillement, production, agricoles, mines, pêche, transports,
communications presse, librairie, industrie métallurgique et sidérurgie, eau,
électricité, forces hydroélectrique et nucléaire, industries chimiques et les
diverses branches de la verrerie et céramique, du bols, de la construction, de la
santé, de la culture, arts et loisirs, sciences, investigations, techniques,
échanges, relations extérieures, Importation et exportation. Tous ces conseils
formant avec ces diverses ramifications, sans aucun centralisme, un conseil général
de coordination et solidarité.

Ce Conseil fonctionnerait par action d'en bas, de la base sur le haut, et n'aurait
aucune fonction exécutive.

Il est bien entendu que cette liste de conseils n'est pas exclusive et que selon
les besoins des diverses spécialités seront créés les conseils nécessaires; tout
cela se faisant d'un commun accord entre les intéressés, directement et sans aucune
obligation.


CONSIDERATIONS GENERALES

En ébauchant cette série de formules, nous avons eu pour souci principal d'éviter
les influences des réminiscences autoritaires, les tendances centralisatrices et le
désir de donner à la liberté, à l'autonomie, un contenu vivant, structuré,
fonctionnel, pratique et stimulateur pour un incessant progrès.

Nous prenons comme fondement de la dynamique sociale l'être humain, considéré comme
unité autonome associée volontairement à la communauté.

Dans les étapes de réalisation du communisme libertaire, alors que la production
n'a pas atteint une cadence suffisante, il y aura lieu évidemment de réaliser
l'indispensable régulation de la distribution qui devra être la plus rationnelle et
la plus juste possible.

On peut aussi garder, pendant un certain temps, un système de rémunération, mais à
condition qu'il soit égalitaire, car sinon les égoïsmes, les inégalités
resurgiraient et, à la longue, on tomberait fatalement dans les injustices, les
rancunes et recréerait les inégalités.

L'existence de l'argent, si controversée, doit se terminer.Et en établissant un
système de bons, on doit éviter la centralisation dans un organisme de type
bancaire. Ces bons, émis par la Commune, ne doivent pas avoir une valeur
d'acquisition générale.

Il faut éviter l'accumulation, de quelque nature qu'elle soit - accumulation d'une
commune, d'une collectivité ou d'une entreprise plus puissante, d'une région plus
développée - ainsi que la centralisation et la monopolisation.

Lorsque la nécessité d'un plan économique général se ferait sentir, il ne pourrait
se réaliser qu'après accord de toutes les parties intéressées. Car si la volonté
générale s'imposait et se manifestait, avec I'omnipotence d'un pouvoir effectif et
Indiscutable, on créerait de cette manière-là les conditions pouvant alors donner
un nouveau régime d'oppression, et la révolte surgirait alors comme réaction
défensive inévitable.

La société doit être comme un organisme vivant dans lequel les cellules, tous les
organes accomplissent leurs fonctions, pour assurer la vie. Mais avec la différence
essentielle que dans cet organisme social l'homme se manifeste de façon autonome,
contribuant par son Individualité à l'enrichir et à le vitaliser et de plus à lui
donner conscience avec son intelligence, sa raison et ses connaissances: en lui
donnant en plus un développement harmonieux et ascendant.

Loin de nous, l'idée de définir de façon immuable les bases sociales éthiques et
économiques de l'anarchisme. Mais nos définitions échappent au moins à un grand
danger, en n'utilisant pas le mot politique, à cause des confusions auquel Il se
prête.

Nous savons bien que l'histoire ne suit pas une ligne ascendante et continue mais
qu'elle avance de façon discontinue en résolvant ses contradictions. Les formes
sociales et te développement de la pensée humaine se dépassent et se renouvellent
ainsi sans arrêt la vie sociale et ses formes.

C'est la propre dialectique de la vie qui crée les germes qui font avancer l'humanité.

Conscients de cela, nous, anarchistes, nous luttons pour toutes les audaces
sociales et nous maintenons vivant et actif l'esprit révolutionnaire. Nous ne
traçons aucune limite à ce développement.


PROPOSITION ADOPTEE

Le congrès anarchiste adopte, dans le principe, pour la soumettre ensuite à l'avis
des fédérations anarchistes des divers pays, la proposition de la nomination d'une
commission ou la création d'un Centre International d'études sociales et
économiques anarchistes, afin de compiler et de mettre à jour ce qui a été écrit de
plus fondamental sur le thème « L'organisation de l'économie dans une société
anarchiste ou durant l'étape de transition révolutionnaire vers l'anarchie ». Ainsi
on pourrait recueillir les éléments proposés par tes diverses fédérations
anarchistes, ceci afin de rechercher les solutions les plus adéquates à la
transformation du monde en marche vers la Société anarchiste.

Août-septembre 1968.


Congres de Cararre 1968
Ce que pensent les anarchistes sur la révolution et l'organisation de l'économie
dans la société future.
Anarchisme et marxisme-léninisme


[ texte repris d'un fichier pdf disponible sur le site
http://raforum.info ]


Ecrit par , à 18:37 dans la rubrique "Pour comprendre".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom