Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

(SPORT + COMPETITION) MARCHANDISE = DOPAGE
--> Matière à réflexion pour l'été

C’est la formule magique du sport dans une économie de marché. C’est cette formule qui devrait figurer sur le logo du Tour de France (et pas que de lui), épreuve « sportive » qui vient de nous donner depuis quelques années, l’exemple même de ce que donne la marchandisation du sport.

 

Le sport de compétition, en soi, est déjà source de toute une série de dérives, mais quand en plus, l’argent s’en mêle, le pire est à redouter.

 

 

UNE ECONOMIE POLITIQUE DU DOPAGE

 

 

La manière dont nous est présenté le dopage est souvent perverse. Moralisante, elle cache par cette pseudo moralité les vraies racines du mal. En effet, le problème du dopage nous est présente sur deux plans : le moral et la santé.

 

Sur le plan moral : « ce n’est pas bien de tricher ».

 

Sur le plan sanitaire : se doper présente des dangers pour la santé.

 

Tout cela est fort juste mais manque singulièrement de profondeur d’analyse car la vrai question est la suivante : comment se fait-il que des sportifs trichent et prennent autant de risque pour leur crédibilité et leur santé ?

 

La réponse simpliste serait de dire : pour gagner ! Soit, mais encore ?

 

C’est toute la structure de ce qui constitue, socialement et économiquement, le sport qui est génératrice de cette dérive qu’est le dopage.

 

La règle générale est la suivante et est très simple : je ne peux courir que si je suis sponsorisé, par une marque, pour être sponsorisé il faut que je gagne, pour gagner je me dope.

 

Autrement dit, la course n’a pas – plus- de valeur en elle-même. L’important n’est plus l’effort, pas plus que le temps, pas plus que les qualités du sportif, l’important est l’argent que l’on peut faire par la médiatisation et la publicité d’une marque.

 

Le discours des journalistes sportifs est un exemple parfait d’hypocrisie puisqu’ils s’acharnent à faire croire à une réalité qui est complètement réifiée et dont la véritable essence est la marchandise…. ce dont ils se gardent bien de parler et de dénoncer, se rendant ainsi complice de la mystification. Louer l’effort d’un concurrent, saluer une victoire c’est en fait applaudir un système pervers de détournement, c’est cautionner ce sur quoi se fonde la victoire, le dopage, donc la triche.

 

Le sport est alors totalement instrumentalisé, a perdu son sens originel, n’est plus que le support d’un domaine du système marchand, d’un domaine qui a été complètement phagocyté par la logique marchande.

 

Le sport, l’effort n’est que le support physique de l’argent.

 

 

L’IMPOSSIBLE SOLUTION

 

 

C’est un cercle vicieux auquel on peut difficilement échapper.

 

En effet, même le coureur honnête ne peut pas ne pas se doper parce que, s’il ne le fait pas, il est de fait hors jeu, ne respectant pas la loi, non dite, qui fait qu’il faille se doper pour sportivement et donc économiquement exister.

 

De même, imaginons un sponsor qui refuse le dopage, ses coureurs ne feront jamais le « haut de l’affiche », hors, s’il sponsorise c’est pour être connu… et il ne peut l’être que si ses coureurs existent, gagnent, donc… se dopent….

 

On peut comparer, au niveau du principe, le problème du dopage à celui de l’utilisation des engrais et des pesticides.

 

Le paysan qui n’utilise pas d’engrais voit sa productivité être inférieure à celle de ses concurrents. De même que celui qui n’utilise pas de pesticides dans un environnement saturé de ces produits verra ses récoltes attaquées par les insectes.

 

Dans les deux cas on est poussé à l’utilisation de tels produits par la logique même du système.

 

La solution au problème du dopage est donc beaucoup plus complexe qu’une question de répression qui ne règle rien et n’a jusqu’à présent rien réglé.

 

Tant que le Tour de France, et toutes les manifestations sportives, fonctionneront sur le principe marchand, le dopage règnera en maître.

 

Le problème c’est que le Tour de France et maintes manifestations sportives, jusqu’aux Jeux Olympiques sont complètement soumises à la logique de la marchandise.

 

Peut-on « démarchandiser » ce type de manifestation ?

 

C’est peu probable. Trop d’intérêts commerciaux, financiers et politiques sont en jeux. Le sport faire désormais partie intégrante du système.

 

 

Il faut, bien entendu, ajouter à cet édifiant tableau, le rôle idéologique que joue le sport dans notre société. Véritable entreprise d’abrutissement massif, exutoire de la grogne sociale, instrument de dérivation des colères. Il permet de dévoyer les énergies subversives vers le nationalisme, le chauvinisme,… aboutissant souvent au racisme et à la haine de l’autre.

 

 

 

La solution dépasse donc la simple question du sport mais pose un vrai problème politique et social. Tant que des naïfs applaudiront bêtement des individus drogués transformés en pharmacie ambulante, la grande boucle continuera avec ses scandales… Si tout le monde s’en désintéresse, le Tour de France, et autres manifestations sportives, n’auront plus d’intérêt pour les sponsors… alors, mais alors seulement, on pourra imaginer un autre type d’épreuve.

 

Avant d’en arriver là il faudra bien d’autres changements dans notre société décadente.

 

 

Juin 2008   Patrick MIGNARD

Ecrit par PatrickMignard, à 22:38 dans la rubrique "Pour comprendre".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom