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LA PREUVE PAR L’EUROPE
--> Matière à réflexion

Si le résultat du référendum irlandais a provoqué une réaction affectivo naïve d’une incroyable ampleur de la part des partisans du NON, la défaite du OUI n’a pas surpris les eurocrates et les politiciens, pas plus qu’elle ne les a affectés… ceux-ci sachant que le résultat n’a fondamentalement aucune importance.

Nous sommes aujourd’hui, concernant l’Europe dans cette situation paradoxale où les « battus » sont sûrs de parvenir à leurs fins, alors que les « gagnants » sont systématiquement et concrètement battus.

LA VICTOIRE DU « NON » MONTRE QUOI ? 

Pas grand-chose en vérité que l’on ne sait déjà et que l’on est incapable de dépasser, à savoir

 

- l’Europe marchande qui se construit n’a rien à voir avec l’intérêt des peuples, mais n’est que l’expression d’une nouvelle phase de développement de la valorisation du capital,

- les peuples ont peur de cette Europe et les dirigeants, devant l’impuissance de ceux-là, ont les moyens de n’en tenir aucun compte.

Une fois que l’on a dit ça, et c’est important de le dire, reste l’essentiel. Que faire ?

Or la réponse à ce « que faire ? » est, aujourd’hui, dans le camp de la classe politique et d’elle seule, qui sait « quoi faire » pour ne tenir aucun compte des consultations électorales et constituer la construction de « son » Europe comme bon lui semble. L’expérience du NON français et du NON néerlandais auraient du nous avertir.

Les cris de victoire de celles et ceux qui au soir du référendum irlandais, comme ce fut le cas lors de la victoire du NON en France, ont salué quoi ? La détermination du peuple irlandais ? Allons donc ! Ne rêvons pas ! En guise de détermination il n’y a qu’incrédulité par rapport à un document illisible par le citoyen moyen, une crainte fondée sur les clairs obscurs (et d’ailleurs plus obscurs que clairs) de la construction de l’Europe marchande, parfois même, une repli nationaliste qui n’est pas, il faut bien l’avouer, un signe de progressisme et encore moins une ouverture vers une alternative.

La victoire du NON irlandais, comme la victoire du NON français et hollandais n’est en fait pas une victoire, mais l’expression d’une crainte impuissante par rapport à un mécanisme sur lequel nous n’avons aucune prise et à l’égard duquel nous n’avons aucune stratégie alternative..

Les fondements de cette pseudo victoire augurent mal d’une dynamique de construction d’une Europe alternative qu’aucune organisation porteuse du NON n’est capable de définir et surtout de traduire en un mouvement stratégique.

Les eurocrates et politiciens ont alors beau jeu, et ils ne s’en privent pas, de passer outre cette consultation qui certes les désavoue mais démontre incapacité à mobiliser sur un projet concret et cohérent.

Il faut bien reconnaître que seul le projet de ceux-ci est cohérent : valoriser le capital européen dans les conditions optimales et soumettre les peuples à cet impératif.

Les propos des eurocrates et politiciens est d’ailleurs très clair : quelque soient les résultats de consultations populaire, l’Europe (entendez l’Europe marchande) se construira.

CONSCIENCE COLLECTIVE ET IMPERATIFS ECONOMIQUES

Réduire donc, ce qui serait une « prise de conscience » au résultat d’un référendum « gagné » sur l’Europe, aussi bien en Irlande, qu’en France ou partout ailleurs, c’est prendre naïvement ses désirs pour la réalité.

En effet, le vote NON est plus basé sur une crainte que sur un refus offensive, ceci est si vrai, que les tenant du OUI savent très bien qu’ils ne sont pas désarmés et qu’il arriveront de toute manière à leurs fins en détournant la consultation (voir le cas de la France), et qu’il n’y aura aucune réaction populaire hostile à ce véritable déni du processus démocratique.

Le système marchand, du fait de ses impératifs économiques fait fi des considérations d’ordre démocratique… il assure en la circonstance le minimum, s’octroyant le droit de transgresser les règles qu’il a lui même instaurées.

Les intérêts économiques, du capital, en jeu dépassent largement les intérêts des peuples,… et le système marchand a toujours montré qu’entre les deux, il n’avait aucune hésitation. Nous sommes entrain, une fois encore, d’en faire l’expérience.

Il est bien évident que toutes les consultations populaires sur la construction européenne lorsqu’elles seront défavorables, passeront toutes à la trappe. D’ailleurs, la classe politique ne s’en cache pas et en toute lucidité et courage l’affirme avec une conviction qui n’a d’égal que l’impuissance politique de celles et ceux qu’elle bafoue.

Les craintes angoisses et hésitations des peuples ne sont d’aucun poids – ce qui a toujours été le cas - face aux intérêts du capital,… avec une différences aujourd’hui, c’est que ce dernier n’a plus de marge de manœuvres – dans le cadre de la mondialisation – pour s’acheter la paix sociale. Il passe donc en force pour s’imposer… et ça marche !

Pleurnicher comme le font certains (ATTAC en particulier), auprès des instances européennes pour que la « volonté populaire soit respectée », est particulièrement dérisoires et montre bien le niveau auquel nous sommes tombés.

C’est croire, et beaucoup le croient, que la légitimité populaire serait le moteur des prises de décisions dans le capitalisme.

C’est croire qu’à la suite des désaveux populaires successifs, les instances européennes sont prêtes à « organiser un grand débat public ».

C’est quémander le respect d’un droit qui est, en toute conscience, délibérément et systématiquement violé par les tenants du pouvoir économique.

Bref, c’est croire comme les idéologues officiels nous le rabâchent qu’il existe une « démocratie » qui serait indépendante des intérêts du capital et ferait dépendre ceux-ci de sa volonté.

Le modèle « démocratique » qui a été le notre jusqu’à aujourd’hui est entrain de voler en éclats, ébranlé par les contradictions de moins en moins maîtrisables d’un système marchand en décadence. Il ne peut que se renier sur les valeurs qu’il proclame et qui apparaissent de plus en plus aujourd’hui comme des miroirs aux alouettes pour tromper et faire patienter les peuples.

Les méandres du « fonctionnement démocratique » de notre société ne sont plus que des chausses trappes dans lesquelles tombent les naïfs.

L’impératif n’est plus à rafistoler un système qui se délite mais à prendre des initiatives pour lui assurer une alternative.

L’Europe qui est en marche, de même que le monde qui est en marche, n’est pas la notre, c’est celle du capital. Les discours larmoyants sur la solidarité des peuples européens cache de plus en plus mal les véritables intentions des politiciens de tous poils au services des puissances économiques et financières.

L’Europe est désormais devenue le symbole des dérives antidémocratique du système marchand, de la détermination totale de ses gestionnaires de passer outre l’intérêt des peuples et de l’impuissance de ces derniers.

Il nous appartient désormais de changer la donne.


Juin 2008 Patrick MIGNARD

 

Voir aussi :

 

« MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE »

 

« LA « DEMOCRATIE » CONTRE LA DEMOCRATIE »

 

« LETTRE OUVERTE A CELLES ET CEUX QUI VONT VOTER « NON » »

Ecrit par PatrickMignard, à 21:58 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  satya
20-06-08
à 22:24

que faire?

une abstention massive dans toute l'europe lors des prochaines élections, puisque l'opinion des peuples n'a aucune valeur, alors pas la peine d'avoir des "représentants" qui n'ont de fait plus aucune légitimité dans un système qui ne veut en aucun cas créer une europe des peuples mais uniquement une europe marchande du capital.

Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
21-06-08
à 06:17

Re: que faire?

Oui Satya, formellement tu as raison, mais le dire comme cela est purement formel. Faire un appel à l'abstention massive ne sera pas suivi,... et tu le sais très bien,... tout simplement parce que le conditionnement général incite à la participation, même si, chez beaucoup, ils ne se font aucune illusion.

Paradoxalement, appeler de la sorte à l'abstention, c'est une fois encore, n'agir que sur le terrain électoral.
Répondre à ce commentaire

  satya
21-06-08
à 09:59

Re: que faire?

il est essentiel de dé-con-ditionner les gens !

et je crois que dans les faits sarko et sa bande ainsi que tous les politiciens soit disants représentatifs font une partie du boulot en ce moment, les gens sont écoeurés et de plus en plus en colère car ils voient leur conditions de vies diminuer.
bien sûr que ce n'est qu'électoraliste mais il serait temps de faire ce genre d'appel et pas seulement sur un site anar.
c'est complètement schizo de voir les gens en crise avec les politiciens aller voter à 80%, il y a une réelle perte des notions.
Répondre à ce commentaire

  El-Bilob
21-06-08
à 13:13

L'abstention ne les dérange même pas

Salut,

L'abstention est incontournable, elle va de soit, face à l'escroquerie "démocratique" électorale (pléonasme) de plus en plus ostentatoire, tant se déplacer vers l'isoloir est inutile. Mais... l'abstention massive est déjà pratiquée en Outre-Atlantique. Cela fait longtemps je crois que les États-uniens s'abstiennent en masse, genre plus de 50 % de non-votants, et pourtant, les USA ne sont pas pour autant plus proches d'un changement radical de société (dans le sens que l'on voudrait, c'est à dire vers une société égalitaire, solidaire et anti-autoritaire) que nous le sommes ici.

On peut s'abstenir en masse, ça ne trouble pas les marchés. Il n'empêche que c'est la moindre des cohérences de s'abstenir si on désire la fin du régime capitaliste, mais la seule manière d'y arriver seront des mouvements de luttes massifs, des millions de gens prêts à lutter sur la durée, une grève générale, ce genre de choses... Vœux "pieux" à l'heure actuelle tellement la population semble indifférente à son propre sort.
Répondre à ce commentaire

  satya
21-06-08
à 14:03

Re: L'abstention ne les dérange même pas

mais la seule manière d'y arriver seront des mouvements de luttes massifs, des millions de gens prêts à lutter sur la durée, une grève générale, ce genre de choses... Vœux "pieux" à l'heure actuelle tellement la population semble indifférente à son propre sort.


je suis d'accord avec ce que tu dis, mais d'une part on a bien vu dans le passé comment une grêve générale finit malgré tout par être détournée et retournée contre la population pour le profit des mêmes qu'avant et d'autre part, je ne pense pas que la population soit indifférente à son propre sort.
lorsque j'écoute attentivement, j'entends plutôt des personnes frustrées et qui se sentent impuissantes et surtout piégées.

à titre perso je valorise beaucoup plus comme solution les pratiques anarchistes que les idéologies anarchistes elles mêmes. c'est peut être aussi pour cela que pas mal essaient de récupérer les anars amha mais comme ils restent au niveau des idéologies ils sont toujours à côté de la plaque: la véritable richesse des anars c'est la pratique et la méthodologie, la façon de faire amha et il n'y a que cela qui nous sortira vraiment des "merdiers" répétitifs de l'histoire des "puissants" (excuses pour le vocabulaire mais avec la chaleur, je ne trouve pas d'autres mots!)
Répondre à ce commentaire

  leslibertaires
21-06-08
à 17:16

Re: L'abstention ne les dérange même pas

 
Répondre à ce commentaire

  leslibertaires
21-06-08
à 17:24

Re: rien les dérange , même pas nous

amha  =  kesaco ?


d'accord pour dire que l'abstention
à moins d'être énorme ne changera rien et que les élites républicaines s'en contrefichent !
Ceci "prouve" que la république n'est pas une démocratie mais une olligarchie de droit
 (ce qui n'est pas une dictature).


L'idée de sécession  qu'en pensez vous ?
 qu'elle soit "pirate" ou T.A.Z à la hakim Bey   -   ou  - collective et affirmée

Répondre à ce commentaire

  satya
21-06-08
à 19:15

Re: rien les dérange , même pas nous

amha  =  kesaco ?

à mon humble avis
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
22-06-08
à 10:53

Re: rien les dérange , même pas nous



Je suis surpris, ou plutôt non, je m’y attendais/attend un peu, sur la teneur de ces commentaires. Il dénotent de la part de personnes averties, politisées, engagées et, qui plus est, tout à fait critiques par apport au système capitaliste un désarroi, aussi bien dans la manière de poser la problématique du changement, qu’à fortiori dans les réponses qui peuvent être apportées.

 

Ce n’est pas une critique, c’est un constat qui confirme, une fois encore ce que je pense : il faut savoir, et il est urgent, de poser la bonne problématique du changement en dehors du cadre électoral.

 

Le débat sur l’abstention n’est pas essentiel, il est même tout à fait secondaire et donne une fausse idée d’une pratique qui se voudrait alternative,… à la limite rester dans ce champs de réflexion et d’ « action », conforte le système en ce sens qu’il détourne des véritables solutions.

 

Le débat sur les formes radicales d’action (style grève générale, affrontement avec la police,…) est aussi un danger, auquel les mouvements anarchistes, au sens large, sont particulièrement vulnérables. Danger dans la mesure où ils expriment une violence radicale qui donne l’illusion de l’efficacité. Dans une lutte ce n’est pas forcément le plus fort, ou le plus violent, qui gagne, mais celle ou celui qui a su dégager une stratégie à partir de l’observation des faits.

 

Autrement dit, toutes et tous, autant que nous sommes dans notre désir de « faire » pour « changer » subissons au plus profond de notre inconscient les schémas d’action qui ont conduit à toutes les défaites depuis deux siècles. Schémas qui nos attirent irrésistiblement vers des pratiques stériles et que nous ne savons pas, ou mal, replacer dans l’Histoire pour en mesurer la véritable portée et efficacité.

 

La synthèse de ce que l’on souhaite (de nouveaux rapports sociaux) et du faire (faire avec les autres) est donc à mes yeux essentielle et doit fonder notre praxis. C’est ce qui doit former l’ossature « théorique » de la mise en place des pratiques/structures alternatives.

 

Sachant qu’en tout état de cause un changement social n’est jamais spontané et immédiat…. Chose que nous avons aussi du mal à accepter… et en ce sens nous sommes aussi victimes de cet esprit d’ « efficacité », pour ne pas dire de « rentabilité » inconsciemment imposé à nos consciences par le système dominant. Il nous faut tout, tout de suite ! Ce n’est hélas pas comme cela que fonctionnent les sociétés.

Répondre à ce commentaire

  satya
22-06-08
à 11:35

Re: rien les dérange , même pas nous

en fait je pense que les changements sociaux se font non pas d'une façon linéaire mais plutôt comme une spirale et qu'en fait c'est la multitude et la diversité des actions et des  pensées qui fait monter cette spirale et qui sert de moteur: donc il faut un peu de tout, oui pour l'abstentionisme, oui pour la violence de certains, oui pour la grève générale, oui  pour la pratique, oui pour la gratuité, oui pour une vie endehors et alternative, oui pour toutes les pratiques anarchistes sans exceptions etc.

c'est l'ensemble de tous les éléments qui créent le mouvement du changement: c'est le chaos dans ce sens multiple et diversifié !
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
22-06-08
à 11:48

Re: rien les dérange , même pas nous



Satya, je suis bien d’accord avec toi, mais quand tu dis « un petit peu de tout », je pense qu’il ne doit pas s’agir d’une sorte de « saupoudrage ». Ce qui doit constituer l’axe stratégique, la priorité des priorités, c’est la praxis, c'est-à-dire la mise en pratique d’alternatives. Le reste vient ensuite ou en même temps mais en deuxième ordre,… c’est alors de l’ordre du tactique.  

 

Or ce qui se passe aujourd’hui est exactement le contraire : prééminence de l’élection/abtention et rêve de l’action radicale…. En dehors de cela, il n’y a rien, du moins en terme de pratique politique stratégique en vue d’un changement.

Répondre à ce commentaire

  satya
22-06-08
à 12:03

Re: rien les dérange , même pas nous

heu, je n'ai jamais écrit qu'il fallait "un petit peut de tout"..
j'suis plutôt généreuse en général...
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  PatrickMignard
22-06-08
à 13:14

Re: rien les dérange , même pas nous

Heu, oui, c'est vrai,... c'est une façon de parler ! ! ! ! ! 
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  satya
24-06-08
à 13:21

toujours dans le cadre de l'europe et de l'antidémocratisation de celle-ci, le gouvernement français a glissé un amendement qui a été voté cette nuit au sénat modifiant la possibilité pour les français de voter lors d'un référendum pour l'entrée de la turquie dans l'ue.

le message est limpide: surtout que la population ne soit pas amenée à s'exprimer démocratiquement l'ue est uniquement et ouvertement élitiste et dictatoriale!
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