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L'En Dehors


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« L’En dedandisme » de la confrontation selon un jeune Marginal.

J’ai vu pas mal de choses sur ce site qui m’interpellent. Non pas par ce que je suis en désaccord avec le raisonnement Anarchiste, bien au contraire. J’vais sans doute passer pour un radoteur, mais je vais tout de même citer le nom de ce site, Hum hum « L’en dehors ».
Pourquoi citer une telle banalité sur ce meme site ? Ben parce que j’ai l’impression qu’on en oublie vaguement le sens…

Je lis des articles un peu partout sur le fait que l’anarchisme doit se vivre, ne doit pas rester figer, que c’est un mouvement en sans cesse questionnement qui laisse derrière lui pas mal de route parcourue, et du sang sur les pavés. La dessus j’adhère mais là n’est pas le propos. Un jeu nous dit on ? Oui c’est vrai, cela a toujours été un jeu. L’un(e) gagne du terrain, l’autre en perd, et on ose appeler ça « un combat pour notre ‘Liberté’ ». Laissez moi rire. Personellement, je n’considere pas comme Liberté ce qu’on me cède, comme si sans cela je n’avais pas « le droit » de le faire.


_Blague à part._

Mais d’après cet article, et tel que certain(e)s le voient, l’anarchisme se base sur un mode de vie amenant le sujet à entrer dans la confrontation directe. G. se serait retourné dans sa tombe à l’écoute de tels propos. Ce Système, n’attend qu’une chose : Qu’on aille un peu trop loin pour tirer dans le tas. La limite est floue, et le combat se finira dans le sang si on alimente cette idée qu’il faut lutter, essayer de tenir tête a ce merdier international par un rapport de force. On a beau avoir un idéal, selon nous, juste et humain ; eux s’en foutent et malheuresement ils useront de la violence sans remords pour nous clouer le bec. Ils ne nous comprennent pas pour la plupart. Ils justifieront même la violence de leur répression par le fait qu’on menace leur société actuelle. (Comme si on en était pas conscient de ça !! Comme si ce n’était pas notre but !) On peux donc tirer la conclusion que ce même système ne nous laissera jamais le menacer sans mettre en action tout les moyens qui sont en sa disposition. Ces moyens étant malheuresement plus nombreux et plus « efficaces » que les notre.

De plus, pas mal de personnes sont actuellement tellement formatées par la vie actuelle ici bas, qu’elles refuseraient catégoriquement tout mouvement trop intense, et encore moins, tout renversement, destruction, anéantissement, peu importe comment vous l’appelez, du Système dont elles dépendent cérebralement. Babylone contrôle la pensée par la désinformation, par ses magouilles, par son matraquage publicitaire(…) et il semble de moins en moins concevable la prise de conscience unie de toute la population, et donc d’une Révolution intelligente et totale.

« Alors quoi ? » vous me direz, « On baisse les bras ? » Non, mes frères et sœurs, jamais on ne baissera les bras. Mais le fait de rentrer dans ce conflit alimente l’idée que nous faisons partie de ce cercle vicieux, de ce système. Dans tout système politique, il existe une majorité et une opposition. En rentrant dans ce "jeu", nous nous réduisons au simple rang d’opposant au système, révélant donc que nous nous soucions de celui-ci, alors que notre volonté est d’instituer quelque chose justement sans lui (Non ?). Vous me suivez ? On se borne a essayer de saisir la liberté alors qu’elle se révèle être une poussière poussés par le vent et se faufilant toujours entre nos doigts.

Rentrer dans ce jeu ne mène a rien. Et il n’est pas nécessaire de détruire Babylone pour reconstruire quelque chose de meilleur.

Pourquoi se battre contre un mur et essayer de le démolir, alors qu’on peut bâtir à coté ? Si les gens voient que c’est possible de créer quelque chose de beaux, d’humain, qui n’opprime ni ne bafoue pas ce qu’il y a au fond de nos coeurs, ils viendront d’eux même. Dans ma lancé, j’avoue que je trouve autoritaire le fait de vouloir a tout prix convertir toute la population par de vifs discours engagés, ou des débats virulents… Chacun doit prendre conscience de la folie de ce monde de lui-même. Montrons leurs que c’est possible. Qu’en nous positionnant « en dehors » de ce système, un autre monde peut exister. Et il en existe des exemples. Du simple squat, jusqu’aux tentatives de villages autogérés et j’vous épargne tout ce dont vous savez déjà à ce sujet… Donnons vie à ces maquettes, et arrêtons de tourner nos efforts vers notre ennemis. Arrêtons « d’utopiser » nos pensés, de déblatérer pendant des années sur le sujet et CONCRETISONS ! Je ne nie pas que je sais pertinemment que ce système jugera tout aussi dangereux le fait de s’en démarquer que de le combattre directement, mais la répression ne sera pas la même. Il sera toujours possible d’avancer dans ce mode de fonctionnement et Babylone s’écroulera d’elle-même en observant la supériorité à tout les étages de notre potentiel.

Alors oui : n’agissons pas selon les diktats de Babylone, j’incite même grandement à la désobéissance civile, mais selon moi, la confrontation à l'horreur ne mène à rien.


Evidemment, cet avis est tout a fait subjectif, il peut paraître virulent ou borné mais il n’en n’est rien, il me faut juste prendre position pour énoncer ce point de vue de façons claire et cohérente. J’le publie pour étendre mon raisonnement, le partager, ou me rendre compte qu’il peut être faux, incomplet ...


 A vos clavier !!

Ecrit par Lowk, à 22:37 dans la rubrique "Social".

Commentaires :

  zora-mr
16-05-08
à 11:38

D'accord, mais tout reste à reconstruire...



Salut,
D'accord à 100 % avec "Rentrer dans ce jeu ne mène a rien. Et il n’est pas nécessaire de détruire Babylone pour reconstruire quelque chose de meilleur."

Je dirais même qu'il est impossible de détruire ce système, vu qu'il est soutenu d'une manière ou d'une autre par une grosse majorité de gens (sans parler des moyens de répression qui vont avec). Et puis même si c'était possible (il faudrait aussi accepter la violence nécessaire à cette destruction…), tout resterait à faire : à savoir reconstruire, et avec qui ! Alors autant viser direct la phase reconstruction en effet.

Pour les concrétisations, il faudrait sans doute faire autrement que jusqu’à présent pour que ça avance réellement. Du genre des réseaux durables de dissident-es motivé-es, qui dialoguent, s’entraident, construisent ensemble dès que c’est possible, et dans tous les domaines où c’est possible.

Chercher des convergences constructives pour avancer ensemble au lieu de se cantonner à des choses trop souvent partielles, éclatées, limitées dans le temps…

Amicalement

Zora

Répondre à ce commentaire

  parleur
17-05-08
à 14:26

Re: D'accord, mais tout reste à reconstruire...

Il s'agit pas de prétendre détruire un système que nous nous accordons a considéré comme étant inique ou pour le moins insufisant. Ce serait comme dans le film des monty pyton, tenter de poser les bases de l'autogestion en pleine époque féodale tout en continuant à la bourer son champ à main nue pour le compte du tyranique saigneur local... Il est juste de constater notre impuissance, à la fois quantitativement et de part notre incapacité à partager notre (nos) point(s) de vue avec le plus grand nombre. Il est également lucide de déclarer qu'à moins de vouloir jouer au martyre, façon "action directe", une action agressive (et non pas forcement violente) se retourne systématiquement contre nous, compte tenu du déséquilibre des moyens à disposition des différentes forces en présence: pouvoir des médias de masse, face aux nombreux mais  atomiques instruments de la parole libertaire et / ou alternative; armées organisées et équipées faces aux multiples guérillas planétaires bien souvent totalement instrumentalisées à leur insue ... etc... etc...

D'autre part il ne s'agit pas d'avoir certains moyens pour agir, il faut à mon avis disposer d'un contexte favorable pour qu'une action ait une chance d'aboutir. Par exemple des gens comme François Villon ou encore le marquis de Sade, tout discutables soient ils dans leurs actes, portaient  en eux le germe de la rupture, de la nouveauté émancipatrice, à des époques ou rien ne pouvait changer. Il en est de même pour Voltaire et peut être pour un certain Chomsky de notre temps. Ils dénoncent une situation, donne des pistes pour (r)évoluer, mais le germe planté ne peut que pourrir au milieu du long hiver réactionnaire qu'est leur siècle, l'époque dans laquelle ils vivent.  Au mieux peuvent  ils espérer  être les muses de ceux qui agiront au moment où... comme certains se représentent le rôle des philosophes des lumières par rapport à la révolution de 1789.

La question première et essentielle, selon moi, est donc bien d'évaluer avec justesse le moment de l'histoire qui est le notre. A quelle période avons nous à faire, quel est le contexte, de quel champ des possibles disposons nous pour agir? Je me souviens d'une révolutionnaire de tien Anmen, interviewé par un journaliste sur la place elle même au moment des évènements, qui savait être à un moment clé de l'histoire et qui sous entendait que le moment de verser le sang était venu, que le cours des choses pouvait changer et qu'il était donc indispensable que des martyrs soient pret à donner leur vie pour que la révolution puisse se faire. Etait elle lucide? simplement passionnée? les deux? Se doutait elle qu'à l'issue de ce moment décisif, la dictature pseudo communiste allait  lentement mais surement laisser la place à un régime (de transition) oligarchique, à moitié dirigé par les anciennes élites et pour l'autre moitié dirigé par les nouvelles instances corpocratiques?... franchement je ne sais pas. Ce qui est sure et qui complique encore notre propre prise de décision est, qu'à ce moment là, elle croyait que le moment était venu. Suffisament pour prendre tous les risques, pour elle même et pour ses compagnons de lutte.

Pour prendre le contre pieds de ce que je viens de questionner, un petit texte repris à un fameux morceau des trouble maker (lui même repris je ne sais ou) :
"Personne ne sait ce qui se passe aujourd'hui, parce que personne ne veut qu'il se passe quelque chose. En réalité on ne sait jamais ce qui se passe, on sait simplement ce qu'on veut qu'il se passe et c'est comme ça que les choses arrivent. En 17 Lénine et ses camarades ne disaient pas, il faut faire la révolution parce que nous voulons la révolution, ils disaient toutes les conditions de la révolutions sont réunies, la révolution est innéluctable. Ils ont fait la révolution qui n'aurait pas eut lieu s'ils ne l'avaient pas faite et qu'ils n'auraient pas faite s'ils ne l'avaient pas jugé innéluctable et cela uniquement parce qu'ils le voulaient!"
Ainsi, il est nécessaire de savoir se situer historiquement... et en même temps selon ce texte il semble que la décision que nous prenions d'agir (ou pas) dépende de notre propre regard subjectif sur le monde, plus que des éléments objectifs qui constituent l'histoire réelle et nous insiteraient vraisemblablement à rester  passif... pas simple donc de se positionner radicalement.

Devons nous pour autant être de simples témoins passifs de ce qui se déroule autour de notre vie? Doit on chercher à être par divers moyens les héraults ou les muses de futurs hypothétiques révolutionnaires? Doit on se jeter corps et âme dans ce grand mouvement, conscients de riquer de perdre sa vie ou sa liberté, sans garantie d'un changement ou même d'une possible récupération de notre action par un adversaire détesté? Je n'en sais personnelement fichtrement rien. Ce qui est probable c'est que le mec en Iraq, en Palestine ou ailleurs qui s'en prend plein la tronche, n'a pas le même potentiel de révolte et de rage qu'un révolté pépère d'un de nos confortables états corpocratiques. Ce qui séparre le révolté du révolutionnaire tient peut être au degré de souffrance ressenti et au possible échapatoires existant. Keny Arkana peut sublimer sa soufrance par la musique et se poser en dénonciatrice du système. Le fils d'une famille pauvre massacrée par une bombe US canalisera son énergie d'une autre manière. Pour ce qui est de ma révolte d'intellectualeux de middle class frenchy...
Répondre à ce commentaire

  Lowks
19-05-08
à 11:05

Re: D'accord, mais tout reste à reconstruire...

Salut beau parleur =)

Je vois que c'est pas la premiere fois que ce sujet là te turlupine vu l'étendue des idèes.

Tu évoques des exemples de révolutions antérieures s'étant produites dans un contexte historique, social, ecomomique et tout le barouffe, précis, qui ont permis ou non à celles ci d'aboutir. OK nous sommes d'accord sur le fait que dans des révolutions telles que celles ci, il doit y avoir un certains nombres de failles existantes permettant à nous, sages-marginaux-humanistes ou révoltés, de nous y infiltrer et de tout faire tomber.
Mais la révoltion telle que je la voit ne se compare avec aucunes autres étant donné que le systeme actuel a son emprise sur la planete entiere. J'y reviens plus tard*
Et puis meme s'il fallait la comparer aux autres, ce systeme ne comporte t il pas d'enormes failles pour qu'on puisse faire réagir les gens ?

La citation de ton texte évoque aussi une chose importante selon moi que tu as oublié, ou pas voulu developper, j'en sais rien: C'est du degré d'engagement que chacun prend dans la lutte. Selon moi, ça n'a rien a voir avec un facteur politique comme tu le prétend, cela releve du psychologique. Je pourrai pas dire de qui est le plus révolté entre un bruleur de voiture de flics en france, ou un guerillero en amerique de sud. Ca n'a rien a voir. C'est incomparable. Le truc, c'est qu'il y a dans tout les cas un travail enorme a exercer sur soit meme. Tu cite Keny ? " Changer le monde commence par se changer soit meme" Ca te dis quelque chose ? La révolution est en nous ou ne l'est pas. L'important est d'agir et de penser de façon cohèrente.

Et puis ça me rend mal a l'aise ces exemples de gens fanatiques: "une révolutionnaire de tien Anmen, interviewé par un journaliste sur la place elle même au moment des évènements, qui savait être à un moment clé de l'histoire et qui sous entendait que le moment de verser le sang était venu, que le cours des choses pouvait changer et qu'il était donc indispensable que des martyrs soient pret à donner leur vie pour que la révolution puisse se faire."
OèOè je viens de parler du degré d'engagement et puis je te dis que ces discours fanatiques m'agacent. Tout simplement parcke comme dit dans mon article, je crois en une Révolution Pacifique indirecte. Tu l'a dis toi meme :" Il est également lucide de déclarer qu'à moins de vouloir jouer au martyre, façon "action directe", une action agressive (et non pas forcement violente) se retourne systématiquement contre nous, compte tenu du déséquilibre des moyens à disposition des différentes forces en présence."

Regarde Mai 68. Pleins d'utopies, rebellion contre cette societé de consommation dans laquelle la populasse vivaient, volonté de changer les choses...
Arguments ? Etendarts et Pavés.
Résultat ? ...
Et là plus personne répond.
Ce qui a suivi mai 68: les trentes piteuses ! On est entré plus que jamais dans une societé de consommation, de prostitution publicitaire, de désinformation...
La Rèvolution n'aura duré que peu de temps, non ?
Alors oé tu me dira ya eu des aquis sociaux en 68. Mais 1 pas en avant, et quinze foulées en arriere, c'est pas une révoltion pour moi.

Derniere chose, tu parle des Monty python et coincidence ! j'ai rererevu sacré graal ya a peine deux jours. Dans ce film, l'autogestion est caricaturé, et je ne doute pas que tu le sache, mais sans ce masque grotesque, alors oui, c'est a peut pres a ça que je tend. Un retour à un vie simple, sans argent, sans hiérarchie, sans conflits, sans concurrence et tout ce que ça implique... Un petit monde fait de solidarité, d'entraide, de bonne volonté mais aussi d'accomplissement de chaque individu . Un monde qui ne demandera qu'a élargir son champs d'action.
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  zora-mr
20-05-08
à 17:02

Suite, pour tout reconstruire enfin...



Pourquoi d’ailleurs n’y a-t-il pas plus de reconstructions ?

 
Parenthèse, il faut d’abord s’entendre et parler de réelles reconstructions, où on sort des systèmes de propriété, travail, compétition, famille, état, entreprise, partis, églises… et pas de simples niches marginales qui finalement ne sont que des variantes plus ou moins fantaisistes de nos « sociétés ».

 
Pourquoi donc, pas plus de projets libertaires, révolutionnaires (au sens large et divers) ?

Parce que simplement il n’y aurait pas assez de gens écoeurés et engagées ?

Parce que l’état et le capitalisme partout présents sont trop forts et trop majoritaires, et tuent dans l’œuf toute tentative de reconstruction radicale ?

 

Ce serait des explications « rassurantes », mais je ne crois pas que ce soit les facteurs principaux.

En fait, il me semble qu’il y a pas mal de personnes conscientes de l’impasse et de l’atrocité de nos « sociétés. Et même qui sont prêtes à agir, et qui agissent de différentes manières.

Le problème énorme est déjà que, comme le dit l’article, la plupart de ces personnes conscientes en restent aux luttes et confrontations contre le système existant. Elles s’imaginent, à tort (comment croire changer un système irréformable qui se régénère et se ramifie sans cesse ?), que c’est le meilleur moyen de changer le monde. Et du coup, elles ne cherchent même pas à reconstruire, ce n’est pas leur priorité.

 

Je crois aussi que la plupart ne croient pas à la possibilité de tout reconstruire tant que des foules importantes n’ont pas activement commencé à déserter et s’engager pour autre chose (problème de la poule et de l’œuf.. !). Là, elles ont à moitié tort. En effet, s’il est impossible de reconstruire une utopie révolutionnaire intégrale tant que les structures actuelles pèsent lourdement (règlements, polices, loi débiles, frontières, argent, propriété…), il n’empêche que des tas de choses pourraient être faites, surtout s’il y a des formes nouvelles d’unité et de solidarité entre dissident-es « reconstructeurs ».

A l’échelle d’individues, de groupes, rien n’interdit de vivre d’autres rapports sociaux-économiques par exemple, de commencer à vivre des relations hors des normes de genres, familles, appropriation, couple exclusif…, et aussi le partage égalitaire des biens et des revenus, des activités… Diverses formes de communautés en somme.

Et il faut voir aussi que plus des choses solides de se genre se développent, plus les possibilités de concrétisation sont grandes, et moins le système ne peut les abattre (surtout s’il y a des liens d’entraides et solidarité entre les divers groupes et communautés). La lutte porterait alors sur les moyens pour avoir plus de possibilité de concrétisation, de libertés, pour résister collectivement aux inévitables tentatives de l’état and co pour étouffer et détruire tout ça.

Au lieu de lutter sans fin chacun-e dans un secteur et sans aucune chance de succès pour ce qui est de changer vraiment les choses, pour préserver des parcelles de liberté de plus en plus petites, pour convaincre des gens qui ne veulent rien entendre, etc.,  on lutte cette fois pour reconstruire ensemble, pour étendre nos libertés.

 

Mais je crois qu’il y a aussi d’autres raisons plus profondes et plus « problématiques » à ce déficit tragique de reconstructions et à cette atomisation stérile qui profitent au « système » et à sa perpétuation.

 

On peut craindre que la plupart des révolté-es ou révolutionnaires sont tout simplement incapables de reconstruire quoi que se soit de vraiment différent et utopique.

Car il ne suffit pas d’être sincèrement consciente de l’horreur du monde actuel, d’en avoir fait de justes analyses critiques, et même d’avoir de justes idées sur ce que devrait être un monde vivable, libre et humain, pour être concrètement capable de reconstruire quelque chose de ce genre (en supposant ici qu’on en ait envie).

Il faut pour cela que l’individu-e se soit remis en cause personnellement, ait conscience des marques profondes du système imprimées en lui-elle, et qu’elle-lui trouvent les moyens de s’en laver progressivement. Un « soldat déserteur », sans ses armes, ne devient pas d’un coup un dissident capable de vivre autrement, il est toujours imprégné jusqu’à l’os de l’esprit de caserne qui l’a formé, et déformé, il doit reprendre forme humaine pour espérer vivre construire autre chose sans marcher à nouveau au pas inconsciemment.

Des idées justes et générales, des critiques et luttes sectorielles, à la concrétisation individuelle durable il y a une sorte de gouffre périlleux que bien peu essaient de franchir. Et on les comprend ! La difficulté est immense.

 

L’autre raison est qu’on peut observer une multitude disparate dans les visions de projets dissidents constructifs. Chaque personne, chaque groupe a « son » utopie à « défendre », à mettre en avant, ce qui rend d’avance impossible toute unité, toute reconstruction d’ensemble, toute possibilité de résistante solide et solidaire face aux attaques de l’état et aux contraintes lourdes de l’ensemble du système actuel.

 

Cette raison est liée à celle citée juste avant, parce qu’en l’absence de « décrassage », on reste imprégné des méthodes de pensée du système, à savoir la division, la guerre et la compétition, la méfiance, la défiance, l’affirmation exagérée de goûts personnels (particularismes) au lieu de l’ouverture à des idées universelles qui pourraient être partagées tout le monde.

Certaine-s ne croient d’ailleurs pas possible ni souhaitable l’émergence d’idées communes permettant de concrétiser une utopie commune, ils pensent même que c’est néfaste et dangereux, car cela signerait une uniformisation avec risque d’un totalitarisme rampant.

Ils se trompent, car liberté humaine, diversité humaine, peuvent aller parfaitement de pair avec utopie commune.

 

Il faut ajouter aussi que la plupart ne se rendent pas assez compte de la globalité et de la cohérence du système actuel. Il faudrait tout remettre en cause, tout critiquer, pas seulement l’économie, l’état, ou le patriarcat, mais aussi la famille, l’éducation, les genres, les relations, les rapports aux animaux, le rapport à la Terre dans son ensemble et ses parties, la façon de faire la science…

Et surtout, une utopie cohérente et réalisable se devrait d’envisager en pratique l’ensemble des questions là aussi, car on ne peut pas s’attaquer à une chose ou deux en se disant que le reste suivra.

Il s’agit donc de changer complètement de vision du monde et de façon de vivre, pas seulement de réagir aux trucs les plus horribles ou auxquels on est la plus sensible.

Soit on remet tout en cause (soi-même compris) et on reconstruit tout autrement, soit on risque fort d’être très limité, juste superficiellement décrassée de la poisse du système, et donc de retomber dans les mêmes ornières, celles qui mènent au capitalisme, aux totalitarismes, et à la guerre de tous contre tous.

 

Pardon pour les longueurs, c’est plus un article qu’un commentaire !

En espérant poser un gros pavé dans le nécessaire et urgent chantier de la reconstruction.

Zora

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  parleur
24-05-08
à 13:42

Re: D'accord, mais tout reste à reconstruire...

Tout sceptique que je sois, je respecte ton engagement Lowks. Comme toutes les tentatives alternatives à cette vérité que l'on cherche à nous imposer, ta rebellion me semble saine et nécessaire. Tu as ta propre voie "pacifique indirecte", tu souhaites batir à coté plutôt que de chercher à abattre les murs. Parfait, continues de penser, d'exprimer et d'agir!
(jettes quand même un oeil, éclairant, sur un excellent bouquin de Damasio: "la zone du dehors")  

En ce qui me concerne, disons que je ne suis pas pret "psychologiquement" à perdre ce que m'offre ma postion dans le système. Bien conscient de ce qu'il me coutrait de chercher à m'en extraire ou de tenter d'en modifier la structure, je garde en moi ma révolte. Cela peut sembler lache ou cinique. Pour moi c'est simplement une question d'équilibre. Se sacrifier au nom de... fait il me semble appel à ce fond judéo chrétien qui pousse mon (dis)semblable à finir sur la croix... aspiration issue de notre éducation, que je tente de combattre avec acharnement. Ma position est qu'en cette période de réaction, dans notre état corpocratisant, en tant qu'élément oppresseur du système (hé oui), il ne sert à rien de s'agiter en vain. Ni en luttant désespérément contre le courant majoritaire, ni en s'exilant  "en dehors", s'imaginant hors de portée de l'omniscient big brother qui ne laissera certainement pas se développer durablement un mouvement alternatif qui pourrait nuir à ses globaux intérets. Ce n'est que ma position actuelle, toute limitée (et frustrante) soit elle.

Merci en tout cas de contribuer à nous nourrir de perspectives et de doutes. Comme dit l'autre, ce n'est pas le doute qui rend fou, mais la certitude. Espérons simplement que de notre vivant, si l'occasion se présente de parler et d'agir, cette rage rentrée et ce foisonnement d'idées  "en dehors" permettront de faire bouger le cour des choses dans une autre direction.

NB: en complément à Keny la révoltée, un peu trop portée par la foi, je te suggère le dernier album de la rumeur "du coeur à l'outrage", peut être noir dans le propos mais d'une implacable lucidité dans le fond...

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  Lowks
26-05-08
à 09:53

Re: Suite, pour tout reconstruire enfin...

Salut Zora,

Comme tu le dis, tu fais emmerger toutes une sortes de problèmes primordiaux et nécessaires d'aborder avant une concretisation.

Beaucoup en lisant ces quelques lignes pourront se considérer "engagés" à une alternative, mais certains ne se rendent pas compte à quel point et jusqu'à ou la remise en cause peut aller.

Il ne suffit pas de dire, "Oè de toute façon ce système nous formate..." pour s'en rendre vraiment compte.
Le bien, le mal; d'ou nous viennent ces notions ? L'amour restreint à une seule personne, d'ou nous vient cette règle ? L'importance des possessions matérielles, l'omniprésence d'échanges obligatoirements reciproques, la hiérarchie, le culte de la superficialité, la consommation...
Tout ces préssuposés de notre actuelle vie ici bas sont selon moi à remettre ne cause pour un changement véritable. Et meme sans faire la révolution, sans prendre un engagement total, cette remise en cause est possible.

Exemple: Tu va au supermarché acheter à manger, en effet tout anarchiste que tu sois, il faut bien te nourrir. Mais tout en consommant, tu peux le faire intelligeamment. Un paquet de caffé te suffi pour le p'tit dej', tu passe à coté des chewin' gommes sans les mettres dans ton panier(...), en bref, tu peux choisir de n'acheter que par necessité.

Les média ont voulu nous faire croire que le verbe "etre" ne peut se conjuguer sans "avoir", mais c'est faux. Les média, par ses films à l'eau de rose, ont voulu nous faire croire que le bonheur ne s'accompli que dans une relation fermé entre deux individu, ou la jalousie et la peur des autres sont roi, mais c'est faux faux, et re-faux. Les média nous ont lobotomisés le cerveau en nous agressant avec un idéal physique féminin anorexique, et un masculin gonflé de muscles, mais ces idéaux sont des leurres.

Nous vivons avec des oeillères mes amis, pourtant toutes les failles sont sous nos yeux. Ce n'est pas en lisant ces quelques lignes que votre esprit percutera " A oui, je vois les chose clairement maintenant...", c'est par vous meme.

Tu le dis très bien dans ton texte Zora, la possiblité d'une alternative relève d'une ouverture d'esprit de chacun d'entre nous. Au lieu de detourner votre regard du mirroir que je pose en face de vous, fixer le et reflechissez.
Et arretez de vouloir changer les autres, commencez par vous changer vous meme. Je n'ai de leçons à donner à personne. Le seul conseil que je puisse vous donner, c'est d'écouter votre coeur bien souvent anestésié par tout ces Préssuposés évoqués un peu avant.

Bon pour en revenir à des trucs plus concrets, ces normes qui sont impregnés en nous, le sont par notre éducation. Je ne dis pas que l'éducation de nos parents, des miens ou des votres est mauvaise, je regarde ça avec un peu plus de recul.
Quand j'étè petit, on me tappait sur les doigts quand je touchai à l'interdit, on me punissai quand je voulai m'amuser avec le jouet d'un camarade...
Toutes sortes d'experiences frustrantes, que je ne comprenai pas, et qui m'ont forgé les notions de bien, mal...

La Révolution vient d'en bas !
Il est peut etre completement suicidaire de faire ce que je vais proposer ici, je voudrais avoir un retour de cette théorie, mais ne devrait on pas commencer par dissoudre ces normes chez les enfants ? Leur ouvrir les yeux bordel ! Leur montrer les enfants d'afrique au lieu de leur en parler que quand il ne veulent pas manger leurs épinards " Les petits Africains eux, et bien ils les mangeraient tes épinards !" Cynisme ! On se comporte en parfait hypocrite ! On puni, gronde, reprimande tous ces gamins et ils finissent par considerer ces valeurs, ces barrieres comme la vérité a ne pas enfreindre. Plus tard, ils sont comme nous, et les barrières sont mentales, bien au chaud, et les attaquer déclanche un veritable raz de marée de fureur, un braquage mental...

Pourquoi on ne leur apprend pas à penser par eux meme ? A ne pas elever au dessus d'eux le baton de la repression à chacun des écards et parler avec eux... On parle de délinquance aujourd'hui hein, mais on n'analyse pas assez d'ou elle vient.
Un feu ne s'eteint pas avec de l'essence.

Enfin voila, tout ça pour dire qu'il y a des graves problèmes quant à l'éducation aujourd'hui, plus particulierement à l'école. Et surtout que je crois que le changement vient de la jeunesse.
On est la dernière génération à pouvoir cogiter, les prochaines, si on ne leur montre pas la voie, n'auront peut etre pas cette possiblité. (Une puce dans le cerveaux et big brother nous murmurant des proverbes mensongeurs...ça me donne des frissons dans le dos)

Bon sur ce,
J'espere avoir l'occasion de parler plus longuement de ce sujet qui nous préoccupe tous.

(com)portez vous bien



Lowks.


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  zora-mr
27-05-08
à 16:30

Re: reconstruire comment et où ?



D’abord une remarque sur ce que dit « parleur » : personne n’a envie de jouer les martyrs c’est sûr. Mais il ne faut pas rêver, quand tu restes dans le système, tu es bel et bien sacrifié pour de bon d’une autre manière (compétition, solitude, vide), c’est ton être, tes aspirations qui sont sacrifiés et détruites. Alors, quitte à en baver, autant le faire en construisant autre-chose.

Ce n’est pas forcément si terrible, s’il y a un peu de monde et de solidarités.

Big Brother est certes présent partout, mais dans nos pays prétendument démocratiques, l’état hésite quand même à fusiller les dissidents.

 

Contente de voir qu’on se rejoint Lowks.

 
Effectivement, on peut se dire que les jeunes ont plus de chance de vouloir un changement radical, car une fois que tu as un boulot, des emprunts, des gosses etc, c’est plus dur de tout remettre en cause.

Donc conseils de base aux jeunes : ni mariage ni assimilé, ne faites pas d’enfants, restez au chômage le plus possible, ne faites pas d’emprunts. ;-)

 

En même temps, on est formaté depuis la naissance par famille, école et l’ensemble de l’armure sociale, alors un jeune doit faire un gros effort pour s’extraire de tout ça (sauf milieux plus ouverts et/ou tempérament particulier ?). On peut espérer des prises de consciences vers 16-20 ans si...

 

Et on en arrive à l’éducation, j’en parlais justement avec quelqu’un d’autre récemment.

Je ne suis pas très optimiste là dessus. Une vraie éducation à la liberté, à la conscience, à l'autonomie, pourrait bien aider c'est sûr, en sachant que les personnes resteraient toujours libres de leurs choix de toute façon.

Mais le problème est que pour qu'une telle éducation existe, soit diffusée, il faudrait déjà une tout autre société ! Ce ne sont pas les médias de masse et l’école étatique qui vont diffuser les moyens incitant à leur propre disparition !

Alors on peut toujours diffuser des moyens d'éducations par des biais alternatifs, mais ça restera limité et n'atteindra que celles et ceux qui y sont déjà plus ou moins réceptifs non ?, et pas celleux qui en auraient le plus besoin, et qui regardent TF1, se gavent de pubs, marques, jeux vidéo...

 

Je crois aussi que les comportements et choix sont à présent tellement ancrés et anciens qu’il y a une grosse part hors éducation, hors acquis, que le conformisme et l’acceptation de l’asservissement deviennent innés (mais pas irréversibles pour autant !).

 

D’autre part, les personnes sont capables d'aller chercher les infos si elles le veulent, surtout de nos jours avec le net et les bibliothèques, elles sont bien capables d'ouvrir les yeux sur le monde sans nos textes, sans « contre-éducation », il leur suffit de vraiment regarder les journaux TV, la famille, l'entreprise, etc. pour comprendre.

 

D’où une nouvelle source de pessimisme. En fait, et encore plus de nos jours et dans nos pays, les gens sont bien informés (la désinformation étant une forme « d’information ») et ont tous les moyens de réfléchir et d'agir en main, le problème est qu'ils n'osent pas, ne veulent pas, qu'ils ont peur. Pourtant, on n’est pas les plus mal lotis dans nos pays occidentaux vu qu’on est moins asservis qu’ailleurs aux nécessités de survie immédiate.

Les meilleurs sites web d'informations  et d'éducation, d'incitation à la liberté et à la dissidence, n'y changeront hélas rien.

Après toutes les horreurs passées et présentes, et avec toutes celles qui s’annoncent (bouleversements climatiques par ex.), la très grosse majorité des humains ne semblent pas du tout vouloir tout remettre en cause en commençant par leurs choix et modes de pensée.

On ne voit pas quels éléments pourraient les inciter plus que ces choses là à changer !?

 

La priorité devrait être partout à la construction d’une utopie d’envergure (ou d’utopies), mais on voit plutôt la fuite en avant, les petites réformettes poudre aux yeux, les pinaillages, les mêmes recettes et blocages, la noyade dans la consommation de ce qui reste…

Alors quoi ? Attendre un miracle, ou le vivre ?

Zora

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