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De Grenelle à l’ONUE : Sauver la planète pour sauver le capital ?
Lu sur Décroissance. info : "Entre autres manœuvres gouvernementales, l’automne 2007 aura été marqué par l’organisation d’un médiatique « Grenelle de l’Environnement », opération ayant un but évident de pacification sociale sur le front environnemental. Au delà du vieux coup de l’union sacrée, cette opération pourrait bien n’être qu’une étape dans un plus vaste projet visant à créer une ONUE (Organisation des nations unies pour l’environnement) et instaurer une « gouvernance écologique mondiale ».

C’est que la crise écologique est aujourd’hui arrivée à un point où les tenants de l’État et du capital ne peuvent plus la nier comme ils pouvaient encore le faire il n’y a pas si longtemps. L’imposture de l’abondance capitaliste, qui s’édifie sur la dévastation de la planète et de ses ressources, et sur l’oppression d’une grande partie de l’humanité, pourrait bien se trouver démasquée aux yeux de ceux et celles qui y croient encore. Pour éviter une désillusion générale potentiellement déstabilisatrice pour le système, les discours écologistes sont donc repris et adaptés à ses besoins, ce qui explique la vogue actuelle du développement durable dans toutes ses variantes, qui passe d’autant plus facilement que les mouvements écologistes ont toujours eu un versant réformiste s’accommodant bien d’un capitalisme « écoresponsable ».

Diverses innovations technologiques sont présentées comme les solutions miracles aux problèmes écologiques présents. En réalité, des intérêts capitalistes ayant présidé à leur développement, elles constituent surtout des marchés promettant d’être juteux (agrocarburants, énergies dites « propres », dépollution, etc.), sur lesquels se ruent les entreprises converties à la « croissance verte » et à l’écoresponsabilité. Dans le même temps où les industriels sont présentés comme les acteurs modèles du sauvetage de la planète, en dépit du fait qu’ils restent les principaux pollueurs et dévoreurs de ressources, les consommateurs sont rendus individuellement responsables des problèmes écologiques, culpabilisés et sommés de « consommer éthique » et faire tous les « petits gestes qui vont sauver la planète ». Mais tout ceci ne pourra au mieux que ralentir l’inéluctable intensification d’une crise écologique déjà bien amorcée.

En l’absence d’un changement rapide et profond (c’est-à-dire révolutionnaire) de la société, on risque donc de voir émerger de plus en plus nettement un environnementalisme technocratique imposant ses solutions technologiques d’en haut tout entretenant une façade démocratique trompeuse. Comme toujours, ce sont surtout les classes dominées, ici et ailleurs, qui feront les frais de cette évolution et qui subiront le plus fort des conséquences écologiques (pollution, changements climatiques, etc.) tandis que les nantis pourront perpétuer un mode de vie hyper-consommateur et pseudo-hédoniste.

Il reste malgré tout difficile de prédire exactement de quoi sera fait l’avenir. Dès lors l’imagination peut s’emballer. Le spectre d’un effondrement catastrophique du système plane et peut autant pousser à la révolte que paralyser d’angoisse. Si elle prédominait, la peur, qui est souvent mauvaise conseillère, pourrait jeter les citoyens inquiets dans les bras du premier « sauveur » venu. Et justement on voit déjà d’anciens chefs d’État des pays les plus industrialisés (Al Gore, Chirac...) se faire aujourd’hui les apôtres d’un nouveau capitalisme pseudo-écologique.

Ce « capitalisme vert » et techniciste est toutefois un dangereux leurre, car le principal souci de ceux qui le vantent reste la préservation du système capitaliste tout court. Ils ne se soucient du sort de la planète que parce qu’il faut la préserver un minimum pour que l’exploitation continue. Cela ne dérangera certainement pas les maîtres du monde si la conservation de leur place privilégiée doit se faire au prix du sacrifice d’une partie de ceux qu’ils dominent, qu’il s’agisse d’humains opprimés, d’autres espèces ou d’écosystèmes entiers. Voilà pour les révolté-e-s un motif supplémentaire de révolte, et pas des moindres, car ce qui est en jeu c’est aussi la possibilité pour notre espèce et beaucoup d’autres de se sortir saines et sauves de ce qui se trame, d’hériter d’un monde qui soit encore physiquement vivable et où une vie agréable reste possible pour tous et toutes, et pas seulement pour une élite.

À l’opposé d’un environnementalisme de plus en plus manifestement technicien et autoritaire, il est donc vital qu’émerge aujourd’hui un écologisme émancipateur qui s’oppose à ce système en pleine mue éco-capitaliste. Plutôt que de rester dans le sillage de divers réformismes capitalistes « verts », les écologistes qui se veulent radicaux devraient donc s’attacher à la construction d’un écologisme autonome, révolutionnaire dans ses visées, qui ne soit pas dupe des discours sur le développement durable et cherche à faire sortir le monde de l’âge du capital, de l’État et de l’industrie sans rien attendre de la politique électorale. La réappropriation de la société par tous et toutes devra se faire de façon sélective car tout n’est pas bon à garder dans le vieux monde. Pour un partage démocratique de la vie et des fruits du travail il sera nécessaire de rompre à la fois avec les logiques boulimiques de la société de consommation et les logiques destructrices de la société de production à tout prix. Pour cela il importe que les consommateurs réalisent qu’il sont aussi des producteurs exploités et qu’en favorisant l’exploitation des autres ils favorisent la leur. Et que les producteurs réalisent qu’ils perdent non seulement leur vie au travail mais qu’en plus leur production détruit la vie des autres.

Un courant éco-anarchiste devrait également se préoccuper d’étendre la volonté de libération à l’ensemble du vivant (humain-e-s, autres espèces, écosystèmes) sans pour autant négliger les dominations et antagonismes de classe présents au sein des sociétés humaines (exploitation des travailleurs, oppression de genre, ostracisation des « étrangers », etc.). On pourra pour cela s’inspirer de divers courants écologistes radicaux (écologie sociale, écologie profonde, etc.) en évitant toutefois de verser dans l’anthropocentrisme, le misanthropisme, la religiosité (traditionnelle ou new-age) et autres dérives que l’on a parfois pu reprocher, à tort ou à raison, à certains groupes. L’intégration des notions de libération animale et de libération de la terre dans une critique de la société capitaliste et industrielle pourrait nous permettre d’envisager à terme une humanité émancipée de toute hiérarchie sociale, et capable de laisser à la nature (cette partie du monde susceptible d’exister plus ou moins indépendamment de la sphère des activités humaines) un espace où elle puisse continuer d’exister de façon relativement autonome.

Abattons le capitalisme pour sauver la planète !

Offensive Libertaire et Sociale Groupe de Paris 21 ter rue Voltaire 75011 Paris ols.paris(chez)no-log.org http://offensive.samizdat.net L’OLS édite la revue trimestrielle Offensive, disponible en librairie ou par abonnement.

Petit glossaire

Anthropocentrisme : vision du monde qui place l’humanité au centre de tout et considère que le reste du monde naturel n’est qu’un ensemble de ressources à exploiter.

Écologie sociale : courant écologiste qui voit dans les logiques de domination et d’exploitation au sein de la société humaine la source de la domination et de l’exploitation du monde naturel.

Écologie profonde : courant écologiste insistant sur la nécessité de sauvegarder la vie sur terre en réduisant drastiquement la pression que les activités humaines exercent sur la planète.

Misanthropisme : dans ce contexte il s’agit d’une vision selon laquelle l’humanité dans son ensemble, en tant qu’espèce, est responsable de la crise écologique alors que c’est plutôt l’organisation capitaliste, productiviste et consumériste de la société qui est à mettre en cause.

Un Grenelle pavé de bonnes intentions...

Le « Grenelle de l’environnement », décrit par Borloo comme une « machine de guerre » (contre qui ?), regroupe outre l’État, des syndicats, entreprises, associations écologistes et collectivités locales. Les neuf associations présentes sont l’inévitable Fondation Nicolas Hulot, ainsi que France Nature Environnement, WWF, le ROC, la LPO, Greenpeace, les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat et Écologie sans frontière (les quatre dernières sont regroupées dans « l’Alliance pour la planète »). La Confédération Paysanne est présente dans une représentation patronale. Des associations prenant part au Grenelle font une communication parallèle (legrenelleenvironnement.fr, legrenelle.lalliance.fr, etc.) où sont exprimées de nombreuses récriminations par rapport à l’organisation des débats, au choix des sujets, etc. Par exemple, elles jugent scandaleux le récent rapport de l’Académie de médecine sur les causes du cancer. Un Contre-Grenelle est organisé par Casseurs de Pub (contre-grenelle.org). Six groupes ont travaillé depuis juin sur « le climat, la biodiversité et les ressources naturelles, la santé, la production et la consommation durables, les institutions, les modes de développement écologiques ». Deux groupes « transversaux » ont été créés in extremis cet été sur les OGM et les déchets. Autour de la table on ne trouvera notamment pas la CRIIRAD ou Sortir du Nucléaire... tout simplement parce que le nucléaire n’est même pas au programme des discussions ! Pas d’évocation non plus de la société de consommation et de la publicité ou du militaire : toutes ces activités n’auraient-elles aucun lien avec l’état de l’environnement ?? On a pu apprécier récemment les effets d’annonce flous du gouvernement concernant une hypothétique interdiction des OGM, qui permettent entre autres de ne pas attirer l’attention sur les absences d’accord et donc de mesures proposées, par exemple sur les pesticides. Le tout-routier n’est pas non plus remis en cause : des taxes sur la voiture sont proposées, mais les travaux des nouvelles autoroutes ne ralentissent pas. Il n’y a pas de groupe spécifique sur l’eau. Face à des protestations à ce propos, un groupe de contact s’est créée « spontanément » fin juillet, qui regroupe le PDG de Lyonnaise des eaux France et président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (Véolia, Suez, Saur...), le directeur d’une agence de l’eau, le président d’une chambre d’agriculture et le président d’honneur de FNE, qui ont travaillé à partir de la fiche directive cadre sur l’eau du... MEDEF ! Globalement ce qui ressort de cette « super consultation » c’est un ensemble de mesurettes plutôt qu’un changement radical de donne !

Le train d’enfer de la marchandise

Le ferroutage illustre assez bien comment la mise en avant de solutions techniques élude souvent toute réflexion sur le type d’organisation de la société qui est souhaitable. Il s’agit d’organiser les transports de marchandise en combinant la route et le chemin de fer afin d’en atténuer la pollution. Ce qui peut sembler assez écologique à première vue. Toutefois, en regardant de plus près ce qui se passe actuellement, on constate que parallèlement à la mise en place « d’autoroutes ferroviaires » sur certains axes, on supprime un grand nombre de petites gares de fret, ce qui tend plutôt à accroître les transports routiers et la pollution qui va avec. Certains projets ferroviaires sont également contestés à juste titre par ceux et celles qui devront en faire les frais, comme par exemple la future ligne prévue entre Lyon et Turin, qui doit passer au cœur de vallées des Alpes françaises et italiennes qui vont se trouver dévastées au nom du trafic international de marchandises. Le ferroutage, solution mise en œuvre dans un monde dominé par les intérêts capitalistes, s’avère moins être une avancée écologique qu’un moyen de faciliter les transports de marchandises à grande échelle. La pollution qu’il permet d’atténuer est avant tout celle d’un système de transport transnational absurde et nuisible qui fait parcourir des milliers de kilomètres, dans un sens puis dans l’autre, à des produits qui pour une bonne partie pourraient être produits et consommés localement, ou dont on pourrait se passer purement et simplement. La meilleure façon de protéger la planète et son climat reste encore de supprimer les activités de production superflues, et de relocaliser les autres, ce qui aurait également l’avantage de faciliter une éventuelle réappropriation de l’appareil de production par tous et toutes.

Des leurres à gogo L’éco-capitalisme technicien propose une pléthore de solutions techniques promettant de nous sortir de la situation écologique désastreuse dans laquelle le développement capitaliste nous a mené-e-s. Il ne s’agit bien souvent que de leurres qui détournent notre attention de questions politiques cruciales comme celles du type de société dans lequel nous voulons vivre, de notre mode de vie et des relations que nous entretenons avec le reste de l’écosphère. Ce type de questionnement est pourtant loin d’être superflu dans une société de plus en plus dominée par la technique, dans laquelle notre autonomie individuelle et collective s’amoindrit sans cesse, au point que l’on se trouve désarmé-e-s quand il faut se débrouiller sans les gadgets auxquels on a fini pas s’habituer... Il est certain qu’on ne résoudra pas les problèmes causés par le développement technique par davantage de technologie. Au mieux, les pis-aller techniques ne feront que ralentir la cadence de la destruction. Bien souvent ils l’amplifieront purement et simplement. Quelques exemples : Les agrocarburants. La perspective d’un pétrole moins abondant et moins bon marché est inquiétante pour une société dont l’ossature économique repose en grande partie sur les carburants pétroliers. Produire des carburants à partir de végétaux cultivés peut sembler concilier trafic routier et souci environnemental, par l’utilisation de matières premières renouvelables et l’émission de moins de gaz à effet de serre. Mais si l’on songe que la production d’agrocarburant va reposer sur un système agricole intensif et mondialisé, lui-même gros consommateur pétrolier, et que les cultures d’exportation pour le carburant risquent de se faire au détriment des cultures vivrières, on réalise vite que cette solution n’en est pas une, et va juste permettre à la civilisation de la bagnole de temporiser et accorder quelques années de sursis au bitumage généralisé de la terre. Le « nucléaire propre ». Un véritable boniment d’arracheur de dents. Mais dans un pays où le nucléaire est quasiment une religion d’État, cela prête peu à sourire : on voudrait nous faire croire que les centrales nucléaires sont écologiques car « peu émettrices de gaz carbonique ». C’est passer un peu rapidement sur les risques permanents d’accident tchernobylien (tout système technique ayant tôt ou tard des ratés) et sur la certitude d’avoir des déchets nucléaires sur les bras pendant des millénaires, si ce n’est des millions d’années. Sans parler de l’appareil sécuritaire nécessaire à la protection de cette industrie... Les OGM. Les plantes génétiquement manipulées donnent le contraire de ce qu’elles promettent : elles accroissent les quantités d’herbicides utilisées au lieu de les réduire, par croisements involontaires elles entraînent l’apparition de mauvaises herbes transgéniques super-résistantes, celles qui sécrètent des toxines insecticides rendent les insectes visés plus résistants et en tuent d’autres qui étaient inoffensifs ou bénéfiques pour les cultures, etc. Les OGM servent seulement à remplir les poches des multinationales qui les produisent et constituent l’un des symptômes les plus graves de la volonté de dominer le monde et d’étendre l’oppression du vivant jusqu’au cœur de l’ADN. Sans être exhaustif, on peut compléter le panorama en citant : une évolution vers le gigantisme industriel dans les énergies renouvelables qui au lieu de favoriser l’autonomie énergétique locale va profiter aux réseaux de distribution électrique transcontinentaux, les moteurs hybrides utilisant de l’hydrogène pur qu’il faudra synthétiser dans de nouvelles installations énergivores, le recours aux nanotechnologies pour la gestion des déchets nucléaires ou la « dépollution » de l’environnement, la plantation d’arbres pour « compenser » la pollution d’autres activités qui pourront ainsi continuer comme si de rien n’était, le « stockage du carbone » au fond des océans ou sous terre dans des dômes salins, ou encore la dispersion volontaire de particules dans la mer ou la haute atmosphère pour « réguler » l’effet de serre, projets démiurgiques et par définition incontrôlables...
Ecrit par libertad, à 22:47 dans la rubrique "Ecologie".



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