Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Touche pas à ma cabane!
Lu sur Contre journal : "Les collectifs de défense de la cabanisation, organisent, de samedi, à partir de 10 heures jusqu'à dimanche, 17 heures, place de Bourse à Paris, les "journées de l'habitat choisi". Un "salon" en plein air : les protagonistes projettent d'y installer Tipis, yourtes et autres formes d'habitat et organisent des débats et des démonstrations pour prouver la qualité de ces formes d'habitat à l'heure où les pouvoirs publics accentuent leur lutte contre la cabanisation.
"Tant qu'ils vivent dans des zones rurales reculées on les laisse tranquilles, constate Béatrice Mésiri, chercheur et spécialiste de l'habitat social écologique. Mais dès qu'ils occupent des terrains touristiques où il y a des intérêts économiques, ils deviennent gênants". Les caravanes, tipis, yourtes et autres cabanes, considérés par certains comme une réponse à la pénurie de logement, ne trouvent pas grâce aux yeux des autorités, qui les jugent dangereux pour l'environnement, difficiles d'accès, illégaux... Leurs défenseurs, eux, vantent leurs mérites écologiques, leur discrétion, leurs coûts réduits en ces temps de crise du logement.

Jean-Baptiste Eyrault (DAL) :
«On chasse les tentes dans les centres-villes, les caravanes des gens du voyage en banlieue et maintenant les logements alternatifs dans les campagnes… La lutte contre la cabanisation, désormais, touche tous les lieux. La crise du logement s’est exportée dans les zones rurales. Et l’habitat hors normes s’est développé. La cabanisation concerne une palette très large de population. De ceux qui n’ont pas les moyens de se loger ailleurs, aux personnes qui ont fait le choix de ce mode de vie. Ces habitats peuvent être des maisons en paille, des caravanes, des tipis, des yourtes… On en trouve surtout dans les régions rurales comme l’Ardèche, les Cévennes, la Bretagne, les Pyrénées, le Languedoc… Les personnes qui choisissent ce genre d’habitat sont souvent jeunes. Il existe un réseau d’entraide assez développé. Ils s’allient et s’aident pour construire leur logement. Mais évidemment c’est hors permis de construire, donc illégal. Car la plupart du temps, ils n’ont pas les moyens d’obtenir un permis de construire. On peut toujours réprimer mais il faut trouver des solutions alternatives. Car pour le moment, quand ces gens sont mis dehors, on ne leur propose aucune solution de relogement. Même si l’objectif officiel de ces arrêtés préfectoraux de lutte contre la cabanisation est d’éviter les risques pour l’environnement ou l’hygiène et de faire cesser cette activité illégale, le but est quand même de faire disparaître ce qui fait tâche dans le décor.

En France, la réglementation est dure, et quand on a pas d’argent, on ne peut pas se loger. Il faut rappeler que dans tous les pays du monde les villes se sont “auto-construites” sans permis de construire. Y compris en France. La plupart des personnes qui ont choisi ce mode de vie le font dans le plus grand respect de l’environnement, c’est le cas du collectif d’association qui se rendra samedi à Paris, place de la Bourse. Tout cela pose des problèmes de politique publique. On va bientôt interpeller Jean-Louis Borloo sur cette question.»

Clément David, constructeur d’habitat alternatif dans l’Ariège :
«Près de 10.000 personnes vivraient comme ça dans l’Ariège. Des gens qui choisissent de vivre dans des cabanes, des yourtes, des tipis, des caravanes… Ils trouvent des moyens de se loger, de redynamiser l’économie locale mais ils se font virer. Avant, il y avait une certaine tolérance. Mais la lutte contre la cabanisation s’est accrue. Les pouvoirs publics usent de moyens détournés pour faire pression sur ces populations : ils débarquent, mettent des procès verbaux, des amendes et obligent les gens à partir. C’est la crise du logement. Il en manque des centaines de milliers. Notre objectif est de faire reconnaître cette forme d’habitat. Ces gens participent à l’économie locale, ils font les marchés… Un village dans les Cévennes a pratiquement été repeuplé comme ça. L’école allait fermer et maintenant deux classes fonctionnent. Mais il n’existe pas de réseaux associatifs puissants comme à Paris pour se défendre. C’est pour ça que l’on commence à s’organiser en association et qu’on vient manifester à Paris.»

Marcel Etienne, association «Ma Cabane», Pyrénées-Orientales :
«Notre association s’est créée, en 2007, pour faire face à la “Charte de bonne conduite dans le cadre de la lutte contre la cabanisation” publiée par la préfecture des Pyrénées-Orientales. Les personnes qui pensaient pouvoir vivre tranquillement dans les interstices de l’urbanisation et de la loi se trompaient. Dans certains villages, ceux qui habitent dans ces cabanes sont convoqués par les policiers, interrogés avec relevés d’empreintes... ces procédures n’ont aucune forces légales mais visent à faire pression sur ces habitants. La plupart du temps ils résistent mais parfois ils craquent et s’en vont. Dans un autre village c’est même le maire qui met des bâtons dans les roues de ces administrés hors-normes. L’un d’entre eux est littéralement persécuté par le maire qui a court-circuité son courrier, suspendu sa ligne EDF... Avec l’association on les conseille, on les aide... Les principaux arguments invoqués pour chasser ces populations, sont l’illégalité et les nuisances contre l’environnement. Il est vrai que ces habitations sont pour la plupart illégales. Il est souvent trop onéreux pour cette population d’acquérir un terrain constructible. Et les terrains sont souvent réservés à de futurs lotissements. Même en achetant des surfaces, il est difficile d’y imposer des yourtes, des tipis ou des cabanes en paille… L’argument du respect de l’environnement est assez discutable aussi puisque la construction d’une cabane occasionne une pollution dix fois moins importante que celle provoquée par les bulldozers pour construire des lotissements. Une cabane, de plus, vous pouvez la démonter et remettre les lieux en l’état. Ce que l’on demande, c’est que ce genre de constructions soient possibles. Certains maires sont d’accord. On ne réclame pas l’anarchie. Nous sommes favorables à un encadrement juridique de ces pratiques. En donnant un cadre légal à ces habitats, on prévient les risques environnementaux (feux, inondations, traitement des eaux) et même les problèmes administratifs comme le paiement de la taxe d’habitation. Les préfectures ne pourront pour nous dire “vous habitez dans des zones inaccessibles aux secours, inondables etc.”».

Béatrice Mésini, chercheur au CNRS, spécialiste du logement et de l’habitat social écologique :
« Je m’occupe du contentieux lié à ces questions. Et la réalité est très diverse. Ca va des squateurs qui occupaient une maison abandonnée depuis 20 ans et qu’on déloge manu militari pour les reloger en HLM, aux saisonniers, qui occupaient un terrain agricole, à qui on demande également de partir. C’est très rare qu’on aille jusqu’au permis de démolir. Mais le contentieux risque de se développer car on a renforcé les sanctions contre l’occupation du domaine privé. En Bretagne, la construction  de petites maisons en terres et en argile  - assez proche de l’habitat troglodyte - a été contestée. Certains riverains, qui eux se sont endettés lourdement pour acquérir une maison en parpaing, ne voient pas d’un très bon oeil l’arrivée de ces voisins qui se logent confortablement, à bas coût. On peut les comprendre mais ce qu’ils ne savent pas c’est tout le travail qu’il y a derrière. Les constructions précaires sont menacées de démolition. En fait, tant que les gens vivent dans des zones rurales reculées, on les laisse plus ou moins tranquilles. Mais dès qu’ils occupent une zone plus touristique, où il peut y avoir des intérêts fonciers et économiques forts, ils deviennent gênants. Les municipalités sont capables de donner un droit dérogatoire à des terrains pour le loisir et le tourisme, ce qui rapporte de l’argent, mais elles ne le font pas pour ces gens là. »

Recuellis par LUCAS BRETONNIER
Ecrit par libertad, à 22:27 dans la rubrique "Actualité".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom