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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Psychanalyste du Prézydent!
Il y a un Lidl à 100 mètres de chez moi.
L'autre jour, j'étais descendu vers 9 heures faire les courses, il faisait un temps splendide.
Or, chose étrange, il n'y avait personne dans la rue, personne au croisement du boulevard, ni à gauche ni a droite, le vide total, à part une alouette dans le bleu du ciel.
Qu'au début on n'entendait pas.
Et qui a fini par atterrir devant moi avec un vacarme infernal.
Deux lascars en sortirent.
(C'était une alouette 3 de la gendarmerie nationale.)
Et après m'avoir braqué, ils me firent monter dans l'hélicoptère.
Je vous passe les péripéties du voyage.
Toujours est-il que lorsque je pus enfin regarder autour de moi, je me trouvais dans une grande salle dorée et lambrissée.
Intimidé, je baissais les yeux, et c'est alors que je le vis.
Là, tout près, presque à me toucher, Nicolas Sarkozy!

Himself.
Qui bondit sur une chaise, et me déclara droit dans les yeux :
-Alors, pauv' con, on la ramène moins, tout d'un coup!
Et il me tendit sa main afin que je la serrasse.
Je la pris entre les deux miennes, qui étaient menottées, et ce geste d'affection, un peu involontaire de ma part, eut le don de lui faire venir les larmes aux yeux.
-Enfin! s'écria-t-il, enfin un peu d'amour!
Et il éclata en sanglots.
Atrocement gêné, je consolai du mieux que je pouvais ce petit bout de chou en pleine détresse.
Il finit par se calmer, et tout en reniflant une dernière fois :
-Personne ne m'aime!
-C'est sûr qu'à gauche, on ne vous chérit point...
-Il n'est pas question de la Gauche!
-Ah bon?
-La Gauche est très correcte!
-Vous êtes bien le seul qu'elle n'ait pas déçu...
-Kouchner, Lang, Attali, Rocard, DSK sont venus à moi!
-C'est pourtant vrai!
-Et je ne vous parle pas de Fadela Amara!
-N'en parlons pas, alors.
-Ni de bientôt Claude Allègre!
-Ah bon, lui aussi?
-Prenez l'affaire des 11 000 enfants juifs...
-Prenons-la, si vous voulez...
-Est-ce la Gauche qui m'a assassiné, je vous le demande un peu?
-C'est-à-dire...
-Et bien pas du tout! Royal et Hollande avaient le premier jour trouvé cette idée formidable!
-Il est vrai qu'ils sont compatissants.
-Libé avait été vraiment compréhensif.
-Ces gens-là n'ont rien de cruel...
-Et c'est le Figaro qui m'est tombé dessus comme la vérole sur le bas-clergé!
-C'est pas pensable!
-Imaginez- vous que ces grenouilles de bénitier, ces catholiques de tradition franquiste se sont mis à jalouser mes petits martyrs!
-J'ai ouï dire qu'ils vous ont opposé tous les massacres advenus sur la planète depuis la disparition suspecte des dinosaures.
-S'il n'y avait que cela! Ils m'ont carrément accusé de n'en avoir que pour les Juifs!
-C'est pas Dieu possible...
-Alors que rien n'est plus faux!
-Je me disais aussi...
-Et je vous le démontre à l'instant. Vous vous rappelez la loi sur la rétention de sûreté?
-Celle qui a été retoquée par le Conseil Constitutionnel?
-(Le Con-Con, faudrait pas qu'ils m'énervent! Déjà je leur ai mis la magistrature au cul, et si ça ne suffit pas, on passera à la garde à vue : 96 heures en tête à tête avec les keufs, et ils m'en reparleront, de la Constitution!)
Je vous disais donc que cette loi, comme l'a souligné mon fidèle sénateur Fénech...
-Le renard du désert?
-Entre nous on l'appelle Rommel. Donc, comme a dit Fénech, il était temps que cette loi arrive, on avait un certain retard, car "La mesure de 'détention sûreté' a été introduite dans le Code pénal allemand en 1933".
-En 1933? Vous voulez dire que...
-Elle était signée Adolf Hitler? Absolument! Même le Canard Enchaîné, qui n'est pourtant pas tendre à mon égard, a été obligé de le reconnaitre.
Et l'on vient après ça m'accuser de favoriser les Juifs!
-C'est en effet particulièrement odieux.
-N'est-ce pas? Alors qu'en réalité ma position à cet égard est tout à fait équilibrée : d'un côté la mémoire de la Shoah, et de l'autre l'hommage au regretté Chancelier du Reich.
-On ne saurait mieux faire dans l'équanimité.
-Ni dans le divertissant. Adolf Hitler Et Les 11 000 Mouflets, ça c'est du spectacle! Avouez qu'on s'amuse beaucoup plus avec moi qu'avec ce vieux débris de Jacques Chirac!
-Il ne savait pas s'y prendre...
-Les Français s'emmerdaient tellement avec lui qu'on ne les tenait plus!
Tous les six mois ils étaient dans la rue!
-Ce fut en effet une période agitée.
-Tandis que moi, je fais le job, je mets les travailleurs au pain sec et à l'eau, j'affame les fonctionnaires, je réveille les populations à l'heure du laitier, sans que la tranquillité de mes chers Neuillissois ne soit mise en péril!
-Chose que je m'explique mal...
-Cherchez pas, c'est un don : je sais distraire, amuser, indigner, et même, s'il le faut, leur arracher des larmes. Vive le mélodrame où Margot a pleuré, comme disait Musso.
-Musset, Monsieur le Prézydent, Alfred de Musset, et non pas Benito...
-Si vous voulez.
En tous cas, ne croyez pas que le show-business soit tous les jours facile, quand on a, comme moi, le sens de la morale et des responsabilités.
-C'est à dire?
-Il y a des choses que je m'interdis de faire, je ne tiens pas au succès à tout prix.
Prenez les retraites, par exemple. Un sujet en or! Leur coller une année de cotises en plus, vous imaginez! La France Qui Palpe versus La France Qui Tafe! Un scénario de rêve!
Et bien j'y ai renoncé...
-Ah bon? Pourquoi ça?
-Trop le bins.
Trop risqué.
On les aurait eu de nouveau dans la rue.
On fera cette loi pendant les grandes vacances, lorsqu'il n'y aura plus personne.
Façon Adolf : t'apprends le résultat quand c'est déjà trop tard.
Et tant pis pour la frime.
Car c'est là le secret : passionner le public sans qu'il casse les chaises. Mes producteurs ne me le pardonneraient pas, et alors, adieu la gloire! Les sunlights! Les invits en vacances à bord de jets privés! Adieu les gonzesses et la réélection!
Je vis dans un stress permanent.
Il y a des soirs où je rentre du boulot l'âme et le corps brisés.
Comme là, tout à coup, je ne sais pas ce que j'ai, je n'en peux plus.

Le Présydent escalada un petit divan qui se trouvait dans un coin de la pièce :
-Permettez que je m'allonge cinq minutes. Je suis rompu.
-Je vous en prie, faites, je vais m'assoir sur la chaise à côté de vous.
Vous disiez donc que vous étiez brisé?
-Ouais, je suis un peu cassé, en ce moment, ça me prend des fois, comme un coup de fatigue.
-Vous aimez bien ce mot, cassé?
-Vous faites allusion à Casse-toi? C'est juste une expression... Tout le monde l'emploie.
-Et rompu, ça ne vous rappelle rien, non plus?
-La rupture? Pendant la campagne électorale? J'avoue, j'ai eu là un trait de génie.
-Et quoi d'autre? Approfondissez ce mot rupture...
-Rupture, rupture, je ne vois pas... Ah! Si! Cécilia!
Je ne sais pas, moi, rupture, trancher, couper dans le vif, perdre ses couilles...
-Et vous n'aimez pas ça, vous, perdre les votres...
-Il me semble que non...
-Ainsi donc, la rupture, ce n'était pas pour vous? C'était rompre les autres? Les casser, les briser, éclater, diviser, fracturer...
-Je me sens un peu mieux, docteur, je crois que je vais y aller...
-Voulez-vous qu'on se revoie sur la base, disons, de deux séances par semaine?
-Je n'osais pas vous le demander : où peut-on vous joindre?
-A Nîmes, vous savez bien. J'habite à la Zup.
Le prézydent fit un bond qui le jeta au bas de son divan :
-Gardes, saisissez vous de ce terroriste!
C'était presque effrayant, une voix si forte émanant d'un si petit organisme.
Quatre jours plus tard, j'étais libéré du commissariat, et filais en stop vers le Midi pour faire revalider mon RMI.
C'était moins une!
Tout de même, j'avais raté l'occase de ma vie : psychanalyste du Prézydent!
C'est ça qui m'aurait sorti financièrement de la mouise...

okounine

Ecrit par , à 18:38 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  satya
28-02-08
à 22:47

enfin quelque chose qui m'a fait sourire, merci :)

je suis actuellement choquée d'entendre que 80% de la population serait pour la peine de rétention après la peine de prison que sarko veut forcer auprès du conseil constitutionnel.
je ne fais vraiment plus (ou presque plus) partie de cette planète, vraiment...
Répondre à ce commentaire

  ThierryLode
29-02-08
à 17:37

Re:

Ce "sondage" souligne en effet un écart véritable, mais la question posée était aussi précédée des prologues habituels sur la danegerosité des pyschpathes. N'importe comment, il faut continuer à diffuser nos idées, quelqu'utopiques ou naïves qu'elles apparaissent... 
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