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L'En Dehors


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LES LUEURS « TAMISEES » DE L’ESPOIR
--> Matière à réflexion

« Il n’est de vent favorable que pour celui qui sait où il va » 


« L’espoir fait vivre » parait-il ? Il fait aussi survivre et aujourd’hui, ici, en France il fait surtout patienter… indéfiniment.

Serait-il rythmé, cet espoir, par de quelconques perspectives concrètes dont on peut voir la réalisation, ou du moins leurs prémisses, dans un frémissement de la société ? Que nenni ! Rien de tout cela ! Seulement de l’espoir, du pur espoir, fondé sur des souhaits, des croyances, des désirs, des aspirations…

Au Moyen Age l’Eglise distillait l’espoir en promettant le Paradis après une dure existence de labeur. Foutaise direz vous ! Certes, mais ça a marché pendant des siècles ! Aujourd’hui les promesses ne sont plus les mêmes, mais ça marche toujours.

DU PIEGE DES « FAISEURS D’ESPOIR »…

Ils sont partout, et pas qu’à la télé. Ce peuvent être vos collègues de travail, voisins, vos parents, vos filles et fils, c’est même peut-être vous-même. Il y en a, c’est vrai, qui sont plus actifs que d’autres… Il y en a qui « fabriquent » de l’espoir comme d’autres des chaussettes pour se protéger du froid. Il y a des professionnelles de l’espoir mais il y a aussi de simples adeptes, des « fidèles de causes », des militants qui ânonnent ce que leur racontent leurs dirigeants qui « eux savent »…. Ces derniers sont les plus convaincants car au moins ils y croient, les autres en vivent et en profitent (des noms ?)

Au fil des siècles on a remplacé le « Mon Dieu exaucez mes voeux… », et autre « C’est Dieu qui le veut ainsi » par : « Ils vont bien trouver une solution… », ou « Ca ne peut pas durer comme cela… » Pour finir par dire «  « Il en est ainsi, comment faire autrement ?… »

Les faiseurs officiels d’opinion, d’une pensée qui se voudrait contestataire, sont passés maîtres dans l’art de faire vibrer les foules, autrement dit de recréer les conditions de, disons le terme, la croyance. En fabriquant des idôles bien vivantes, qui savent parler et surtout faire rêver… des noms ?

Car le système, dans son immense bonté a tout prévu… Non seulement ce qui permet de le valoriser, mais aussi ce qui permet de le critiquer,… mais attention, dans une certaine mesure, une mesure qui évite bien sûr de poser les vraies questions et surtout de mettre en place des procédures en vue de son dépassement.

Il y a plusieurs manières, en dehors de la religion, de susciter artificiellement l’espoir :

 - les promesses : c’est le plus sûr moyen de faire marcher les naïfs : bien propre sur soi, entouré de « vedettes » du sport et des spectacles, tenant un discours style « le bon sens près de chez vous », « mais « évidemment… », « mais naturellement… », « mais absolument… »… votez pour nous « vous allez voir ce que vous allez voir ! »

 - satisfaire des intérêts immédiats « habiller Pierre en déshabillant Paul » tout en dénoncer Paul de manquer d’esprit solidaire… et d’apparaître ainsi en redresseur de tord.

<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->le détournement de conscience: le sport est le principal dérivatif (Jeux Olympiques, Tour de France…), mais aussi les « histoires de fesses » concernant les politiques, les sportifs, les vedettes médiatiques, tous se mélangeant dans une ronde délirante rapportée par une presse caniveau et les détours des grands médias – voir les émissions « poeple » où se pressent assidûment tous les politiciens, de l’extrême droite à l’extrême gauche…. On peut rajouter dans cette démarche les évènements dérisoires montés en épingles : accidents de personnalités, naissances princières de préférence multiples, disparitions présidentielles ou princières qui plongent le bon peuple dans le désarroi et surtout l’oubli…

<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->en évoquant de vielles gloires, plus ou moins rance, mais canonisée dans leur mouvement ou leur parti (des noms ?). Mortes, elles n’ont plus de compte à rendre et l’on leur fait dire ce que l’on veut. « Hommage à… », « L’espoir c’était lui… », plus rarement elle, « Il est toujours vivant dans nos cœurs… », « Il est un exemple pour nous… », « Restons fidèles à… »

Tous les politiciens, qui veulent bien sûr notre bonheur, sont rompus à toutes ces techniques pour nous faire rêver.

L’art de la dérivation de la conscience a atteint aujourd’hui des sommets de sophistication et sont à l’origine d’une véritable industrie…. Ce que l’on appelle la « communication ». .

Les « petites phrases » et les frasques conjugales des politiciens, la vie trépidante et plus ou moins sordide des artistes et sportifs de Cour, les manifestations sportives hystériques aux relents nationalistes,… toutes ces manœuvres permettent de maintenir le « bon peuple » dans les limites de la « paix sociale » nécessaire pour assurer la pérennité du système.

Le soutien d’un sportif ou vedette du show biz de renom vaut mieux que des promesses que de toute manière on ne tiendra pas.

… AU DEPASSEMENT DES ILLUSIONS

L’illusion a cela de pernicieux c’est qu’elle structure une vision globalisante de la réalité. S’ancrant dans la réalité elle permet un « dépassement » chimérique dont la principale manifestation en est ce que l’on appelle communément le « rêve éveillé ».

Se fondant sur une conception totalement absurde du « réalisme », elle en emprunte le caractère convaincant pour en projeter, par extrapolation, une image idéalisée.

C’est sur cette vision totalement fantasmatique que se fonde l’espoir. Cet espoir se construit sur la patiente et la confiance :

<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->la patience : car « on ne peut pas avoir tout, tout de suite »… l’impatience étant, bien sur, irréaliste… La soit disante « patience » permettant de différer indéfiniment le changement…

<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->la confiance : dans les maîtres, les experts, les dirigeants, les chefs, (autrefois les curés et les prêtres)… qui « eux » savent… les autres, bien sûr, ne sachant rien ou pas grand-chose, ou pas l’essentiel. Cette soit disante « confiance » permet avantageusement d’éviter de repenser la théorie et la pratique de l’évolution du système marchand et de son dépassement.

Dépasser ces illusions c’est briser cette logique de soumission. Refuser cette soit disante libération par procuration. Autrement dit, faire en sorte que pratique concrète, au sens de vie concrète, et vision idéalisée ne fasse qu’un.

« Vivre son rêve » diront les sceptiques ! Oui, d’une certaine manière il s’agit bien de cela. Mais il y a bien sur plusieurs manières de procéder.

Celle qui consiste à « tout laisser tomber » pour vivre son rêve… s’isoler… dans le style des « communautés » dans les années 60-70 du 20e siècle représente, et encore  que !... une solution sur le plan individuel, mais aucune solution sociale, collective, l’expérience l’a montré.

Pourtant un rêve n’a de sens que quand un début de concrétisation s’opère. Or, aujourd’hui, le rêve, l’espoir reste purement idéal. Sa réalisation est toujours remise à plus tard, dans un devenir que l’on n’arrive même pas à imaginer, encore moins à commencer à concrétiser.

C’est donc par la mise en place, aujourd’hui, quand les occasions se présentent : lutte contre la marchandise (gratuité), défense d’acquis, décisions collectives de s’organiser des structures alternatives,…, d’un pratique collective que peut commencer à se réaliser cet « autre monde qui est possible ».

Ce n’est pas en faisant confiance à des individus, aussi sympas soient-ils, qui n’aspirent qu’au pouvoir tel qu’il existe et n’ayant pour but que sa confiscation, que nous jetterons les bases d’un avenir nouveau. Ce n’est pas non plus en faisant confiance aux vieilles structures politiques éculées que nous nous donnerons le maximum de chance d’engager le processus de changement.

Si ce « monde nouveau » est possible, c’est à nous de le démontrer par nos comportements et la qualité de relations sociales conformes aux valeurs que nous proclamons.

Ce monde ne pourra pas se construire d’un bloc, ceci ne s’est jamais vu dans l’Histoire, d’un seul élan et spontanément à la suite d’une hypothétique et improbable insurrection, révolution ou soirée électorale.

Ce monde ne pourra pas se construire linéairement. Il y aura des succès, des échecs, des victoires et des défaites, des drames, des moments d’exaltation et de déception, des progressions et des régressions. Toute autre vision est mythique et a-historique.

 

Prémonition hasardeuse ? Pas du tout… Il suffit de voir ce qu’est le déroulement de l’Histoire. Depuis le 19e siècle, l’expérience montre que nous sommes passé à côté de ses enseignements et que nos certitudes erronées nous ont toujours conduit à l’échec, à la catastrophe, à la régression et au renforcement d’un système qui conduit l’humanité au chaos.

 

En conclusion, l’ Histoire nous montre que tout espoir n’est jamais perdu, mais encore faut-il se donner les moyens du dépassement de la réalité sociale. Or, et c’est ce qui est le plus difficile à reconnaître et à accepter : les moyens à notre disposition, les moyens que nous utilisons, de même que les méthodes, sont inopérants. Les théories politiques qui les fondent ont amplement fait la preuve de leur fausseté. Il est plus que temps de non redresser la barre mais carrément changer de bateau.

Il n’est de désespoir que pour celles et ceux qui sont incapables de comprendre le passé et d’imaginer l’avenir.

 Patrick MIGNARD

Janvier 2008

Voir aussi :

« MEFIONS NOUS DES MODELES DEPOSES »

« CONTESTATION SOCIALE ET IMPUISSANCE POLITIQUE »

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par , à 11:56 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  thierry24
22-01-08
à 12:00

Je retrouve dans l'article le contenu de la conférence donnée à Périgueux le 19/01/08.
Ce texte et cette conférence m'ont laissé sur ma faim.
Rejeter les élites politiques comme vous le faites dans le texte me convient. J'ai constaté par moi même, l’écœurant travail de la prise de pouvoir, et les manipulations pour se maintenir et garder ses petits privilèges. Pour autant doit on en rejeter la politique et ne pas avoir un projet et une vision, je ne le crois pas.
Vous assimilez le citoyen de base à un béni oui oui des penseurs politiques à qui il dédierait tout le savoir. Je ne partage pas cet avis. J'essaye contre vents et marées de me forger ma propre opinion et de réfléchir par moi même à ce que je souhaiterais comme société idéale. Pour autant, je pense qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain et réinventer la roue à chaque instant. D'autres avant moi ont réfléchi et leur réflexion ne peut m'être que bénéfique. Gandhi a existé, et ces conclusions ne peuvent m'être que profitables.
Par ailleurs je ressens votre pensée comme essentiellement économique (peut être du à votre profession). Mais peut on réduire l'homme à l'homo economicus ? C'est faire table rase de sa dimension spirituelle et culturelle. Certes il m'importe de savoir comment seront réglés les problèmes d'échanges économiques dans une société idéale, mais il m'emporte autant de savoir quel doit être le sens de ma vie.
Le travail, peut être, mais pourquoi ?
Enfin pourquoi vouloir à tout pris une solution sociale ? Pour vous la solution individuelle ne semble pas suffisante, pour moi elle semble indispensable. Ghandi disait "Soyons le changement que nous voulons voir pour le monde".
Il m'est insupportable de voir de brillants penseurs, qui se comportent comme de parfaits crétins dans leur vie de tous les jours. Un philosophe se doit d'abord d'être un modèle humain avant de produire de la réflexion, sinon il n'est pas crédible. "Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais".
Une petite anecdote pour finir.
Un jour je participais à un débat économique et politique où se déroulait une critique virulente du monde capitaliste et de ses sociétés multinationales. A la fin du débat un des participants dit : "Et maintenant il faut que je vous quitte pour aller pousser le caddie à Auchan". Là n'est elle pas la contradiction de nos militants actuels ?

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