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L'En Dehors


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Anarchistes contre le mur
LE COLLECTIF des Anarchistes contre le mur (Anarchiste Against the Wall: AATW) a été formé durant le mois d'avril 2003, suite à un campement de résistance qui se tint aux abords du village de Masra, situé à 6 km de la ligne verte. Sous la pression du chantier du mur confisquant et défigurant ses terres, le comité populaire local du village convoqua Israéliennes et Israéliens à venir se joindre à la lutte contre le plan de ségrégation appliqué en force par leur propre gouvernement.

En décembre 2003, à Deir Ballut, village voisin de Masra, un nouveau camp de résistance prit le jour. Une des actions que le collectif des AATW coordonna fut de revenir à Masra pour intervenir directement sur l'élévation de la barrière de séparation, en sectionnant le grillage de son portail principal. Durant cette action, l'année israélienne utilisa pour la première fois des tirs de vraies balles à bout portant contre le groupe .de manifestants. Gil Na'amati, partenaire du collectif des AATW, fut grièvement blessé.
Couverte par la majeure partie des médias israéliens, cette action consolida la cohésion du groupe et frappa la conscience populaire israélienne, indifférente jusqu'alors à la construction du mur.

Année 2004, année du soulèvement

Surnommée Intifada du mur, 2 004 fut l'année du soulèvement général sur toute la longueur de la Cisjordanie. La majeure partie des villages affectés par le tracé du mur se révolta et se structura en comités locaux de résistance
Budrus, Deir Qadis, Azawia, Kharbata, Bidu, Beit Surik, Beit Liqia, etc. Chaque jour avaient lieu deux ou trois manifestations. Le collectif des AATW, pris de court, ne pouvait ni suivre ni participer à chacune de ces actions. Les manifestations se déroulaient en semaine, réduisant ainsi la présence du collectif des AATW sur le terrain, alors que l'armée israélienne, ne sachant comment réagir face à ce soulèvement généralisé, intervenait avec violence et brutalité. Tanks, hélicoptères, troupes d'élite pénétraient dans de minuscules agglomérations rurales comme celle de Budrus, village de 1 200 habitants.
À la suite de ces interventions militaires d'urgence, neuf Palestiniens furent tués durant les manifestations contre l'élévation du mur et chaque jour cinquante à cent Palestiniens furent blessés par balles en caoutchouc et hospitalisés. Cette même année, l'armée cessa de construire le mur sur toute sa longueur, afin de se concentrer particulièrement sur certains tronçons stratégiques et d'en assurer la finition. En contrepartie du résultat obtenu par le soulèvement populaire palestinien, à savoir un certain ralentissement de la construction du mur, la répression violente de l'armée en affaiblit la motivation et la persévérance. Au creux de cette vague un autre village prit la relève : Bil'in.
En février 2005, Bil'in, réuni par son comité populaire local, commença sa lutte de résistance contre la construction du mur. Bifin marqua un point de transformation dans la planification et l'organisation des manifestations contre le mur. Les manifestations organisées en fin de semaine, favorisant ainsi la recrudescence de la présence du collectif des AATW ainsi que d'autres mouvements israéliens solidaires de la cause palestinienne, prirent un pli d'ordre symbolique plus que d'action de confrontation directe, jouant ainsi sur le pouvoir de communication des médias. Malgré la permanence de la violence militaire, la présence des médias, d'internationaux et d'Israéliens en limitait les excès qu'on avait connus l'année précédente. La résistance contre la construction du mur put ainsi se déployer à long terme. Chaque vendredi, depuis deux ans et demi, Bifin tient tête à l'armée israélienne. La relance de Bil'in engagea de nouveaux villages, situés principalement aux abords de Jérusalem et au sud de Bethlehem à prendre part à la lutte: Abud, Beit Sira, Umm Salamuna, El Wallaja, etc.
À l'instar de Budrus, le cas de Bil'in révéla le mensonge du plan de sécurité du gouvernement israélien. Le mur ne sert pas à protéger la population civile israélienne, mais protège les nouveaux terrains illégalement acquis pour agrandir les colonies au sein des territoires occupés. Bien que le tribunal international de La Haye ait condamné l'entreprise du gouvernement israélien, ce dernier poursuit son plan d'apartheid contre la population palestinienne qui consiste à diviser la Cisjordanie en cinq enclaves principales. Par le morcellement de la Cisjordanie et par l'agrandissement de ses colonies existantes, dont la construction du mur n'est qu'une péripétie, le gouvernement israélien tente d'occulter le problème palestinien et d'englober la Cisjordanie dans son patrimoine national.

Chasser la population locale

Le mur n'est que l'un des éléments de la mise en place de l'apartheid, complexe et subtile, faisant intervenir côte à côte le système judiciaire et l'intervention militaire.
La construction du mur touche à son terme. À l'intérieur de la Cisjordanie, si l'on considère une même parcelle de terrain, l'entité palestinienne est totalement retranchée de son propre territoire par l'imperméabilité du réseau des colonies et de son réseau de routes agencé.
Joindre le mouvement de soulèvement populaire palestinien devient une entreprise de plus en plus difficile, alors que nous sommes à l'orée d'une période de calme,annoncée par une série de nouvelles négociations, cachant cependant une prochaine révolte.
Le défi des Anarchistes contre le mur est de maintenir et d'élargir à long terme son réseau de communication et de présence sur le terrain en collaboration avec les divers comités populaires locaux.
Les Anarchistes contre le mur continuent à visiter de nouveaux villages susceptibles de participer à la lutte, maintiennent leur présence durant les diverses manifestations organisées par les comités populaires locaux, programment de nouvelles actions directes visant à enrayer le mécanisme du mur. En effet, le mur est un machin qui nécessite une surveillance ainsi qu'un' entretien permanent. À long terme, les coûts excessifs de réparation, d'entretien et de surveillance pourraient invalider le projet du mur.
Afin de rendre efficace son action, le collectif Anarchistes contre le mur appelle à un soutien financier afin de pourvoir principalement
- aux coûts de représentation légale qui s'élèvent à 30000 euros par an ;
- aux coûts de transport qui s'élèvent à 3 600 euros par an ;
- aux coûts de matériel qui s'élèvent à 3 000 euros par an.


Guy Davidi et Alexandre Goetschmann
Anarchistes contre le mur et réalisateurs In Working Progress

Le Monde libertaire #1495 du 22 novembre 2007
Ecrit par libertad, à 09:42 dans la rubrique "International".



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