Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
*Titre de l'article de Caroline Granier
Commentaires :
libertad |
Enfin, une proposition de débat sur le féminisme !
Il est rare de voir venir d'une féministe une proposition d'ouvrir le débat sur .... le féminisme et je ne peux que saluer cette ouverture. En effet jusqu'ici et depuis de nombreuses années le débat sur la question féministe est impossible dans le mouvement anarchiste. Caroline à tout à fait raison d'ailleurs de comparer le féminisme à l'écologie, car si l'écologie est au coeur de nombreuses discussions, si l'écologie est critiquée dans certaines de ses dimensions comme l'écologie à la sauce Hulot ou verte, s'il y a débat avec les décroissants ou les partisans d'une remise en cause de la technologie, sans parler des primitivistes, il n'en est rien au niveau de la question féministe, c'est à prendre ou à laisser et laisser cela vaut l'étiquette d'anti-féministe ou de masculiniste, autant dire l'opprobe que bien peu de militants se risquent à courrir. On en reste donc au non-dit ou aux "grosses vannes" entre militants de sexe masculin ( pour "décompresser" ). C'est très peu satisfaisant, y compris pour le féminisme car "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" et comme le dit Caroline les anarchistes deviennent "naturellement" féministes, c'est à dire sans débat ouvert !
"tout devient plus obscur lorsqu'il s'agit de débusquer cette domination sexiste" Effectivement la question devient difficile car il risque d'y avoir confusion sur la domination sexiste car bien souvent le féminisme assimile domination sexiste et domination masculine. Or le sexisme est une forme de racisme et de discrimation basée sur le sexe biologique et sur certaines questions le féminisme ou du moins certains de ses courants peuvent être sexistes à l'encontre des hommes. D'autre part les rapports de domination doivent être examniés dans leur contexte et la domination masculine n'est pas générale. Il faut donc bien définir de quoi on parle, sinon la disccussion s'obscurcit effectivement. "Il ne s'agit évidemment pas d'asséner à longueur de pages des « dogmes féministes », ou de révéler des vérités qui seraient ignorées de certaines compagnes ou certains compagnons, sexistes sans le savoir! Nous voulons plutôt soulever des problèmes, lancer des débats, suggérer des pistes de réflexions..." Voilà donc un débat qui s'ouvre sous de bons auspices, depuis quelques années les dogmes nous ont effectivement été assénés, coupant court à tout débat, comme sur la violence conjugale, la garde des enfants, la prostitution, le partage des tâches ou la pornographie, esperons que cette ouverture permettra un débat plus ouvert. "le but n'est certainement pas que nous soyons toutes et tous d'accord et que nous adoptions une « ligne anarcha-féministe » sur certains sujets polémiques" Dans les orgnaisations anarchistes, la ligne anarcha-féministe ne souffre depuis longtemps aucune discussion, il se crée même à l'intérieur des organisations des groupes de spécialistes de la question, chargés d'élaborer la ligne, ensuite adoptée le plus souvent sans débat. On s'aperçoit ainsi que la division du travail au sein des organisations reproduit la division traditionnelle des tâches, dénoncée par le féminisme, entre les question "importantes" dont s'occupent majoritairement les hommes et les questions secondaires laissées aux femmes et féministes, domaine réservé dont elles sont devenues les spécialistes incontestées. "Nous sommes anarchistes: il ne s'agit pas de faire du féminisme une nouvelle orthodoxie. Que certaines et certains se rassurent" Il me semble important de rappeller que nous sommes anarchistes. Il ne serait pas non plus inutile de rappeller aussi que le féminisme n'est pas l'unique représentant des femmes sur la voie de leur émancipation et que l'anarchisme fut longtemps le mouvement choisi par de nombreuses femmes ( bien oubliées pour certaines ) comme mouvement d'émancipation et non pas le féminisme qu'elles critiquaient. La plus connue fut bien sur Emma Goldman qui fut récupérée par une sorte d'anachronisme historique ( pour ne pas dire révisionnisme ) alors même qu'elle était très critique à l'égard du fémisme et ne se revendiqua jamais féministe ( elle fut par ailleurs très dénigrée par le féminisme de son époque ).Ce souci des anarchistes féministes arrivées après coup dans le mouvement de libération des femmes des années 70 ( on cherchera en vain un courant anarchiste dans le MLF ) de se recréer un passé mythique de féminisme en prenant Emma Goldman pour porte drapeau de l'anarcha-féminisme, se fit au détriment de notre propre histoire qui n'avait rien à envier à celle du féminisme en matière de libération de la femme. Ce déni historique de notre histoire, de toutes les militantes anarchistes qui combattaient pour l'avortement, la contraception, l'amour libre, la liberté sexuelle à une époque ou le féminisme, largement puritain désertait ces combats, nous en portons encore le poids, ce déni nous faisant accepter, une idéologie, le féminisme radical, souvent d'obédiance marxiste,quant elle n'est pas puritaine de par son origine américaine, totalement étrangère à l'anarchisme, parce que niant l'individu, au centre de la pensée anarchiste. "Ailleurs, telle femme qui subit une domination sexiste peut aussi, de par son statut dans la société, être en position de domination économique. Ou encore, tel homme, exploité dans le domaine économique, peut être en position de dominant dans la sphère domestique. Il ne s'agit donc pas d'aborder la réalité avec des idées toutes faites (les femmes toujours victimes!) mais au contraire d'enrichir notre lecture de la société en mettant à jour la complexité des rapports de domination" Enfin, voilà qui ouvre une discussion sur les dominations et non sur LA domination car il est aujourd'hui impossible de parler de LA domination unique qui ne correspond pas à la réalité vécue par tout un chacun, cette déconnexion de la réalité est d'ailleurs en partie largement responsable ( pas uniquement ) de la perte d'influence du féminisme : entre le mouvement social des années 70 et l'état actuel de ses forces militantes devenues squelettiques. Quant aux rapports de domination ils sont effectivement complexes, si le système oligarchique qui dirige la société est patriarcal, il est nécessaire ensuite de voir dans tous les secteurs de la vie qui domine qui et comment. L'analyse poussée des rapports de domination dans la sphère familiales serait intéressante, si on en reste pas à une analyse superficielle et rebattue de poncifs.On pourrait ainsi s'interroger sur le peu de place et l'absence de revendications concrêtes des féministes sur la question du partage des tâches ménagères et sur le peu d'empressement des femmes de se battre individuellement sur cette question, au delà du discours. "Nous nous relançons donc à l'assaut des colonnes de notre journal préféré, mais n'espérons pas rester longtemps en première lignes! Heureuses si ces articles pouvaient provoquer des réactions et si le féminisme pouvait enfin s'imposer comme un sujet incontournable, nous appelons toutes nos compagnes et tous nos compagnons de lutte à nous répondre, nous contredire, nous compléter, et à venir enrichir et approfondir la discussion sur ces sujets." Il ne semble pas que cet appel à débat ai, pour le moment, suscité beaucoup de vocations dans le Monde libertaire, peut-être la dicussion pourra-t-il avoir lieu ici ? Répondre à ce commentaire
|
à 15:09