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Cet état de fait et ses conséquences sur la vie de millions de précaires, qui voient leur droit à l’indemnisation réduit à une peau de chagrin ou au néant amène le réseau AC !, mais aussi d’autres précaires, à manifester pendant toute la durée de la négociation de la convention UNEDIC de l’hiver 2005- 2006, à proximité du siège de la Confédération (Belleville.) En bref, des salariés, en emploi ou non, défendent leurs intérêts directement menacés par cette convention. Pour la CFDT, ce qui est la définition même du syndicalisme est inacceptable et ne doit pas se reproduire.
Presque deux ans après les faits, plusieurs plaintes du syndicat aboutissent, après nombre d’interrogatoires, à six mises en examen, pour quatre précaires du réseau AC !. Quatre d’entre elles signifiées en octobre pour « injures publiques ». Deux autres, signifiées ce mois-ci cette fois pour « violences sans ITT avec préméditation et menaces ». Notons que la police et le Ministère Public se sont montrées pour l’instant moins répressifs que la CFDT puisque celle-ci avait déposé au moins six autres chefs d’inculpation.
D’abord des dizaines de photos prises par le service d’ordre : elles montrent l’inacceptable pour la CFDT, des chômeurs et des précaires qui manifestent parce qu’on va une nouvelle fois réduire leurs droits. Ensuite, des dizaines de pages provenant de sites internet, dont celui d’AC ! et de ceux d’autres collectifs de précaires : elle prouvent le scandale qui fait sortir de ses gonds la direction confédérale, il existe dans ce pays des salariés et des chômeurs de tous statuts qui s’organisent collectivement hors des syndicats qui n’ont pas voulu d’eux. Ces collectifs appellent à manifester et à agir quand le gouvernement et les gestionnaires de l’assurance chômage veulent diminuer leur revenu et ne se contentent pas de cotiser en silence.
Enfin des témoignages : ceux-ci n’émanent pas des représentants de la CFDT à l’UNEDIC, ceux là n’ont jamais voulu nous voir même de loin et encore moins nous recevoir. Ces témoignages émanent tous, sans exception de salariés du service d’ordre du syndicat, déployé avec la police devant son siège, pendant tous les rassemblements.
Ces témoignages, au-delà de leur contenu fantaisiste et injurieux, disent surtout la conception que se fait la CFDT de ses rapports « normaux » et « responsables » avec les précaires. Des rapports de violence et d’exclusion. Il s’agit non seulement de nous ôter tout pouvoir de décision sur des politiques qui nous concernent, mais aussi de nous interdire au besoin physiquement, l’accès au syndicat.
Quand on participe, à l’UNEDIC ou ailleurs, à la destruction des droits sociaux existants, quand on renonce au conflit avec le MEDEF, un autre conflit est inévitable : celui qui naît de la révolte de ceux dont les vies sont brisées par les réformes . Et la CFDT n’a pas en cette affaire d’autre options que le gouvernement ou le MEDEF : il faut bien tenter de briser par la répression d’Etat, ceux qu’on ne réussit pas à endormir ou à désespérer. Et la répression, comme les réformes, on les teste d’abord sur ceux qui sont perçus comme les plus fragiles. D’ailleurs d’autres précaires, de Jolie Môme et d’HNS Info sont eux aussi mis en examen depuis cet automne, pour une intervention collective à une exposition publique au siège de la CFDT en 2005.
C’est devant les caméras, que François Chérèque a été conspué aux cris de « Trahison » et de « Jaune » et activement prié de quitter une manifestation de dizaines de milliers de salariés, en novembre dernier.
C’est en silence que la CFDT espère créer une jurisprudence en faisant condamner quatre précaires, qui parmi d’autres ont exprimé leur colère et demandé des comptes à la Confédération.
La CFDT a choisi d’en finir avec « ceux qui ne savent pas terminer une lutte ». Exigez la relaxe des précaires d’AC ! Signez cet appel, faites le circuler.
Appel également en ligne sur le site d’AC ! , c’est ici
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