Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

POUR UNE REAPPROPRIATION DU MASCULINISME
--> en contribution à l'oeuvre anti-sexiste, en complémentarité de l'oeuvre féministe, et en alternative au pro-feminisme déresponsabilisant...

Ce texte est l'embryon d'une brochure sur laquelle je travaille et qui s'articule autour d'une thématique qui me tient à coeur : la place des hommes dans la lutte anti-sexiste et la prise en charge de leur propre lutte.

QUELQUES PETITES DEFINITIONS...

Tout d'abord, pour mieux se comprendre, quelques petites définitions des termes tels que je les emploie dans le texte qui suit. Attention, je ne considère pas que ces définitions soient des réalités universelles ! Il me semble juste important d'expliquer de quelle manière j'utilise ces termes, moi (et mes amies féministes en ce qui concerne le féminisme).

Genre : masculin ou féminin, homme ou femme pris-e sur le plan social et non biologique. Lié à la construction sociale de l'individu-e, qui selon les cas, sera plus ou moins représentant-e de son genre. Aucun-e individu-e n'échappe au genre, mais aucun-e individu-e ne présente toutes les caractéristiques de son genre (ou du moins c'est ce que j'ai envie de croire).

Sexisme : domination d'un genre sur l'autre, en l'occurence des hommes sur les femmes

Anti-sexisme : lutte visant à abolir toute domination entre les genres. A terme, l'idée serait d'abolir la notion de genre en tant que norme sociale. Il ne s'agit pas de tou-te-s devenir des aliens, mais juste de se considérer mutuellement en tant que personne avant tout.

Féminisme : lutte des femmes, par les femmes, pour les femmes. La lutte féministe est en partie intégrée à la lutte anti-sexiste. Elle vise les mêmes buts en ajoutant ceux qui concernent exclusivement les femmes (réappropriation du corps féminin, ressentis et vécus d'oppression, etc...) En gros, la lutte féministe oeuvre à l'émancipation des femmes et à la construction de relations hommes-femmes dénuées de domination.

Pro-féminisme : lutte des hommes intégrée à l'antisexisme et qui consiterait à soutenir la lutte féministe.

 

ET MAINTENANT, C'EST PARTI...

Alors, maintenant que les mots sont posés, il me semble utile de préciser le contexte de mon idée de réappropriation du masculinisme.

Je suis en contact relativement régulier avec diverses feministes. Je veux prendre une part active à la lutte antisexiste. Mais je ne me considère absolument pas comme pro-féministe, étant donné que le féminisme est à mon sens la lutte des femmes. Je ne veux pas suivre les luttes féministes, ni même y prendre part activement, puisque je considère qu'en tant qu'homme c'est une lutte que je ne peux/veux pas m'approprier ni mener. Pour autant, je ne veux pas être un valet du féminisme en me revendiquant pro-féministe et gagner ainsi ma bonne conscience. Je veux prendre en charge ma propre lutte d'homme.

En considérant que la lutte antisexiste est mixte et que la lutte féministe est non-mixte femme, il y a donc nécessité d'une lutte non-mixte homme, que j'ai choisi d'appeller masculinisme.

A savoir que ce terme m'est venu spontanément, faisant un parallèle masculin du féminisme, et qu'après quelques recherches je me suis rendu compte qu'il existait déjà et qu'il signifie couramment « lutte des hommes contre le féminisme ».

Alors que les choses soient claires : je ne suis pas du tout anti-féministe ! Je ne suis absolument pas solidaire du masculinisme tel qu'il existe actuellement. C'est juste que je veux m'affranchir du féminisme pour travailler en tant qu'homme contre le sexisme, contre la construction du genre masculin, sur les rapports entre hommes et sur les questions d'hommes.


Il m'apparaît donc nécessaire que les hommes antisexistes se réapproprient la notion de masculinisme afin de prendre en charge leur propre lutte.
Je trouve urgent que les hommes, avant de vouloir être les porteurs de seaux du féminisme, posent des bases de relations masculines saines.

La compétition, les rapports de force, l'incapacité d'expression des sentiments, la difficulté de proximité physique, la peur de regarder en face ses problèmes d'hommes, sa construction genrée et ses comportements oppressants, sont autant de questions à régler entre hommes.

 

Comment pourrais-je efficacement modifer mon comportement vis à vis des femmes si je suis incapable d'avoir une relation avec un homme sans lui exprimer mes sentiments autrement que par une bonne grosse tape sur l'épaule ? Bon, je caricature un peu mais l'idée est là.

Ce que je veux dire, c'est que les hommes doivent apprendre à discuter ensemble, à se comporter ensemble, à relationner ensemble sur des bases saines.
Et que je me fiche bien d'avoir la méga classe en soutenant avec ferveur le féminisme alors que j'ai énormement de mal à relationner avec des hommes.

Personnellement, de manière générale, j'ai énormement de difficultés à exprimer mes sentiments, mes douleurs, mes faiblesses à des hommes, et beaucoup plus de facilité à le faire avec des femmes.
Et je ne veux pas me satisfaire de cela. Car j'ai envie de briser les barrières entre les hommes, de détruire ces carapaces qui nous disent qu'il faut assurer, être forts, garder la face avec les autres hommes.
Je veux construire des rapports masculins libres de toute domination, libres de tous jugements, libres de toute peur d'avoir une petite bite.

Quand j'avais 12 ans, j'avais peur de me changer dans les vestiaires avant d'aller en cours de sport parce que j'avais presque pas de poils, que je portais encore mes vieux slips Batman, et que les autres mecs avaient déjà des caleçons et des poils... Bref, c'est juste un exemple. Je n'ai plus douze ans, je ne vis plus de telles situations. Mais ce type de rapports existe toujours. A 12 ans il faut avoir une grosse bite, et à 40 ans il faut avoir une grosse voiture. Sinon, tu es sur la touche (je fais exprès d'utiliser un vocabulaire footballistique, gnarkgnarkgnark).

Et peut-être que dans les milieux libertaires on s'en fout pas mal des voitures, que ces peurs sont moins présentes, que ces rapports de compétition et de domination sont parfois moins présents, mais ils existent quand même. Tu as la classe si tu es capable de taper du faf, de courir à l'émeute, de cogner bien fort dans les pogos et de boire des litres de bière sans flancher. Là encore, ce sont des exemples qui ne prennent en compte que les rapports de l'individu au groupe. Ces rapports là peuvent être assez facilement remis en cause dans les milieux cités. Mais par contre les rapports entre individus, la soi-disante sphère privée, restent assez loin des remises en cause.

Combien de fois a-t-on déjà entendu que « quand même, faut pas pousser, ces choses là n'existent pas chez nous » et que deux minutes après, quand un mec veut en prendre un autre dans ses bras, tendrement et simplement, pour lui prouver son affection, une réaction de recul surgit et que même si ce n'est pas exprimé de cette façon, ça signifie en gros « c'est bon, calmos, je suis pas pédé non plus ! »


Si je veux me retrouver en groupe non-mixte homme ce n'est pas seulement pour parler de notre construction (...elle a bon dos la construction !) ou de nos oppressions sur les femmes, mais dans un premier temps pour revoir nos rapports entre nous, hommes.
Il est évidemment absolument nécessaire que les hommes parlent entre eux de leur rôles et actes oppressants sur les femmes. Mais il me semble vain de vouloir en faire une priorité absolue quand les hommes en questions ne sont pas aptes à avoir des relations masculines absolument saines.

Je pense, pour schématiser, que l'objectif du masculinisme doit être que les hommes arrivent à repenser leurs rapports à eux-même et aux autres hommes afin de vivre sainement. Dans un second temps, le sous-objectif (mais qui peut peut-être devenir une conséquence naturelle de l'objectif,... qui sait ?) est que ce travail serve activement à abolir l'oppression des hommes sur les femmes, et plus particulièrement que les hommes en questions (ceux qui travaillent sur le premier objectif, vous suivez ?) constatent leurs comportements oppressants sur les femmes et les détruisent pour que tout aille bien dans le meilleur des monde, avec que des gen-te-s qui vivent dans l'harmonie, le respect et la simplicité...

Bon, affaire à suivre...

Un homme parmi tant d'autres...

Ecrit par Avorton-Congenital, à 13:18 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  libertad
13-12-07
à 13:43

Texte très intéressant pour la perspective lancée : un courant d'hommes anti-sexiste qui ne soit pas à la remorque du féminisme. Tout à fait d'accord avec cet objectif car les hommes sont aliénés par le patriarcat et paient aussi le prix de leur domination dans ce cadre. Le patriarcat est un système de rapport de domination, qui ne se reproduit pas systématiquement dans les rapports inter-individuels qui eux sont largement déterminés par le genre ( dont le texte donne une bonne définition ). Malheureusement l'auteur ne se dégage pas complètement de la vision commune du genre, reprise le plus souvent par le féminisme ( pas toujours ) : on définit bien le genre mais dans la pratique celà n'a aucune conséquence puisque la domination est ramenée non à une domination de genre mais de sexe biologique, domination des hommes.

Cette confusion ne permet aucune avancée pratique dans les rapports inter-inviduels puisque l'analyse globale de la domination de genre est rapportée à chaque rapport inter-individuel sans tenir compte du genre de la personne mais de son sexe biologique, ainsi chaque femme est toujours dominée par chaque homme. Or cette généralisation abusive qui ne rend pas compte de la réalité est un frein à toute évolution car ce type de théorie parait déconnecté des réalités. On aura ainsi, ce n'est qu'un exemple, du mal à expliquer la violence dans les couples lesbiens ou qu'il puisse exister une violence des femmes à l'égard des hommes, même si ses conséquences en sont moins graves globalement que pour les femmes. C'est toujours ce refus d'admettre que: "aucun-e individu-e ne présente toutes les caractéristiques de son genre". La simplification de l'assimilation du genre au sexe biologique ne rend pas, compte de la complexité du réel : femmes dominantes ne se conformant pas au genre féminin, hommes dominés ne se conformant pas au genre masculin, hommes et femmes se conformant à leur genre, etc, de nombreuses combinaisons sont possibles qu'on retrouve d'ailleurs dans les couples homos.

Quand au fait de pouvoir discuter entre hommes de questions de sentiments, etc, je crois que c'est parfaitement possible dans des rapports amicaux et celà se passe d'ailleurs comme pour les femmes. Ce qui ne l'est pas, pour le moment, c'est la possibilité de le faire dans des groupes d'hommes, sans doute aussi à cause de mauvaises bases de départ ainsi se donner pour but : "que les hommes en questions (ceux qui travaillent sur le premier objectif, vous suivez ?) constatent leurs comportements oppressants sur les femmes" ne me semble pas la bonne approche car s'il s'agit de discuter de rapports inter-indivuels, cela voudra dire qu'il faudra accepter la parole d'hommes qui sont dominés dans leur couple par leurs compagnes ou même battus ( car celà peut arriver ) et s'il s'agit de prendre position sur la société, il faudra discuter de la domination globale des hommes mais aussi des dominations des femmes dans certains secteurs de la vie, toujours en fonction du genre et non du sexe biologique. Domination des femmes dans les rapports avec les enfants par exemple, domination justifiée par une partie du féminisme alors que l'anti-sexisme voudrait par exemple que la garde alternée des enfants soit la règle en cas de séparation, les femmes n'ayant pas vocation biologique à la garde.

Répondre à ce commentaire

  Avorton-Congenital
13-12-07
à 15:47

Re:

Tout d'abord, en ce qui concerne l'assimilation du genre au sexe biologique, je tiens à préciser que lorsque j'emploie le terme d'homme je ne désigne pas quelqu'un qui a une bite, mais un individu qui a reçu une construction masculine... Ce qui nous ramène donc à la notion de genre et pas de sexe biologique...

Ensuite, lorsque tu parles de violences subies par les hommes de la part de femmes, ou de secteurs sociaux où il y a domination des femmes (tu prends l'exemple des enfants), c'est une réalité. Cependant, il y a une réelle différence entre 0.5% des hommes qui se font frappés par des femmes, et 50% des femmes qui se font frappées par des hommes, en rajoutant les viols, les considérations sociales rabaissantes, etc... (mes chiffres ne sont pas scientifiques, c'est juste pour donner des proportions...) Alors oui, je ne cherche pas à hiérarchiser les luttes, mais à identifier les problèmes comme problèmes sociaux et publiques. On ne peut considérer qu'un homme maltraité par une femme est le reflet d'une réalité sociale généralisée. Ce qui est tout à fait différent pour une femme.

Ensuite, pour ce qui est des secteurs où il y a domination des femmes, en prenant l'exemple des enfants, je pense qu'effectivement, dans une persepective d'abolition des dominations, c'est aussi quelque chose à abolir. Cependant, là encore, on ne peut considérer qu'il s'agisse d'un fer de lance de la lutte anti-sexiste... Ces dominations féminines sont le fruit du patriarcat : en gros, quand tout un genre est oppressé, il prend et s'approprie ce que l'autre genre veut bien lui laisser...

Enfin, et c'est bien ce que je dis à la fin de mon texte, l'objectif premier du masculinisme tel que je le vois n'est justment pas de se concentrer en priorité sur les dominations sexistes qu'exercent les hommes considérés... C'est pour cela que je le place en second objectif... La priorité est bel et bien de réinventer des rapports masculins dénués de domination.
Mais en ce qui concerne ce second objectif, le but n'est pas non plus de se flageller en se disant qu'on est des gros méchants, phallocrates, dominants, bourreaux, etc... Mais simplement de constater certains comportements, liés à la construction sociale du genre, qui sont des comportements oppressants à abolir...
De part certaines expériences en relations sociales (certes limitées) on constate quand même qu'on entendra plus souvent un femme (toujours en tant que genre !) accepter de dire "là, dans cette discussion j'ai été très dominante", plutôt qu'un homme (genre masculin !). Il y a une réelle difficulté de la part du genre masculin à entendre qu'il exerce parfois une domination, et au delà de l'entendre, de la prendre en compte pour agir pratiquement et essayer d'anéantir le comportement en question.
Dans le cadre d'individu-e-s antisexistes, il est beaucoup plus fréquent qu'une femme dise "bon je travaille à mon émancipation mais je suis quand même construite comme fille" plutôt qu'un homme qui accepte de se voir en partie construit comme un homme.

Après voilà, je ne prétend pas non plus avoir rencontré tou-te-s les gen-te-s de la Terre. Cela dit, ce sont quand même des choses constatées dans les milieux anars...
 
Et après, par pitié, on trouve toujours des cas isolés, des hommes battus, des femmes dominantes, etc... Mais il faut arrêter de considérer cela comme des tendances sociales...

Et aussi, les rapports entre individu-e-s sont influencés par les normes sociales. Du coup, on ne peut pas faire l'impasse sur ces rapports en disant que cela ne nous regarde pas et que ça dépend tout le temps du contexte et des personnes... Les histoires inter-individu-e-s se ressemblent souvent, on ne peut le nier. On y trouve des caractéristiques communes, souvent.
Et ce sont justement ces choses là qui font que le privé est politique...

Répondre à ce commentaire

  Avorton-Congenital
13-12-07
à 15:55

Re:

Ah, et je voulais dire aussi que considérer la domination comme problème globale, c'est un peu facile et deresponsabilisant !

Reléguer tout le temps sa remise en cause individuelle à un problème de société, c'est aussi le meilleur moyen de s'extraire toujours du problème : "quand même, la construction masculine est profonde, beaucoup d'hommes frappent des femmes, mais moi ça ne me concerne pas puisque je réfléchie sur le sexisme en tant que problème global"

Le sexisme, ce n'est pas seulement des violences physiques. C'est partout, dans la façon de discuter, de considérer l'individu-e, dans le vocabulaire, dans les lieux communs, etc...
Répondre à ce commentaire

  HadLyner
13-12-07
à 16:27

Re:

Bonjour, juste 2, 3 trucs : est-ce que le féminisme dit "radical" n'est pas un sexisme ? relire une certaine féministe radicale américaine : "tous les hommes sont des violeurs en puissance" "à part leur couper les couilles que faire?". Je suis un homme qui a subit la violence d'une femme. Sujet tabou. Face au lobby féministe "radical" repris par la grande presse et les télés je passe pour un affabulateur. Et un autre grand sujet qui me tient à coeur : l'aliénation parentale. Les anars sont contre toutes les aliénations sauf une apparemment. Pourquoi? Parce que ce serait d'après ces dames une invention des hommes pour perpétuer leurs forfaits. Manque de bol on sait aujourd'hui que le SAP touche hommes et femmes. Et d'ailleurs l'argument est de dire que ceux qui évoque le SAP sont des " masculinistes". Et ce terme est dans leur bouche la plus terrible des injures. A ce sujet le féminisme "radical" comme idéologie fait des dégats considérables.    

Sinon merci à Libertad, sans lui j'aurais quitté le mouvement libertaire depuis belle lurette.      

Répondre à ce commentaire

  libertad
13-12-07
à 18:09

Re:

Avorton-congénital, le problème de parler d'hommes ou de femmes, c'est que cela entraine une confusion, en effet on ne sait plus si l'on parle d'hommes ou de femmes biologiques ou de genre masculin ou féminin car tu précises que lorsque tu dis hommes "je ne désigne pas quelqu'un qui a une bite, mais un individu qui a reçu une construction masculine". Or la confusion vient bien de là car sinon il y a pour toi équivalence entre construction sociale et sexe biologique, c'est à dire que tous les individus sont assignés à leur genre. Dans ce cas on ne voit pas l'intérêt d'introduire le genre, sinon dans un but d'essentialisation. Au contraire le genre présente l'intérêt de montrer que sexe biologique et genre ne sont pas identiques et qu'un individu de sexe masculin peut être de genre féminin s'il ne s'est pas conformé à l'assignation de genre. On ne peut donc dire homme pour genre masculin.
Sur la question des violences dans le couple, le féminisme victimiste reconnait certe qu'il y a des violences féminines mais pour mieux monter leur caractère insignifiant et passer à la vraie question, celle des violences sur les femmes. Or le problème est justement que les violences féminines ne sont pas insignifiantes mais qu'elles ont des conséquences moins graves pour les hommes que la violence masculine envers les femmes ( plus de femmes blessées et tuées que d'hommes ). Mais les proportions que tu donnes ,comme tu le dis, ne se basent pas sur des études mais sur des légendes urbaines.
En effet en France, on part d'un postualat : il n'y a que des violences masculines, donc pas la peine de de comptabiliser les violences féminines. La seule étude ( à ma connaissance disponible en français ) comptabilisant les violences masculines et féminines a eu lieu au Canada : "Prévalence et conséquences de la violence conjugale envers les hommes et les femmes"
Cela montre que les proportions que tu donnes sont bien loin de celles données dans cette étude. Il faut savoir aussi qu'il n'y a pas de consensus "scientifique" sur cette question, qu'il y a différentes méthodes d'approche et qu'en particulier les résultats sont très dépendants des questions posées et de l'orientation des personnes faisant l'étude. Les études du genre ENVFM par exemple partent du postulat que ne sont massiment connues que les violences faites aux femmes et jugent donc qu'il est inutile de connaitre les violences féminines en n'interrogeant pas les hommes.
Or lorsque l'on interrroge hommes et femmes on s'aperçoit que les violences sont symétriques, ce qui ne l'est pas ce sont les conséquences en matière de blessures, les femmes sont plus gravement atteintes que les hommes et sont donc plus "visibles" ce qui est du en grande partie à une question de force physique, les hommes en ayant en général plus que les femmes.
Dire comme le fait le féminisme victimiste, la violence concerne uniquement les hommes est à mon avis la pire des choses pour les femmes victimes de violences masculines car cela ne permet abslouement pas de comprendre les phénomènes complexes qui se jouent dans les rapports de violence et auxquels les deux sexe collaborent. En menant cette politique manichéenne, on aboutit à des manifs comme celle de novembre avec 500 personnes dans la rue pour protester contre les violences faites aux femmes. L'instrumentalisation politique de la douleur ne conduit jamais à l'émancipation, éventuellement à une nouvelle forme de paternalisme.
"Ensuite, pour ce qui est des secteurs où il y a domination des femmes, en prenant l'exemple des enfants, je pense qu'effectivement, dans une persepective d'abolition des dominations, c'est aussi quelque chose à abolir. Cependant, là encore, on ne peut considérer qu'il s'agisse d'un fer de lance de la lutte anti-sexiste... Ces dominations féminines sont le fruit du patriarcat : en gros, quand tout un genre est oppressé, il prend et s'approprie ce que l'autre genre veut bien lui laisser..."
Tout à fait d'accord avec toi, sauf sur un point, ce genre de combat est complètement anti-sexiste car les femmes ne sont pas assignées à être celles qui s'occupent des enfants, celà  dès la naissance : revendiquons un congé paternel qui soit l'égal du congé maternité, ainsi les hommes prendoront l'habitude de s'occuper des enfants alors que les femmes sont crevées après l'accouchement, les pères peuvent prendre le relais, c'est souvent là que se créent les premières disparités, durant le congé maternité, la femme crée plus de liens que l'homme et elle devient la "spécialiste" des enfants et "sait mieux". Battons nous pour que les hommes soient présents dans le secteur de la petite enfance ( et que les femmes le soient plus dans le batiment par exemple ), exigeons que ce ne soit pas la mère qui soit toujours prévenue en cas de maladie de l'enfant. Voilà de nombreuses avancées qui devraient être soutenues par tous les anti-sexistes hommes ou femmes.
"le but n'est pas non plus de se flageller en se disant qu'on est des gros méchants, phallocrates, dominants, bourreaux, etc... " voilà justement pourquoi les groupes d'hommes n'ont jamais fonctionné vraiment sur la durée, l'auto-fagellation n'est pas très constructive pour quelque mouvement que ce soit.

"les rapports entre individu-e-s sont influencés par les normes sociales. Du coup, on ne peut pas faire l'impasse sur ces rapports en disant que cela ne nous regarde pas et que ça dépend tout le temps du contexte et des personnes..." Loin de moi cette idée, globalement les hommes dominent dans la société, ne serait-ce que par le fait que ceux qui dominent la société ( l'oligarchie ) est presque exclusivment composée d'hommes, après disons que l'oligarchie "tire les ficelles" (humour ) des dominations pour mieux asseoir son pouvoir et diviser les exploité(e)s. La campagne contre les violences faites aux femmes est ainsi largement récupérée par l'oligarchie au pouvoir, vu son caractère peu clair.

Répondre à ce commentaire

  libertad
13-12-07
à 18:25

Re:

HadLyner, je pense effectivement que le féminisme radical que je préfère appeller féminisme victimiste est un sexisme et qu'il a malheureusement réussi pour le moment grace à une forme de terrorisme intellectuel à s'imposer dans le mouvement libertaire, alors que cette idéologie est marxiste, autoritaire et avant-gardiste.Le plus incroyable est qu'il a réussi par un tour de passe-passe intellectuel a s'annexer une femme comme Emma Goldman qui luttait pratiquement et théoriquement pour l'émancipation de la femme alors qu'elle n'a jamis été féministe et était même décriée par les féministes. Cette annexion est un pur révisionnisme historique qui montre d'ailleurs que l'émancipation des femmes n'est pas synonyme de féminisme mais qu'il a existé un courant féminin anarchiste non féministe de lutte pour l'émancipation, courant qui s'oppossait d'ailleurs bien souvent au féminisme.
Tu as raison de parler de lobby car le mouvement féministe victimiste n'est qu'un lobby et pas un mouvement social comme l'était le mouvement des femmes dans les années 70-80, ce lobby ne cherchant le plus souvent qu'à obtenir les faveurs de l'Etat.
Tout à fait d'accord avec toi sur la question du Syndrome d'alinétion parentale qui concerne aussi bien hommes que femmes et contre le quel le féminisme victimiste a mené une campagne odieuse en prétendant que son "découvreur" était pédophile.
Cela me conforte dans ma démarche le fait que tu sois resté libertaire à cause des positions que je développe contre vents et marées sur l'En Dehors.
Répondre à ce commentaire

  Avorton-Congenital
13-12-07
à 20:44

Re:

Juste au passage, rapidement avant de répondre de manière plus complète...

Je crois que la "féministe" dont il est question est Valérie Solanas, qui est surtout une personne ultra-sexiste, "fachiste"...

Donc voilà, il faut considérer qu'il y a DES féminismes, très différents les uns des autres...
Cela dit, même si je me repointe encore dans cette discussion des fois, je n'ai vraiment pas envie de débattre sur les féminismes... c'est justement pour ça que je mets 1 page de définition au début de mes textes...
Cela dit, Libertad, je partage en fait ton point de vue sur la parentalité... et d'autres encore, mais j'y reviendrais demain...
Répondre à ce commentaire

  libertad
13-12-07
à 20:46

Re:

Nous sommes d'accord, il y a des féminismes, mes critiques ne visent que le victimisme qui malheusement par sa virulence verbale domine tout le débat et prétend être le seul féminisme.En effet quand on l'attaque il considère que l'on est anti-féministe alors qu'il ne s'agit que d'une tendance dominatrice mais pas unique
Répondre à ce commentaire

  OgRuR
14-12-07
à 00:29

Re:

Léopoldine Béria (dit André Leo) "La femme et les moeurs" (Editions du Lérot).

Répondre à ce commentaire

  Avorton-Congenital
20-12-07
à 23:41

Re:

Alors, de retour.

Bon, alors pour ce qui est des termes. Moi je dis "homme" pour genre masculin parce que je pense que si c'est défini, c'est plus simple que d'écrire "individu de genre masculin". Alors faut arrêter de dire qu'on ne peut pas écrire si ou ça parce que les définitions de curé ne le permettent pas. Ok, je n'ai pas défini les termes d'homme et de femme dans mon texte initial, c'était une erreur, et maintenant c'est fait : dans le texte, j'emploi le mot "homme" pour désigner "individu de genre masculin" et le mot "femme" pour désigner "individu de genre féminin". Cela ne veut pas dire que sexe = genre, mais juste que c'est plus simple à écrire. point.

Alors, je ne suis sur de rien, mais il me semble qu'en France il n'existe pas non plus d'étude correct sur les violences "conjugales" en général... Pour ce qui est de l'étude canadienne, les chiffres sont impressionnants... Je n'ai pas absolument tout lu en détail, mais je me demande quelle a été la frontière entre "violence" et "scène de ménage"...  

Cela dit, c'est quoi ENVFM ?

Pour la parentalité, ce que j'ai écrit était débile, c'est clair que c'est un combat important et prioritaire... Après, personnellement, je n'ai pas envie de me battre pour quoi que ce soit d'ordre légal (DROIT au congé de paternité, plus de femmes dans le batiment, etc...) parce que je n'ai pas envie de faire ma vie en fonction des lois et du salariat... Après, si des personnes veulent le faire, c'est très bien... Mais bon, plutôt que de réclamer des congés, je préfère vivre le plus loin possible du salariat...

Enfin, ça commence à me saouler grave que dès qu'on parle de féminisme, on nous répond que le féminisme victimiste castrateur c'est mal... C'est un peu comme si je parlait de socialisme et de communisme et qu'on me répondait que quand même Staline et l'URSS c'était mal... C'est le meilleur moyen pour fuir tout débat de fond sur les réelles questions posées...

Bref, je suis désolé si j'emploi un ton peu aimable. Ma volonté n'est pas de condamner quelqu'un-e, juste d'essayer d'avoir des discussions qui posent des vraies questions, plutôt que les éternels sujets foireux et infondés qui empêchent juste d'avancer...

Bonne nuit.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
21-12-07
à 00:30

Re:

Et à la fois, qu'est-ce que tu veux faire sur ces questions là ? Conscientiser les masses ? Comment ? Il me semble que la réponse à ces questionnements est pourtant simple et ne demande pas tant de débat: frapper quiconque homme/femme dans une relation "amoureuse" c'est bien un aveux de haine, de volonté de nuire, de détruire, donc la solution c'est bien la séparation.
Comme disent les hédonistes, nous croyons moins en l'amour qu'en ses preuves.
Maintenant, s'il s'agit d'agir concrètement dans la protection d'une personne (au passage je ne masculinise pas "personne" en "person" parce que le terme "personne" concerne les individus indépendament de leur sexe, comme "gens" d'ailleurs, et "individu" aussi ;-) en somme ce sont déjà des termes antisexistes), donc une personne enferrée dans une situation de haine, et bien il faut des groupes ou des associations d'accueil et de soutien aux victimes de violences qui puisse servir de refuge à ces personnes. Reste à savoir si sont nombreux celles et ceux qui se sentent disponibles pour agir ainsi, sous la forme de comités antisexistes par exemple.
Il est fort à parier que la violence se retournera contre le comité, ce qui serait peut-être une manière d'y remédier, mais sommes nous arméEs pour y faire face ?
Répondre à ce commentaire

  libertad
21-12-07
à 11:11

Re:

Avorton-congénital, dont acte pour hommes-femmes mais avoue que cela ne facilite pas la compréhension d'un texte et qu'il serait bon de rappeller cette définition pour qu'il n'y ai pas de confusion.

Tu as raison, il n'y a pas en France d'étude incontestable sur les violences conjugales, il n'y a que l'enquête dite ENVF ( Enquête nationale contre les violences aux femmes ) qui a été ménée uniquement envers les femmes et par une équipe reprenant la thémtique féministe victimiste. Or dans ce genre d'étude basée sur des questions, les réponses sont très influencées par la problématique des auteurs ( c'est le même problème que les sondages ) donc les résultats sont sujet à caution d'autant qu'il y a eu globalisation de violences physiques et psychologiques ce qui est contestable.

En France il commence à y avoir les enquêtes dites de victimisation, faites par l'INSEE mais qui sont peu développées concernant les violences conjugales.

Pour l'enquête canadienne, c'est dommage que tu ne la lises pas à fond car elle remet complètement en cause les idées diffusées sur les violences conjugales, or il existe de nombreux péjugés dans nos milieux sur ces questions, c'est donc important de connaitre une autre vision de la réalité.

Dommage que tu sois saoulé par le fait que l'on puisse parler de féminisme victimiste car il faut s'habituer à ce qu'il puisse y avoir débat et à ne pas tout prendre comme argent comptant parce qu'un discours à l'étiquette féministe. Il y a différents courants dans le féminisme et ici on combat politiquement le victimisme. Pour prendre une autre comparaison, si on nous parle d'écologie à la Hulot ou Vert, on trouvera aussi des critiques à ce sujet, le problème est le même, je ne vois pas pourquoi on prendrait tout pour argent comptant parce que ça vient du féminisme.

Sur la question du congé paternel, tu abordes une autre question celle du salariat, ok bien sur si tu peux refuser le salariat, la question ne se pose plus. Il me semble tout de même important de poser cette question pour tous ceux qui sont dans le salariat, sinon on n'avancera pas sur le partage homme-femmes à repousser le problème quand plus personne ne sera salarié.

Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom