L'En Dehors

Pour moi, l'idée même du "progrès" renferme en elle les germes du capitalisme et du fascisme rouge ou blanc, car le progrès étant lui même défini comme un but illusoire à atteindre ou un grand soir à attendre, celui ci peut être une source d' aliénation profonde qui pousserait au final les individus à ne plus penser leurs épanouissement par eux mêmes et à écarter ou à détruire tout ce qui semblerait être une barrière à ce progrès, et à classer ces barrières comme "nuisible". Pour un monde qui aspire à la liberté et à l'émancipation de l'individu de toute forme de carcans idéologiques, la notion de "créativité" individuelle et partagée avec l'ensemble de la collectivité humaine ou non humaine, serait plus à même de ne pas imposer une idée générale et concentrationnaire de ce qui est bon ou pas à l'épanouissement des individus humains ou non humains. D'autres part l'idée de "progrès" renferme aussi cette aliénation anthropocentriste et patriarcale, donnant à l'humain le sentiment de pouvoir décider ce qui est bon ou pas pour l'ensemble du vivant sur terre. Cette notion de créativité personnelle permettrait donc aux individus libres de ne pas se sentir au dessus du reste du vivant ni oppressé par une idée générale de "progrès", mais au contraire leurs permettrait de s'identifier comme des êtres faisant partie d'un tout.

Contrairement au concept de "progrès" illusoire et destructeur qui est une création historiquement récente qui fut renforcée et érigée en dogme par le positivisme scientifique capitaliste du 19éme siècle, la créativité est une réalité qui fut mise en pratique depuis des millénaires chez tout les êtres vivants quels qu'ils soient, et est encore présente aujourd'hui.

Concernant le travail, étant donné qu'il s'agit d'une notion issue de la division qu'à opéré le capitalisme sur nos vies, je pense qu'il nous appartient de combattre cette notion de travail salarié ou pas dans sa globalité dans le but de nous réapproprier totalement nos vies. Tout comme l'idée de "progrès" et de "travail", l'idée même d'industrialisation de la production issue de la recherche financée par le capital sur les moyens modernes d'exploitation humaines et naturelles, ne peut être applicable dans un monde aspirant à la liberté et à l'épanouissement de l'individu, en effet l'industrie qu'elle soit régie par les exploiteurs ou par les exploités eux mêmes, reste et restera de l'exploitation, non seulement de par son caractère déshumanisant, aliénant et concentrationnaire poussant à pratiquer des tâches répétitives à longueur de journée dans un cadre en totale désharmonie avec l'environnement immédiat, mais aussi de par sa nature foncièrement capitaliste visant à concentrer le pouvoir productif en un lieu précis, donc pouvant générer un certain pouvoir et une autorité, inacceptable dans une société véritablement libertaire. C'est donc en laissant les individus faire preuve de créativité et d'imagination que ceux ci pourront mettre en place des lieux de production harmonieux et humains, n'étant pas l'exact reflet des camps de travail capitaliste, ni un retour au servage artisanal, mais un juste milieu permettant de façonner par exemple des eoliennes dans des lieux n'étant pas en rupture totale avec notre environnement et nos besoins. L'exemple des écovillages autogérés est une trés bonne piste à suivre dans cette idée de lieux permettant d'exprimer la créativité présente en chaque individu.
baccata