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L'En Dehors


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Les raisons de la réforme des retraites : un mensonge comptable.
Lu sur Rebellyon : "Le principale argument du Medef et de l’UMP consiste à affirmer que la réforme est inéluctable en raison du vieillissement de la population.
Cet argument est asséné par les médias depuis le livre blanc de Rocard en 1991. Il est repris par les partis de gauche qui du coup approuvent le projet de loi de l’UMP. Cet argument est aussi accepté par les directions des confédérations syndicales. Qu’en est-il de sa pertinence ? Où prend-t-il sa source ?

C’est ainsi que l’on peut lire dans le n°2 du mensuel de la CGT, Ensemble !, à la page 8 : « Le vieillissement de la population oblige à poser la question de la réforme des retraites et de son financement. Aujourd’hui la France compte 13 millions de retraités pour 25 millions d’actifs. Ils seront 16 millions en 2020 et 18 millions en 2030 ».
Ou encore :« notre système de retraite est confronté au défi majeur de son temps. Les besoins sont réels en raison du vieillissement démographique. »

- Cette manière de présenter les choses est erronée, et ce, pour deux raisons :

    • La première :

Elle laisse croire que les retraites reposent uniquement sur les cotisations salariales. Ce qui est faux. Les patrons cotisent au régime général à hauteur de 9.9 %. Du coup, dans les consciences, cette représentation démographique épargne la part contributive des patrons dans le financement des retraites.
Si bien que les patrons et leurs médias peuvent poser le problème comme uniquement inhérent aux seuls salariés. Dés lors les patrons peuvent présenter comme seule solution juste, équitable, l’allongement de la durée des cotisations pour tous les salariés afin d’augmenter les versements.
C’est pourquoi, les salariés en face de cette escroquerie, posée par patrons et syndicats comme un axiome incontournable, souscrivent bien malgré eux, à l’allongement des cotisations au nom de l’"équité".

    • La deuxième raison :

Elle laisse entendre que les patrons ne sont pour rien dans les déficits et qu’il n’est pas possible de les mettre à contribution, d’augmenter les cotisations patronales. Ce qui est faux. La part patronale ne cesse de baisser et il est toujours possible de l’augmenter comme la Cour des comptes l’a suggéré. Ou encore d’augmenter son assiette à tous les revenus du capital. C’est ainsi que la SNCF cotise à hauteur de 33.4 % pour les cheminots.
Les patrons s’épargnent ainsi avec cet alibi démographique, typiquement malthusien, toute contribution financière en laissant croire que les retraites reposent sur les cotisations de seules actives. La belle affaire en or.

L’équité voudraient que les patrons soient aussi mis à contribution. Or, on assiste au contraire. Depuis 30 ans les différents gouvernements avec les partenaires sociaux, se sont employés à fortement diminuer la part des cotisations patronales et à augmenter la part salariales, jusqu’à rendre les comptes des caisses générales déficitaires. Voilà quelle réalité masque l’argument démographique.

- C’est pourquoi il faut combattre cet argument malthusianiste :

Malthus considérait qu’il n’y a pas de richesses suffisantes pour tout le monde et prétendait que c’est à cause du trop grand nombre d’individus sur terre. Il en concluait qu’une concurrence était inévitable et que seuls les plus forts, les plus intelligents, les plus viables s’en sortaient. Il justifiait ainsi l’accaparement des richesses par une classe exploiteuse.

Ce même type d’argument nous est servi quand on nous parle de la faim dans le monde, on parle de surpopulation. Pour les retraites, on nous dit qu’il y aura trop de personnes âgées et pas assez de jeunes au travail, un "vieillisement". Pour les salariés, le mépris en plus, on parle de dégraissage, sous-entendu qu’il y aurait trop de salariés inutiles, qu’il faut se débarrasser de la mauvaise graisse.

Bref la vacuité de l’alibi démographique est profondément réactionnaire. Elle laisse croire que les responsabilités reposent sur les individus eux-mêmes et jamais sur le système qui organise la distribution des richesses produites. Et prône par conséquent des solutions individuelles et égoïstes à l’encontre de l’intérêt général.

- La clef du problème : les cotisations patronales :

Il faut dénoncer sans hésiter la baisse des cotisations patronales et revendiquer sans relâche l’augmentation des cotisations patronales. La clef du problème est là. Ce n’est qu’ainsi que les travailleurs du privé peuvent comprendre qu’il est largement possible de revenir au 37.5 annuités pour tous. Que les sacrifices consentis ne servent, encore une fois, qu’à grossir les profits des patrons du CAC 40.

Le but des patrons est de poursuivre la baisse des cotisations patronales jusqu’à extinction et de les reporter sur les cotisations salariales par l’allongement de la durée de cotisations DE TOUS LES SALARIÉS. Ce sont les patrons pyromanes de nos retraites que le gouvernement charge d’éteindre l’incendie qui consume nos pensions.

Affirmer que l’allongement de durée de cotisation, leur "réforme", sert à sauver le système par répartition est exactement le contraire. Car la diminution constante de la part patronale revient à mettre en place un système par capitalisation où par définition les salariés financent leur retraite avec leur seul salaire. Les cotisations des seules salariés ne peuvent financer un régime par répartition.

Le Medef est gagnant sur tous les tableaux. D’un coté, les patrons diminuent leur contribution sociale aux retraites et de l’autre, ils encaissent l’argent des salariés qui devront se constituer une retraite par capitalisation, la fameuse épargne-salariale. À laquelle participent les confédérations syndicales dans leur gestion.

Toutes les publicités des assureurs sur la constitution des retraites découlent directement de l’allongement des annuités. On assiste à un retour au système existant avant 1945 où les patrons ne cotisaient pas pour les retraites des salariés. Un système à l’américaine où les retraités doivent travailler jusqu’à la vieille de leur mort ou vivre dans la misère.

Ainsi, ce sont les plus riches, les privilégiés des yachts et de chez Fouquet’s, les patrons et les gros actionnaires, qui encore une fois sont épargnés au nom de l’équité.

- Ce qu’il nous reste à faire :

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Je ne crois pas que les salariés du privé comme du public sont d’accord avec les projets patronaux.

Une fois que les travailleurs auront compris que la "réforme" des retraites reposent sur une supercherie démographique, alors ils n’hésiteront pas à rentrer à leur tour dans la lutte.

De la même manière, ils ont tenté de nous faire accepter la Constitution européenne, en spéculant sur l’ignorance et la naîveté des salariés face aux médias capitalistes. Et ils ont rencontré en face d’eux, des milliers d’anonymes qui ont effectué un travail de décryptage de ce texte abscons.

Pour l’heure présente, notre tâche est beaucoup moins difficile. Le travail de déconstruction de la propagande patronale a été jusqu’ici négligé. À tel point, que leurs arguments sont repris par ceux-là même qui sont censés nous défendre, sans jamais s’interroger.

Ce travail de décryptage doit être fait sans relâche et relayé par tous les supports jusqu’à atteindre la conscience des travailleurs.

PS : La véritable équité serait que les salariés n’aient pas à verser de cotisations sociales pour leur salaire. Car cela revient à ce que les salariés autofinancent leur assurance sociale. Or, les cotisations sociales ne sont rien d’autres qu’une partie du salaire payé par le patron au titre de l’assurance sociale. D’ailleurs pour les patrons, il s’agit d’un coût et pour eux il faut sans cesse diminuer ce coût en baissant les salaires. En diminuant leurs cotisations, en créant une cotisation salariale, ils ont diminué les salaires. C’est comme si on nous demandait de financer sur nos salaires, un jour de congé payé sur deux.

Ecrit par libertad, à 11:29 dans la rubrique "Pour comprendre".



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