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L'En Dehors


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CHRONIQUE D’UNE CAPITULATION NON ANNONCEE
--> Matière à réflexion - SPECIAL CAPITULATION

Ce texte va me valoir les foudres à la fois des « bien pensants de Gauche » et des « honnêtes et dévoués  militants ».. et ce d’autant plus que nombreuses et nombreux savent, sans se l’avouer, que j’ai raison. Peu m’importe…Je prétend ne partager ni leur aveuglement et ni leur naïveté, ni leur déni devant l’évidence.

Il y en a aujourd’hui assez de continuer à « croire que… », « à faire croire que… » sous prétexte de « ne pas désespérer », « garder l’espoir »,… et autres expressions tirées du bréviaire religieux.

La situation est catastrophique, apparemment sans issue, et il faut le dire haut et fort. Se taire est politiquement et socialement irresponsable.

Essayons de raisonner lucidement et sans a priori simplement à partir des faits, mais aussi de la connaissance que l’on peut avoir des attitudes, objectifs et intentions des uns et des autres.

LES FAITS

 


Une offensive sans précédent, inaugurée par la Gauche dès le milieu des années 80, contre tous les acquis sociaux : service public, protection sociale, retraites, tout y passe…pour nous soumettre à la loi du marché.

Lentement et consciencieusement, tous les gouvernements gestionnaires ont donné un coup de masse pour cette entreprise de démolition.

Toutes les luttes menées depuis plus de dix ans, si elles ont parfois freiné momentanément le processus ne l’ont jamais stoppé. Les victoires proclamées n’étaient en fait que des défaites ajournées. Le stade ultime est entrain d’être atteint…On liquide les derniers acquis.

Restait à mater les gros bataillons de ce qui, a une époque, à constitué le fer de lance de la « classe ouvrière » et farouchement défenseurs des « acquis sociaux ».

Appuyée par une campagne de dénigrement médiatique unique en son genre, le pouvoir, secondé en cela par une « opposition de gauche» débile et un peu/beaucoup complice… a tout fait pour briser le moral des grévistes ainsi que pour dresser contre eux une opinion gavée de stupidités télévisées et de paroles d’ « experts » et écrivassiers  aux ordres.

Les organisations syndicales dans leur crasse bureaucratique et conservatrice, sont incapables d’innover en matière de lutte et de contact avec les usagers…. Et se refusent à toute convergence de luttes.

Le double discours syndical « résister mais négocier » est parfaitement entré en phase avec le double discours du pouvoir « négocier mais ne rien lâcher « après un temps d’adaptation afin de permettre d’entretenir les illusions de la bases et de préparer la capitulation.

Conclusion : on va négocier, le gouvernement ne lâchera rien, mais les syndicats pourront dire qu’ils ont résisté. Dérisoire et affligeant !

QUE VA-T-IL SE PASSER ?

 

 

Je ne prend pas trop de risque en prédisant – le schéma est hélas terriblement classique.

Les premiers actes ont déjà été joués.

Un syndicat a été acheté par des promesses, brisant l’unité d’action.

Un deuxième syndicat lâche prise cédant aux pressions officielles,… rien de surprenant, c’est sa pratique habituelle.

Quant aux autres grands syndicats ils ne demandent qu’à lâcher prise, seule la base est déterminée coincée entre des directions syndicales qui monopolisent le conflit dans sa phase critique et un pouvoir intransigeant prêt à tout.

Le gouvernement actuel joue sa crédibilité… il ne reculera pas. Il est absolument déterminé à faire sauter les derniers verrous de la résistance des bataillons les plus déterminés des salariés. Ca les organisations syndicales le savent depuis le début, ne le disent pas et ont adapté leur stratégie de « lâchage » de la grève en fonction de cette donnée.

Tout le monde attend la grande messe protestataire de mardi 20 novembre avec grands défilés et grandes déclarations… et les syndicats vont conclure la partie en disant à quelques nuances près : on a montré notre force, il faut négocier. Celles et ceux qui voudront continuer la lutte, avec le syndicat le plus combatif, seront traités d’irresponsables et abandonnés à la répression patronale et policière.

J’exagère ? On va bien voir…

LA SUITE…



Rien, bien évidemment, ne sera réglé !... On sera descendu d’un cran de plus dans la capitulation, la soumission.

Le désespoir guette des millions de personnes, de salariés qui vont se retrouver grugés, marginalisés, toujours plus instrumentalisées,… et qui vont culpabiliser, à juste titre, d’avoir capitulé, cédé et de laisser à leurs enfants une société encore plus inégalitaire et difficile à vivre.

De cela, le Capital et ses gestionnaires n’en ont que faire.

Ils vont acheter les plus contestataires, les plus corruptibles… ils ont commencé ;

Ils vont s’efforcer de réduire au silence et à la servilité la masse amorphe grâce aux médias – leurs jeux, leurs séries, leurs émissions « politico-people », les commémorations bidons, les coupes du mondes, le Tour de France, et les mariages princiers……

Ils appâterons le « bon peuple » (ils le font déjà) avec des promesses électorales, et veilleront à ce qu’il remplisse bien les urnes… peu leur importe le résultat, ils sont dans tous les cas gagnant ;

Ils réprimeront et réduiront « démocratiquement » au silence celles et ceux qui appelleront à la révolte.

Le Capital pourra régner ainsi sur une masse « démocratiquement » taillable et corvéable à merci

Ne nous faisons aucune illusion… tout ce petit monde politique et syndical va crier, comme d’habitude, victoire. Chacun va tirer la couverture à soi, qui pour les municipales, qui pour regonfler le syndicat.

Les politiciens incapables et les syndicalistes « responsables » vont nous montrer la voie… toujours la même : « vigilance » (on se demande pourquoi faire) et élections (même question).

Et la vie va reprendre… les acquis en moins, l’insécurité en plus.

Soumission et explosions sont au bout de ce processus. La soumission deviendra insupportable et l’explosion entraînera la répression car l’Etat est armé, a ses chiens de garde, et n’hésitera pas à les utiliser… ce qu’il fait déjà d’ailleurs.

QUE FAIRE ?


L’Histoire nous montre que l’affrontement direct n’aboutit pas et ce pour deux raisons :

  • l’Etat a, et aura toujours, des moyens de répression sans commune mesure avec les notres,

  • en l’absence d’alternative concrète le futur nouveau, différent, est incertain et improbable.

Il ne sert à rien de trépigner frénétiquement et d’en appeler à une hypothétique « grève générale » qui non seulement ne se produira pas, mais même ne saurait aboutir à un changement…. Après la « grève générale » on fait quoi ?

Ceci veut dire que toute la stratégie politique est à revoir de fond en comble. Tous les vieux schémas, modèles, violents ou pacifiques, légaux et illégaux, sont obsolètes. Le discours politique actuel est nul et non avenu.

La bouffonnerie politico-exhibitionniste qui consiste à créer de « nouveaux partis révolutionnaires » ne va qu’affaiblir le mouvement et retarder les échéances.

Un système ne s’effondre que quand il pourri, quand il n’a plus de sens aux yeux de la plus grande partie du peuple. Mais le changement ne peut se faire que s’il y a aussi des relations sociales nouvelles, alternatives qui prennent le relais et dans lesquelles se forge le monde nouveau auquel on aspire.

La sortie du conflit va être difficile, dure, porteuse de lourdes déceptions que vont essayer de canaliser les politiciens de tous poils.

Retomber dans leurs pièges, croire en leurs sirènes, c’est capituler définitivement. Méfions nous, il y va de notre avenir et de celui de nos successeurs.

 Patrick MIGNARD

Toulouse le 17 novembre 2007


Voir aussi :

« LUTTE SOCIALE ET REPRESSION »

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

« ILS NE CEDERONT PLUS RIEN »

« LE 3e AGE DU SYNDICALISME »

 

Ecrit par , à 11:08 dans la rubrique "Pour comprendre".



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