Un chamane brésilien à Londres : « Acheter la forêt tropicale ne la sauvera pas ».
A l'occasion de sa venue à Londres, un leader yanomami d’Amazonie brésilienne dénonce les initiatives de certaines organisations engagées dans des campagnes de « rachat de la forêt » qu’il qualifie d’« inutiles ».
Programme à Londres :
• Mardi 16 octobre, 11h : conférence de presse.
St Ethelburga’s, 78 Bishopsgate, London EC2N 4AG.
• Mardi 16 octobre, 15h : interviews et photos
Westminster Green (House of Parliament),
• Mercredi 17 octobre, 12h : remise d’une lettre au Premier
ministre Gordon Brown au 10 Downing Street.
Davi Kopenawa Yanomami, chamane et lauréat du prix « Global 500 » pour
l'environnement des Nations-Unies, se rend à Londres avec son fils
pour participer au lancement d'un nouveau rapport de Survival sur la
crise sanitaire que traversent actuellement les peuples indigènes. «
Le progrès peut tuer » traite des effets dévastateurs de la spoliation
des terres indigènes qui ont conduit à l’effondrement de leur santé
physique et mentale. Le rapport sera rendu public le 16 octobre à la
Chambre des Communes. Davi se rendra ensuite en Allemagne pour y
rencontrer des dirigeants politiques.
Concernant la situation sanitaire critique de son peuple, Davi
constate que la seule façon de protéger la forêt amazonienne est de
protéger les Indiens, en reconnaissant leurs droits territoriaux :
"Vous, les napëpë [les Blancs] vous voulez que nous devenions comme
vous au nom de ce que vous appelez le « développement ». Mais nous
savons que cela ne nous apportera que maladies et mort. Maintenant
vous voulez acheter des parcelles de forêt tropicale ou cultiver des
biocarburants. Cela est inutile.
"La forêt ne peut être achetée; elle est notre vie et nous l'avons
toujours protégée. Sans la forêt, il n'y a que la maladie et sans
nous, ce n'est que de la terre morte. Il est grand temps que vous
commenciez à nous écouter. Rendez-nous nos terres et notre santé avant
qu'il ne soit trop tard pour nous et trop tard pour vous."
La préoccupation grandissante pour le réchauffement climatique a
conduit certaines organisations à acheter des parcelles de forêt
amazonienne en prétendant que cela contribuait à réduire les émissions
de gaz carbonique. L’une des plus connues est Cool Earth, une
organisation britannique fondée par le millionnaire Johan Eliasch et
le député Franck Field. Elle propose au grand public de "protéger un
acre" pour 70 livres (environ 100 euros) et voudrait faire croire que
cela contribuerait à "sauver le monde".
Mais de récentes études menées par Survival démontrent que plus de 162
millions d'hectares de la forêt amazonienne ont déjà été protégés en
étant reconnus comme territoires indigènes, ce qui représente une
superficie 15 000 fois supérieure à celle concernée par le programme
de Cool Earth.
Des scientifiques brésiliens et américains ont conclu que la manière
la plus efficace de lutter contre la déforestation en Amazonie était
de protéger les territoires indiens qui représentent un cinquième de
l'Amazonie brésilienne. Pourtant, les territoires de nombreux groupes
ne bénéficient encore aujourd'hui d'aucune protection.
Pour en savoir plus sur les Yanomami :
http://survivalfrance.org/tribes.php?tribe_id=162
Pour plus de renseignements :
À Londres : Miriam Ross, 00 44 20 76 87 87 34,
mr@survival-international.org
À Paris : Magali Rubino, 01 42 41 44 10, magali@survivalfrance.org
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Survival International (France)
45 rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
00 33 (0)1 42 41 47 62
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger
leurs terres et déterminer leur propre avenir
http://www.survivalfrance.org