Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Girouettisme : Onfray mieux d’se taire !
Lu sur Alternative libertaire : "Toujours prêt à venir représenter la « gauche radicale » dans les médias, le philosophe Michel Onfray se définit comme « libertaire ». Mais les libertaires ont-ils à gagner d’un tel « représentant » ?

« Voilà un libertaire ! » [1] C’est à Nicolas Sarkozy que Michel Onfray a adressé ce compliment, lors d’un entretien très cordial organisé par Philosophie Magazine au ministère de l’Intérieur. Quelqu’un capable d’associer l’adjectif « libertaire » à Sarkozy a, convenons-en, une définition extrêmement extensive du concept ! Et effectivement, le « libertaire » Onfray proclame des opinions bien éloignées de l’anarchisme.

« Moi, je suis capitaliste, clame-t-il, pour le capitalisme, je pense qu’effectivement la propriété privée est tout à fait défendable. » [2] Il adore le caractère monarchique de la Ve République : « Je défends la Constitution de 1958. Je suis gaullien, “gaullo-gauchiste” aurait dit Maurice Clavel ! […] Je pense que la présidentielle, c’est, de fait, la rencontre d’un homme et d’un peuple. » [3] Et le pire pour lui est d’entendre « les vieilles scies militantes d’hier et d’avant-hier : cosmopolitisme des citoyens du monde, fraternité universelle, abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme, pulvérisation de toutes les aliénations, égalitarisme radical. » [4]

Ses paroles sont tissées des lieux communs du thatchérisme. Mépris des fonctionnaires : « l’enseignant est infecté par son statut de fonctionnaire ». Mépris des syndicats : « pas plus que les hommes politiques ne défendent l’intérêt national, les syndicalistes encartés ne défendent l’intérêt des ouvriers, mais plutôt souvent de leur machine. » [5]. Éloge de la flexibilité : selon lui « ils ne refusent pas la flexibilité mais ils voudraient qu’on paie cette acceptation par de la sécurité » [6].

En fait, Onfray croit que l’anarchisme, c’est l’addition de trois concepts : individualisme, hédonisme et athéisme. Bref, une pensée-croupion aisément récupérable par la société de consommation [7]. L’hédonisme est commode pour disserter sur ses restaurants préférés dans le Figaro. L’athéisme, lui, autorise à taper courageusement sur les musulmans, avec une rhétorique très « choc des civilisations » qu’un Finkelkraut ne renierait pas : « désormais l’islam place des coins dans le vieux marbre d’une Europe qui ne croit plus en elle, en ses valeurs, en ses vertus, et ce avant destruction définitive » [8]. Quant à l’individualisme, il conduit tout bonnement… au culte de l’individu Onfray !

Invité par les mass-médias comme « représentant de la gauche radicale », il y passe le plus clair de son temps à taper sur… la gauche radicale. Adepte du retournement de veste, il a été en cinq mois, successivement, supporter de Besancenot, puis d’une candidature unique antilibérale, puis de Royal, puis de Bové, puis de Besancenot, puis de nouveau de Royal, et, aux dernières nouvelles, du PCF [9] ! En tout cas, qu’il ne s’avise pas de s’amouracher soudain d’Alternative libertaire, il sera proprement éconduit !

Car à chaque retournement de veste, Onfray aura abondamment craché sur ses précédentes (ou futures) amours. Tantôt le PCF « est toujours à déstaliniser quoiqu’on en dise », tantôt c’est la LCR qui « veut disposer d’un leadership sur l’extrême gauche française ». Puis c’est LO qui attire les foudres du cérébral philosophe : « cette façon de dire on interdit aux usines de licencier, faut quand même un peu le sens du réel… » [10] Enfin, brûlant l’idole qu’il a adorée : « José Bové en personne flottant dans les habits d’un général de Gaulle, souhaitant le plébiscite en quittant le terrain pendant la bataille, alors que son appel du 18 juin se réduit au démontage d’un préfabriqué américain de boîtes à mauvais casse-croûtes… » [11].

Seule constante chez cette girouette : il restera toujours poli sous les flatteries de Michel Denisot… ou de Sarkozy !

Sébastien Marchal (AL paris Nord-Est)

Grand merci à la BDD (banque de données délicieuses) du Plan B.

[1] 1. « Les vacances d’Onfray et Sarkozy », Le Plan B n° 7, avril-mai 2007, p. 7.

[2] 2. Réplique à un auditeur sur France Inter.

[3] 3. Débat avec Philippe Raynaud, Le Nouvel Observateur, 25 janvier 2007.

[4] 4. Michel Onfray, L’Archipel des comètes, Grasset, 2001.

[5] 5. Sur France Inter.

[6] 6. Le Parisien du 6 avril 2006.

[7] 7. Lire à ce propos Aymeric Monville, Misère du nietzschéisme de gauche, de Georges Bataille à Michel Onfray, Éditions Aden, 2007.

[8] 8. Chronique mensuelle (mars 2006), sur http://perso.orange.fr/michel.onfray

[9] 9. Michel Onfray, « Supplique au Parti pour qu’il fasse la révolution », L’Humanité, 22 mai 2007. À l’heure où nous mettons sous presse, il semble n’avoir pas encore changé d’avis.

[10] 10. Interview mise en ligne sur le site du Monde le 22 décembre 2006. La proposition n°15 des collectifs unitaires antilibéraux soutenus par Onfray évoquait pourtant l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits…

[11] 11. Chronique mensuelle (janvier 2007).

Ecrit par libertad, à 23:17 dans la rubrique "Actualité".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom