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Elections au Maroc : une belle et grâcieuse analyse

Lu sur Bakchich : "Toute élection induit son lot d’organisation. Qui plus est quand, comme au Royaume enchanté marocain, le scrutin de ce vendredi 7 septembre se veut tout à la fois « démocratique, transparent, libre »…et très encadré. Bref du gros boulot que détaille la nouvelle édition du livre « Quand le Maroc sera islamiste » de Nicolas Beau et Catherine Graciet (La découverte). Petits extraits choisis sur le vote de samedi.


Des élections législatives pour quoi faire ?

« Comme lors du précédent scrutin de 2002, le Palais royal et le ministère de l’Intérieur, qui tirent toutes les ficelles du jeu politique, étaient déjà à la manœuvre pour endiguer le vote islamiste. Deux sondages réalisés en mars et septembre 2006 par un institut américain donnaient en effet le PJD gagnant. Outre des réunions peu discrè-tes avec les responsables des principaux partis, excepté les islamistes, où l’on écha-faude des plans sur la comète, le ministère de l’Intérieur a concocté au premier trimes-tre 2007 un découpage électoral censé lui faciliter la tâche. Difficile en effet de bourrer les urnes le jour du scrutin, quand on s’est engagé sur la voie de la démocratisation et de la tenue d’élections transparentes… Ce découpage prévoit entre autres d’augmenter le nombre de députés dans le monde rural, où le PJD est traditionnellement peu im-planté, et divise les fiefs électoraux du parti islamiste en plusieurs circonscriptions. Les islamistes ont bien entendu crié à la manipulation politique – en interne, ils parlent de « charcutage » électoral – et la frange la plus dure du parti, à qui la base fait confiance, n’a pas hésité à clamer qu’il ne fallait pas entrer au gouvernement sous peine de se discréditer, car le PJD serait dans l’incapacité d’appliquer son programme. Pour le Palais royal et le ministère de l’Intérieur, l’ampleur du vote islamiste est l’enjeu majeur des législatives du 7 septembre 2007.Mais le taux d’abstention est éga-lement une donnée qui préoccupe en haut lieu. Traditionnellement élevé, il atteignait officiellement 52 % lors des élections de 2002, alors même que, étant les premières sous le règne de Mohammed VI, celles-ci avaient suscité un certain engouement. Tout au long de l’année 2007, les pouvoirs publics ont donc multiplié les efforts pour ac-croître le taux d’inscription sur les listes électorales, proposant par exemple aux Maro-cains de vérifier par SMS ou par Internet s’ils étaient déjà inscrits et prolongeant les délais pour s’acquitter de cette tâche. (…)Hélas, rien n’y fait ; alors que les autorités tablaient sur l’inscription de trois millions de nouveaux électeurs, ils n’étaient qu’un peu plus de 1,4 million à avoir franchi le pas en juillet 2007. »

 

M6 grand gagnant © Khalid

Le facteur islamiste


« Seul réconfort pour les autorités en cette période d’intense activité terroriste : la ren-trée temporaire dans le rang des islamistes ayant opté pour la voie politique. Si, à moyen et long terme, ces acteurs aussi incontournables que puissants apparaissent comme les mieux placés pour bousculer la monarchie et son pouvoir absolu, il n’en reste pas moins qu’à la veille des élections législatives de septembre 2007 et en pleine alerte terroriste, ils « filaient doux ». De son côté, le Parti de la justice et du développement (PJD) s’est progressivement englué dans un discours de centrisme mou, condamné qu’il est à nouer des alliances électorales, puisque le nouveau découpage électoral ne permet à aucun parti de rem-porter la majorité absolue en sièges au Parlement. Ainsi, dans une interview accordée le 10 juillet 2007 au quotidien espagnol La Razón, le secrétaire général du PJD, Saâd Eddine El-Othmani, n’hésitait pas à affirmer que le parti islamiste, donné vainqueur des prochaines législatives par deux sondages réalisés en 2006 par un institut améri-cain, était un parti du centre susceptible de nouer des alliances aussi bien à droite qu’à gauche. (…) Autre concession du PJD : la réforme constitutionnelle qui permettrait de réduire les pouvoirs du roi. (…) Selon lui, elle était certes nécessaire, mais deux conditions de-vaient être remplies au préalable : qu’elle s’inscrive dans un ensemble de réformes politiques et qu’elle se fasse dans un climat de consensus. Autrement dit, courageux mais pas téméraire, le PJD n’ira pas seul au casse-pipe, ne voulant pas essuyer les fou-dres du Palais. (…) À la veille des élections législatives, l’autre grande force islamiste, le mouve-ment Justice et Bienfaisance, connaissait également une baisse de régime contestataire, même si le nombre très élevé de ses adhérents et leur dévouement au cheikh Abdessa-lam Yassine continuaient d’en faire l’un des grands challengers de la monarchie. (…)

« On distingue déjà trois courants chez Justice et Bienfaisance, nous expliquait fin 2006 le politologue Mohamed Darif, fin connaisseur du mouvement : les “ortho-doxes”, représentés par les fidèles de la génération de Yassine ; les “attentistes”, qui attendent de voir comment les choses évoluent ; et les “participationnistes”, emmenés par cette génération de cadres trentenaires et quadragénaires qui veulent entrer en poli-tique. » Ces derniers évoluent essentiellement dans le Cercle politique, dont la créa-tion, en 1998, montrait déjà que le mouvement n’était pas insensible aux sirènes de la politique. (…) Mohamed Salmi, membre du secrétariat général du Cercle politique et respon-sable du comité des droits de l’homme de Justice et Bienfaisance, dans une interview accordée au Journal hebdomadaire s’empressait d’ajouter : « Notre veto quant à une participation aux élections n’est pas une position à vie, mais une réaction au veto que le Makhzen nous oppose. S’il change, nous changerons, mais il doit d’abord changer d’attitude. On espère également devenir un parti politique. » Voilà qui a le mérite d’éclairer sur les intentions d’un courant d’opinion interne à Justice et Bienfaisance qui n’osait pas s’exprimer publiquement jusqu’alors.  »

Ecrit par libertad, à 10:18 dans la rubrique "International".



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