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Belgique - La tête de Populo dans la gueule du lion flamingant

Lu sur A voix autre : "Pas de gouvernement depuis le 10 juin. Avons-nous soudain repris notre vie en main ? Non. La communautarisation envenime les relations entre dirigeants. Les anarchistes ne soutiennent certes pas l’Etat, cet allié légal du patron, mais jamais nous ne concèderons quoique ce soit ni au régionalisme wallon ni au séparatisme flamingant.


Pas de gouvernement depuis le 10 juin. Avons-nous soudain repris notre vie en main, parce que 15% de la population sous le seuil de pauvreté c’est quinze de trop ? Non. Ceux qui prétendent gérer nos vies ne s’accordent « simplement » pas.

Trop longtemps, le lion séparatiste flamingant a pu faire ses griffes où il le voulait. La bébête a grandi en toute confiance et rugit aujourd’hui à pleins poumons. Fini, pour le gros chat, les tours de piste du cirque électoral. C’est un autre spectacle qui se joue désormais : le lion entend secouer sa crinière dans l’hémicyle. Résultat : les strapontins des députés sont toujours vides plus de 70 jours après les élections.

Ca coince dans les rouages institutionnels du pays. Les partis flamands CD&V-NVA et VLD, le formateur Yves Leterme en tête, ont dressé une liste de revendications pour toujours plus d’« indépendance » voor Vlanderen. De quelle indépendance parle-t-on ? Celle de la population à l’égard d’un marché destructeur d’emplois ? Est-il question d’autogestion et de progrès social ? Rien de tout cela. Il s’agit d’une indépendance faite d’économie égoïste et de docilité régionaliste. « Trimer, oui mais pour des patrons flamands. Obéir, oui mais à des dirigeants flamands », semble être le credo des séparatistes.

Revendiquer la régionalisation de la Sécurité sociale, de la fiscalité, du Code de la route, de l’immigration et une « autonomie constitutive » (exiger donc rien de moins que la Flandre ait sa propre Constitution) revient par ailleurs à vider l’État fédéral de toute substance et pourrait aboutir à l’éclatement du pays.

Ce n’est pas chez les anarchistes que l’on trouvera les adorateurs de l’Etat, ce soutien légal du patron. Mais jamais nous ne concèderons quoique ce soit ni au régionalisme wallon ni au séparatisme flamingant, avec tout ce qu’ils véhiculent de nationalisme nauséabond, de xénophobie linguistique, de culture à front plat, de passéisme réactionnaire. La seule patrie qui vaille est la patrie humaine.

Le fédéralisme égoïste comme le veulent actuellement les politiciens néerlandophones ne nous intéressent pas. Le fédéralisme que désirent les communistes libertaires repose, lui, sur la fédération des tavailleurs, sur libre union des communes. Sans discrimination et certainement sans ces stupides différenciations linguistiques. Notre but est en effet de renforcer la solidarité économique et les libertés ainsi que d’oeuvrer à l’égalité économique et sociale.

Les dangers des revendications

Par leurs principales revendications [1], le CD&V-NVA et le VLD menacent les droits des travailleurs.

 Ils réclament l’autonomie « constitutive » des Régions et communautés. Si la Flandre se dôte d’une Constitution, elle fait un pas de plus vers la séparation définitive.

 Ils demandent la régionalisation de l’impôt des personnes physiques et de celui des sociétés. Une baisse des impôts pour attirer les entreprises risque d’entraîner de la concurrence économique entre régions (donc entre travailleurs).

 Même danger avec la demande de régionalisation des conventions collectives de travail. La concurrence entre travailleurs du Sud et du Nord du pays s’avèrera rude. Les « partenaires sociaux risquent de négocier prioritairement en Flande, où les marges de manoeuvres sont plus grandes ». Sans parler du fait que cela menace la Sécurité sociale.

 Ils veulent la communautarisation du remboursement des médicaments. Au profit des entreprises pharmaceutiques ?

 Idem pour la communautarisation des allocations familiales et de tout ce qui concerne la famille et les enfants dans la Sécurité sociale. Un écolier néerlandophone de Bruxelles recevrait-il plus que son camarade de classe francophone ? Ecoeurant.

 Les partis flamands exigent que leur Communauté puisse ajouter des conditions pour l’acquisition de la nationalité, comme l’apprentissage du néerlandais. La pression sur les étrangers pourrait encore augmenter.

 Etcaetera.

Et du côté des « élus » francophones ? Jusqu’à présent, ils opposent un « non » aux revendications néerlandophones, quoique les libéraux du MR commencent à fléchir. Ils arguent du fait que de telles réformes institutionnelles nécessitent une majorité des deux tiers que la coalition Orange bleue ne possède pas. Concrètement, rien n’avance. Comme l’a souligné « Le Soir » du 22 août à propos de la première rencontre entre francophones depuis les élections fédérales : « Ils sont venus, ils se sont vus et ils se reverront. La grande réunion entre partis francophones n’était grand show. » A quoi mènent les élections ? Manifestement, à pas grand chose si ce n’est à amplifier le conflit et à provoquer stupidement les Flamands en proposant la fin des garanties de la protection de la minorité néerlandophone à Bruxelles...

Confédération ou éclatement pur et simple ? « Jamais, nooit ! »

Confédération ou éclatement pur et simple ? Dans les deux cas, les hommes politiques s’égarent largement. La population s’oppose en effet majoritairement à une crise communautaire. Dans son édition du 14 août, « La Dernière Heure » publiait l’édifiant sondage réalisé en Wallonie et en Flandre : 67% des sondés sont contre une crise communautaire (et 21% sont pour). Et ça grimpe jusqu’à 84% de « non au clash » dans le Brabant flamand, où se trouve les habitants tant convoités d’Halle-Vilvorde.

Dans la crise actuelle, les politiciens donnent donc la mesure de leur incapacité. Il apparaît également de façon éclatante que leur politique se fait à rebours des souhaits de la population. Les syndicats de combat pourraient fort utilement assurer le remplacement des partis politiques, pour résoudre des problèmes de fond comme ceux rencontrés dans l’enseignement et le logement, dans les soins de santé et l’alimentation.

Les anarchistes ne se rallieront en aucun cas aux partis de « notre » langue maternelle, qui n’est due qu’au hasard de notre naissance. Notre réponse : « Geen vaderland, geen moedertaal ». La frontière linguistique est une invention. Contrairement au fossé qui sépare les travailleurs des patrons, les habitants des dirigeants.

[Lantier]

Notes
[1] « Le Soir » du 16 août 2007

Ecrit par libertad, à 13:20 dans la rubrique "Actualité".



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