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Opération "Libération" à Grenoble

Lu sur Indymédia Grenoble : "Comme certains le savent déjà, Libération, quotidien du groupe Rothschild, organise un "forum citoyen" à Grenoble les 13,14,15 septembre 2007.

Intitulé "Vive la politique" - clin d'oeil de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, à son émission et au numéro spécial de Libération "Vive la Crise", de 1984-, ce "forum", sponsorisé par la mairie de Grenoble, la Métro (communauté d'agglomération), le Conseil général de l'Isère et le Conseil régional Rhône-Alpes, est censé rassembler 10 000 personnes, dont les ministres Borloo, Kouchner et Fadela Amara, à Mc2 (la maison de la haute culture), et à la Bifurk (local associatif).

Concrètement, c'est Max Armanet, médiatique catholique et militariste, ex-directeur de la rédaction de La Vie, et nouveau directeur du développement de Libération, qui dirige cette opération à entrées multiples.

1) Pour Libération et Joffrin, l'objectif est de re-positionner le quotidien "libéral-libertaire", sur le créneau vacant et supposé plus rentable de "journal de gauche", dans la lignée de feu Le Matin de Paris. Sur 17 millions d'électeurs, c'est bien le diable s'il ne s'en trouve pas 170 000 pour acheter chaque jour un quotidien social-libéral.

2) Pour la droite complexée, de Bayrou à Royal, en passant par Strauss-Kahn et Cohn-Bendit, il n'est pas mauvais de disposer d'une tribune, et de s'emparer du média "emblématique" du soixante-huitisme; notamment à la veille des cérémonies du 40e anniversaire.

3) Sempiternellement, il s'agit de "rénover", "refonder" la gauche, c'est à dire d'écraser les derniers rogatons étatistes (mélanchonistes, communistes, trotskystes, josébovistes, syndicalistes, d'Attac à Politis), la gauche du "non" au traité constitutionnel européen pour laisser la place à la gauche de marché. C'est Rosanvallon qui n'en finit pas de piétiner le cadavre de Bourdieu.
Ce qui rend cette "gauche de la gauche", voire "100% à gauche", si vulnérable à cette absorption, c'est qu'elle est déjà à demi-vaincue de l'intérieur. Soumise au primat de la croissance, de l'emploi, du pouvoir d'achat, souvent pro-nucléaire, superstitieusement scientiste, elle soutient le lobby "Sauvons la Recherche" (d'ailleurs dirigé par d'anciens trotskystes), la liaison recherche-industrie et l'innovation techno-industrielle, la plus futile comme la plus liberticide.
Complètement obtuse au fait que l'artificialisation du Vivant et le marché sécuritaire constituent désormais les seuls vases d'expansion de la croissance.

4) Où "rénover la gauche" ? sinon, comme d'habitude, depuis Dubedout, dans le "laboratoire grenoblois" et sous la tutelle du CEA. En suivant le "modèle grenoblois" et ses déclinaisons: technopole, essaimages,
pôles de compétitivité, et vidéo-surveillance. Strauss-Kahn, "Dominique" comme dit Sarkozy, a d'ailleurs confié au magazine "Acteurs de l'Economie Rhône-Alpes", tout le bien qu'il pensait du "modèle de
développement grenoblois", mis en oeuvre par son vassal Destot.
Pour celui-ci, pour Migaud et Vallini, caciques de la Métro et du Conseil général, cette opération de relation publique constitue un coup de pub national, à l'entrée dans la campagne pour les élections
municipales de mars 2008. Destot, surtout, aura fort à faire pour faire oublier à une fraction réduite, mais indispensable de son électorat, l'arrachage des arbres de la place de Verdun, la construction du multiplexe Chavant, la destruction du parc Paul Mistral, son implication dans Biopolis, Minatec, dans l'A51, dans le projet de tunnel sous la Bastille et nombre d'autres méfaits. Ce "forum citoyen" financé par les collectivités locales était donc une proposition irrésistible pour son directeur de la communication.

Il va de soi qu'instruits par de fâcheux précédents ( congrès du PS en 2000, assises de "Sauvons la recherche" en octobre 2004, "Forum Sciences et Démocratie" de juin 2005, "Forum nouvelles critiques
sociales" de la République des idées en mai 2006, inaugurations contestées de la MC2, du tramway B, de Minatec), les loustics qui montent cette opération ont tenté de mettre toutes les chances de leur côté pour communiquer sans brouillage. La date est choisie de manière à prendre de court tous les révolutionnaires en congé du 15 juin au 1er octobre. L'occupation de la Bifuk (juste en face de la MC2), après normalisation municipale, vise à priver les opposants d'un lieu de réunion qui avait servi dans le passé, et à draguer le fretin artistico-associatif toujours à l'affût d'une subvention ou d'une occasion de s'exhiber. Et l'on peut penser que la présence de ministres et d'importants justifiera l'abondance et la variété de polices privées
et publiques. Cependant, à leur mesure, et avec les moyens du bord qui sont les leurs depuis des années, ceux qui, parmi beaucoup d'autres, ont rendu nécessaire la énième répétition de ces barnum citoyens à
grand spectacle, diront à cette occasion pourquoi il ne faut pas suivre l'anti-modèle grenoblois, et l'urgence au contraire d'en démonter le laboratoire.

Grenoble, le 13 août 2007
Service Compris

Ecrit par libertad, à 09:46 dans la rubrique "Actualité".



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