L'En Dehors

Lu sur Tabous- Chroniques d'une escort-girl : "Je suis naturiste depuis plusieurs années déjà. Je n'ai pas attendu d'être sur une plage pour ôter mes vêtements, ni d'être prostituée, ni même libertine… lol
J'ai commencé à pratiquer le naturisme “dans ma tête”. Puis, à force d'y penser et d'être titillée par cette belle idée de la nudité, j'ai tout naturellement tombé mes fringues. Il est tout de même fort regrettable que le mot “naturisme” soit si souvent synonyme de “libertinage”, “sexe”, “lieux de débauche”. Oh, je n'ai rien contre ces mots là, vous l'aurez compris. Mais je trouve parfaitement idiot de faire ce genre d'amalgames.

Oui, le naturisme est une belle “philosophie” de la nudité et la liberté qu'elle procure est source de bien-être. Pour moi il est aussi un acte “révolutionnaire” comme celui de me prostituer, fortement lié à mon désir de m'affranchir des carcans dans lesquels on veut m'enfermer.

 

Non, on est pas fatalement “libertin” ou “échangiste” lorsqu'on se dit naturiste. Et tant mieux ! D'ailleurs quand je vois ce qu'est devenu le Cap d'Agde, j'en frémis Les naturistes “non libertins” doivent se compter sur les doigts de la main. J'exagère à peine. Non que je condamne ces lieux de libertinage, je suis libertine moi-même, mais plutôt cet espèce d'engouement pour le “sexe à tout prix”, ce courant du libertinage à tendance purement consommatrice.

Vive le naturisme “sauvage”, vive le libertinage “spontané”

Miss L

A lire : Le nudisme révolutionnaire

 

Et le tisserand dit : “Parlez-nous de Vêtements”
Et il répondit :Vos vêtements dissimulent beaucoup de votre beauté, mais ils ne cachent point ce qui n'est pas beau.
Et bien que vous recherchiez en vos habits le sceau de votre liberté, il se peut que vous y trouviez un harnais et une chaîne.
Puissiez-vous accueillir le soleil et le vent avec plus de votre peau et moins de vos vêtements.
Car le souffle de la vie est dans le soleil et la main de la vie est dans le vent.

Il en est qui disent: “C'est le vent du nord qui a tissé les robes que nous portons”.
Et je dis : Oui, c'est le vent du nord, mais la honte fut son métier et l'amolissement des tendons son fil.
Et son travail achevé, il rit dans la forêt.
N'oubliez pas que la pudeur n'est qu'un bouclier contre l'oeil de l'impur.
Et quand l'impur ne sera plus? Que sera la pudeur sinon une chaîne et une souillure de l'esprit?

Et souvenez-vous que la terre se réjouit de sentir vos pieds nus et que les vents joueraient volontiers avec vos cheveux.

Kahlil Gibran.

(Kahlil Gibran, poète libanais 1883-1931.
Ce texte a été publié par l'En-dehors de E.Armand,
en janvier 1935.)