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Belgique : Comment la région chasse les pauvres de Saint-Gilles...
Lu sur A voix autre : "Mehmet Kosksal a mené une longue enquête sur la stratégie mise en oeuvre par les pouvoirs publics pour tuer le quartier du Midi. Zoom pour comprendre comment le quartier - principale adresse des classes populaires arabes, grecques, espagnoles, portugaises...- est vidé de ses habitants.

Dans la « Tribune de Bruxelles » (n°224), j’ai publié une longue enquête sur la stratégie mise en oeuvre par les pouvoirs publics pour tuer le quartier du Midi. Pour comprendre comment l’ancien quartier de commerçants juifs, devenu aujourd’hui la principale adresse des classes populaires arabes, grecques, espagnoles, portugaises et plus récemment des nouveaux habitants originaires des pays de l’Est ainsi que de l’Afrique subsaharienne, est vidé de ses habitants, il faut plonger dans le calvaire vécu depuis plus de 15 ans par les riverains. A travers un plan secret concocté par les plus hautes sphères politiques, ce quartier des « pauvres maudits » peu rentables est vidé de ses habitants pour faire essentiellement place à des bureaux fiscalement plus rentables pour les finances communales.

Mensonge, trahison, spéculation et humiliation, la stratégie de l’usure et du pourrissement appliquée par les pouvoirs publics dans ce dossier s’apparente plus à une tentative permanente de vol avec effraction qu’à une gestion équitable au profit des administrés. C’est le récit d’une atteinte évidente au droit à la propriété et un abus de droit où des responsables politiques utilisent les outils régionaux pour atteindre des objectifs communaux. Après plus de 15 ans de menace d’expropriation en extrême urgence, 15 ans de vie pourrie dans un environnement bruyant et insalubre, 15 ans de lutte contre « un modèle d’administration mal conçue et malfaisante » (dixit le juge de Paix), les derniers habitants de la gare du Midi vivent dans le désespoir et la crainte.

J’ai eu l’occasion de filmer une visite guidée des lieux avec le petit propriétaire Mohammed Mouniati, doyen des lieux et ouvrier à la retraite, qui a travaillé toute sa vie dans les usines métallurgiques ou de pièces détachées pour pouvoir loger sa famille. Il m’a fait visiter son quartier où il connaît tout le monde... même les ouvriers sur les chantiers (Voyez la première partie de l’interview filmée de Monsieur Mouniati ainsi que la seconde partie de l’interview).

Alors qu’une société étrangère lui propose de racheter sa maison en 1990 pour six millions de francs belges, la commune le décourage de vendre en promettant d’acheter son bien à un meilleur prix. Récemment, Mohammed Mouniati vient de recevoir une offre des pouvoirs publics qui tourne autour des 100.000 euros ! « A ce prix, il m’est impossible d’acheter ni une maison, ni un appartement », m’explique le personnage.

L’affaire vient de rebondir devant les tribunaux. Un jugement du 31/05/2007 dans un autre cas d’expropriation condamne sévèrement la Région bruxelloise pour avoir « bafoué de manière arrogante » plusieurs droits de l’homme. Les médias commencent à creuser le dossier et le Parlement bruxellois ferait bien de demander des comptes au principal responsable (Charles Picqué) de ce désastre urbain ayant presque réussi à chasser les mauvaises herbes sociologiques pour promouvoir des bureaux suisses.

[Mehmet Koskasl]
Mehmet Koksal est journaliste indépendant et anime le site http://allochtone.blogspot.com/

Mohammed Mouniati : « Ce n’est pas catholique ! »

La projection du documentaire « Dans 10 jours ou dans 10 ans... » qui retrace la destruction d’un quartier populaire bruxellois a fait salle comble ce jeudi (14/06/07) au Pianofabriek (Saint-Gilles). Le remarquable documentaire réalisé par les habitants du quartier retrace à l’aide d’images pas à pas cette politique désastreuse des pouvoirs publics qui a pourri la vie des centaines de familles bruxelloises. Charles Picqué (PS), pourtant premier responsable dans ce fiasco communal dont la facture est payée par les finances régionales et fédérales, n’a pas jugé utile de venir s’expliquer devant les habitants du quartier. C’est Jacques Van Grimbergen (ex-chef de cabinet du ministre-président et actuel président de Bruxelles-Midi SA) et Patrick Debouverie (MR) qui étaient chargés de répondre aux interpellations en utilisant leur légendaire langue de bois accompagné des quelques indigestes euphémismes pour justifier les incompétences.

Personnellement, j’étais surtout impressionné par la pertinence et la persévérance de Gwenaël Breës (porte-parole du Comité de quartier et co-auteur du film) qui explique « la confusion des rôles et la confusion des pouvoirs qui existent dans ce dossier. C’est un bourgmestre qui utilise sa casquette de ministre-président, qui met son ancien chef de cabinet qui est en même temps directeur de l’administration régionale qui s’octroie lui-même les permis de bâtir, etc. C’est terrible, je ne sais pas dans quelle république bannanière on verrait cela. C’est très bien de nous citer des mètres carrés de bureaux et des mètres carrés d’hôtels pour nous parler de convivialité. Il reste aujourd’hui à peu près 20 maisons dans le quartier. Dans ces maisons, il y a des gens, des êtres humains... et je crois que cette case vous manque tout simplement. Vous jouez au promoteur comme un jeu de Monopoly. Pensez un peu aux gens et essayez de leur donner des réponses concrètes ce soir, parce qu’il y en a qui sont ici, pour savoir combien de temps cela va encore durer et à quelle sauce on va les manger... »

Prenant la parole depuis la salle, l’ouvrier retraité Mohammed Mouniati estime que « ce n’est pas une bonne politique pour les habitants. On a fait des travaux dans les charbonnages, on a fait des travaux dans le métro, on a fait des travaux dans les entreprises comme la Fonderie... Aujourd’hui, on est vieux, pourquoi vous jouez à cache-cache comme ça avec nous ? On a assez de mal comme ça, cela fait déjà 15 ans qu’on attend ! C’est la maison communale de Saint-Gilles qui a fait cela contre nous. Ce n’est pas catholique ! On est des habitants, des êtres humains, ce n’est pas normal tout ça... Tout à l’heure, j’ai entendu monsieur Charles Picqué parler des voyoux à côté de la gare du Midi. On n’est pas des voyoux, monsieur, on est des hommes ! »

[Mehmet Koksal]

Ecrit par libertad, à 23:08 dans la rubrique "Actualité".



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