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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Contre-sommet de Rostock

LE PREMIER JUIN dernier, Rostock ressemblait à une ville fantôme. Les commerçants ont barricadé leur vitrine et environ 10000 policiers étaient stationnés dans la ville, survolée en permanence par des hélicoptères.

Plus de 600 personnes s'apprêtaient à passer la nuit sur l'ancien terrain militaire.

Le 2, après l'annonce du NPD (Parti national démocratique [extrême droite]) de son intention de manifester à Schwerin, toute manifestation a été interdite dans cette ville, et 150 antifas se sont fait arrêter pour avoir tenté de manifester. Pendant ce temps, le NPD défile au « Brandenburger Tor » à Berlin…

L'après-midi, la grande manif unitaire réunira quelque 80000 personnes. Le black block représente environ 4000 manifestants. Dans un premier temps, la police semble s'être tenue plutôt à carreau avant de multiplier les provocations. Vers la fin de la manif, lorsque la police attaque, sans raison, un bloc autonome, les premiers heurts éclatent.

La situation s'est rapidement détériorée et de violents affrontements ont éclaté aux alentours du lieu de dissolution. Il y aura en tout plus de 60 arrestations, et le parquet de Rostock a lancé une procédure contre 17 militants.

Cette manifestation fera la une de tous les journaux allemands du lendemain, dans lesquels on parle des plus violents affrontements que l'Allemagne ait connus depuis les années 1980. Selon la police, 433 des leurs auraient été blessés lors des affrontements.

Du côté des manifestants, on fait état de 520 blessés. La « Greenteam » avait annoncé avoir 30 blessés graves. En y regardant de plus près, pourtant, le mensuel allemand Der Spiegel constatera que seulement deux policiers ont été hospitalisés.

Le 4 juin était déclaré journée d'action relative aux migrations et à la liberté de circulation. Quelque 2000 personnes se sont rassemblées à Rostock devant le département d'immigration pour se diriger vers le Sonnenblumen Haus, dans le quartier de Lichtenhagen, pour participer à la commémoration appelée « Les trois jours d'août ».

En 1992, des nazis, auxquels s'étaient joints des habitants du quartier, avaient attaqué un centre de réfugiés durant plusieurs jours sous les yeux de la police, restée passive. Le pogrom de Rostock allait marquer le début d'une série de violences racistes comme l'Allemagne n'en avait pas connue depuis 1945. Là où en 1992, pendant trois jours, la police n'était pas intervenue pour mettre fin aux violences racistes, elle n'a pas hésité, aujourd'hui, à matraquer et cogner…

Le 5 juin, le Kavala (service spécial de la police de Rostock pour le G8) a proclamé l'interdiction de toute manifestation pour le jeudi 6 juin, y compris à l'extérieur des zones I et II. En fin d'après-midi débutaient les premières actions de blocage. Dans la soirée, un millier de personnes ont battu le pavé contre la répression. La manifestation s'est terminée à Kühlungsborn, où la police n'a pas pu empêcher les militants de poursuivre jusqu'à la plage. Le soir, dans les différents campements, les militants se préparaient pour participer aux blocages du lendemain et les discussions allaient bon train sur les types d'action à mettre en place.

Le 6 juin les premières discussions informelles entre les saigneurs du monde débutent.

Tout au long de la journée, blocages et actions directes vont se multiplier. Cinq mille personnes sont arrivées à la limite de la zone où toute manifestation est interdite. Les militants tentent de passer à travers champ pour contourner les flics. Cinq mille personnes bloquent la route d'accès à Gate 2 (entrée n° 2) et les militants ont réussi à avancer jusqu'à moins de deux mètres de la zone rouge, certains ont même commencé à démonter la clôture métallique. Douze hélicoptères tournent dans le ciel ! En tout, plus de 10000 personnes bloquent le G8.Toutes les routes d'accès à Heiligendamm sont bloquées, soit par les manifestants, soit par des flics. Les délégations n'arrivent à passer que sur une seule route…

Le 7 juin débute la partie officielle du G8.

Malgré l'intervention de la police, avec canons à eau et lacrymogènes, les blocages se sont poursuivis toute l'après-midi. Certains tiennent depuis la veille, et les gens ne semblent pas décidés à bouger… Peu avant 17 heures, à l'entrée Est où les flics étaient pourtant présents en force, des délégués venus pour le G8 ont dû rebrousser chemin, car deux mille personnes étaient présentes pour bloquer l'entrée. Durant la soirée, alors que les blocages continuaient, 50 à 70 nazillons se sont rassemblés devant le Convergence Center à Rostock. Mais leur manège n'a pas duré longtemps car de nombreux militants se sont présentés.

Le 8 juin, dans la matinée, les blocages ont commencé à diminuer, le G8 se terminant le soir. L'après-midi, une manifestation rassemblant entre 1500 et 2000 personnes s'est déroulée à Rostock. La police est intervenue de manière violente, provoquant une nouvelle manifestation spontanée qui s'est dirigée vers la Gesa, là où des militants sont détenus.

Toute la semaine, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à la mobilisation anti-G8. Plus de 10000 ont participé aux actions de blocage. Les « huit maîtres du monde » ont été obligés de se réfugier derrière une clôture métallique et se sont fait protéger par des milliers de flics. Cela en dit long sur leur prétendue légitimité. Ni dieu, ni maîtres du monde !

Vianney

Groupe libertaire Louise-Michel

source : www.fastrasbourg.lautre.net

D'après l'EA-legal team, huit procès ont eu lieu. Six personnes ont été condamnées à des peines de prison de 6 à 10 mois sans sursis. Les deux autres ont été condamnées à des peines avec sursis et remis en liberté. Plus de 700 personnes se sont fait arrêter.

Le Monde libertaire # 1482 du 14 au 20 juin 2007

Ecrit par libertad, à 14:18 dans la rubrique "International".



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