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Une nouvelle lutte à mener: Détruire les illusions d’égalité
Lu sur rebellion.  : " Les discours antiféministes vont bon train aujourd’hui pour dire que la vie en société s’est complètement retournée à la faveur des femmes et au désavantage des hommes: Elles auraient tous les droits, et eux seraient en crise identitaire, déboussolés et laissés pour compte. C’est bien connu, l’article constitutionnel sur l’égalité en 1981, la grève des femmes en 1991 et la loi sur l’égalité (Leg) en 1996 ont tout raflé, les hommes n’ont plus rien (=plus une femme à se mettre sous la main). Cette vision des choses est d’une mauvaise foi si évidente qu’il est encore relativement facile de la combattre. Mais il en est une autre, plus répandue et plus insidieuse, qui consiste à penser que l’égalité entre les femmes et les hommes est désormais atteinte et qu’elle n’est plus un problème fondamental. Les inégalités qui subsistent seraient résiduelles et non plus structurelles, elles devraient disparaître d’elles-mêmes avec l’évolution de la société inexorablement entraînée vers l’égalité.


Cette illusion d’égalité est plus insidieuse que l’antiféminisme primaire que je viens d’évoquer parce qu’elle fait valoir l’idée d’un monde juste auquel tout le monde a envie de croire. On croque alors dans cette croyance comme dans une pomme. Plus encore, on polit toutes les aspérités de la pomme, on la lave des pesticides qui ont pu la contaminer: on croit fabriquer l’égalité et participer soi-même, dans le quotidien, à sa mise en œuvre concrète.


Voyez par exemple le partage des tâches ménagères. On en a tellement parlé, on a tellement dit "le partage, c’est bien", "il n’y a aucune raison pour que le travail domestique soit à la seule charge des femmes", "les hommes doivent en faire plus", que tout le monde est d’accord avec l’idée. Or que constate-t-on? Qu’elle n’est toujours pas appliquée. Bizarre non? Pourquoi ne pas mettre une idée en œuvre quand on la trouve bonne? Ce n’est pas, contrairement à ce qu’on dit, parce que du principe à sa concrétisation ce serait le grand écart. C’est parce que cela permet de donner le change, ou, si vous préférez, de sauver les apparences: En adhérant au principe d’égalité, on affiche son respect de la norme sociale obligée et valorisée qu’est devenue l’égalité (dans les discours), même si, parallèlement, l’on continue son petit bonhomme de chemin (dans les pratiques), pétri d’inégalités dont on s’accommode fort bien parce qu'on en retire des avantages (eh oui, il y des inégalités dont certaines personnes profitent !). L’équation "je suis pour l’égalité, donc je suis égalitaire" fait force à elle seule de laissez-passer pour penser qu’on a fait ce qu’il fallait pour lutter contre le patriarcat. Ainsi, l’illusion d’égalité est double: L’idée d’égalité ne fait plus problème - donc le problème du non-partage des tâches comme de toute inégalité des sexes n’existe plus - et chacunE à sa manière pense œuvrer à l’égalité en affirmant son adhésion au principe.


Une dynamique tout à fait similaire se dégage des politiques institu­tion­nelles dites positives qui disent pratiquer l’égalité des chances pour "rééquilibrer" la présence des femmes et des hommes dans la sphère publique. Prenons l’exemple des mises au concours de postes universitaires qui précisent dans leur annonce "qu’à compétences égales, les candidatures féminines seront privilégiées". Cette petite phrase ne coûte rien, mais elle rapporte beaucoup: elle donne à croire que tout a été mis en place pour respecter l’égalité, et se dédouaner du fait qu’elle ne se concrétise pas (les femmes ne constituent toujours, dans ce pays, que 12% du corps professoral, alors que la majorité des étudiantEs sont des femmes). En effet, sous des dehors habiles (= égalitaires), la petite phrase en question ne change en rien les règles (patriarcales) du jeu: La "carrière" et les "compétences" restent pensées par et pour des hommes. Dans ce cadre, appliquer l’égalité des chances, c’est demander aux femmes de s’aligner sur le modèle masculin. Ce qui est une manière à la fois de nier, de reproduire et de légitimer les inégalités.


Face à ces effets pervers de l’illusion d’égalité, les combats législatifs ne sont pas une réponse satisfaisante. Les lois (comme la Leg) produisent une égalité formelle qui entretient les illusions, lesquelles conduisent à ne plus se battre pour qu’elle devienne une égalité de fait. Il est plus urgent de développer un mouvement qui s’en prend à la masculinité du fonctionnement de nos sociétés, qui cesse de vouloir aligner les droits des femmes sur ceux des hommes, et qui au contraire redéfinit les droits des hommes en fonction d’un projet d’égalité qui transforme réellement et radicalement les rapports sociaux.

paru dans Rebellion, n°37 , juin 2006

Ecrit par Rakshasa, à 06:54 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  croquemitaine
08-03-07
à 16:53

Vi

Bien d'accord.

Enfin la journée de la femme j'ai toujours du mal. Le reste de l'année pour les hommes ? C'est comme le premier Mai ... un jour pour les travailleurs le reste pour les patrons ...

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
08-03-07
à 20:51

Re: Vi

Oui d'ailleurs, j'ai posté sans savoir que c'était la journée de la femme... et pourtant quelle plus belle preuve de l'inégalité que cette journée. Comme le carnaval des fous, pendant un jour le peuple prend la place de ses maîtres.
Répondre à ce commentaire



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