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L'En Dehors


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Auxiliaire de police antiterroriste. De l'ordure
Lu sur CQFD : "Tandis que Val et Joffrin, soutenus par Bayrou, Hollande et Sarkozy, se serraient les coudes contre les hordes islamistes, Libé ouvrait un nouveau front contre un autre péril civilisationnel : l’anarchiste grec.

On se serait contenté de ricaner en survolant ce monstre hybride et stérile qu’a constitué le Charlibé du 8 février, entièrement consacré à l’auto-célébration de la « liberté de la presse » et surtout de leur immense et talentueux courage face à l’obscurantisme mahométan. D’autant mieux que le duo Joffrin-Val est soutenu et protégé par le ministre de l’Intérieur, celui là-même qui a fait interdire un livre sur sa femme et limoger le directeur de Paris-Match. Dans ce havre de liberté et de tolérance, un article particulièrement crapuleux attire l’attention. Titre : « Un bastion anarchiste au cœur d’Athènes », par Nicolas Verdan. On y décrit l’occupation de l’École polytechnique d’Athènes depuis vingt-cinq jours par « une poignée d’anarchistes autoproclamés ( ?) ». Lorsqu’il évoque l’équipement précaire de ces dangereux libertaires, avec leurs « pansements de fortune pour les camarades « tabassés » par les flics », l’enquêteur sous-entend à coup de guillemets que la police grecque subit calomnies et exagérations lorsque sont dénoncés ses violences, ses gazages et ses emprisonnements abusifs. Pour sa défense, le plumitif n’a pas l’air à l’aise dans cette ambiance où, scandaleusement, rien n’est à sa place : « Un ampli bricolé diffuse du punk dans les escaliers. Le vin blanc circule dans des bouteilles de Coca. Les yeux sont injectés, les visages défaits. » Il faut dire que ces jeunes anars grecs sont bagarreurs et vindicatifs : « Voitures incendiées, policiers bombardés de cocktails Molotov, banques attaquées, les faits d’armes de ces anarchistes sont tellement nombreux que les Grecs y prêtent à peine attention ». Et pas aimables avec la presse, même de gauche et objective : « Discours appris par cœur, refus de parler d’un projet social, rejet des « mass média » , la discussion tourne court. » Le discours appris par cœur, le reporter connaît bien. En fait de projet social, le sien est au pouvoir. Des « mass-médias », il est un des tâcherons et cracheurs de fiel. Quant aux fins de non-recevoir de ces gens qu’il méprise, il eut été sans doute plus logique qu’ils lui rotent tout de suite leur rezina à la gueule... par principe de précaution.

Dans cet article, les causes de l’occupation sont à peine évoquées. Or il s’agit d’une protestation de solidarité en faveur de Tarasio Zadorozni, Gerasimos Kyriakopoulos et Kostas Kachadouras, arrêtés le 6 mai 2006 lors de la manifestation du Forum Social Européen contre la guerre et qui, toujours emprisonnés, mènent une grève de la faim (sauf Kachadouras), dans de terribles conditions d’isolement, depuis décembre 2006. Le fait que l’État grec applique avec un zèle particulier les orientations de l’anti-terrorisme global post-11 septembre et cherche à criminaliser la contestation grâce à tout un arsenal législatif d’exception n’aura pas marqué l’esprit policier du journaliste de Libé. Pas un mot non plus sur la répression de la manif du 13 janvier où les flics grecs ont attaqué la foule à moto, façon voltigeurs. La suspicion, la délation à peine voilée et les falsifications confèrent à cet article une affiliation à la pire presse de caniveau, du genre Minute à propos de la Sorbonne en mai 68.

En effet, ce journaliste ne s’embarrasse pas de circonspection pour confondre les occupants de l’école polytechnique avec le groupe armé qui a commis un attentat contre l’ambassade des USA le 12 janvier : « Pourtant ni le gouvernement ni les médias ne font de lien » déplore-t-il. Alors que lui, il sait ! Alors, que fait la police ? D’ailleurs, un journaliste de la télé locale dont l’anonymat gêne moins que celui des jeunes anars - esprit de corps oblige - se montre encore plus catégorique : « Les organisations terroristes recrutent parmi ces anarchistes. » Une colonne plus loin : « les jeunes qui se battent contre la police sont des recrues potentielles pour les organisations terroristes » confirme l’universitaire Maria Bossi, spécialiste en terrorisme, que l’on doit donc croire sur parole. Et comme il est toujours possible d’ajouter encore un peu d’amalgame à l’infamie, le dessinateur fayot Riss illustre l’article avec la caricature d’un jeune émeutier visant l’ambassade US avec un lance-pierre ; une bulle dévoile ses pensées secrètes : «  Un jour, je me payerai un avion... » Et l’on voit apparaître dans son rêve la célèbre scène des Twin-Towers. L’affaire est dans le sac, on tient les coupables ! En route pour Guantanamo !

Publié dans CQFD n°42, février 2007.
Ecrit par libertad, à 07:25 dans la rubrique "Actualité".



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