Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Qu'est-ce que la libération? Le féminisme hier, aujourd'hui et demain
Voici de larges extraits d'une longue analyse écrite par une féministe américaine, Gail K. Golden. L'auteure trace les grandes lignes des progrès des femmes et de ce qui leur reste à conquérir dans son pays, mais son analyse peut s'appliquer, je crois, à l'ensemble du féminisme nord-américain et peut-être occidental qui baigne, comme tout mouvement, dans un néolibéralisme auquel il a de plus en plus de mal à résister. Les extraits suivants portent sur la culture porno et le sens que donne Gail Golden, psychothérapeute et poète (voir une courte bio sur Sisyphe), à l'adhésion de certaines féministes à cette culture.

«Des échanges importants portent, aujourd'hui, sur un phénomène surprenant au sein d'un groupe donné de femmes contemporaines. Ces échanges concernent certaines jeunes femmes qui se rallient à la pornographie, à la prostitution et à l'objectification sexuelle des femmes. Rejetant les luttes féministes de la génération précédente, ces jeunes femmes cherchent à promouvoir ce qu'on appelle un agenda «postféministe». Le présent article se veut une contribution à cet échange, dans un effort pour comprendre et pour commenter cette manifestation d'un nouveau genre de prétendue libération des femmes (...)

La culture porno

À ce contexte troublant se superpose le phénomène intriguant d'une culture censément postféministe qu'embrassent des quantités apparemment importantes de jeunes femmes. Celles-ci semblent rejeter les luttes de la génération précédente face à l'impact adverse de la pornographie, de l'industrie du sexe et de l'objectification sexuelle du corps des femmes. Les premières féministes ont souligné que ces influences pesaient lourdement dans une culture qui déshumanisait les femmes, les mettait en danger et refusait de prendre au sérieux leur humanité et leurs talents. Mais on dirait qu'aujourd'hui, beaucoup de jeunes femmes considèrent que ce qu'on appelle le "programme féministe" a été entièrement réalisé et que l'ultime frontière réside dans un type de liberté sexuelle qui leur permet d'explorer les secteurs précis qui étaient, autrefois, jugés fondamentalement contraires à l'égalité des femmes.

Dans son livre «Female Chauvinist Pigs : Women and the Rise of Raunch Culture» (Free Press, NY 2005), Ariel Levy explore ce phénomène. «Soudainement, écrit-elle, nos implants mammaires et le sigle de Playboy devenaient les symboles de notre libération. Comment la culture avait-elle pu changer de façon aussi drastique en aussi peu de temps?» Levy interviewe des hommes et des femmes liés aux représentations médiatiques de cette transition culturelle. Elle fait des entrevues avec des stripteaseuses, des vedettes de films porno et des aspirantes à ce statut, l'équipe de tournage de l'émission Girls Gone Wild, des athlètes olympiques qui posent nues pour le magazine Playboy, la productrice de l'émission G-string Divas et beaucoup d'autres personnes.

«Cette nouvelle culture porno ne marque pas la mort du féminisme, me disent-elles, mais la preuve que le projet féministe est déjà réalisé. Nous avons gagné le droit de regarder Playboy ; nous avons été habilitées à nous payer une épilation bikini brésilienne. Les femmes avaient tellement progressé, m'a-t-on appris, que nous n'avions plus à nous inquiéter de l'objectification ou de la misogynie. Au contraire, c'était maintenant le temps, pour nous, de nous joindre au grand party adolescent de la culture populaire où les hommes s'amusaient depuis longtemps. Si les "machos" étaient des hommes qui voyaient les femmes comme autant de morceaux de viande, nous allions les battre sur leur terrain en devenant des "machas" capables de transformer les autres femmes et nous-mêmes en objets sexuels.»

Dans ses conversations avec des femmes qui visionnent et lisent cette pornographie, Levy tente de comprendre ce que les femmes y gagnent. On lui parle surtout d'empowerment, de plaisir et de l'importance d'être «cool». On lui parle aussi beaucoup de l'importance d'être acceptée par les gars. Pourquoi jeter le Playboy de son copain dans une poubelle libératrice quand on pourrait s'éclater à la « Playboy Mansion » ? Pourquoi se préoccuper de notions comme le dégoût ou la dégradation quand on pourrait soi-même offrir ou recevoir une danse-contact ? Pourquoi tenter de combattre quand on peut joindre leurs rangs ?

Donc, où en sont les choses ?

Dans un pays où près de 25% des États-Uniennes signalent des agressions sexuelles ou physiques, de quelle nature est le pouvoir auquel prétendent certaines en faisant le choix de devenir danseuses ou prostituées ? Dans un pays où plus de 700 femmes sont violées ou agressées sexuellement chaque jour, à quel pouvoir prétendent les femmes qui s'habillent comme des actrices porno et les étudiantes qui baisent en groupe pour des vidéastes amateurs ? Et qu'est-ce que ces femmes ont à dire du niveau incroyable de violence qui caractérise la presque totalité de cette pornographie?

On ne peut nier que certaines femmes expriment un sentiment de libération en exerçant de nouveaux choix sexuels après des siècles de répression. Longtemps contraintes par des codes d'habillement restrictifs et moralisateurs, nous pouvons maintenant choisir de porter ce que nous voulons, très peu de vêtements ou aucun. Nous pouvons prendre des décisions sur l'usage à faire de notre propre sexualité. Nous pouvons prendre l'initiative d'approches sexuelles. Nous pouvons nous faire augmenter les seins, réduire l'estomac, teindre les cheveux, refaçonner le visage, nous doter du corps sexuel que nous désirons ou que nous croyons que quelqu'un d'autre peut désirer. C'est perçu comme une avancée dans la mesure où la sexualité a longtemps été un domaine où les hommes étaient entraînés à se percevoir comme naturellement dominants et à traiter les femmes comme naturellement passives (Robert W. Jenson, A Cruel Edge). Donc, le pouvoir d'établir une forme ou l'autre de domination sexuelle sur une telle expérience a son importance.

Une perspective psychologique

Toutefois, en termes psychologiques, cette tendance postféministe à objectifier notre propre corps présente certains aspects d'un phénomène connu sous le nom d'identification à l'agresseur. C'est un mécanisme de défense auquel nous avons recours lorsque nous nous sentons dépassées par une menace incontournable. « Dans l'espoir de survivre, nous ressentons et "devenons" exactement ce que l'agresseur attend de nous - dans notre comportement, nos perceptions, nos émotions et nos pensées. » (J. Frankel). En ce sens, on peut dire que le « pouvoir » auquel prétendent certaines nouvelles ou postféministes semble être celui de choisir son camp dans l'affrontement. Mais ce pouvoir n'est pas celui de définir le vrai sens de l'affrontement. C'est un pouvoir d'adaptation, qui souhaite atteindre une certaine part de contrôle dans une culture qui demeure dominée par les hommes.

Je vous soumets que la lutte réelle qui demeure devant nous est celle de mettre fin à la domination des hommes blancs dans notre société pour évoluer vers une société basée sur l'équité et la justice. Ce serait une société où les hommes et les femmes de toutes les races auraient les pleins pouvoirs politiques et économiques. Ce serait une société où les femmes de toutes les races bénéficieraient de la liberté sexuelle, de la liberté de procréation et de la liberté d'échapper à une peur constante de l'agression physique et sexuelle.
Ecrit par thomaslut, à 21:58 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  delphine314
06-04-07
à 00:37

Si les "machos" étaient des hommes qui voyaient les femmes comme autant de morceaux de viande, nous allions les battre sur leur terrain en devenant des "machas" capables de transformer les autres femmes et nous-mêmes en objets sexuels.»

voilà, que je ne comprends plus ce soi-disant post féminisme, ou si je comprends sans être d'accord. Et pourquoi ne plutôt devenir des désirantes et réaliser des pornos "féministes". Dans le porno on voit toujours la femme dans toutes les situations inimaginable, mais rarement l'homme, où plutôt son sexe toujours en érection ( à coup de viagra et d'injection)...Je suis sure que les femmes et "post féministes" seraient du coup très attirées par le porno, si on mettait en valeur l'homme au centre de la pornographie, avec son désir/ plaisir, sa satisfaction etc...Enfin, bon ce genre de chose a du certainement être dites et/ou faites...

Répondre à ce commentaire

  delphine314
07-04-07
à 19:04

Re:

Mais comme peut-on se dire féministe sans remettre en cause le capitaliste et ses lobbys ( très présents dans le porno), la pub etc et tous les rapport de forces qui vont avec...Il faut une sacrée capacité d'abstration pour voir les choses comme ça  : l'anti-oedipe, du capitalisme à schizophrénie... comme si le capitalisme était un instrument pour tous et toutes....Et l'exclusion, on en fait quoi?
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom