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La loi de la jungle. Chronique d'une zone de non droit : la Guyane française
Vu sur Dailymotion : "Prix du documentaire Festival international du film de l'environnement - Paris. Prix du meilleur film pour les droits de l'homme CinéEco - Portugal, alors pourquoi cet excellent documentaire n'a été retenu par aucune grande chaine ? sans doute parce qu'il a été mis "sur liste noire" comme le dit L'Humanité, sans doute qu'il dérange.Des frontières passoires dans une forêt équatoriale incontrôlable. Une ruée vers l'or qui dégénère en Far-west tropical. Des ressortissants brésiliens réduits en esclavage sur des sites d'orpaillage clandestins.
Les témoignages exclusifs de quatre survivants atrocement torturés. Le premier procès en France depuis la guerre 39-45 pour tortures et actes de barbarie attribué à une organisation.
Des forêts et fleuves partout éventrés. Une contamination massive par le mercure (12 tonnes par an!) de toute la région (le pays des mille fleuves!) qui décime les guyanais dont les derniers amérindiens français.
Et tout cela se passe dans le plus grand département Français : la Guyane française!
Un documentaire d'une force exceptionnelle, un constat lucide et un véritable pavé dans la mare.
Chronique d'une zone de non droit : la Guyane française : regarder la vidéo
Documentaire de Philippe lafaix - 2003 - 52 mn

Plus que quelques jours pour tenter d' empêcher le génocide des Indiens de Guyane
( avec lettre de protestation a envoyer à Chirac )
Ecrit par libertad, à 22:14 dans la rubrique "Vidéos et audios".

Commentaires :

  libertad
01-02-07
à 22:17

Ca se passe en France et personne n'en parle ! Regardez le document jusqu'au bout : les enfants indiens atteints de la maladie de Minamata à cause du plomb des orpailleurs.
Répondre à ce commentaire

  Takpi
02-02-07
à 20:24

Re:

pas plomb! = mercure !

Le mercure, vieille recette utilisée déjà du temps de Pizarre pillant les Incas. Le mercure a la propriété de s'amalgamer à l'or. On s'en sert comme d'un "aimant" pour aspirer les particules d'or piégées dans la moquette des orpailleurs. L'eau boueuse défile sur cette moquette placée sur un plan incliné. Par effet de gravité, l'or étant un métal très lourd, les particules se font piéger dans les fibres de la moquette. On arrête de temps en temps l'arrivée de l'eau. On lève la moquette. On verse dessus du mercure-métal.(dose = 1kg 300 pour 1kg d'or). L'amalgame se fait. On l'extrait. Puis on chauffe le mélange or/mercure. Le mercure s'évapore. Reste l'or au fond de la casserole. Le chercheur d'or est content.

Sauf que le mercure-métal évaporé va refroidir dans l'atmosphère, se condenser, et retomber dans la nature. Là, il subit une transformation chimique : il se méthyle. Le méthyle-mercure, ou mercure organique a la propriété de s'intégrer à la chaine alimentaire et de s'y concentrer. La méthylation est favorisée par l'eau chaude tropicale, l'acidité, et la vie bactérienne. Les eaux stagnantes des lacs de barrages sont de grands accélérateurs de méthylation : on le savait déjà avec le lac de la baie James, au Canada. C'est encore pire avec les eaux tropicales, et mille fois pire lorsque ce sont des eaux tropicales coincées derrières un barrage, avec 300 tonnes / hectares de biomasse qui pourrissent sous les eaux acides et à forte vie bactérienne. D'où les records enregistrés en Guyane au lac de Petit Saut, près de 400 km2 de forêt noyée...

Le mercure détruit le cerveau et le système nerveux. Les bébés naissent difformes, contaminés dès le stade foetal. La contamination continue via l'allaitement.

Je pars lundi 5 pour l'Autriche, pour 1 mois de tournée avec le film "La Loi de la Jungle", pour le montrer partout grâce à des asso militantes bénévoles qui organisent cette tournée. J'y emmène toute la doc en allemand que j'ai déjà mis au point à la fac de Lüneburg, qui m'avait aidé avec l'association Friends of People close to Nature basée dans cette ville à côté de Hambourg. L'hiver dernier, j'avais fais la même chose en Finlande. Etant connu comme un intraitable critique de la bourgeoisie cayennaise, qui trempe dans le busyness de l'or, bourgeoisie de culture et langue créole qui monopolise tout le pouvoir en Guyane via le Conseil Général et le Conseil Régional, certains en concluent que ma critique des créoles (soit 30 % du total de la population de Guyane, dont les élus méprisent 70% des guyanais qui ne sont pas de culture créole) fait de moi un raciste. Cette attaque mesquine me scandalise. C'est de l'ordre du ragot. Il y a pire: l'excellent journaliste Frédéric Farine (voir son article mis en ligne sur ce site par Libertad) est accusé par les créoles d'un syncicat de chercheurs d'or d'être ...pédophile. Tactique de la calomnie hélas efficace en Guyane comme à ...Outreau ! Je suis très triste d'apprendre que l'auteur de l'excellent documentaire "La Loi de la Jungle", Philippe Lafaix, ait pu prêter une oreille naïve aux calomnies à mon encontre : lui aussi me taxe désormais de ...raciste ! A cause de ce stupide quiproquo, je ne peux traduire ce film en allemand. J'utilise donc la version anglaise...

L'idéologue des Créoles, l'historien Serge Mam Lam Fouck, explique dans "Histoire générale de la Guyane"ed Ibis Rouge, livre d'histoire pas générale du tout car il ne parle que de l'ethnie créole qui vit seulement dans quelques villes du littoral, que la mission historique des créoles est de : "dilater l'espace colonial au détriment de l'espace tribal". Pour lui, la France a mal colonisé la Guyane, puisqu'il estime scandaleux que les peuples de la forêt, tant les Noirs issus du marronnage que les Indiens, échappent encore à l'emprise de l'administration, et vivent encore dans une relative indépendance. Il regrette qu'à la fin de la première ruée vers l'or (1860-1950), la population créole se soit à nouveau repliée sur le littoral, laissant ainsi les peuples sylvicoles à leur vie coutumière, ce qu'il nomme "l'espace tribal". Il est fier de faire partie de "l'espace colonial" (sic)! c'est à dire le littoral, et pense que par le biais de la création d'un parc national, on pourra enfin achever la colonisation de toute la Guyane.

Je critique bien sûr violemment cette idéologie. Et pour moi, cette critique ne fait pas de moi un raciste ! Ce ne sera pas la première fois au Tiers Monde que des ex- colonisés se comportent par la suite en colons à leur tour, face à d'autres populations jugées par eux encore plus "primitives" = c'est ce que font les Indonésiens à l'égard des Papou...

Des colonisés deviennent colonisateurs, des ethnocidés, ethnocideurs. L'ethnologue Robert JAULIN était passé maître dans l'art de décrypter ce processus mortifaire.

Je rappelle ces fortes paroles de Franz FANON = "Le colon ne laisse l'indépendance au colonisé que lorsqu'il est suffisamment ethnocidé ou éreinté.... Retrouvé in "Les damnés de la Terre" Maspéro 1961 p 12, la formulation exacte :

" Le colon ne s'arrête dans son travail d'éreintement du colonisé que lorsque ce dernier a reconnu à haute et intelligible voix la suprématie des valeurs blanches "

Cela s'applique tout à fait à la Guyane. Les colonisés africains, déportés en Guyane, puis membres de la bourgeoisie urbaine via d'abord les affranchissements, puis ensuite l'abolition de 1848, se sont tellement et furieusement occidentalisés (voir le célèbre Gaston Monnerville, qui finira président du Sénat), qu'ils renient l'Afrique et ceux qui sont restés proches de leur racines africaines, tels les noirs-marrons, et méprisent tous ceux qu'ils jugent "non civilisés", ces peuples noirs et ces peuples amérindiens qui vivent en autarcie au fond de la forêt amazonienne, dans le département Guyane.

Si la Guyane devenait indépendante (c'est dans le programme de José Bové, dévoilé hier), la bourgeoisie créole de Cayenne en profiterait pour régler son compte à tous les "sauvages" de la forêt, exactement comme les colons d' Amérique du Nord, qui une fois débarassés de la tutelle du roi d'Angleterre, 1776, en ont profité pour se lancer dans une centaine d'années sordides d'extermination des peuples qui habitaient les "états-unis"...

Voila pourquoi je trouve extrêmement perverse l'attitude de Christian Barthod, sous directeur de la Direction "Nature et Paysages" au ministère de l'écologie : il prétend que ce n'est pas si grave de créer un parc national imparfait, de suite en Guyane, avec de mauvaises limites internes, par exemple une surface insuffisante de la zone "coeur", interdite à l'orpaillage, zone coeur que les Wayana voudraient voire étendue à leur territoire pour être de ce fait (espèrent-ils) tranquilles dans une zone interdite aux orpailleurs.... ce n'est pas grave, car ensuite, dans le cadre des négociations pour établir les détails de la CHARTE qui statue pour la zone de libre adhésion des municipalités concernées par le parc (on disait ant : "zone périphérique du parc" ) on pourra toujours modifier les limites internes (sic) !

Manière (...) de botter en touche, renvoyer la balle, remettre à plus tard.

Car après, il sera trop tard: après, ces discussions sur la CHARTE auront lieu entre créoles, donc entre ennemis traditionnels ancestraux des Indiens et autres peuples de la forêt, vu que les créoles monopolisent tous les mandats électifs en Guyane, sauf dans deux mairies sur 22 ! Les Indiens n' ont de pouvoir que dans la municipalité de Camopi. Pour Maripa-Soula, la 2ème immense commune concernée par ce parc national, les Indiens n'y ont qu'un infime pouvoir... C'est maintenant que les Indiens peuvent espérer directement de Paris quelque chose, après, lorsque les négociations se passeront à Cayenne, ils seront foutus !

En1970, on avait gagné grâce à une immense campagne de presse en France. Par exemple une page entière fin août 1970 dans Le Monde, intitulée : " Faut-il transformer les Indiens de Guyane en attraction touristique" . Et 10 jours après, les indiens obtenaient que les 30 000 km2 du sud de la Guyane deviennent protégés contre l'invasion des touristes.

Mais maintenant ? Où est la campagne de presse ? Pas encore vu la page entière du Monde à ce sujet ?

Et guère mieux dans la presse anar, d'extrême gauche, alternative et/ou écolo ?

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