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De l’obsolescence accélérée de Ségolène Royal ou avant l’heure, ce n’est pas l’heure
--> Partie trop tôt, en fait depuis le lendemain du recalage du TCE, la campagne pour l’élection présidentielle* de 2007 s’enlise dans l’insignifiance et l’ennui.

Apparue l’été dernier telle une épiphanie de la madone, amplifiée à l’automne par le choix des militants socialistes appelés à désigner leur candidat à la présidentielle, la comète Royal semble retomber lentement mais inexorablement du rang du phénomène à celui de l’épiphénomène.

Pour que croisse ou simplement perdure la société du spectacle –qui est l’autre nom de la consommation- tous les produits doivent se démoder artificiellement à un rythme accéléré afin que leur remplacement, condition de la pérennité du système marchand, précède non seulement une obsolescence technique volontairement planifiée, mais tout simplement cette dégradation naturelle qui les conduit à devenir hors d’usage bien trop lentement au goût de l’industrie et du commerce.

Dans une perspective purement consommatoire, il n’y a pas de véritable différence entre un film de cinéma, un roman, un téléphone portable ou une personnalité issue des arts ou de la politique : tout cela doit être vendu le mieux et le plus possible dès la mise sur le marché, puis rapidement retiré afin de laisser la place à de nouveaux produits plus étonnants, plus distrayants, plus performants.

La campagne au long cours pour l’élection présidentielle témoigne bien entendu elle aussi des effets de cette entropie rapide : les sketches divers qui l’émaillent afin de retenir l’attention du public finissent par lasser et sa curiosité et sa patience, de sorte qu’à trois mois du scrutin un nombre croissant d’individus s’étonne que la consultation électorale n’appartienne pas déjà au passé, qu’on ne soit pas passé à autre chose de plus palpitant.

Qu’on en finisse avec ce cirque ! constitue probablement le sentiment dominant chez un citoyen lambda qui trouve que décidément les répétitions n’ont que trop durées.
Les principales « victimes » de cet agacement sont d’une part les troisièmes couteaux de l’alter gauche dont les bisbilles ridicules –qu’ils prennent pour de profonds clivages tellement ils ont tous le nez au ras de leur guidon idéologique- ont fini par dégoûter de tout engagement beaucoup de ceux qui furent leurs supporters et d’autre part Ségolène Royal, laquelle, comme toutes les stars, n’a jamais mieux réussi qu’en étant rare et mystérieuse.

Depuis qu’on la voit et l’entend partout, elle s’est banalisée et c’est d’autant plus consternant que, comme du reste beaucoup de divas de la scène ou de l’écran, elle n’a rien à déclarer que des banalités qu’elle exprime par des poncifs, rien à proposer qu’une « démocratie participative » aux contours mal définis dont on ne sait trop s’il s’agit d’un leurre destiné à capturer le libertaire de bonne volonté qui sommeille dans le peuple de gauche ou d’une méthode commode pour se fabriquer un projet politico-social original quand on n’a personnellement pas la moindre originalité.

Et quelle belle obstination à se prendre les pieds dans tous les tapis qu’on lui déroule, à propos de l’Iran, de la Chine ou du Québec, stratégiquement en pure perte car l’électeur moyen ne redoute pas encore la bombe persane, se fiche des néologismes gravitalement** médiocres prononcés sur la Grande Muraille (n’est pas Rimbaud et abracadabrantesque qui veut) et ne se préoccupe pas davantage des oignons canadiens que ceux-ci de l’indépendance des Corses ou des Bretons.

De toute façon, même si elle ne ratait pas son coup à chaque reprise comme la première de la classe mal conseillée qu’elle est par ses souffleurs de réponses, ce n’est pas en donnant des gages de compétences en matière de politique internationale à un aréopage de diplomates et de journalistes spécialisés qu’on remporte une élection aussi populaire et « généraliste » que la présidentielle, dont le jury, qui n’est pas celui du concours de l’ENA, est constitué de « vrais » gens qui attendent de « vraies » réponses à leurs « vrais » problèmes quotidiens.
Et quelle décision stupide que de virer de la salle pour une vanne de collégien le trublion Montebourg, qui n’est certes pas la moitié d’un prétentieux, mais qui demeure l’un des rares socialistes à conjuguer encore le fait d’être de gauche et d’avoir quelques idées !

Ségo est à ce point larguée que ces jours-ci on entend davantage Monsieur, en tout plus éloquent et au fait des attentes de ses concitoyens, comme s’il s’agissait de les rassurer en leur faisant bien comprendre que Royal ne sera que la modeste partie visible du pouvoir, Hollande le vaste continent immergé.

On leur souhaite bien du courage, car pendant que le couple écope pour ne pas couler, Nicolas Sarkozy, qui a bien compris qu’il commençait à fatiguer sérieusement ses détracteurs mais aussi ses fans dans le rôle de l’électron libre du gouvernement alors qu’il est mouillé à mort dans tous les actes de celui-ci, a décidé de passer au chapitre suivant, celui dont tout le monde languit : relax, souriant, le ton apaisé et oecuménique en diable, n’est-il pas déjà dans la peau du président ?

* les législatives, théoriquement autrement plus importantes dans une véritable démocratie, n’intéressent apparemment pas grand monde, sans doute parce qu’il est difficile pour l’oligarchie politique et les médias dominants de les personnaliser à outrance du fait qu’elles concernent des milliers de postulants.
** vachement grave, en jargon ségolien. Gravitude est autorisé, mais en revanche gravement et gravité, atrocement communs, sont à bannir.

Mathias Delfe

Ecrit par MathiasDelfe, à 14:37 dans la rubrique "Actualité".



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