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Bolivie : vers la guerre civile ? Au moins deux morts
Lu sur Hacktivist news service : "Une vraie bataille a éclaté sur la place centrale de la ville quand des jeunes de classe moyenne ont chargé contre les paysans avec des battes de base-ball et des armes à feu. L’armée a dû intervenir, mais il était trop tard : il y a eu au moins un mort de chaque côté et la violence s’est étendue dans tout le pays.

 

La Bolivie pleure de nouveau ses morts, des morts annoncées, signalées et ignorées. Hier, le sang a coulé à Cochabamba (centre du pays), quand des groupes partisans du préfet (gouverneur) de Cochabamba, Manfred Reyes Villa, se sont heurtés aux paysans cocaleros qui assiégeaient la ville pour exiger le renoncement du préfet à qui ils ne pardonnent pas qu’il ait décidé de soutenir la demande autonomiste de la demie-lune (les départements de Santa Cruz, Tarija, Beni et Pando). Armés de battes de base-ball, de bâtons, de barres de fer et de pistolets de divers calibres, les habitants ont décidé de déloger de la ville les paysans qui assiégeaient la place centrale, en bloquant toutes ses voies d’accès depuis le 4 janvier dernier. A la fin de la journée, le rapport officiel parle de deux morts, un dans chaque camp, et de 80 blessés. Cependant, officieusement le nombre de morts est de 4 et celui des blessés de plus d’une centaine.

Le pire c’est que l’affrontement a été amplement annoncé. Mercredi un groupe dénommé Jeunes pour la Démocratie avait donné 24 heures de délai aux paysans du Chapare, le berceau politique d’Evo Morales, qui se trouve en déplacement au Nicaragua, pour abandonner la ville. Tous les médias ont alerté sur des groupes d’habitants des zones de classe moyenne de Cochabamba qui s’étaient organisé pour expulser les cocaleros et cela n’a pas persuadé la ministre de Gouvernement, Alicia Muñoz, de renforcer la présence policière pour éviter les affrontements. Lundi dernier, elle avait ordonné à la Police de ne pas repousser les manifestants, le jour même où les cocaleros ont brûlé la porte de la Préfecture, mais hier elle n’a pas écouté ni ses services de renseignements, qui la prévenaient que les chocs seraient violents et qu’il y aura des gens armés. Ces signaux n’ont pas non plus préoccupé Reyes Villas qui a abandonné Cochabamba pour se rendre à La Paz, où il s’est réuni avec les gouverneurs de Santa Cruz, Tarija, Beni et La Paz, pour demander du soutien à ses collèges de l’opposition.

A 15.30, la police s’est retrouvée dépassée dans la zone de la Place des Drapeaux, en plein centre de la ville.
Différentes chaînes de télévision ont montré l’instant précis dans lequel le premier choc s’est produit : comme une vague, les jeunes se sont attaqués aux paysans qui étaient moins préparés pour l’affrontement et se ont été obligés de reculer en lançant des pierres. Ceux qui étaient en retard, hommes ou femmes, subissaient la furie des battes, des bâtons et des revolvers.

Une heure plus tard, Nicomedes Gutierrez, un cocalero de 40 ans qui était arrivé depuis Chimoré, a été tué par une balle dans le côté gauche. À la même heure, les blessés commençaient à inonder la salle d’urgence de l’Hôpital Viedma et à 18h10, la morgue du centre a reçu le corps de Christian Urrestia, un jeune de 20 ans qui a été étranglé par une corde après avoir reçu des coups de machette.
Ensuite on a confirmé qu’il est un neveu d’un haut fonctionnaire de la Préfecture. Le gouvernement a seulement décidé de sortir l’armée après 18h30, quand les affrontements s’étaient calmés.

Après avoir connu le détail des morts et des blessés, sont arrivées les lamentations et se sont levés les doigts accusateurs. Couvert par ses collèges, Reyes Villa a répété depuis un hôtel central de La Paz qu’il ne renoncera pas et a responsabilisé le gouvernement, en rappelant que ce sont les bases d’Evo qui assiègent sa ville et que son sénateur, Omar Fernandez, est celui qui les dirige. Le préfet de La Paz, José Luis Paredes, a demandé au gouvernement de faire le premier pas pour pacifier Cochabamba, alors que celui de Tarija, Mario Cossio, a assuré que "ce qui se passe à partir de maintenant sera seulement la responsabilité du président".

Peu loin de là, le président en exercice, Alvaro Garcia Linera, a répondu à Reyes Villa. D’abord il a assuré que le gouvernement insistera sur la recherche d’une solution dialoguée et a rappelé que depuis deux jours le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana, est à Cochabamba pour essayer de servir de médiateur entre les mouvements sociaux et le préfet. "Il faut regretter l’attitude intransigeante de Reyes Villa qui a refusé le dialogue et a préféré quitter sa ville pour venir à La Paz faire de la politique et conspirer contre le gouvernement. Monsieur Reyes Villa, on ne fait pas de politique avec les morts", a-t-il dit.

Ensuite Garcia Linera a dénoncé que se serait un fonctionnaire de Reyes Villa qui a distribué des bâtons, des battes et des grenades de gaz lacrymogène au groupe des Jeunes pour la Démocratie, et a confirmé les arrestations d’Alex Jesús Rosales, Carlos Ferrante et Benjamin Soliz Bánzer pour port d’armes à feu.
Ce dernier aurait été vu tirer avec pon pistolet calibre 22. Garcia Linera a annoncé que les trois seront inculpés de tentative d’homicide. Ensuite il a appelé les deux secteurs à deposser les armes et à s’asseoir à une table de négociation. Il a proposé un accord qui "respecte le vote populaire". L’accord consisterait à ce que les mouvements sociaux s’engagent à ne pas se mobiliser pour obliger Reyes Villa à démissioner à la condition que le gouverneur ne s’engage pas à promouvoir de référendum pour les autonomies dans son district.
Cependant, la proposition a fait un flop. Reyes Villa a demandé hier à la Cour Nationale Électorale de recolter les signatures qui obligeraient le Congrès à convoquer à un référendum qui remplace les résultats du 2 juillet dernier, quand a gagné le Non aux autonomies par 64 pour cent des votes. Par ailleurs, le sénateur Fernandez a convoqué à une nouvelle mobilisation pour aujourd’hui à 11 heures, dans laquelle ils exigeront de nouveau la démission de Villa Reyes [1]. De leur côté les paysans du Chapare ont décidé de lever les blocages de chemins, mais non pour retirer la pression sur le gouverneur, mais seulement pour pouvoir arriver à Cochabamba pour renforcer leurs bases.
Arrêter ce qui a commencé hier ne sera pas facile, parce que le conflit a déjà débordé Cochabamba. Hier soir les habitants de El Alto marchaient sur La Paz et bloquaient l’accès à l’aéroport. Non seulement ils demandaient la démission de Reyes Villa, mais aussi celle de Paredes. Depuis Santa Cruz, comités civiques et entrepreneurs ont serré les rangs autour du gouverneur de Cochabamba et ont décrété une grève civique pour mardi prochain.

Pablo Ortiz, Pagina/12 (Argentine), 12 janvier 2007. Traduction : Fab, santelmo@no-log.org

Ecrit par libertad, à 18:04 dans la rubrique "International".



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