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Chaque vendredi à Bil’in...
--> dimanche 5 novembre 2006 Reçu de Maritza
 

lu sur altermonde-levillage : "  Par le Dr Bill Dienst (USA) "Il y a maintenant une prise de conscience dans le monde qui, nous l’espérons, ne permettra pas au régime israélien actuel de poursuivre une telle oppression brutale indéfiniment."(JPEG)Des soldats israéliens se tiennent prêts pour faire face aux villageois et aux activistes lors de cette manifestation hebdomadaire au village de Bil’in, en Cisjordanie.

Un café avec Nir à Tel Aviv, 24 octobre 2006

Aujourd’hui, à Tel Aviv, j’ai rencontré Nir Shalev en personne pour la première fois. Nous échangeons des mails depuis trois ans maintenant mais jamais nous nous étions vus. A cause de diverses contraintes de calendrier, je n’avais jamais été en mesure de me trouver avec lui pendant mes deux derniers séjours en Palestine et Israël, malgré mes meilleures intentions. C’est pourquoi cette rencontre est la première sur mon agenda.

Nir me retrouve au rez-de-chaussée de mon hôtel et nous allons prendre un café sur l’avenue Ben Yehuda. Il me parle de son éducation. Sa mère est née en Israël/Palestine, originaire d’Europe de l’est. Son père est né en Pologne, il a immigré en Palestine juste avant la Deuxième guerre mondiale tout jeune garçon, juste à temps pour échapper aux nazis.

Nir est né ici, un an avant qu’Israël ne conquière et n’occupe la Cisjordanie, Gaza, le Haut Golan et la péninsule du Sinaï pendant la Guerre des Six jours en 1967. Pendant l’enfance de Nir, son père était un officier de haut grade qui a servi comme commandant militaire pour la Cisjordanie pendant deux ans, dans le milieu des années 70. Bien que son père approuvait les implantations agricoles qu’Israël développait en Cisjordanie le long du fleuve frontalier avec la Jordanie pour des raisons stratégiques, il était contre les autres colonies en Cisjordanie car il savait qu’elles amèneraient plus de problèmes que d’avantages et compliqueraient les efforts pour une paix permanente avec les Palestiniens.

(JPEG)

Les soldats israéliens utilisent des gaz lacrymogènes contre les manifestants non-violents.

Nir et moi avons cet héritage en commun : nous avons grandi tous les deux dans des familles de militaires. Mon père, lui, a été colonel dans l’US-Air Force et ingénieur aéronautique. C’était pendant la guerre froide contre les Soviets à l’époque du Spoutnik. Quand j’étais élève aux cours préparatoires, il travaillait au développement des missiles balistiques intercontinentaux (ICBMs). Quand je suis passé en école primaire, nous habitions près de Washington DC, mon père travaillait au Pentagone. J’ai passé mon adolescence en Belgique et il était alors, et pendant trois ans, membre d’une délégation des Etats-Unis pour l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord). Plus tard, nous avons vécu à Seattle, Washington ; là, il travaillait pour Boeing au déploiement des missiles de croisière nucléaires air-sol (ALCM). Vous pouvez donc dire que, économiquement parlant, je suis un pur produit de la course aux armements ! Mais malgré cela, mes années de formation en Europe ont façonné mes opinions internationalistes actuelles, qui ne sont pas caractéristiques de votre Américain moyen.

De la même manière, l’éducation de Nir en tant que fils du commandant pour la Cisjordanie lui a donné un point de vue humanitaire qui n’est pas typique de votre Israélien moyen. Son père l’a amené à rencontrer des Palestiniens et dès son jeune âge, Nir s’est trouvé au contact d’une humanité, d’une hospitalité du peuple Arabe palestinien et il a été marqué. Il n’accepte pas la diabolisation généralisée des Palestiniens comme « terroristes » qui prévaut dans les cultures populaires israélienne et américaine à l’heure actuelle.

Nir ne réfute pas cette diabolisation simplement dans sa thérorie ; il essaie d’agir. Il participe fréquemment aux actions non violentes sur le terrain dans un village palestinien qui s’appelle Bil’in contre le mur de séparation et d’apartheid qui sépare ce village de fermiers de leurs terres agricoles au bénéfice d’une nouvelle colonie israélienne illégale, Modi’in Illilt. Nir participe à Bil’in en tant que membre d’une organisation connue, les Anarchistes israéliens contre le Mur. Bien que n’étant pas anarchiste lui-même, il admet que certains de ses collègues le sont.

Il vient aux manifestations à Bil’in depuis 2005. Il a été arrêté plusieurs fois par les patrouilles des frontières de l’armée israélienne pour actes civils de désobéissance. Il y a un mois, il a été frappé par les soldats à coups de matraques, lui provoquant une fracture à l’avant-bras gauche. Son plâtre vient juste d’être retiré hier et il porte maintenant une attelle. Son bras lui fait toujours très mal. Malgré cela, il projette encore d’être à Bil’in vendredi prochain pour une grande manifestation et j’envisage d’aller avec lui, au milieu de Palestiniens et d’autres internationaux, ensemble, en solidarité avec ces villageois, dont 50 % des terres de culture et de leurs ressources sont volées par la construction de ce mur d’annexion.

(JPEG)

Vendredi 27 octobre 2006, dans le village palestinien de Bil’in

Je quitte Ramallah dans un taxi collectif avec quelques activistes d’ISM (International Solidarity Movement) pour le village agricole de Bil’in. Nous y retrouvons aussi des activistes israéliens. Tous les principaux groupes israéliens pour la paix et la justice sont avec nous aujourd’hui avec leurs dirigeants. La Paix Maintenant, Gush Shalom, les Rabbins pour les droits de l’homme, les Anarchistes israéliens contre le mur, le Comité israélien contre la démolition des maisons, Ta’ayush, Il y a une Loi (Yesh-Din). Ce dernier groupe s’est formé pour faire connaître la violence que les colons commettent contre les Palestiniens de façon à les faire poursuivre en justice. L’espoir est que les colons ne puissent plus commettre de crimes contre les Palestiniens en toute impunité. Venant des Etats-Unis, il y a aussi des membres du groupe Des voies juives pour la paix ; j’ai fait la connaissance d’un groupe de médecins de Boston présents ici.

Comme nous arrivons de bonne heure, nous trouvons facilement Nir Shalev que j’ai rencontré à Tel Aviv il y a trois jours. Il me dit que trois cars remplis d’activistes israéliens sont en route de Tel Aviv et de Jérusalem pour nous retrouver. Ces activistes jouent au chat et à la souris avec les patrouilles de frontière israéliennes qui, souvent, essaient d’entraver leur passage de ce côté de la barrière d’annexion ; celle-ci provoque des dégâts écologiques, coupe les fermiers palestiniens de Bil’in de leur oliveraies et de leur principale source de revenus.

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Des soldats israéliens observent la manifestation à Bil’in.

Les activistes israéliens commencent à arriver en masse. Maintenant, il y a aussi des Allemands, des Japonais, des Scandinaves, des Espagnols, d’autres internationaux se rassemblant à la sortie de la mosquée attendant que les fidèles du vendredi sortent. Ayant terminé leurs prières, les Palestiniens se mêlent maintenant aux internationaux qui présents par solidarité avec eux ; nous sommes maintenant forts de 600 personnes, peut-être plus. Nous marchons vers la barrière de séparation qui ressemble à l’ancien rideau de fer utilisé pour séparer l’ex-empire des Soviets de l’Europe de l’ouest. La présence internationale permet qu’il y ait moins de victimes parmi les Palestiniens du village qui défendent leurs droits. Comme nous approchons de la barrière, environ une centaine de soldats professionnels israéliens, super équipés anti-émeute, sont là et nous font face.

Ils commencent par lancer des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène. Une bombe lacrymogène atterrit tout près de moi et j’en fais l’expérience pour la première fois. Mes yeux commencent à piquer et à pleurer, la peau de mon front se met à brûler et il me prend un accès de toux et de crachats incontrôlable. J’imagine ce que ça ferait si j’avais de l’asthme. Ça pourrait être mortel. Heureusement pour moi, les symptômes se dissipent au bout de 5 minutes.

Les Palestiniens se servent d’une grande échelle pour escalader symboliquement la barrière en direction de leurs oliviers qui ont permis de vivre à leurs familles pendant des siècles, mais ils sont repoussés. Plusieurs véhicules blindés pour le transport de troupe (des APVs) s’avancent par la barrière. Deux activistes israéliens sont frappés à coups de matraques et sont arrêtés. Une Suédoise se place devant un véhicule blindé afin de l’empêcher de rentrer dans le village, elle est agressée par la police des frontières avec leurs matraques, pendant que certains d’entre nous se cramponnent à elle pour essayer d’empêcher son arrestation. Les forces d’occupation israélienne assènent des coups de matraques et exercent des pressions douloureuses sur des points précis pour essayer de leur faire lâcher prise. Les APVs continuent vers le village, lançant des bombes lacrymogènes dans les maisons.

Les jeunes palestiniens essaient de défendre leurs maisons et jettent des pierres ou les tirent de loin sur les soldats avec des frondes qu’ils ont fabriquées. Les soldats commencent à tirer avec des balles enrobées de caoutchouc, puis avec des balles réelles. Une balle ricoche sur un rocher et touche un garçon de 12 ans. Il est emmené en ambulance à l’hôpital de Ramallah où il a subira une chirurgie exploratoire pour extraire l’éclat de son cou.

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Le rabbin Arik Aschermann des Rabbins pour les droits de l’homme face à face avec les forces d’occupation israéliennes.

De telles scènes se déroulent chaque semaine à Bil’in sans que beaucoup de médias en Israël et en Amérique n’y portent beaucoup attention ; parfois, les gens se retrouvent mutilés définitivement, ou sont tués. Mais c’est bien couvert par les médias arabes. Une fois rentré à Ramallah, mon ami Ziad me dit que son épouse, Monsoura, m’a vu à la manifestation sur Al-Jazeera.

Il y a maintenant une prise de conscience dans le monde qui, nous l’espérons, ne permettra pas au régime israélien actuel de poursuivre une telle oppression brutale indéfiniment.

Bill Dienst
médecin rural, à domicile et de garde, à Omak, Washington, USA.
Rédigé depuis Bil’in, Cisjordanie occupée - Live from Palestine - 29 octobre 2006
Source :
electronicintifada
Traduction : JPP

Un pédiatre de Boston, le Dr Allen Meyer, membre des Voies juives pour la paix.
Ecrit par patrick83, à 16:53 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  Anonyme
05-11-06
à 20:36

<< De telles scènes se déroulent chaque semaine à Bil’in sans que beaucoup de médias en Israël et en Amérique n’y portent beaucoup attention ; parfois, les gens se retrouvent mutilés définitivement, ou sont tués. Mais c’est bien couvert par les médias arabes. Une fois rentré à Ramallah, mon ami Ziad me dit que son épouse, Monsoura, m’a vu à la manifestation sur Al-Jazeera. >>

Mais bien sur le seul état démocratique du moyen-orient c'est Israel.

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