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Argentine : avortement - quand Eglise rime avec dictature
La famille de L.M.R. a eu hier une visite surprenante. Dans l'après-midi, le président de l'Université Catholique (UCA) de La Plata, Ricardo de la Torre, s'est présenté en personne à la maison de Verónica, la soeur de l'handicapée mentale violée à laquelle l'avortement a été refusé, pour la convaincre des bontés de continuer la gestation et lui offrir une aide économique. De la Tour n'a pas été reçu avec les portes ouvertes. Veronica a mis en question son intromission dans le cas. "Je défends la vie de ma soeur. L'Eglise Catholique devrait s'occuper de ses propres problèmes. C'est dernièrement une nouvelle seulement parce qu'il y a des prêtres dénoncés pour violation de mineurs et non pour faire le bien", a accusé la femme de 28 ans, à l'ex-fonctionnaire de la dictature militaire.

"Ce que nous voulons le moins c'est de l' argent. Nous voulons que les droits de ma soeur se respectent, parce qu'ils ont été violés", a répliqué Veronica, la plus grande soeur de L.M.R. à l'ingénieur De la Torre, quand le recteur de l'UCA lui a proposé une aide économique pour faire face à la grossesse. De la Torre s'est converti en un vrai croisé contre le fait que L.M.R. puisse bénéficier du droit que lui octroit la loi pour interrompre la grossesse produit d'un viol.

Trois semaines en arrière, la Cour Suprême de Justice de la province de Buenos Aires a avalisé l'interruption de la grossesse de L.M.R., dont l'âge mental est de 8 ans, pour entendre que le cas rentre dans l'article 86 haché 2º du Code Pénal qui ne pénalise pas l'avortement quand il s'agit d'une grossesse produit d'un viol à une femme handicapée mentale. Mais l'intervention n'a pas été réalisée parce que le Comité de Bioéthique de l'Hôpital San Martin, de La Plata, où il était prévu de la réaliser, a considéré que la gestation était trop avancée. La famille a mis en cause ce diagnostic après avoir réalisé une autre échographie à L.M.R.

De la Torre est arrivé dans l'après-midi à la maison de Veronica, située dans un quartier humble de la localité de Guernica. L.M.R. et sa mère vivent à 300 mètres de là. "Je défends la vie de ma soeur", lui a dit Verónica quand De la Torre a insisté avec la nécessité de préserver la grossesse produit d'un viol. La visite ne s'est prolongée plus de dix minutes. Le recteur n'a pas été invité à entrer et la discussion a eu lieu sur le trottoir. "Ils m'ont dit qu'ils pouvaient nous offrir une aide psychologique, mais ceux qui ont besoin de psychologues, ce sont eux", a ensuite commenté la soeur de L.M.R. à ce journal. De la Torre s'est présenté accompagné par deux femmes dans un Chevrolet Corsa.

De la Torre a été sous-secrétaire de l'Education durant la dernière dictature militaire et depuis quelques années est à la tête de l'Université Catholique de La Plata, où il est arrivé de la main de monseigneur Hector Aguer, le plus conservateur entre les cardinaux conservateurs. Comme ce journal l'a publié, il y a plus d'une décennie que De la Torre défend dans des forums internationaux la position la plus radicalisée de l'Église Catholique face aux questions relatives à la santé sexuelle et reproductive. Durant le ménémisme, il a été membre des délégations officielles argentines aux conférences sur Population et Dévellopement (Le Caire, 1994), sur la Femme (Beijing, 1995) et sur Habitat (Istambul, 1996), où le pays a eu un alignement avec la position du Vatican dans la même thèmatique. Son militantisme a reçu une récompense : en 2001, il a été décoré par le pape Jean Paul II comme Commandeur de l'Ordre San Gregorio Magno pour sa trajectoire dans les thèmes d'"éducation et vie humaine".

Jusqu'à ce que la tragédie de L.M.R soit connue, De la Torre n'avait pas eu de protagonisme si visible dans sa croisade "pour la vie" et contre l'avortement. Il s'est non seulement présenté hier au domicile de la famille de la jeune fille violée mais aussi le jour où l'Hôpital San Martin a décidé de ne pas interrompre sa grossesse, le président de l'UCA avait remis à la direction du centre de santé une lettre, accompagné d'un notaire, dans laquelle il prévenait les médecins qu'ils pouvaient commettre un délit face à l'absence du consentiment du père de L.M.R. pour réaliser l'intervention. Il a aussi envoyé une lettre à la Cour Suprême de Justice de la province de Buenos Aires se postulant pour adopter le bébé produit d'un viol.


Pagina/12 (Argentine), 15 août 2006. Traduction : Fab, santelmo@no-log.org
Ecrit par libertad, à 22:03 dans la rubrique "International".



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