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PAS DE CHEQUE, PAS D’AMAP !

Tiré du Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénée n°96, par la CNT-AIT de Toulouse En juin dernier, nous nous sommes rendus aux réunions de l’association "La Rochelle Paysanne" en projet de développer une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). L’objectif, plutôt sympathique, était la mise en rapport direct entre le consommateur et le producteur. Trois agriculteurs répondirent présents. Grâce à 1’AMAP, l’un pouvait diversifier sa clientèle, l’autre stopper un marché pour se consacrer plus à son exploitation, le dernier envisageait d’embaucher un nouveau salarié.

L’AMAP offre un bonus aux producteurs participants en encourageant -retour à la terre oblige- le travail participatif des adhérents dans les exploitations. Pour la saison, inutile dès lors de se casser la tête pour la cueillette des haricots et des petits pois ou 1e buttage des pommes de terre : les maraîchers auront une main-d’œuvre corvéable et conviviale, dans l’optique de tisser des liens dans le cadre destressant d’une super-ambiance de saison agricole. Bref, une main-d’œuvre prête à en baver un coup "tout ça pour mon gentil producteur bio qui me livre chaque semaine mon panier avec tant de gentillesse".

Cependant le nerf de la guerre reste bien entendu l’argent. Nous sommes là pour faire vivre trois exploitants agricoles, pas pour refaire le monde, on s’adapte à l’économie capitalisme à défaut de vouloir la combattre. Parlons franc : les paniers sont mis à la vente au prix de 8 euros et 16 euros.

Déjà cela est dissuasif pour certains. Premier écrémage. Durant la réunion, il fut question d’une vague caisse de solidarité pour que les plus démunis puissent avoir un panier. Cependant l’idée fut abordée en cinq minutes et on resta très flou sur la somme allouée à cette caisse et sur qui prendrait la décision "d’offrir" à "son bon pauvre" son panier de légumes. Bref, la caisse de solidarité ne reste qu’un projet illusoire. Pour faire partie de la grande famille de l’AMAP, il faut signer 24 chèques d’avance qui seront débités, mois par mois. C’est une "avance sur consommation".

C’est une condition impérative. Pour les personnes sous tutelle par exemple ou simplement qui n’ont pas les moyens d’avancer du fric pour payer ce qu’ils mangeront le mois suivant, c’est foutu. A l’AMAP on appelle cela "fonctionner à la confiance" : pas de chéquier, pas d’adhésion. Pour les chômeurs, les Rmistes, les précaires, ceux qui ne savent pas ce qu’ils "toucheront" le mois suivant,... c’est le coup de grâce, tu peux toujours retourner dans ta banlieue et te brosser pour avoir ton panier de légumes bio.

Une amie en a fait les frais, laissons-lui la parole : "En fait, j’avais déjà abordé pendant la réunion mes inquiétudes sur le fait de devoir signer 24 chèques d’avance car légalement ces chèques pouvaient être encaissés dès le moment où je les avais signés et datés. La question de confiance que l’on m’avait opposée ne me paraissait pas convaincante. La confiance n’aurait pu s’instaurer que sur un traitement ramenant tout le monde à égalité quelles que soient les ressources. S’il était question de confiance, pourquoi mon engagement à acheter régulièrement un panier par semaine pendant six mois n’était-il pas suffisant ?

De plus, je ne connaissais pas la centaine de personnes présentes dans la salle, les statuts de l’association n’étaient même pas déposés. Il me semblait que toutes les garanties étaient en faveur des organisateurs-producteurs, sans qu’aucune soit accordée aux adhérents.

Ma seconde objection tenait à l’obligation de payer sa consommation de panier un mois à l’avance. Il se trouve que nos revenus issus de salaires ou d’allocations sont perçus à terme échu. Payer mes quatre paniers un mois à l’avance faisait figure d’un investissement que je ne pouvais me permettre. Je n’ai rien contre l’entraide gratuite mais l’on y rajoutait du travail bénévole auquel je devais m’engager. L’impossibilité de réguler ma consommation en fonction de mes besoins et de mes moyens financiers irréguliers et précaires..

Je n’étais même pas en mesure de m’engager sur ma disponibilité pour du travail bénévole, au vu des lois sur la remise au travail des précaires qui ne nous laissent aucune certitude ni sur les ressources ni sur la libre disposition de notre temps.

J’ai donc proposé aux deux personnes en charge de la trésorerie de payer l’adhésion (8 euros) et de régler en liquide l’achat de mes paniers au moment des distributions. Cette proposition fut rejetée ainsi que mon adhésion.

Comme j’osais émettre une relative inquiétude à la vue de tous ces chèques déposés sans beaucoup de garanties par la centaine de personnes présentes et que j’essayais d’argumenter sur ce système excluant une fois de plus les plus précaires, un des organisateurs m’a pris à parti : " Tu dois certainement consommer un tas de produits inutiles. Et puis tu as sans doute un copain ?".

Il commença à me brancher sur mes proches qui auraient dû subvenir à mes besoins... il termina son laïus en me traitant de "coupeuse de cheveux en quatre". Je suis sortie de cette aventure effondrée avec une fois encore l’impression que les précaires étaient invisibles."

Eric et Sylvie

Tiré du Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénée n°96, par la CNT-AIT de Toulouse

Ecrit par didier2, à 16:58 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  satya
19-08-06
à 23:02

oui, c'est vrai, pour les chômeurs, les rmistes il n'est pas possible d'utiliser ce mode de fonctionnement, cependant, pour ceux qui vivent en milieu rural ou proche d'espaces qui pourraient servir de jardin, le mieux serait vraiment de se regrouper en petits collectifs pour s'entraider à faire un potager et des conserves.

je sais que ce n'est pas évident car la mentalité n'est pas encore là et ce n'est pas facile de trouver les gens pour le faire, mais je crois que c'est essentiel.

c'est quelque chose que j'essaie de penser ici et de faire bien que je n'ai pas encore trouvé comment m'y prendre.
j'ai largement assez d'espace y compris un puits (donc une source d'eau gratuite), mais je sais que c'est la meilleur des choses à faire, de plus la nourriture serait vraiment beaucoup plus saine que les cochonneries industrielles qui sont vendues partout. les magasins bio sont tellement chers qu'il n'est pas possible d'acheter quoi que ce soit.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
30-05-07
à 21:43

Re:

Il y a ce témoignage là aussi, si les choses ne sont pas encore claires pour certainEs. Les AMAP ne sont pas une alternative, c'est un attrape bobo (tant pis pour eux), une technique de vente et de coercition (exploitation des pauvres), du marketting (éthique et participatif). Les anarchistes doivent aussi combattre cela.
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  fantomanu
30-05-07
à 22:01

Re:

mais leurs poubelles sont souvent bien remplies...
 
Répondre à ce commentaire

  satya
30-05-07
à 22:43

Re:

je ne sais pas si on peut appeller ça des attrapes bobos.
en fait je connais proche de paris, quelqu'un qui s'est engagé activement dans une amap, il fait partie d'un groupe de personnes qui ont trouvé un terrain, fait venir un maraicher d'un autre département et ont ainsi de la nourriture bio, le maraicher est leur salarié en fait. donc, je ne pense pas vraiment qu'ils se soient fait "attraper".
pour ceux qui en ont les moyens, c'est une manière de rejeter l'industrie agricole et d'éviter de manger les cochonneries que celle ci nous produit en abondance. mais cela reste effectivement uniquement quelque chose pour ceux qui en ont les moyens; même les travailleurs pauvres ne peuvent pas se le permettre.
pour les pauvres (travailleurs ou chomeurs ou handicapés ou petit retraités), il n'y a vraiment qu'une possibilité: ce sont des collectifs qui produisent ensemble leur nourriture et partagent le travail et la récolte.
le fossé qui existe déjà depuis de nombreuses années s'est constemment creusé et continue de se creuser encore plus, il y a 15 ans j'avais essayé de construire quelque chose de ce genre mais les gens n'étaient pas prêts, par contre, l'idée avait été récupérée par certains organismes de réinsertions avec la création de jardins (pas toujours bio d'ailleurs).
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
30-05-07
à 23:03

Re:

Voilà ce que dis un rapport trouvé ici

Les Amapiens

 

- Qui sont ­ils?

 

Par les biais des questionnaires nous avons pu voir que l'âge moyen des Amapiens est de 41.5 ans, la classe d'âge de [30-39ans] étant la plus représentée. Les employés sont la catégorie socio-professionnelle la plus présente au sein des AMAP : 42.6% des Amapiens interrogés sont des employés. Mais il faut préciser que ce sont souvent des employés ayant des hautes qualifications. En effet, 34.6% des Amapiens se déclarant « employés » travaillent dans le secteur culturel et 23.2% dans le secteur scientifique.

 

58.3% des interrogés affirment faire un complément pour leurs achats de légumes. En effet, certaines saisons le panier ne suffit pas à alimenter certains Amapiens. Pour ceux-ci, ils sont 36% à faire leurs achats complémentaires sur les marchés et 25% chez les petits commerçants.


Répondre à ce commentaire

  libertad
31-05-07
à 09:53

Re:

Que les AMAP soient majoritairement fréquentés par des employés ne me semble pas un argument pertinent car cela pose le problème des alliances poiur changer de système. Hormis l'oligarchie avec laquelle il ne peut y avoir de compromis puisque c'est elle qui dirige le système capitaliste, la question des alliances pour renverser le capitalisme est un point fondamental. La révolution ne peut se faire sur la seule base de ceux qui sont exclus et perçoivent le RMI, c'est l'échec assuré. Les employés doivent faire partie de cette alliance anti-capitaliste. Bien sur critiquer l'aspect sélectif des AMAP est nécessaire.
Répondre à ce commentaire

  satya
31-05-07
à 10:54

Re:

amha il ne s'agit aucunement de faire quelque chose uniquement sur la base de ce que peuvent construire les précaires. là tu détournes le sujet.
nous avons à faire actuellement à tout autre chose qui concerne plusieurs éléments:
d'abord le fait que justement il est très intéressant de constater le paternalisme et le réformisme ambiant qui continue de vouloir penser à la place des pauvres qui seraient de par leur conditions incapables d'être créatifs et de se structurer; comme si la pauvreté retirait toutes les compétences physiques;  intellectuelles; créatrices des personnes.
ensuite, à chaque fois que des groupes issus de populations pauvres créé quelque chose, il est toujours des personnes qui se dressent avec leurs moralismes et font blocage, cela dérange effectivement à bien des niveaux de la société; les pauvres ont une fonction et en se prenant en main ils déstabilisent automatiquement beaucoup de degrés de fonctionnement des sociétés. (il est d'ailleurs fort intéressant de voir ces phénomènes se produirent en direct sur un site anarchiste)
d'autre part, les réformistes ont créé des alternatives marchandes qui de fait ne sont pas accessibles aux plus pauvres. en ce qui me concerne les amaps ne me dérangent pas dans la mesure où les inégalités sociales sont réelles et que ceux qui ont du fric pour vivre puissent l'utiliser en faisant produire du bio et contrer ainsi les industries agro alimentaires est déjà un point positif en soi même si c'est limité.
je n'ai pas que des amis pauvres et j'encourage et soutient ceux qui ont du fric à le faire. mais il est absolument vrai que le mode de fonctionnement n'étant pas adapté pour les pauvres, il est logique au moins que ces gens soutiennent au contraire les projets issus des pauvres, créés et si certains qui ont du fric veulent soutenir pour certains éléments (comme terrain) ce ne serait certainement pas du luxe !! par contre, il est certain que cela dérange certains égos car c'est hors de leur compréhension et il existe pas mal de personnes qui réagissent ainsi, j'en ai rencontré à la pelle ces deux dernières années.
je pense qu'au contraire plusieurs genres d'actions sont possibles et qu'il est insultant de parler de misérabilisme quand des personnes travaillent ensemble de plus en utilisant des pratiques anarchistes constructives. je l'ai déjà dit, la pensée des ventres creux n'est pas plus malsaine que la pensée de ceux qui ont la panse repue !!!
un autre élément qui selon moi a son importance c'est le mode de fonctionnement des agriculteurs bio qui de fait se concentrent à produire et vendre leurs produits uniquement pour les plus riches. sur le département ici il n'existe que deux maraichers bio et les prix sont exhorbitants, une amap vient tout juste de se créer à l'autre bout du département et avec donc les limites dont j'ai parlé, et d'autre part il y a des hectares de céréaliers bios mais qui vu l'extension des quelques cultures sont amha en contradiction profonde avec le sens même du  bio mais représentent malgré tout une avancée face à l'industrie agro alimentaire! à partir de quand les agriculteurs bio vont eux même se transformer en industriels, c'est déjà limite sur certaines exploitations qui ont déjà commencé à sombrer dans le productivisme quasi monocultural (fr??)
je pense que la diversité est à valoriser fortement et qu'il faut même la sauver et la maintenir.
un autre élément que je trouve intéressant, c'est qu'effectivement des outils comme les amaps issues des réformistes sont limités de fait par la façon dont elles sont organisées et gérées et sont donc automatiquement fermées à une grande partie de la population: c'est donc une solution élitiste per sé. par contre, les actions collectivistes et de démocratie directe, de gratuité comme cela peut être présenté dans le maquis économique sont au contraire ouvertes à tous. la fermeture; l'ouverture des structures est intéressante en soi et démontre dans les faits les véritables ruptures dans nos sociétés actuelles. (on entend parler ces dernières années d'une droite décomplexée, quand "la gauche" va-elle réussir à se décomplexer et à dépasser les limites et briser enfin les tabous ?)

je pense qu'il y a différentes étapes et que comme dans la vie, chaque étape a sa valeur et son propre sens, il est donc tout à fait concevable de penser une société avec des amaps, des maquisards de tous bords, y compris à la tapki qui eux seront probablement plus actifs quand la société sera encore plus détruite et ravagée, ce vers quoi nous allons inévitablement (il suffit de voir déjà les problèmes de réseau éléctrique dès qu'il y a un petit coup de vent!!!). tout cela peut exister parallèllement et si certains groupes s'opposent à d 'autres et leur font blocage dans leur création, cela en dit long sur les limites des façons de penser qui se traduisent alors dans des actes répressif directs.

il est impératif de tenir compte de tous les éléments existants. il existe de nombreux échelons et c'est dans les pratiques et le temps que nous verrons les véritables conséquences sur nos sociétés et sur l'humain.
les tentatives répétées dans le temps et qui sont souvent perçues comme des échecs sont de fait des évolutions et des développements en croissance, la créativité n'est pas toujours issue d'une "illumination" mais plutôt de tentatives, de chutes, de réflexions, de nouveaux essais avec des modifications car nous vivons dans un monde en mouvence et nous avons besoin de nous adapter. créer une alternative économique marchande est une chose, créér et pratiquer de nouvelles méthodes en est une autre car cela demande plus que l'intellect de certains élististes et en est même totalement à l'opposé car c'est un travail de groupe.
parler d'alliances est prématuré actuellement, les seules alliances possibles se font au travers des personnes de touts bords qui sont capables de reconnaitre et comprendre les travaux des autres et leurs implications (et limites aussi), je ne vois absolument pas pourquoi une pratique devrait être considérée supérieure à une autre. avant de construire un pont (alliance) il faut déjà avoir créé des piliers, or les piliers actuels se construisent sous le tir fourni d'un capitalisme destructeur.
les amaps sont déjà récupérées par le système marchand, il ne faut pas non plus le renier et c'est bien pour cela qu'elles ne dérangent pas vraiment: elles font encore tourner l'économie capitaliste grâce à leur mode de gestion et elles installent la sélection de l'association de bouffe saine vers ceux qui en ont les moyens financiers.

j'espère que tu comprends.
Répondre à ce commentaire

  la luciola
31-05-07
à 11:10

Re:

J'avais bien commencé à répondre à ce commentaire, mais entre temps je suis tombée
C'est vraiment plus parlant que tout mes argumentaires! J'adore!
Répondre à ce commentaire

  la luciola
31-05-07
à 11:13

Re:

c'était une réponse au commentaire de Libertad. :-)
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
03-06-07
à 17:04

Ca ne nous dérange pas mais bon...

Satya, voilà ce que l'on peut lire sur un site d'un réseau citoyenniste concernant les AMAP:

"Quelles sont les motivations des uns et des autres pour construire une AMAP ? Elles sont multiples, et par chance elles se rejoignent !...
Pour les "consomm’acteurs" : manger de la nourriture bonne et saine (des produits bio ou issus de l’agriculture paysanne), manger des produits de saison et diversifier ce qu’on mange, réapprendre à cuisiner, s’approvisionner souvent moins cher que dans les grandes surfaces ou le hard discount (eh oui, ça coûte souvent moins cher de faire ses courses à l’AMAP !), soutenir les agriculteurs à qui sont ainsi assurés des revenus.
Pour les paysans, des prix rémunérateurs possibles grâce à la vente directe (pas d’intermédiaire type centrale d’achat des grands groupes qui crèvent les paysans), vente assurée, retour des emballages, peu de transports...) et au préfinancement de la production grâce aux contrats... Et possibilité de créer des liens et de parler de leur travail avec les habitants des villes, avec ceux qui vont manger leurs produits...

Le système des AMAP, la ré-appropriation de notre alimentation, participe donc à une relocalisation de l’économie. Au maintien et au re-développement des emplois dans l’agriculture (un emploi en grande surface supprime 3 emplois dans la société. Sans parler de la nouvelle étape avec la suppression des caissières !). Un des objectifs des AMAP est d’ailleurs d’aider à installer de nouveaux paysans. Les AMAP sont donc une forme économique alternative non capitaliste prometteuse. Et viable."


"Pour les "consomm’acteurs"": déjà c'est clair ça concerne d'un côté des consommateur à qui l'on met un peu "d'acteur". Je vous laisse le soin d'en tirer l'analyse que vous voulez.

"manger de la nourriture bonne et saine (des produits bio ou issus de l’agriculture paysanne), manger des produits de saison et diversifier ce qu’on mange, réapprendre à cuisiner,": soit, bien que ni bio, ni agriculture paysanne ne soit une garantie de produit bon pour la santé. Pour avoir bossé là-dedans, je peux dire qu'à part la préservation de l'environnement (important!!!), l'impact direct sur la santé du bio n'est prouvé. Quant à agriculture paysanne, c'est quoi ?

"s’approvisionner souvent moins cher que dans les grandes surfaces ou le hard discount (eh oui, ça coûte souvent moins cher de faire ses courses à l’AMAP !)": là on est purement et simplement dans le mensonge commercial, no comment.

"Pour les paysans", voilà le deuxième acteur, que l'on appelle pas "pays'acteur", pourquoi ?

"des prix rémunérateurs possibles grâce à la vente directe (pas d’intermédiaire type centrale d’achat des grands groupes qui crèvent les paysans), vente assurée, retour des emballages, peu de transports...) et au préfinancement de la production grâce aux contrats...": donc plus de sous pour l'agriculteur et pour ses ouvriers agricoles ? Je pose la question, parce que moi en ayant travaillé dans le bio en tant qu'ouvrier, chez des producteurs pour qui ça marchait du tonnerre (les anglais rachetaient toute la production au prix de l'agriculteur et celui-ci refusait chaque année parce qu'il avait déjà son réseau d'écoulement) je n'ai jamais vu la couleur d'une augmentation ou d'un salaire plus élevé que le smic agricole.

"Et possibilité de créer des liens et de parler de leur travail avec les habitants des villes, avec ceux qui vont manger leurs produits...": ce que fais tout commercial avec ses clients ("ceux qui vont manger leurs produits": vous aurez remarqué la formule pour dire "leurs clients")

"Le système des AMAP, la ré-appropriation de notre alimentation, participe donc à une relocalisation de l’économie.": une impression de déjà lu, une impression de déjà lu, une impression de déjà lu...

"Au maintien et au re-développement des emplois dans l’agriculture (un emploi en grande surface supprime 3 emplois dans la société. Sans parler de la nouvelle étape avec la suppression des caissières !)": là pas question de faire de l'anti-travail. Sarkozy doit soutenir à donf, remettre tout le monde au travail voilà ce que vise les AMAP, on nous le dit. Idéologie du travail rime avec soumission. Les emplois de merde mal payés c'est ce qu'on veut dans les AMAP !

"Un des objectifs des AMAP est d’ailleurs d’aider à installer de nouveaux paysans.": quand je vous disais qu'on était face à un phénomène de néo-poujadisme rural, tout y est.

"Les AMAP sont donc une forme économique alternative non capitaliste prometteuse.": là un  petit panneau défile devant vos yeux chers amis spectateurs avec inscrit dessus "APPLAUDISSEZ !", ce que c'est que la force de la démonstration ! Petit patron agriculteur + consomm'acteurs= non capitaliste (elle est pas belle la vie !). Quand on pense à tous ces intégristes de l'anarchie qui se tuent à gamberger et à s'activer alors que c'est si simple la révolution !

"Et viable.": viables les AMAP ? Et alors ?

Vous reprendrez bien une petite tranche de vessie en guise de lanterne ?

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