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Mexique - La « Commune d’Oaxaca »
Lu sur avoixautre : Depuis le 14 juin dernier, le mouvement des instituteurs de l’Etat d’Oaxaca, un des états les plus pauvres et indigènes du Mexique, a pris une nouvelle tournure.

Il y a des luttes sociales qui préfigurent des conflits de plus grande envergure. Elles sont un signal d’alarme qui donne l’alerte sur de graves problèmes politiques sans solution dans un pays. Les grèves de Cananea et de Río Blanco constituent un des antécédents reconnus de la révolution mexicaine de 1910-1917 [1]. La révolte de 1905 en Russie montra le chemin qui, douze ans plus tard, fut parcouru par les bolcheviques pendant la révolution d’Octobre.

La mobilisation enseignante-populaire qui, depuis le 22 mai, secoue Oaxaca est une expression de ce genre de protestations. Elle a mis en lumière l’épuisement d’un modèle de gouvernement, la crise de relation existante entre la classe politique et la société, et la voie que le mécontentement populaire peut suivre dans un futur proche dans tout le pays.

La protestation a commencé il y a un peu plus de 60 jours comme expression de la lutte des enseignants de cet État pour l’obtention d’une revendication : l’augmentation de salaire par la voie de l’ajustement sur le coût de la vie. Il n’y avait rien de nouveau par rapport à des luttes similaires ayant eu lieu les années précédentes. Mais la tentative du gouvernement de l’État d’Oaxaca d’en finir avec le mouvement en utilisant la répression sauvage le 14 juin dernier a radicalisé les enseignants qui, dès lors, ont exigé la destitution du gouverneur de l’État.


La revendication a trouvé rapidement un écho dans une très large partie de la société oaxaqueña qui s’y est ralliée. Offensés tant par la fraude électorale par laquelle Ulises Ruiz [2] est devenu gouverneur que par la violence gouvernementale contre une multitude d’organisations communautaires et régionales, des centaines de milliers d’Oaxaqueños ont « pris » la rue et plus de 30 mairies. Près de 350 organisations, communautés indigènes, syndicats et associations civiles ont formé l’Assemblée populaire du peuple d’Oaxaca (APPO).

Les protestations ont coïncidé avec les élections fédérales [le 2 juillet 2006]. Après avoir laissé entendre qu’ils allaient boycotter ces dernières, les insoumis décidèrent de soutenir le vote de sanction contre le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti d’action nationale (PAN). Le 2 juillet, ils ont administré à ces deux-là une sévère raclée. Le "tricolore" [le PRI] fut balayé. La coalition "Pour le bien de tous" obtint 9 des 11 députés et les 2 sièges de sénateur en jeu. Et si le "Soleil aztèque", le Parti de la révolution démocratique (PRD), a perdu deux sièges ce fut à cause de ses divisions internes et de la faiblesse de ses candidats. Bien que le gouverneur ait offert de donner à Roberto Madrazo [3] un million de voix, il a dû se contenter d’un peu plus de 350 000, c’est-à-dire 180 000 votes de moins que ceux gagnés par López Obrador [4].

Depuis lors, une très large part de la société ne reconnaît pas Ulises Ruiz comme gouverneur de l’État. Depuis sa dernière réunion le 25 mai dernier avec le mandataire, la « Commission négociatrice élargie » [organisme du syndicat des enseignants] ne l’a pas revu. Elle ne négocie pas ses revendications ni avec lui ni avec ses représentants. Elle n’accepte ni son argent ni ses programmes. Elle se dirige seule. Le 11 juin, l’APPO a entamé, avec succès, une campagne de désobéissance civile et pacifique par laquelle elle cherche à rendre manifeste l’ingouvernabilité et l’absence d’autorité dans l’État.


Le mouvement a assumé le contrôle politique de la ville d’Oaxaca. Si elle considère que c’est pertinent, elle bloque l’entrée des hôtels de luxe du centre, l’aéroport local, elle empêche la circulation sur les avenues, elle empêche l’entrée dans les édifices publics et à l’Assemblée de l’État. Sa force est telle que le gouvernement de l’État a dû annuler la fête officielle de la Guelaguetza [5]. Cependant, enseignants et citoyens ont organisé une célébration populaire et alternative.

La majorité des professeurs ont cessé pendant deux semaines d’occuper la capitale oaxaqueña pour terminer le cycle scolaire dans leurs communautés. Les cours finis, ils sont revenus en ville pour continuer leur plan d’action. Ils ont « pris » la ville d’Oaxaca.

Suite et photos ici
Ecrit par rokakpuos, à 06:00 dans la rubrique "International".



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