L'En Dehors

A midi, nous nous sommes mis en marche sur la route menant à la barrière de séparation. Le thème de la marche était à nouveau la guerre au Liban. Des drapeaux libanais flottaient ainsi qu’une grand bannière rédigée en hébreu appelant les soldats à refuser de servir et à ne pas devenir des criminels de guerre. Cette bannière avait déjà été portée dans le groupe anarchiste à Tel-Aviv lors des manifestations des samedis précédents.

Lorsque nous sommes arrivés près du dernier carrefour du village de Bil’in, nous avons rencontré un bloc de la police israélienne des frontières, qui a déclaré qu’il s’agissait là d’une zone militaire fermée et a immédiatement ouvert le feu avec des grenades de choc et des balles en caoutchouc. Alors, de nombreux policiers ont avancé vers nous afin de nous forcer à reculer jusqu’au centre du village.

Quelques uns d’entre nous ont réussi à résister et se sont confrontés aux forces israéliennes. La plupart des manifestants inexpérimentés ont été progressivement repoussés. Lorsque l’un d’eux a été sérieusement blessé par les forces de l’Etat (un coup porté à la tête et un autre à la nuque), les policiers se sont retirés en prenant avec eux les manifestants blessés pour les conduire à l’hôpital.

Juste au moment où les forces de l’ordre commençaient à se retirer, les lanceurs de pierres organisés, qui étaient restés discrets jusqu’alors, ont commencé à projeter des cailloux, principalement sur les manifestants. Lorsqu’il leur fut demandé de cesser d’attaquer les participants, l’un d’eux a dit que tous les Juifs sont les mêmes.

Après cela, la manifestation fut arrêtée et les participants sont retournés vers le centre de Bil’in pour un meeting au sujet de la lutte du village.

A l’extérieur du meeting, une courte discussion informelle s’est tenue entre quelques Israéliens à propos des lanceurs de pierres et de notre rôle dans cette lutte. Certains ont déclaré que les Israéliens ne sont que des invités et n’ont pas le droit de dire quoique ce soit au sujet des lanceurs de pierre qui perturbent les manifestations et ne respecte pas la décision du comité du village de mener une lutte non violente. D’autres ont dit que nous, les activistes des Anarchistes contre le Mur, sommes invités par le comité du village en tant que parternaires, et que l’expression de nos idées fait partie du partenariat.

En plus du camarade qui a été sérieusement blessé, quelques autres ont été blessés par des balles en caoutchouc.

Lorsque cinq d’entre nous ont quitté le village pour aller rendre visite au camarade hospitalisé, quelqu’un a jeté une bombe incendiaire sur nous. Celle-ci nous heureusement raté et a explosé près de la route.

[Ilan Shalif]

Traduit de l’anglais par A voix autre.

Source : Anarkismo.net