Lu
ici: La marée noire a été provoquée le 14 juillet par le bombardement de la centrale électrique de Jieh, juste au sud de Beyrouth. Jugée « effroyable » selon le ministre de l’environnement, Yaacoub Saaraf, elle a atteint le littoral.
"Il est essentiel de prendre des mesures immédiates. En plus de la situation humanitaire, une catastrophe écologique menace la région méditerranéenne", avertit Paul Misfud, coordonnateur du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et du Plan d’action pour la Méditerranée (MAP). "Les hostilités doivent cesser pour permettre un accès immédiat et sûr à la zone touchée".
A l’origine de la maréee noire a eu lieu à deux reprises les 14 et 15 juillet le bombardement par l’armée israélienne de 5 réservoirs de l’aire de stockage de fioul d’une centrale électrique à Jiyé, au sud de Beyrouth. Le résultat : un déversement dans la mer et sur les côtes libanaises de près de 15 000 tonnes de mazout (selon l’estimation du gouvernement libanais).
Le ministre de l’environnement, Yaacoub Saaraf, compare l’ampleur du désastre, à celui de l’Erika pour la quantité : "En réalité, il est bien plus grave, car la capacité de régénération de l’océan Atlantique est nettement supérieure à celle de la mer Méditerranée, petite et fermée. Il faudra un an pour tout nettoyer, mais les dégâts subis par l’écosystème dureront des décennies. La faune sous-marine est empoisonnée, certaines espèces sont menacées de disparition."
Greenpeace dans un communiqué a estimé que le nettoyage du littoral pourrait durer 6 à 12 mois : "la marée menace spécialement les oeufs de poissons et les nids des tortues des mers sur la côte libanaise, notamment la tortue vert, une espèce en voie de disparition dans la Méditerranée."
Selon l’Organisation maritime internationale (OMI), une partie du mazout a été brûlé, quelque 10 000 tonnes se sont échappés, et il y a un risque de déversement de "jusqu’à 35 000 tonnes" au total.
La marée noire a affecté le tiers de la côte libanaise, c’est-à-dire 80 km de plages, de marinas et de ports de pêche, a observé l’OMI. Elle a aussi annoncé une assistance internationale au Liban, avec la participation des Nations Unies et de l’Union européenne.
L’un des centres régionaux du PNUE-MAP, le REMPEC, a demandé au gouvernement de Chypre de faire fonctionner un modèle de prévision de l’évolution des marées noires développé spécifiquement pour la Méditerranée orientale. Les premiers résultats de l’analyse menée par le Centre océanographique de Chypre montrent que seuls 20% du pétrole se sont évaporé et que 80% continue de flotter par plaques le long du littoral libanais.
La Chypre, la Turquie et même la Grêce sont susceptibles d’être touchées, selon des informations du Toronto Star.
L’Algérie, la Chypre, la Commission européenne, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, Malte, et la Syrie ont proposé leur assistance suite à une demande de soutien lancée aux Etats parties à la Convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution. Le REMPEC a officiellement placé son Unité d’assistance méditerranéenne en alerte et se prépare à une mission d’expertise dans la zone affectée dès que les conditions de sécurité le permettront.
Gilles Pradeau
===
D'autres infos sur la marée noire au Liban :
http://fr.news.yahoo.com/29072006/202/maree-noire-au-liban-plus-grande-catastrophe-ecologique-en-mediterranee.html
http://www.greenpeace.org/international/news/we-have-a-message-for-peace/oil-slick
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=12723&Cr=moyen&Cr1=PNUE
http://news.independent.co.uk/environment/article1217562.ece
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_976.php
