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L'En Dehors


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Arrêtons le massacre...
 lu sur altermonde-levillage : " « Nous vivons dans un monde où la raison du plus fort prime et où la mauvaise foi règne. Pour arriver à toucher un public qui ne demande qu’à comprendre ce qui se passe au Proche-Orient, il faut surmonter les multiples pièges », constate un journaliste désabusé. Il faut pourtant essayer d’y voir clair.

Le chaos profond qui ensanglante la Palestine s’étend maintenant au Liban voisin, et fait aussi des victimes en Israël. C’est l’offensive israélienne contre Gaza qui a déclenché la nouvelle guerre au Liban ». (Tanya Reinhart, enseignante à l’université de Tel-Aviv).

Le Liban est bombardé, depuis trois semaines, et Gaza sous un déluge de feu depuis plus de deux mois en représailles à l’enlèvement de trois soldats israéliens, en armes, l’un par le Hamas palestinien, les deux autres par le Hezbollah libanais. Le gouvernement d’Israël qui retient dans ses prisons des milliers de civils palestiniens, a refusé l’échange, refusé la négociation, dans les deux cas. Et dans les deux cas donné carte blanche à son armée.

La venue au pouvoir en Palestine du mouvement de résistance Hamas, porté au pouvoir par les électeurs palestiniens au début de l’année, et la formation d’un gouvernement légitime est un désastre pour le gouvernement israélien, qui projette de tracer sa frontière définitive unilatéralement arguant qu’il ne trouve aucun interlocuteur en Palestine.

Pour l’aider à passer cet obstacle, le Hamas est mis au ban des nations par le « Quartet » (ONU, US, UE, Russie) au service de la politique de l’administration américaine, et le peuple palestinien déjà martyr, sanctionné par un blocus financier destiné à le faire réfléchir : « Israël a le droit de se défendre ». De son côté, l’occupant, qui a le « droit de se défendre », souhaite pouvoir tranquillement élargir et renforcer son implantation en Cisjordanie de manière à refouler les Palestiniens dans trois « bantoustans » isolés les uns des autres, tous enclavés, sans accès aux ressources naturelles, ni aux infrastructures indispensables à la survie d’un peuple, et sous surveillance militaire. Il bombarde tous les jours la bande de Gaza, où un tiers de la population palestinienne est parquée, militairement et économiquement, isolée et qui, tous les jours, « a le droit » d’enterrer ses morts.

En réponse, de la bande de Gaza, des résistants tirent vers le territoire d’Israël des roquettes « grosses comme des balais », leur seule arme, ne faisant que des dégâts matériels. Un soldat israélien est enlevé, comme monnaie d’échange contre quelques centaines d’enfants emprisonnés en Israël. L’armée d’Israël lance alors sa puissance de feu - terre, air, mer - sur cette minuscule bande de terre inhospitalière où sont prisonniers un million et demi de Palestiniens, lance ses chars, ses avions, ses hélicoptères, ses drones, des milliers d’obus, de missiles, détruisent les infrastructures vitales systématiquement (électricité, etc....), les immeubles officiels, enlèvent quelques dizaines de membres du nouveau gouvernement, ... pour « retrouver leur soldat ». L’occupation hors-la-loi, s’étend, se déchaîne sur la bande de Gaza.

« Les Israéliens ont le droit de se défendre », répètent inlassablement les médias d’Euroland, qui bientôt n’en disent plus rien du tout.

Quelques semaines plus tard, le Hezbollah, mouvement de résistance libanais à l’occupation israélienne, solidaire du Hamas, quasi silencieux depuis le repli de l’occupant en 2000 sur un fragment de territoire libanais, les Fermes de Shebaa, réagit [1]. Deux soldats israéliens sont enlevés, le gouvernement israélien refuse l’échange, et la négociation, et l’armée commence à pilonner les positions du Hezbollah, pour « ramener ses prisonniers ».

Sans laisser de répit aux Palestiniens de gaza, l’armée de l’air déferle sur le Liban, sur le même schéma, bombardant systématiquement routes et ponts, pilonnant tout ce qui pourrait concourir au ravitaillement : camions sur les routes, entrepôts, petites et grosses industries, du pétrole à la laiterie ...stations de télévision. Les navires de guerre bombardent les installations portuaires, les installations pétrolières. Des quartiers de la capitale, des villages, supposés possible refuges pour les résistants, sont écrasés sous le feu.

En quelques jours, des centaines de civils libanais sont tués, autant ou plus blessés, mutilés, beaucoup écrasés sous leur maison. Des centaines de centaines de milliers de réfugiés affluent péniblement vers les villes par des routes impraticables. Partout, des ruines ; partout l’eau, la nourriture, les médicaments, le carburant s’épuisent. On voit mal à quel but avouable peuvent être utiles ces dévastations.

Des villes israéliennes sont atteintes par les missiles du Hezbollah, où des civils tombent aussi.

Les Libanais en appellent à la « communauté internationale, à l’ONU. Israël qui n’a jamais exécuté les résolutions de l’ONU le concernant, exige le respect immédiat de la 1559, contre le Hezbollah.

Les puissances réputées « grandes » se réunissent enfin, et décident de ne rien décider. Les mouvements de résistance, quand ils sont arabes et musulmans, sont appelés « terroristes » et le terrorisme menace les Etats-Unis : il importe de l’éliminer. L’Etat d’Israël, ivre de sa puissance, au service d’un Etat ivre de ses échecs, « a le droit de se défendre ». Les principaux médias en conviennent, et relatent les événements en conséquence.

En revanche aucun droit n’autorise la colonisation d’un territoire voisin, l’expulsion des populations ou leur relégation, la confiscation de leurs ressources vitales. Rien n’autorise à y organiser une occupation armée implacable. Nul droit ne permet la construction d’un mur de séparation empiétant sur le sol étranger largement au-delà des frontières. La légalité internationale ne laisse aucune place aux enlèvements arbitraires de civils, femmes, enfants, aux traitements discriminatoires et cruels, à la destruction des habitations, à la dévastation des cultures, aux châtiments collectifs...Pas davantage à l’édification de barrages, de réseaux routiers réservés, asphyxiant l’activité économique, la vie culturelle ...

La légalité internationale condamne toutes ces pratiques, courantes depuis des décennies contre les Palestiniens, et particulièrement, comme crimes de guerre, les représailles disproportionnées, la destruction des infrastructures vitales, les incursions armées contre les civils, les assassinats ciblés, et les tirs aveugles fauchant des familles... L’ONU les a interdites. Maintes fois. La Cour internationale de Justice les condamne. Toute conscience en est outragée.

Sans effet. Personne ne les sanctionne.

Au 18ème jour de l’invasion du liban, qui a déjà fait plus de 600 morts civils libanais, après avoir tué - par mégarde - quatre observateurs onusiens, l’armée israélienne réduit étourdiment en poussière un immeuble entier, avec une soixantaine de civils et parmi eux de très nombreux enfants auxquels il servait de refuge [2].

Oh ! s’écrient en chœur médias et politiques, c’est trop ! Passe pour un demi millier de morts épars, mais tous ces enfants déchiquetés à la fois, devant des caméras, c’est décidément trop. La « communauté internationale » condamne « unanimement » ce « crime de guerre » , et exige un cessez-le-feu immédiat. Israël proclame une trêve de 48 heures - des seuls bombardements de l’aviation - qu’il rompt quelques heures plus tard, se souvenant qu’il a, outre « le droit de se défendre », l’ « obligation » de ne pas laisser au Hezbollah le temps de se réorganiser. Et continue son avance.

« Qu’on lui laisse le temps d’exterminer tous ces impies » décide le chef suprême du haut de son imperium. « Qu’on leur coupe la tête ! » « Qu’on leur coupe la tête ! » font en écho, écrit, parlé, imagé, les médias qui ne réalisent pas que la servilité n’est pas une assurance tous risques. Qu’au service du « Way of life » étasunien, ils restent, tout humain qu’ils se croient, des instruments à produire, à consommer, chair à canon, substituables, jetables.

La bande de Gaza a disparu des préoccupations. Le plus criminel abandon....

L’Etat d’Israël qui s’enorgueillit de ne se plier à aucune loi, fait aussi pour lui, avec l’assistance zélée de l’Europe du « plus jamais ça ! » un très « sale boulot », et accepte même le sacrifice de ses propres enfants. Et de cette manière s’expose , tout en terrifiant ses voisins, à ne jamais vivre en paix.

Signé SOS_STOPIT


[1] Pour soulager la pression militaire sur Gaza, pense Atya Reinhart et beaucoup d’observateurs indépendants avec elle

[2] La veille, la gracieuse émissaire des Etats-Unis, de passage en Israël, s’enthousiasmait, voyant dans ces évènements un « nouveau Moyen-Orient » en gestation, et préconisait déjà de ne pas instaurer précipitamment un cessez-le-feu bâclé.

Ecrit par , à 10:36 dans la rubrique "Actualité".



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