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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

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Notre societe est une societe d’exclusion
--> ExcluEs de la rue, du logement, du pays :
Lu sur A-infos. "Société: n.f. - 1180; du latin societas 'association', de socius
'compagnon, associé, allié; relation entre des personnes qui ont ou qui
mettent quelque chose en commun'."
Le nouveau Petit Robert, 1994.

Genève, novembre 2005. Le GHI (édition du 30 novembre), journal d’annonces
gratuit distribué dans les boites aux lettres, titre: "La mendicité
empoisonne Genève" à propos des mendiantEs d’Europe centrale (que l’on
appelle Europe de l’Est pour l’éloigner un peu plus de notre beau pays).
Dans un éditorial du 2 décembre ‘Entreprise Romande’, le journal des
pat-ronNEs, justifie le déni du droit par l’Etat ou par des particuliers
dans le cas des émeutes parisiennes et de la tentative de fermeture du
squat Rhino. Parallèlement, la CIA justifie certaines méthodes illégales
pour lutter contre le terrorisme. Entre temps, une personne a pu filmer
des policiers en train de brutaliser une jeune fille: Les journaux locaux
insisteront sur l’origine de la dame, elle n’avait sûrement pas une
couleur de peau conforme. Un peu avant, un officier de police décidait de
lui-même de confisquer des drapeaux et des banderoles anarchistes qui ne
lui plaisaient pas à des gens qui se rendaient à une manifestation
anti-OMC (autorisée). En juin dernier, des mesures d’exception décidées
par le Conseil d’Etat ont forcé des
milliers de chômeurs/chômeuses à renoncer à leur droit aux minimums
sociaux afin de pouvoir toucher leurs indemnités de chômage à temps. Ces
personnes ont été forcées à renoncer à un droit pourtant voté et
réaffirmé par référendum par les genevoisES.

Qu’est-ce qui nous unit dans cette société? Vaste débat sur des idéaux,
souvent en prime time à la télé, très peu de choses concrètes. Par
contre, il est clair que ce qui unit les dominantEs, c’est cette volonté
d’exclusion qui se fait sentir dans tous les domaines de la vie.
Exclusion sur le plan politique: Les messages non conformes au dis-cours
dominant sont confisqués arbitrairement lors de rassemblements publics.
Exclusion sur le plan social: La rue est vendue à des entrepreneurs et
des entreprises de sécurité privées (marché de Noël, par exemple); la
mendicité et les prises de positions contre l’ordre établi y sont bannies.
Exclusion sur le plan économique: On réduit les minimaux sociaux, on
empêche l’accès à un logement, on impose une flexibilité du travail qui
interdit toute construction de projets.
Exclusion sur le plan juridique: pas de papiers, pas de droits; l’Etat
met en place des lois d’exception anti-démocratiques; la police justifie
publiquement des pratiques illégales.

Il est important de lutter au coup par coup contre ces exclusions, car
des existences sont en jeu. Ces réponses partielles peuvent se faire au
niveau institutionnel, notamment sur le plan légal. Mais une victoire
ponctuelle seule laissera le pouvoir développer d’autres mesures
d’exclusion encore plus radicales. Nos dominantEs savent tirer des leçons
de leurs échecs, et des spécialistes en communication se font un plaisir
de rendre acceptable ce qui est encore tabou.
Il est clair que la société dans laquelle nous vivons n’est une société
que pour les personnes possédant un minimum de biens et de pouvoir. Elle
exclut de plus en plus de monde du petit cercle étroit qui la constitue.
Si la bourgeoisie pouvait à une certaine époque fédérer une large partie
de la population autour des valeurs des Lumières, ces lumières se sont
éteintes depuis longtemps. La nouveauté de notre époque, qui n’est pas
sans rappeler les années 30, c’est qu’elle revendique désormais l’oubli
de ces valeurs avec une arrogance encore jamais vue depuis la seconde
guerre mondiale.

A cette société qui n’est pas la nôtre, nous nous devons de répondre de
manière appropriée. Rejeter cette société d’exclusion dans sa globalité,
c’est admettre que la voie institutionnelle n’est pas suffisante pour la
combattre, et que se focaliser sur cette voie est un piège qui nous
empêche de développer d’autres formes de lutte. Chaque lutte spécifique a
permis de développer des moyens efficaces pour des victoires partielles:
L’action directe pour les luttes économiques ou contre les expulsions, le
squat pour l’obtention d’un logement, les fêtes sauvages et les
manifestations non-autorisées pour la réappropriation de l’espace
public... Le pouvoir n’a jamais autant montré sa cohérence dans tous les
domaines cités. Notre seule force face à lui, c’est notre nombre et notre
refus de toute représentation, ainsi que la conscience de faire partie
des excluEs de cette société. Le prolétariat tant courtisé par les
gauchistes en tous genres est bien là: Il prendra conscience de lui-même
par lui-même dans la fédération de ces luttes de base. C’est à cette
fédération que nous devons oeuvrer.

Tiré de Rebellion # 36, Feuille d'agitation de l'Organisation socialiste
libertaire (OSL)

[ expéditeur/expéditrice <infoladen.biel(a)freesurf.ch> ] 
Ecrit par kiffinkos, à 20:40 dans la rubrique "Actualité".



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