Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
"Avant de connaître Stella, j’étais rongée par la honte. Pendant 10 ans, j’ai caché à mes proches que je faisais du travail du sexe. Samedi, mon père vient fêter avec moi le 10e anniversaire de Stella!", est fière de nous annoncer Marie-Neige St-Jean, coordonnatrice de l'équipe terrain de Stella. Elle explique que le travail du sexe est pluriel. Une panoplie d'outils stelliens développés par et pour les travailleuses du sexe les aident à mettre leurs limites, à travailler en santé, en sécurité et dans la dignité. Ils donnent plein de trucs pratiques et d’informations utiles dans une optique d’empowerment. Un guide a aussi été réalisé pour encourager les clients à les respecter.
Liad Kantorowicz explique qu'en Israël, la plupart des travailleuses du sexe sont des prostituées. Là-bas, la prostitution est illégale, tandis qu'Israël est devenue une destination pour le trafic des femmes. L’occupation de la Palestine fait en sorte qu’on ne prête pas attention aux conditions de vie des gens. Jusqu'en 2002, l’abolitionnisme féministe était le seul discours admis. Mais depuis 2 ans et demi, Liad a fait un "coming out" public, ce qui a permis de faire entendre un point de vue complètement différent.
"Nous sommes les personnes les plus stigmatisées de cette société violente", dit-elle. La collectivité nous met en danger. Beaucoup de travailleuses du sexe sont des immigrantes illégales et n'ont pas même le droit de se défendre. La politique du pays concernant le travail du sexe a toujours été définie par les abolitionnistes, sans consulter les travailleuses du sexe.
À Tel Aviv en 2004, elle a réalisé un projet-pilote pour les travailleuses du sexe migrantes. C’était le premier projet de ce genre dirigé par et pour les travailleuses du sexe. Il a fallu créer des liens de confiance dans des lieux souterrains. Un autre projet l'a amenée à travailler avec des militant-es israélien-nes de la classe moyenne, mais bourrés de préjugés. Contrairement à ce qu'ils croient, les travailleuses du sexe peuvent être des personnes éduquées. Entre autres, elles savent se protéger du VIH-sida.
C'est en mai 2002 qu'elle décidait de donner des entrevues publiques. En Israël, c’était la première fois qu’une travailleuse du sexe le faisait en tant que travailleuse du sexe. Depuis, elle écrit aussi elle-même une colonne dans les journaux. Elle fait aussi des tournées et des conférences publiques. La population s’intéresse à la question, mais parce que c’est scandaleux. Malgré tout, les perceptions qu'elle a du travail du sexe sont en train de changer, tandis que passe le message qu'il n'est pas ok de les rejeter. "Nous venons de cette société, nous en faisons partie."
Il y a encore beaucoup de travail à faire avant d'obtenir que le travail du sexe soit reconnu, ce qui leur permettrait d'avoir la possibilité de faire respecter leurs droits. "Aujourd'hui, je suis invitée à faire partie de comités. Je suis traitée comme une experte. Il faut arrêter d’avoir honte, repenser différemment notre travail et travailler à visage découvert."
Bientôt, une association sera mise sur pied en Israël. Liad travaille aussi actuellement à réaliser le premier film porno féministe israëlien. Elle annonce qu'elle publiera un article sur le Forum XXX dans le plus grand journal du pays.
Depuis 7 ans, Ping Pong - c'est son vrai nom - est responsable du programme de santé d’Empower en Thaïlande. Nous nous sommes toutes éloignées de nos familles pour travailler et nous avons toutes souffert de discrimination. Empower nous rend plus fortes, dit elle. Plusieurs pensent que les travailleuses du sexe sont ignorantes. Nous aimons apprendre, mais nous aimons aussi le travail que nous faisons.
Tous les jours, la collectivité d’Empower change. Hier, nous étions 58 personnes, dont 38 mères. 24 parlaient le thaï et 17, d’autres langues. Nous étions aussi de plusieurs religions. Beaucoup de travailleuses du sexe sont des immigrantes illégales qui n’ont pas été trafiquées pour autant. Nous ne faisons pas de discrimination entre nous. Nous ne sommes pas un bureau. C’est un centre, notre centre. On vient y faire ce qui nous plait. C’est un privilège d’y travailler.
On m’appelle Pi, ce sont mes pairs qui m’ont assigné ce titre et celui-ci signifie que je suis respectée et reconnue en tant que leader. Nous respectons l’expérience de toutes. L’expérience de chacune nous aide. Mais l’expérience de l’individue ne prime pas sur celle du groupe. La société nous catégorise déjà. Empower ne veut pas créer de nouvelles distinctions ni divisions. "Nous voulons plutôt nous unir et partager notre pouvoir."
Nicole Nepton de Cybersolidaires