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L'En Dehors


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Entrevue spéciale avec BERURIER NOIR

Lu sur Zone.mondiale : "Un dimanche pluvieux, où il caille et où on se dit qu'on va quand même rencontrer la troupe Berurier Noir, ca a de quoi donner des ailes à n'importe quel petit agité non ?
Arrivée au local de repete des Bérus, rencontre avec Francois Bergeron, Farid et François Beru. Discussion chaleureuse et franche, en voici les passages que nous avons pu sauver, la première partie de l'interview ayant " sautée " dans une fausse manip. Une connerie bien dans l'esprit béru où on peut entendre un Bob inquiet demander " ca efface pas le truc au moins ? ". Voilà 5 secondes de bonheur qui efface d'un trait une grosse demi heure intéressante. Heureusement qu'il reste la seconde moitié...

[NB : L'interview est disponible, avec une meilleure mise en forme, au format PDF : Interview PDF ]

De tête, voici les questions (de la première moitié) que nous avions posés et les réponses dont je me souviens :
Expliquez nous le pourquoi du comment de cette reformation "surprise" de berurier noir ?
Tout s'est fait à l'instinctif : ils sont passés de 3 semaines de préparation sur le DVD à 7 mois, en revisionnant les trucs la sauce a repris petit à petit, ils se sont redonner leur propre énergie, Loran qui débarque avec sa gratte et le sample, le délire qui reprend. Quelques enregistrements pour rigoler. Puis un coup de fil des Transmusicales qui appelle pour les faire jouer, eux ils disent " chiche ? " et ils donnent un accord de principe (dont les derniers détails se règlent en ce moment, preuve de la spontanéité de la chose). La machine s'emballe, docteur beru fait tout dans l'urgence tout en restant un groupe paradoxal. Les BxN ré apprennent, ré essayent de gérer le bordel, de contrôler une machine qui grossit et devient de plus en plus énorme chaque jour... Tout se fait dans l'urgence, parce que ca donne de l'énergie et parce que le groupe, mine de rien, ben il est pas nombreux pour tout gérer.
Le choix du support DVD ? C'est un peu élitiste...
En effet, mais en même temps, c'est le seul support qui permet d'exprimer tout ce que le groupe avait envie de dire, que ce soit en quantité de documents, en délires interactifs...
On a suivi vos parcours et ils n'ont pas été vraiment parallèles. Comment avez vous fait pour vous retrouver sur la même longueur d'onde 14 ans après ?
Apparemment cela reste très dur au jour le jour, et des tensions apparaissent quand même. Dur de mettre tout le monde d'accord sur les choix, surtout que Bérurier Noir était une pile. Avec un coté plus et un coté moins. Ensemble ca fait de l'électricité (et quelle énergie !) mais ca reste des opposés. Actuellement y'a un enthousiasme général qui emporte toute la troupe, ca reste une super aventure humaine...
Impressions et souvenirs en vrac :
Francois a évoqué le fait qu'ils auraient peut etre du faire un autre groupe avec un autre nom, mais en même temps leur âme et leur coeur est dans BxN... En tout cas, en ce moment oui, et là y'a de la sincérité qui transpire à grosses gouttes, tellement que ca se voit...
Il y a aussi une volonté farouche de récupérer leur liberté, de tout controler et aussi de redevenir maitres de leur musique (procès bondage fini en 2003, problèmes avec lastcall...), d'où la création du label Folklore de la Zone Mondiale. Ca risque d'être intéressant, affaire à suivre...

Début de la 2è partie...
(Surement au cours de la réponse à la question : Pourquoi avoir choisi un retour via les Transmusicales de Rennes ? Là on devait aborder le prix des places, le concert complet...)
François Beru : Déjà les Trans se sont déplacés sur paris pour nous voir et pour qu'il y ait vraiment une communication sur ce phénomène qui est en train de se passer. Et donc on essaye de gérer au mieux. Nous tout ce qu'on peut conseiller c'est : ne faites pas les cons, n'achetez pas de pass pour voir les bérus, ca n'a aucun sens. C'est un festival où va y avoir 80 groupes, le minimum de respect c'est d'avoir une ouverture d'esprit, y'a des groupes qui sont pas du tout connus, qui mériteraient d'être connus, Il faut s'ouvrir un peu les oeillières et ne pas rester dans une logique bérurière, bérurière, bérurière...
Je crois que le temps voulu, si on veut faire quelque chose, on fera NOTRE truc. Là c'est une performance unique, nous même on sait pas ce que ca va donner, là on est en chantier, on expérimente, on est en train de le construire. On a bon espoir que ca fonctionne. Le futur sera lié à ce truc là, parce que si c'est la catastrophe totale, si c'est le désordre et des débordements, ca met en péril non pas seulement les trans, mais le groupe lui même...
PariA : en même temps, ca veut dire que la mèche aura bien pris ?
François Beru : ouais mais en même temps moi j'ai pas envie de jouer dans un climat de violence. J'ai toujours détesté ca, les bérus c'est quand même un groupe qui a défendu une certaine ouverture d'esprit si c'est pour arriver et flinguer tout les autres groupes, c'est pas la peine.
PariA : la sécu sur place ?
François Beru : y'a une discussion qui va avoir lieu, quelques jours avant on doit rencontrer tout le personnel.
François Bergeron : y'aura surement une partie secu beru et une partie secu trans.

PariA : le groupe représente au jourd'hui un potentiel économique, vous avez pas peur d'être récupéré commercialement ?
François Bergeron : le fait que les BxN aient monté Folklore de la Zone Mondiale, c'est la première fois que le groupe est vraiment indépendant, quelque part dans l'histoire, parce que maintenant ils ont leur propre label.
François Beru : Et ca, ca coupe court à toute rumeur. C'est vrai qu'il y a des gens qui ont essayé de nous contacter et pour le DVD on a fait un certain nombre de démarches chez les majors pour voir l'état d'esprit, comment ca pouvait fonctionner. Il est clair que la meilleure solution est celle qu'on a adoptée. Là ça coupe court à toute affabulation sur le groupe.
PariA : vous avez contacté les majors pour le DVD ?!? Y'aurait une bonne proposition vous l'auriez accepté ?
François Beru : Non mais y'a eu de très bonnes propositions.
Farid : De très très bonnes propositions. De trop bonnes propositions.
François Bergeron : Y'a eu des propositions qui financièrement étaient bien meilleures que celle de Wagram en disribution. De toute manière, BxN avait créer le label Folklore de la Zone Mondiale donc on a fait un tour de table, d'une part pour s'amuser parce qu'on aime bien rigoler et d'autre part pour prendre conscience de ce que voulait dire la sortie du DVD Berurier Noir, parce que c'est bien de consulter, d'avoir des contre propositions dans le deal avec Wagram.On a écouter leurs idées, y'a une major qui voulait sortir le DVD et faire une grosse campagne marketing, l'idée c'était : une grosse tête en porc et en fond sonore " porcherie ! "
Bob : c'est fin ca... :)
PariA : Alors pourquoi avoir choisi Wagram ?
François Bergeron : c'est le plus gros distributeur indépendant.
PariA : en même temps, ils sont tellement gros qu'on pourrait les prendre pour une major...
François Beru : Non, ils ont un fonctionnement d'actionnariat et les gens qui sont à l'intérieur sont co sociétaires. C'était un fonctionnement qui nous intéressait. De toutes façons, y'aurait pas eu Wagram ca aurait été difficile d'éviter une major, très difficile.
François Bergeron : Ca aurait pu sortir chez PIAS, mais tout le catalogue Beru était déjà en distribution chez Wagram.
François Beru : Y'a pleins de détails techniques qui font que c'est important d'être chez Wagram. Après on verra, le futur on en sait rien...On a un contrat intéressant : Wagram ne peut pas se revendre à une grosse major...
François Bergeron : Ca c'est marrant, au cas ou Wagram se revend à EMI, Virgin, Universal, le contrat se casse et devient obsolète ! Folklore de la Zone Mondiale gère toute la promo, toutes les décisions sont validées, y'a une maitrise totale de tout ce qui est fait.
PariA : et une démarche plus tournée vers l'underground, ca reste possible aujourd'hui ?
François Beru : Ca reste un vrai problème. Pour nous ca nous dépasse, les bérus ont terminé en 1989, on a continué à vendre des disques jusqu'à aujourd'hui et on savait pas qu'on était si populaires. Parce qu'on peut pas s'en rendre compte, nous réellement. On sait qu'il y a des gamins qui écoutent de temps en temps " salut à toi " et puis qui zappent pour aller voir la star'ac, puis qui écoutent du keupon... Ce qui est marrant, ce que toutes les interviews qu'on a fait, les mecs y venaient du gothique ils nous disaient : " pour nous béru c'est une référence ", les mecs y venaient de l'underground, ils nous disaient " pour nous béru c'est une référence ", les mecs y venaient de la techno " pour nous béru c'est une référence ", si tu veux on se retrouve à un carrefour d'énergies musicales... Tu parlais d'Assassin qui a fait une page sur leur site internet sur BxN, tu vois c'est intéressant, c'est à dire que chacun a puisé des éléments, déconstruire le mythe béru mais tu vois à la limite même déconstruire c'est l'amplifier.
François Bergeron : la volonté de revenir à un truc alternatif, quelque part underground, ca peut se faire avec les outils de maintenant. Par exemple une distro directe sur internet peut etre envisagée, faut que ca soit super géré.
François Beru : y'a 2 ou 3 choses qu'on a pas faites au temps des bérus, parce qu'on avait pas le temps, on était un petit groupe franco-français, on a jamais joué en allemagne, en espagne, on pourrait très bien jouer, si ca marche bien, à l'étranger.
Bob : avec des chants en français ?
François Beru : on verra, mais l'idée c'est que c'est trop facile sinon. Demain on fait le Zénith ? Et après Bercy ? Je crois pas que ca nous intéresse... En tout cas, moi ca me terrorise.
François Bergeron : Tu peux aussi prendre une salle avec une capacité genre 3000 personnes et rester une semaine, comme un cirque. Y'a plein de formes envisageables.
François Beru : Pour l'instant on a pas poussé la réflexion sur l'avenir. On reste concentrés sur ce qu'on doit faire aux Trans, sur cette performance qui, j'espère, va être décapante.

PariA : Avez vous conscience du public qui va faire le déplacement à Rennes ?
François Beru : Aucune idée...
François Bergeron : c'est des minettes de 14 ans qui vont lancer des peluches sur François
(rires)
François Beru : Le public a évolué c'est clair. Si tu prends le public des Wampas en 80 et celui d'aujourd'hui, c'est complètement différent. Je crois qu'il y a beaucoup beaucoup de gamins, entre 15 et 20 ans. Faut bien qu'on mette les mineurs en danger pour pouvoir chanter " mineurs en danger " (rires)
Bob : Le public, tu retrouves toujours un peu les mêmes quand même, les vieux briscards...
François Beru : je sais pas...
Farid : moi en tout cas, les jeunes, je trouve ca sociologiquement super intéressant, je crois que c'est super positif qu'il y ait des jeunes qui s'intéresse au groupe...
PariA : On pense qu'il y aura une bonne partie de jeunes qui aujourd'hui sont en transe à l'annonce de votre retour. En 1989, vous étiez nos grands frères, aujourd'hui vous allez être un peu les papas...
François Bergeron : grand pères même
François Beru : grand mère ouais (rires)
PariA : ca vous effraie pas ce décalage de génération ?
François Beru : non, toute proportion gardée, faut qu'on soit conscient qu'on a plus 20 ans. Mais bon, à la limite faut pas trop se poser de questions. Nous après on réfléchit, mais faut y aller à l'arrache, on verra. On nous attend au tournant, on a toujours dit qu'on espère aller droit dans le mur...
(rires)
François Bergeron : y'a toujours une dimension suicidaire
François Beru : L'idée elle est là. C'est évidemment se mettre en danger. C'est pas les mineurs qui vont etre en danger sur cette affaire, c'est nous. On est vraiment en danger sur cette affaire, parce que soit c'est une merde, soit c'est un flop, tu vois ? Donc on sait pas. On va tout faire pour que ce soit une explosion de joie avec beaucoup d'enthousiasme.

PariA : Qu'auriez-vous à dire à tous ceux qui sont méfiants sur la reformation du groupe et le concert de Rennes ?
François Beru : ah bah moi j'irais pas. Je serais eux j'irais pas. Les reformations, j'ai horreur de ca.
Bob : t'es allé voir les pistols ?
François Beru : Non, je suis pas allé voir les pistols. Nous c'est le gag, c'est une déformation. Je comprends cette anxiété, cette opposition...
PariA : pas opposition radicale, mais ca remet en question la personnalité pleins de gens aussi...
François Beru : Exactement, ca a construit une personnalité, c'est pour ca qu'on parle de génération sociale, c'est des gens qui ont vécu une charge d'émotions très fortes à un moment donné, c'est comme une révolution ou un fait de guerre, et ca te construit ta personnalité et tu évolue par rapport à ca. Donc c'est déstabilisant pour eux, ca les remet en cause, mais pour nous, faut se rendre compte que c'est encore plus déstabilisant parce qu'avec le DVD on a fait un plongeon de 20 ans en arrière. On s'est dit " Houla c'était ca ? " (rires) On s'était jamais vus, Loran il s'était jamais vu sur scène, il a dit " putain c'est moi ? J'étais comme ca ? " et moi " 'tain j'suis aussi bête que ca ? "...
François Bergeron : c'était super marrant de voir les bérus revoir les archives 83-84
François Beru : Donc tout ces mecs là ont peur du miroir déformant, de se revoir dans un contexte qui soit pas le meme, qui réponde pas aux mêmes exigences. C'est tout à fait logique.



PariA : Comprenez vous que les anciens combattants, les trentenaires, ceux qui ont grandi pendant les années 80 au son des guitares électriques et des boites à rythmes, expriment un douloureux sentiment de trahison, d'amoureux déçus ? Par rapport à l'image intègre du groupe...
Bob : le coté intouchable...
François Beru : la ligne de conduite, ce coté intègre et tout ça, c'est quelquechose que j'ai toujours contesté dans le groupe parce que ca nous a mis dans un carcan. C'est pour ca que je dis qu'à la fin du groupe, le groupe c'était une aberration. Il fallait éclater le carcan. Il y avait sans doutes ça (le coté intègre), mais y'avait pas que ça. A l'époque on parlait de faire un genre de coup d'état culturel, de s'imposer...
PariA : c'est plus à l'ordre du jour ?
François Beru : je penses que c'est ce qu'on va faire.
PariA : non mais comme tu en parles au passé...
François Beru : j'en parles au passé parce que c'était un échec et que c'est plus à nous de le faire, tout les groupes qui se plaignent " oh ca marche pas, oh les berus ont laché l'affaire ", allez vous faire foutre ! Parce franchement ce qu'on a fait en 1983 à deux, tout le monde peut le faire, alors après c'est de l'énergie, c'est se mettre en danger, c'est s'engager, si les gens sont pas capable de le faire, voilà quoi... On s'est mis en danger, personne à l'époque chantait " la jeunesse emmerde le front national " et on a eu des emmerdes avec un peu tout le monde avec ça. Moi je dis c'est aux gens de s'investir, le mec qui dit " ah moi ca marche pas, c'est pas facile aujourd'hui ", démerde toi mon pote. Y'a toujours moyen de faire quelquechose. La preuve avec le site internet, nous on a été émerveillés avec votre site. Parce que c'est des gens qui nous ont rien demandé. Après j'ai dit à Farid " putain les RG ils ont rien de mieux à faire, ils ont fait un site beru ! ". Ils se déguisent bien, ils sont balèzes hein ?(rires) Après Farid, il m'a dit " tain t'es con, c'est pt'etre ça ! "(rires)
PariA : Allez hop police là, tout le monde contre le mur ! (rires)
François Beru : Y'a toujours moyen comme dit Beber (nda : François Bergeron) avec 3 trucs aujourd'hui, avec un home studio par exemple, à faire du buzz et des trucs qui sont déments. Pour revenir sur ta réflexion par rapport aux trentenaires, on était dans une époque particulière, dans un monde bipolaire, où on s'est arrêté quand le mur de berlin a été cassé. Et les 10 dernières années, c'est une espèce de trou noir. Y'a eu la guerre en Yougoslavie, la guerre du Golfe, beaucoup de gens ont vécu cette époque " bizarre ". Aujourd'hui alors y'a ce coté " altermondialiste ", qui part dans tous les sens et qui forcément est pas très cohérent. Ce que je veux dire par là, on a changé d'époque et donc soit tu restes complètement conservateur sur ta petite époque " moi je suis un vétéran de l'affaire " soit tu dis " moi j'ai évolué, aujourd'hui j'écoute de la techno, les bérus j'en ai rien à foutre " ou alors " moi ca m'a influencé pour ça ", je considère qu'il faut être dans son temps, on est obligés de réagir par rapport au temps qui nous est donné, on est presque conditionné par ça.
PariA : sans etre aussi radical, y'a une espèce de paradoxe entre une joie mélée...
François Bergeron : c'est comme une histoire avec ta meuf, elle peut se barrer, elle t'appartient pas
François Beru : ouais et là elle est revenue (rires) bon elle a quelques dents en moins
François Bergeron : on va la maquiller pour que ca se voit pas (rires)
Farid : comme tu disais tout a l'heure, y'a ce coté amoureux décus qu'on comprend bien
François Beru : mais la musique elle nous appartient plus, ca c'est clair et net.

PariA : Berurier Noir 2003, ça donne quoi ?
François Beru : on est un groupe de transe (rires) mais ce mot transe c'est une boutade, quand on a fait le DVD, quand on vu les images de cet autisme primaire, moi je chantais, je savais pas ce que faisait bol, je savais à peu près ce que faisait loran, je savais pas ce que faisait helno, je savais pas ce que faisait les titis, et les titis pareil, elles savaient pas ce qu'on faisait non plus... C'est tout ça qui a donné cette explosion. Y'avait pas de super concertation, on savait à peu près, mais y'avait vraiment une liberté d'action totale, tout en même temps le paradoxe d'essayer de garder le contrôle sur le public et la façon de gérer l'affaire. Y'a ce coté catharsis, faire sortir de soi tout les traumatismes du passé comme une cure de désintox, et en même temps ce coté transe...
Moi j'aime bien cette idée de déformation, pour pas que les gens restent accrochés sur une image du passé. On va surtout pas faire comme on a fait l'Olympia. Maintenant on va essayer d'avoir une communication avec le public pour qu'il se passe quelque chose. Mais ca : point d'interrogation... On sait pas si on est capables, on sait meme pas si on est capables de jouer un morceau sans se péter le pancréas... (rire) Non mais la vérité elle est là.

PariA : A quoi va ressembler le spectacle à Rennes ?
François Beru : Il y aura une base rythmique avec Jean-mi boites à rythmes/sample sur scène...
Bob : Y'aura Stefan Eicher bien sur ?
François Beru : Ouais, il sera road de scène si tout va bien ou il roulera les pétards dans les loges s'il veut (rires)
P : Y'a eu un beau dessin de Chester là dessus
François Beru : Ouais c'était pas mal (rires) donc y'aura Loran, y'aura Masto, moi je sais pas encore (rires), y'aura sans doutes Jojo, la petite Titi et puis quelques invités comme Pascal Kung Fou qui vont intervenir sur le spectacle.
PariA : y'aura 2 saxos ?
François Beru : à un moment donné... Le spectacle est en construction, c'est à dire aujourd'hui on a à peu près ça comme groupe, y'a peut etre des gens qui vont s'incruster...
PariA : y'a pas de nouvelles têtes ?
François Beru : Si y'a Nilos, mais c'est plutot une vieille tête. (rires) C'est un pote à Loran, qu'il a ramené d'une grotte (rires) et il va nous faire un truc hallucinatoire au rappel. J'en dis pas plus.
PariA : Le Mouv fait une couverture radio sur les Transmusicales, vous savez si le concert va être retransmis ?
François Beru : Ca été une des grosses négociations avec les Trans. On a autorisé les télés locales et pour le Mouv je crois qu'ils ont droit à 2 titres. Parce que comme on fait une captation (audio et vidéo) par nous mêmes, on veut contrôler tout ce qui est image. On a dit " niet " à France Télécom par exemple pour la retransmission sur le net.
PariA : Techniquement vous auriez eu les moyens et les compétences pour le mettre en place vous l'auriez fait ?
Farid : En indépendant ? Avec nos ordinateurs ? Evidemment ! Là c'est pas jouable mais l'idée est super intéressante. Tu touches plein de personnes, je trouve ça bien... Celui qui a pas de thune et qui est en province, ben il a son ordinateur, il peut aller sur internet...
PariA : bon après c'est paradoxal parce que les gens ils vivent leur culture chez eux, sans se bouger, sans se déplacer, mais bon...
François Beru : C'est pour les Otakus (rires)



PariA : Il y aura un enregistrement du concert ?
Farid : Oui et pour la petite anecdote, ca sera la même équipe qui était avec François Bergeron à l'Olympia. Et il y aura une équipe indépendante pour la captation du son.
PariA : Et après ca va être diffusé comment ?
Farid : Après c'est après, y'a le label qui va se mettre en place, on va réfléchir à tête reposée.
PariA : y'a un futur envisagé ou envisageable après le concert de Rennes ?
François Beru : y'a un truc dont on veut pas trop parler qui va sortir dans le courant de l'année... un numéro zéro...
Farid : on peut dire que ce sera pas seulement que Berurier Noir en plus...

PariA : Si vous poursuivez BxN que vont devenir vos autres projets parallèles ?
François Beru : c'est une grande question. J'en sais rien. Loran il joue dans Spartacus aussi. Moi je devais faire un 2e album avec les anges déchus, on a des titres en préparation. Mis à part tout ça, on a chacun notre vie privée, Loran a des enfants, Masto a des enfants, et puis moi je veux en avoir (rires). On verra. Maintenant on a tous 40 ans, on pensait qu'on s'était tous assagis et en fait on est encore plus contradictoires et bordéliques (rires).

PariA : Après 89, vous avez vu quelqu'un...
François Beru : un psychiatre ? (rires) Une thérapie de 14 ans ! (rires)
PariA : non, je voulais dire quelqu'un comme héritier et continuateur de l'esprit juste après 89 ?
François Beru : Y'a des éléments que tu retrouves dans la scène hip-hop... Maintenant j'aime pas trop parler de ça parce que ca veut dire que tu as créé un truc. Moi je crois que les Bérus c'était un truc unique, j'ai pas vu d'autres groupes qui faisait ce genre de choses. Ce coté Comedia Del Arte, ce coté bizarre, c'est pas que je veux me vanter, mais c'est un truc qu'on a fait et que j'ai pas revu. Et c'est vrai que si c'était fait par quelqu'un d'autre, ca ressemblerait à une copie. C'est pour ca que je parle de transformation et on va esssayer de faire quelquechose de plus puissant, avec les moyens qu'on a. A l'époque on avait pas trop de moyens, même au niveau technique, c'était limité.

Bob : Quand tu vois Didier Wampas, Manu Chao, ce qu'ils sont devenus, ca t'inspire quoi ?
François Beru : Moi le rock m'a jamais intéressé. Enfin j'aime bien le rock'n roll mais je voulais pas devenir une star de rock. Et on est devenus des stars de l'alternatif. J'ai de très bons souvenirs quand on était avec Loran dans le kiosque à musique à Nation et qu'il y avait très peu de personnes, un public populaire qui hallucinait en disant " c'est quoi ce truc ? "
PariA : Ca va etre dur de retrouver ça...
François Beru : Exactement, c'est pour ça qu'après ca a posé un problème. C'est aussi pour ça que je parlais de l'étranger, parce que tu seras face à un autre public.

PariA : y'a quelquechose qui vous regrettez de n'avoir pas fait avec le groupe ?
François Beru : Ben on s'est arrêté en cours de route. Tout ce qu'on a dit, on l'a pas fait.
Bob : Frustrant non ? (rires)
François Beru : C'est ce que je disais à Loran, un groupe comme les Ogres de Barback ils ont fait tout ce que les Bérus n'ont pas fait. Ils ont fait un chapiteau, ils se sont autogérés, ils ont fabriqués leurs cds, ils ont vendus sur place, nous on était incapables de faire ça. Le jour où on s'est posé la question sur comment évoluer, c'est à dire devenir une sorte d'Archaos du rock en 89, on a vite plier les bagages. C'est niet, y'avait 2 orientations dans le groupe et on s'est séparés.

PariA : y'a t'il quelquechose que vous regrettez d'avoir fait avec BxN ?
François Beru : Non y'a aucuns regrets.
Bob : même les télés ?
François Beru : Non je penses qu'on est comme on est. Si on se plante, on se plante. Y'a pas à regretter. Simplement tirer des lecçons. Tu peux pas regretter, sinon on regrette tout, sinon moi je regrette toute ma vie entière... déjà je regrette d'être né alors bon... On a pas a regretter, au contraire, c'est une aventure qui nous a portée, qui nous a nourrie intellectuellement et alimentairement, c'est un ensemble, ca a dépassé toutes nos espérances...On a fonctionné dans l'urgence tout le temps. On était dans l'histoire, on pouvait même pas la regarder, on savait même pas quel impact ca pouvait réellement avoir. On a jamais eu de recul. C'est peut être seulement maintenant en faisant le DVD qu'on a eu un peu de recul en se disant : c'est fort quand même !

Pour nos amis québecois :
Quand on a dit on fait le concert des Trans, on s'est dit la seule option qu'on se donnera, c'est peut être de faire un truc à Montréal parce qu'on un super bon souvenir de ce qu'on a fait mais rien n'est déterminé au jour d'aujourd'hui. Mais pourquoi pas ? Qu'ils patientent, rien n'est impossible... Tout dépend de ce qu'on va faire le 4 décembre. Et de notre état d'esprit, tous ensembles si on a envie de faire quelquechose.

http://berurier-x-noir.org/
Ecrit par libertad, à 12:33 dans la rubrique "Culture".



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